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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NEC PC ENGINE / COREGRAFX (8-bit)


Cette année, vendredi 13 tombe un 31 octobre.

Splatterhouse

Splatterhouse

スプラッターハウス
Suppléments:

Arcade et Influences


Bande Dessinée

 PC Engine

Développeur:
Namco

Editeur:
Namco
Genre:
Action

Joueurs:
1P

Dates de sortie
03.04.1990 Japon
21.04.1990 USA
1990 Europe
très dur Difficulté:

88%Graphismes
89%Animation
85%Son
87%Jouabilité
80%Durée de vie

84%84%
Trucs et astuces

Choix du niveau:

Après avoir appuyé sur Run à l'écran titre, quand on vous montre le manoir, appuyez trois fois sur Select, maintenez enfoncé Gauche et Appuyez sur I.

Sound test:

Une fois dans le Stage Select (code précédent), appuyez simplement sur le bouton Select.

Mode hard:

A l'écran titre, maintenez enfoncé Select jusqu'à l'apparition du mot HARD. Les ennemis seront plus résistants.

C'était un jour de carnaval. Grand-mère vous avait acheté un beau masque blanc et une pelle en plastique: "amuse-toi bien mon grand !" Mais en enfilant le masque, il avait aussitôt pris possession de vous, corps et esprit. Tandis que vous grandissiez et que tous vos cheveux tombaient, votre buste se gonflait de muscles et vous réalisiez que vous teniez en fait un hachoir rouillé dont vous aviez furieusement envie de vous servir. La nuit, vous sortiez et suiviez ces étudiants tapageurs toujours prêts à s'envoyer en l'air. Vous aimiez leur tomber dessus au moment où ils s'y attendaient le moins et les démembrer avec force et imagination. En rentrant à la maison cependant, vous ne pouviez vous empêcher de demander: "Grand-mère Voorhees, pourquoi ?" Ce à quoi elle vous répondait toujours: "Mais, mon petit, en l'honneur de ton père Jason et de ton frère Rick, bien sûr."

En 1988, Pamela Voorhees avait pris sa retraite et n'était plus qu'en contact irrégulier avec son fils Jason dont elle suivait les massacres à la télévision (il en était à son septième). A la place, mamie gâteau avait développé une passion dévorante comme un banc de piranhas pour un jeu d'arcade venu du Japon, Splatterhouse. Absolument folle à lier, elle croyait non seulement reconnaître son petit-fils en Rick, le protagoniste masqué, mais aussi dans tous les jeunes qui aimaient jouer à ce jeu ! Autant dire que sa famille s'agrandit le jour où celui-ci débarqua sur PC Engine. Deux suites suivirent encore sur Mega Drive, après quoi on n'entendit plus parler de Splatterhouse. Forcément: Jason avait massacré l'équipe de développement, sans qu'on sût jamais si c'était par jalousie, pour ramener l'attention sur lui, ou si c'était là simplement sa façon bien à lui de les remercier.

Rick Taylor, pourtant, était un bon gars qui n'avait pas les mêmes intentions meutrières que la famille Voorhees. Lui et son amie Jennifer Wills étaient venus s'abriter dans le West Mansion durant un orage malgré la mauvaise réputation de l'endroit. Malheureusement pour eux, il ne l'avait pas volée. Des démons les attaquèrent et enlevèrent Jennifer, laissant Rick pour mort. Il ne l'était pas cependant. A son réveil, il était comme possédé, animé d'une force bestiale, le visage fusionné avec un masque blanc, le Hell Mask, envoûté par un pouvoir diabolique et ancien. Il n'avait plus qu'une obsession en tête: partir secourir Jennifer, en massacrant tous ceux qui oseraient se dresser sur sa route. La pauvre grand-mère Voorhes, elle, n'avait rien compris à cette noble quête et pensait que Rick n'était pas parti retrouver Jennifer pour la sauver mais pour la tuer ! A y regarder de plus près, on se dit qu'elle n'avait peut-être pas tout à fait tort...

Ce scénario, qui catapulte un sosie de Jason, l'assassin muet des films Vendredi 13, dans une histoire de rescousse et de maison démoniaque à la Evil Dead, est un prétexte pour Namco pour explorer un territoire alors quasiment inconnu des jeux vidéo: l'horreur. Longtemps en effet le genre aura fait peur à l'industrie, trop frêle pour en supporter l'hémoglobine et le sadisme. Des films d'horreur avaient été adaptés sur consoles, comme le dit Vendredi 13 et Les Griffes de la nuit, mais ils n'avaient plus d'horreur que le nom. Les seules vraies tentatives en la matière avaient été faites au Japon, comme Megami Tensei sur Famicom. Ailleurs, ce qui finalement s'approchait le plus du genre était des shoot'em ups universels comme R-Type et ceux de Konami, avec leurs levels et boss organiques. Alors pourquoi hésiter plus longtemps à plonger de plain-pied dans le genre avec un vrai jeu d'action ? C'est ce que se proposa de faire Splatterhouse en 1988, d'abord dans les salles d'arcade puis deux ans plus tard sur PC Engine.

Pour sa première incursion dans le genre, Namco avait voulu faire les choses simplement: un gameplay tout ce qu'il y a de banal, des niveaux bien droits, un boss ou l'équivalent à la fin de chaque, peu de pièges et d'obstacles, surtout des ennemis. Parfois, un scrolling entraîne l'écran, mais c'est un scrolling un peu particulier puisqu'on peut l'immobiliser en s'arrêtant. Les deux aspects un peu moins conventionnels sont l'absence de gouffres mortels, chaque trou conduit à un souterrain qui constitue un chemin secondaire, et la possibilité de ramasser (ou de décrocher) une arme en chemin, qu'elle soit à feu, de jet, contondante ou tranchante. Le plaisir se trouve dans la multitude de monstres et de créatures surnaturelles, chaque niveau offrant son lot de primeurs d'outre-tombe, fantômes, goules et autres vers géants, que l'on écrase au poing ou pourfend avec l'arme du moment.

L'animation est assez souple pour rendre ces massacres joyeusement dégoûtants; les morts-vivants éclatent en morceaux ou se répandent en jus intestinal. Mais il ne s'agit pas juste d'une farce Grand-Guignol. Etant fidèle à l'arcade, le jeu est rudement corsé, et il n'est pas certain qui de l'original ou de celui-ci, avec ses 5 continus, est le plus éprouvant. On dénombre 7 niveaux, qui ne s'appréhendent pas tous de la même manière. Les trois premiers sont accessibles. Dès le boss de la forêt par contre, si on n'emploie pas une technique tordue pour le battre, une technique qui ressemble à une astuce, on est cuit. Les deux suivants, le niveau IV et surtout V, avec ses passages multiples tous plus mal famés les uns que les autres, sont les plus longs et les plus durs. Après eux la tension retombe avec deux niveaux de conclusion qui sont principalement des chemins vers des boss, le premier faisant curieusement penser au finale d'un shoot'em up, musique comprise (BGM 0C).

Splatterhouse fait assez bien honneur à la PC Engine. Le graphisme est agréable sans être remarquable, les sprites sont bien dessinés, les couleurs mieux contrastées qu'en arcade. On ne s'extasie pas (à part peut-être sur le dernier boss) mais le rendu est tout à fait convenable. Les bruitages en revanche, qui comptaient quelques voix digitalisées et des coups violents et secs, sont le grand perdant de cette conversion. Les cris de Rick ressemblent désormais aux coassements d'un crapaud pubère. Pas joli-joli. Mais Namco s'en tire tout de même bien en faisant passer les effets sonores au second plan, privilégieant à la place la musique. Elle est moins étoffée que dans Splatterhouse 2, évidemment, et elle n'est pas aussi inquiétante non plus car les tempos rapides essayent moins de communiquer l'effroi que la panique, comme la BGM 02 qui joue dans les antres des vers carnassiers ou la 04 dans les cloaques, qui va en s'accélérant. Cela dit, en piochant ici et là, on trouve de très bons morceaux dans les deux jeux.

Puisque l'on s'est aventuré sur les sentiers périlleux de la comparaison, soyons téméraire et continuons. La jouabilité sur PC Engine est un peu meilleure même si a priori elle semble identique à la Mega Drive: même coup de poing, même coup de pied accroupi, même glissade. Il y a quelque chose cependant, un je-ne-sais-quoi qui joue en sa faveur, peut-être la façon dont les coups portent, plus précis que dans la version Sega où les ennemis ont tendance à s'envoler dès qu'on les effleure. Splatterhouse 1 et 2 sont très difficiles à départager et pour cause, ils se ressemblent beaucoup, au point qu'on pourrait croire qu'ils racontent deux versions de la même histoire, une pessimiste, dans laquelle Jennifer meurt, et une optimiste, dans laquelle elle survit. Compte tenu de la console, l'original sur PC Engine est peut-être plus réussi, il fait un meilleur usage de ses capacités et offre des alternatives de trajets. Malgré tout, on a, chez 1UP, une petite préférence pour le second, plus horrifique et épique. Quitte à faire un jeu d'horreur, autant y aller à fond !

Sur PC Engine, Splatterhouse a quand même l'indéniable avantage d'être plus agréable à jouer. Il n'atteint pas les proportions de l'arcade mais peu s'en faut. Namco a fait un joli travail de conversion et, comme tel, le jeu fait partie des classiques de la console usés jusqu'à moelle. Néanmoins, Splatterhouse reste Splatterhouse, un titre auquel il semble toujours manquer quelque chose. Certains débattent vainement pour savoir si les Splatterhouse seraient aussi intéressants sans leur violence gore. La question ne se pose même pas. Sans horreur, il n'y aurait pas de Splatterhouse. Ce ne sont pas les jeux d'action quelconques qui manquent alors autant l'apprécier pour ce qu'il a, pour ses tripes et ses monstruosités, sans s'apitoyer sur des finesses qu'il ne possède pas.

Quant à grand-mère Voorhees, elle n'en démord pas: Rick veut tuer Jennifer. Stage V, salon, Jennifer se réveille après une nuit bien arrosée. Elle commence à se déhancher et à dancer, sous les yeux mornes de Rick, et soudain, la voici toute nue ! Le désir lui monte à la gorge, elle veut prendre Rick dans ses bras, mais celui-ci, toujours impassible, la massacre à coups de poing. Grand-mère jubile ! Et quand finalement c'est lui qui la prend dans ses bras, c'est pour s'assurer qu'elle est bien morte. Vous tentez d'expliquer que c'est parce que Jennifer s'est changée en monstre, vous lui montrez le test de Splatterhouse sur 1UP où l'on peut voir une image de la scène. Mais au moment où vous lui tournez le dos, le hachoir s'abat sur votre tête, fendant votre crâne en deux, envoyant le sang gicler profusément sur le moniteur. "On n'argumente pas avec grand-mère !" Et son rire, diabolique et victorieux comme celui du Hell Mask, retentit une dernière fois dans votre âme fuyante.

le 31 octobre 2010
par sanjuro



Jeu testé en version japonaise
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