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SUPPLEMENTCONSOLE SUPER NINTENDO (16-bit)





PILOTWINGS

Souvenirs

par sanjuro article, mémoires



Quelques souvenirs personnels liés à Pilotwings sur Super Nintendo. Vous pouvez également les lire dans le test du jeu, en cliquant sur les liens qui y sont insérés.


Le Premier Souvenir

C'était quelques jours avant Noël, un samedi midi gris mais pas trop froid comme c'est souvent le cas en France à cette période. On était dans les années 90, probablement en 1994 parce que mon jeu de Noël devait être Mr. Nutz, qui venait tout juste de sortir. Il était prévu que je reçoive un second cadeau, mais je n'arrivais pas à me décider. Peut-être un jeu Game Boy. Alors j'errais dans les magasins en compagnie de ma mère, à tout hasard. C'était le moment de passer à la Fnac, l'un de mes endroits préférés, avec leur section jeux vidéo au rez-de-chaussée, juste à droite de l'entrée.

J'avais cette terrible habitude de vérifier les rayons de jeux vidéo des magasins les mieux fournis quotidiennement, et ceux des autres juste un peu moins souvent, à la recherche d'une nouveauté ou d'une promotion inattendue, même si je n'aurais pu me l'offrir, aussi pour fantasmer sur les boîtes de jeux déjà sortis. Et voici qu'en ce beau et triste après-midi de décembre m'attendait la plus formidable des promotions, la Fnac se débarrassait d'un grand nombre de ses jeux Super Nintendo en les soldant à 50 francs ! Ca ressemblait à une erreur, j'en croyais à peine mes yeux, et pourtant ce n'en était pas une.

Vous pouvez imaginer ma joie, mon anxiété aussi, fouillant parmi les jeux disponibles pour trouver les meilleurs. Etaient-ils déjà partis ? Est-ce qu'il y en avait jamais eu de bons ? J'entrevoyais les noms de Pit Fighter et Race Drivin'. Peut-être n'était-ce qu'un simple subterfuge pour liquider quelques-uns de ces horribles jeux ? Mais non, mes yeux s'écarquillaient en voyant des noms pour lesquels je n'aurais certes pas payé le prix fort mais que j'aurais bien voulu essayer, et soudain cela devenait possible de les posséder !

Six boîtes finalement me restaient entre les mains après avoir épluché soigneusement les rayons: Super Earth Defense Force, Jack Nicklaus Golf, Lemmings, Super Smash TV, Super Pang, et bien entendu, Pilotwings. Je n'avais plus de sous à l'époque, j'avais utilisé tout mon argent de poche pour m'acheter je ne sais plus quel (bon) jeu Super Nintendo, mais sans trop de difficulté vu l'économie considérable que cela représentait, je pus convaincre ma mère de m'acheter ces jeux pour Noël. Une facture de 300 francs pour ce qui à l'époque aurait représenté au moins 2400 francs de jeux.

A ce prix, je n'ai même pas eu à regretter le plus mauvais jeu du lot. Il n'y en avait qu'un en fait, je n'ai que d'excellents souvenirs des cinq autres, même si j'ai fait l'erreur, beaucoup plus tard, d'en revendre un quand j'avais besoin d'argent. J'ai connu une autre promotion phénoménale comme celle-ci à l'époque de la Nintendo 64. Les cartouches étaient un peu plus chères, les titres un peu plus élaborés aussi, mais ni les jeux, ni l'époque n'avaient plus le charme de ces six jeux de décembre 1994.

Le Second Souvenir

J'ai beaucoup plus de mal à situer temporellement le second souvenir. C'est à se demander comment font les vieillards qui écrivent des autobiographies, ils doivent mentir ou divaguer. Après avoir reçu les six jeux et Mr. Nutz à Noël, je ne me rappelle pas avoir passé un temps particulièrement plus long sur Pilotwings que sur les autres. Au contraire, je fus peut-être un peu déçu parce que la maniabilité, en particulier pour un titre Nintendo, semblait si difficile, tout comme le jeu d'ailleurs. Je n'arrivais pas à grand chose, sinon à me planter en beauté.

Je suis donc à peu près certain que c'est une année plus tard, mais toujours durant les vacances de Noël, que le véritable déclic avec le jeu se produisit. Une fois les finesses de la maniabilité assimilées par l'esprit, les possibilités d'exploration offertes par certaines séquences, notamment le rocket belt, m'apparurent, la profondeur du jeu et ses qualités aussi devinrent plus évidentes. Je me souviens encore de cet hiver glacé, où, dans ma petite chambre agréablement tiède je jouais à Pilotwings sur ma télé elle aussi toute petite.

A la place des traditionnelles boîtes de chocolat, j'avais reçu de la Pralinoise de Poulain en plaques, délicieusement sucrée, de consistance moelleuse, et je jouais à Pilotwings tout en mordant rêveusement dans ces carrés, en songeant que le bonheur, c'est sans doute un peu ça. Et le souvenir est resté ! De ces paresseusses journées d'hiver et de Noël, bien au chaud, à manger du bon chocolat en traversant des cieux toujours si beaux, toujours si paisibles. Le plaisir commençant dès que je retirais la jolie boîte bleue claire de son étagère.

Le Dernier Souvenir

Je ne me rappelle plus de la dernière fois que j'ai joué à Pilotwings. Après avoir fini à plusieurs reprises la mission en hélicoptère en mode expert, j'avais essayé de refaire le jeu d'une seule traite mais sans réussir. Dans la seconde moitié, il y a une ou deux leçons qui me donnent toujours beaucoup de mal, d'abord sous le tutelle de Lance puis avec Big Al, que je n'ai jamais réussi à passer. J'avais sauté directement à la fin grâce aux mots de passe, depuis longtemps publiés dans les magazines. Et puis après cela de nouveaux jeux sont sortis, de la vraie 3-D est apparue, et enfin un nouveau Pilotwings est arrivé, en polygones, très beau, très prenant, dans lequel cette fois-ci j'ai pris un plaisir immédiat et que j'ai fini assez rapidement. Lui aussi était un jeu du lancement, de la Nintendo 64 cette fois-ci (mon premier jeu sur cette console en fait), et l'expérience eut beau être très différence elle n'en fut pas moins excellente.

Bien sûr, pour l'écriture de ce test, j'ai rejoué à Pilotwings sur Super Nintendo. Il n'a pas changé, il est toujours ce même jeu que finalement très peu de monde connaît mais duquel se dégage une atmosphère indescriptible, éthérée peut-être. Il pourrait sembler vide, mais bizarrement il ne l'est pas, durant certains moments de grâce il l'est même moins que certains films d'animation en images de synthèses. On ne se sent jamais vraiment comme dans une simulation, non, il n'y a pas un énorme tableau de bord couvert de cadrans, cependant on peut difficilement le classer dans un autre genre, car le principal est là: on se sent voler, planer ! Les zooms et la technique ne sont pas perceptibles, on se retrouve suspendu dans le vide à haute altitude, tombant du dôme céleste, surplombant un monde plat, étrange, mais à sa façon, merveilleux.

le 11 décembre 2007
 


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