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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SUPER FAMICOM (16-bit)


Suivez le lapin blanc au pays des merveilleuses pistes de ski.

Waku Waku Ski Wonder Spur

Waku Waku Ski Wonder Spur

わくわくスキー わんだぁシュプール (trad: « Ski grands frissons – Pistes Wonder »)
Suppléments:
Comment Jouer :
Traduction Eclair

 Super Famicom

Développeur:
Human

Editeur:
Human
Genre:
Ski / Course

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
13.01.1995 Japon
bonne Difficulté:

90%Graphismes
87%Animation
86%Son
88%Jouabilité
85%Durée de vie

90%90%
Trucs et astuces

Codes de fin:

En finissant le jeu en Hard, on est récompensé entre autres par des codes. Si vous voulez les connaître, consultez notre supplément.

Même personnage:

Pour pouvoir sélectionner le même personnage en Match Race 2P, le second joueur doit entrer X, A, X, A, X, A sur sa manette. Un son confirme la réussite du code.

Nom rapide:

Quand on vous demande d'entrer votre nom après un record, entrez le caractère où se trouve votre curseur 「ア」, appuyez sur Start pour aller à 「おわり」 Fini et validez. Votre record sera enregistré sous le nom de 「てぬきのヒーロー」, qui veut dire le Champion des raccourcis.

Dans un pays glacé et gourmand, blotti au creux de montagnes ventrues emmitouflées de neige, sa majesté Pudding III organise le 250ème grand tournoi de ski. Tout le monde est invité ! Oui, même vous. Rangez votre carte routière, le Royaume Wonder n'est pas une station de ski savoyarde. Pour vous inscrire à la compétition, il vous faudra présenter une Super Famicom et la cartouche qui va avec. Il y aura évidemment beaucoup de resquilleurs, tous les foyers n'ayant pas de Nintendo japonaise et encore moins ce jeu peu connu.

Alors 1UP se propose de vous servir de guide (guide de montagne, cela va de soi), peut-être pour vous tenter, peut-être pour vous aider, en tout cas pour rompre la glace qui vous sépare de cette sympathique curiosité hivernale signée Human.

Waku Waku Ski est un jeu inhabituel pour l'éditeur japonais. Certes, c'est du sport, leur genre de prédilection, mais celui-ci de nature résolument fantaisiste. Il arrive après Super Formation Soccer 94, Human Grand Prix III et Super Fire Pro Wrestling Special, leurs séries majeures, beaucoup plus sérieuses. Human a beau être connu pour ses simulations sportives, tous les ans ils s'essayaient à un ou deux jeux dans un autre genre. 1995 verra aussi la sortie du sinistre Clock Tower.

Dans leur jeu de ski, les paysages enneigés sont moelleux et fondants, les couleurs crémeuses et sucrées. C'est joli comme une carte de Noël. Même les pistes moins bucoliques ne perdent pas leur douceur enfantine. On est très loin du bitume déprimant de F1 Pole Position. Et c'est tant mieux ! Mais là où Human surprend vraiment son public est avec ses 8 skieurs vedettes. Il y en a autant que dans Super Mario Kart, mais j'ose le dire : ils sont encore plus attachants que les Mario et Koopa. C'est un véritable exploit pour un éditeur qui ne s'est jamais fait remarquer jusqu'ici pour son design de person­nages !

Les clones de Mario Kart sont nombreux depuis trente ans, mais aucun ne vient à l'esprit qui propose un groupe de participants à la fois entièrement nouveaux et plus charmants les uns que les autres. Il y a d'abord, dans leurs anoraks, le petit Tarte (appelons-le Taru pour lui épargner les moqueries de ses camarades français) et son amie la petite Millefeuille avec ses couettes; Sorbet, le slalomeur casqué, et Cacao, un petit Noir en bonnet de laine, unique snowboarder.

Ces quatre-là sont déjà sympathiques et variés au maniement, mais ils sont complétés par quatre énergumènes : l'adorable Carotte, lapin blanc en écharpe rouge; Ganache le robot, cousin éloigné de R.O.B.; Glacé (comme le sucre), une timide tête de star venue de l'espace; et puis l'inénarrable, l'inimitable, l'excellentissime Bananaman, qui n'a aucun talent pour le ski paraît-il, mais qui est un type dans un costume de banane géante, alors on lui pardonne tout et on l'adopte. Il fallait oser. Ils ont osé. Merci José.

On a un peu de mal au début à décider lequel de ces skieurs va nous accompagner durant nos premières glissades, mais un élément va finalement trancher pour nous, c'est le maniement. Si son allure bon enfant, son mode 7 et des similitudes en pagaille font immanquablement penser à Super Mario Kart, il ne faut pas perdre de vue que Waku Waku Ski est un jeu de ski, et le ski, ça ne se joue pas comme la course automobile. Chaque piste n'est qu'une longue descente, ce qui est beaucoup plus difficile à mémoriser que des tours consécutifs. A cause de ça aussi, les virages sont plus délicats à négocier et il est impossible de repartir en arrière : le mode 7 nous laisse tourner d'à peu près 180° mais c'est tout.

Quand on a peu de vitesse, on est extrêmement mobile, on tourne même trop facilement au point d'avoir du mal à bien se diriger. A l'inverse, après quelques coups de bâtons, on prend la position repliée du schuss et là il devient très difficile de virer. L'idéal étant justement de garder le plus longtemps possible son axe pour ne pas diminuer sa vitesse. C'est entre ces deux extrêmes que nos huit skieurs sont loin d'être égaux. Un autre facteur à prendre en compte est le saut. Tous sont dotés d'un vrai grand saut, rien à voir avec le bondissement des karts, qui a une double importance, elle pas si éloignée d'un gameplay Nintendo.

Sprechen Sie Deutsch ? On croise quelques mots allemands en jouant à Waku Waku Ski. Les Japonais ont adopté leur vocabulaire pour le ski, comme ils l'ont fait avec le français pour la gastronomie.

Spur : (dans le titre) ce n'est pas l'éperon des cow-boys américains mais une piste en allemand. Prononcé « Schpouur ».

Gelände : (sélection piste) une zone de ski.

Wedeln : (dans la notice) avec le bouton R; godiller, zigzaguer.



Pour s'élancer sur les pistes, le roi Pudding III met à notre disposition quatre modes. C'est le même chiffre que dans Super Mario Kart, et a priori le contenu ressemble aussi, mais en réalité avec des différences notables. Il y a un Time Trial, une descente seul, qui propose son fantôme du dernier meilleur temps. MAIS, excellente idée, au lieu d'être vide, la page des records est déjà remplie avec des temps à battre, ce qui nous donne tout de suite un but bien précis ! Il y a également la Match Race, une course l'un contre l'autre. MAIS le second joueur peut être contrôlé par l'ordinateur et l'on peut avoir jusqu'à trois adversaires.

La Scramble Race est le mode principal, l'équivalent du Grand Prix. Elle se joue en plein écran entre les huit skieurs, MAIS avec une triste limitation cette fois-ci : on ne peut pas jouer à plusieurs. C'est regrettable, mais bon, il y a toujours Match Race. Le dernier mode enfin n'est pas un Battle (bien que les skieurs soient très sensibles aux chocs), mais Edit, qui permet comme sur NES et sa série program­mable de créer sa propre piste. C'est assez facile puisqu'elles ne sont pas faites à partir de grands maps uniques mais avec un système de composition par petits maps. On peut ensuite y jouer dans la même configuration qu'en Match.

Pour ce qui est de la compétition, le challenge peut paraître un peu léger, mais ce n'est pas désagréable non plus. Le Royaume Wonder comporte 5 montagnes de 3 pistes chacune. On ne dispute donc que trois courses d'affilée ! La plus longue descente faisant rarement plus d'une minute trente, tout cela va vite. Pour « remporter » une montagne, il suffit d'être dans les trois premiers au classement final. Pour accéder à la cinquième montagne, vous n'avez même pas besoin de finir les quatre avant, trois suffisent. Les montagnes franchies sont sauvegardées, mais par contre, une fois la compétition gagnée, rien n'est gardé des victoires acquises.

Waku Waku Ski est donc assez court; néanmoins, il résiste admirablement bien au temps. La différence entre les montagnes est plus importante qu'entre les circuits d'un jeu de course. La première montagne est assez classique, ce que l'on imagine d'un jeu de ce genre, les deux suivantes sont plus sournoises et voient l'apparition d'items, qu'on n'attendait plus à ce stade. Encore une fois, c'est assez proche de son fameux modèle avec une invincibilité, un turbo, un super saut, une boule de neige pour assommer les camarades...

La quatrième montagne est, elle, entièrement différente et propose de la vraie compétition sportive, sans autres concurrents sur la piste, qu'il faut battre au temps dans un slalom, un slalom géant et une descente. Comme dans la réalité, le parcours est balisé de portes. Contre toute attente, ce changement inattendu est aussi déroutant que réjouissant. La dernière montagne, enfin, est une sorte de medley des premières, mais cette fois dans des parcours fleuves où l'issue de la course est plus rudement disputée.

Le véritable atout de la durée de vie cependant est qu'il existe trois modes de difficulté, facile, normal et difficile, extrêmement marqués, même si le seul changement est la vitesse des concurrents. Le mode facile, c'est la butte Montmartre, gentil à descendre, très bien pour débuter, le difficile, c'est l'Everest, très bien pour déjanter. Quant aux braves qui parviendront à triompher du mode difficile, ils seront dûment récompensés et la durée de vie encore un peu allongée. Mais pas autant qu'avec le Time Trial. On se régale à améliorer ses records de dixièmes de secondes, parfois à les fracasser, plus qu'on en aurait à le faire en tournant sur un circuit.

En haut à droite de l'écran, un portrait du skieur indique en perma­nence son humeur durant la course. Exemple avec Carotte :


o__o
De la 7ème à la
2ème place. Ca va !
n__n
1er ! Super !
Trop content !
ó__ò
Oh non ! Dernier ! Lapinou tout triste.


Mode 7 et Ouah-ouah

Deux ans et demi séparent Waku Waku Ski de Super Mario Kart. La technique du mode 7 a un peu évolué mais pas tant que ça. Street Racer, sorti peu de temps avant, avait déjà remédié à l'écran divisé en deux, mais en contrepartie tout était plat : il n'y avait ni obstacles, ni créatures. Waku Waku Ski a lui le plein écran ET des choses sur la piste. Il a aussi un inédit, indispensable pour faire un jeu de ski : des dénivel­lations, pour restituer la sensation de descente plus ou moins forte et occasionnellement aussi celle de remontée. Il accom­plit le premier en basculant l'arrière-plan et le second en réduisant le premier plan.

C'est modeste, mais ça fonctionne relativement bien, à l'instar de Top Gear (qui lui n'est pas en mode 7). On n'en éprouve pas de gêne, mais il est à noter que de tous ces jeux, c'est Waku Waku Ski qui a la perspective la plus étroite (75 pixels de haut, maximum). Une autre originalité est l'apparition aléatoire de réverbération et de brouillard sur la piste, réduisant la visibilité, et cela même en Time Trial. De la neige peut aussi tomber, mais elle ne rend pas très bien, on dirait plutôt un tourbillon de galettes de riz. On regrette qu'il n'y ait pas suffisamment d'effets de poudreuse, lors des culbutes par exemple. On n'a pas toujours le sentiment d'être entouré de neige.

Ce qui est accompli avec le mode 7 est correct, mais il faut se rendre à l'évidence que seule la 3D est capable de bien traduire visuellement la descente et les chutes vertigineuses. Ceux qui recherchent ces sensations dans le rétro feraient mieux d'aller voir du côté de 1080° Snowboarding et Avalanche.

Les bruitages, surtout des brassages d'air et de neige, sont timides. La musique, festive et étoffée, s'exprime pour deux. C'est une composition du milieu des années 90, et donc plus riche orchestralement que celles des débuts de la console. Elle est assez insolite. Si le xylophone et les clochettes sont en bonne place, le steel pan et les sifflets le sont aussi, lui donnant des intonations antillaises dès le thème.

Un autre son curieux, un espèce de petit cri court proche de l'aboiement et à usage stéréophonique, ajoute encore à la diversité de l'instrumentation. Mais chaque montagne a sa musique propre, qui est influencée par son environnement, comme l'électronique à Neo Sonic et le cirque à Fantasy.

Celui Qu'on N'attendait Plus

On a beaucoup parlé de Super Mario Kart durant ce test. C'est normal, il est incontournable. Les jeux de course conviviaux, avec des personnages et en simili-3D, y font invariablement penser. Et à raison : ses imitateurs sont légion. Mais durant l'époque de la Super Nintendo, peut-être à cause de l'obstacle technique, ils n'ont pas été si nombreux; beaucoup moins par exemple que les clones de Street Fighter II ou Puyo Puyo. Et puis surtout, la plupart était d'une infériorité criante. On aura l'occasion d'y revenir dans de futurs tests.

Waku Waku Ski a cela de merveilleux qu'il est suffisamment proche du classique de Nintendo pour l'évoquer mais suffisamment éloigné pour susciter une expérience très différente, toute fraîche. Il n'atteint pas son niveau d'excel­lence en ce qui concerne le gameplay, la longévité et le plaisir pur, mais il ne fait jamais figure de pâle copie ou d'ersatz. Il possède des qualités propres, comme son design, qui lui donnent occasionnellement un petit avantage sur son aîné. Le plus grand de ces avantages est de faire du ski, pas du karting.

Cela lui évite de s'attaquer directement à plus fort que lui et il jouit au surplus d'une confortable liberté : hormis le très sérieux Val d'Isère Championship, il n'a guère à s'inquiéter de la concurrence dans le genre. Plus qu'un rival, de Super Mario Kart, il est en fait le complément. Dans les années qui suivirent le jeu de Nintendo jusqu'à l'extinction de la console, le consensus était qu'il n'y avait plus rien vraiment digne d'intérêt en course fofolle jusqu'au prochain Mario Kart sur Nintendo 64 ou Game Boy Advance.

Pourtant, les fans de la Super Nintendo, qui ont tous passé des heures et des heures avec Super Mario Kart, se rappellent peut-être avoir ressenti un vide, un manque après lui, qu'il y avait sur leur console la place pour quelque chose de plus. Eh bien, aujourd'hui, 1UP veut dire à ces fans qu'ils avaient raison, qu'il y avait bien encore le temps pour un autre bon jeu de course fantaisiste en mode 7, que ce jeu d'ailleurs existe, mais qu'il est au Japon et pas bien connu, même là-bas, où les esprits étaient occupés par la PlayStation qui venait de sortir.

Mais voici la bonne nouvelle : il n'est pas encore trop tard ! Malgré les innombrables Mario Kart et leurs imitateurs, Waku Waku Ski et ses petits skieurs rigolos n'ont rien perdu de leur attrait. Cela parce que eux ne sont pas des imitateurs et parce qu'ils tournent sur la seule, l'unique, la véritable Super 16 bits de Nintendo.

le 1er mars 2023
par sanjuro



Jeu testé en version japonaise
SHVC-ASKJ-JPN

Fini en Muzui (difficile) avec 4 montagnes sur 5 et la dernière épreuve. Battu tous les temps de l'ordinateur dans Records.

Boîte du jeu
Version japonaise



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