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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NEC PC ENGINE / COREGRAFX (8-bit)


Robots ou ninjas, tous sont esclaves du tout-puissant microprocesseur !

The Ninja Warriors

The Ninja Warriors

ニンジャウォーリアーズ
Suppléments:
Arcade vs Consoles,
Console vs Console

 PC Engine

Développeur:
Taito

Editeur:
Taito
Genre:
Action

Joueurs:
1P

Dates de sortie
30.06.1989 Japon
horrible Difficulté:

67%Graphismes
82%Animation
75%Son
83%Jouabilité
70%Durée de vie

63%63%
Trucs et astuces

9 continus:

A l'écran titre, maintenez enfoncé le bouton I et appuyez sur Haut, Droite, Bas, Gauche. Relâchez le bouton et appuyez de nouveau sur Haut, Droite, Bas, Gauche. Un son viendra confirmer la réussite du code.

Sound test:

A l'écran titre, appuyez sur Select pour afficher Option mais gardez le bouton enfoncé et faites de même avec Run jusqu'à l'apparition du "Juke Box". Ecoutez les musiques et les bruitages en appuyant sur Run.

Choix du niveau:

Commencez une partie et faites-vous tuer. Lorsque votre robot explose, appuyez sur Bas. Continuez et faites la même chose mais appuyez cette fois sur Gauche. Encore une troisième fois en appuyant cette fois-ci sur Droite. Une dernière fois en appuyant sur Haut et vous pourrez accéder à l'écran de sélection des niveaux (boutons I / II pour en changer).

Mode Hard:

Si vous atteignez au moins le troisième niveau sans avoir utilisé de continus, mourez et sélectionnez END. Allez à l'écran d'options et vous pourrez désormais régler le paramètre Game Level sur Hard.

Dans un pays anonyme dont le drapeau ressemble à celui des Etats-Unis mais sans ses étoiles, le dictateur Banglar contamine de sa folie le peuple et l'armée et les pousse à la violence. Il faut mettre un terme à son règne et pour arrêter les Hitler, les Staline et les Mao, il n'y a qu'une seule solution éprouvée: il faut les tuer. Nous sommes dans le futur heureusement (un futur un peu trop proche qui est désormais notre passé, 1993) et la tâche délicate incombe non pas à des hommes mais à des machines, deux robots ninjas, des gueules de Terminator dans des costumes de Shinobi. Avantage énorme se dit-on, et pourtant ! Que peuvent deux pauvres tas de ferraille mal habillés contre les flots infinis de l'armée ennemie...

Pas grand chose, on vous le dit tout de suite. The Ninja Warriors sur PC Engine est un de ces jeux consoles qui accomplit l'exploit d'être encore plus dur que le jeu d'arcade sur lequel il est basé, quand bien même celui-ci était d'une difficulté notable. Juste six niveaux, mais six niveaux de torture physique qui feraient frémir de plaisir le sprite du marquis de Sade. On commence par choisir son ninja, mâle ou femelle, aux noms très inspirés de Ninja et Kunoichi (qui en japonais désigne simplement une femme ninja), et puis si on le souhaite aussi la couleur de son costume, qui est l'une des originalités de bon cru de ce jeu relativement terre-à-terre.

En effet, le principe tient dans deux verbes: avancer et tuer. A l'aide de deux couteaux bien aiguisés, des kunai allongés, on tranche dans le gras des ennemis qui se présentent sans cesse au cours de longs niveaux à l'horizontalité quasi-parfaite — seuls le quatrième et le dernier comportent des escaliers qui permettent de bifurquer avant de retrouver le chemin principal. Il n'y a ni bonus, ni recharges, rien de rien à part ces soldats et d'autres fantassins moins orthodoxes, parmi lesquels des mini-boss particulièrement collants qui opèrent souvent par paire. Tiens, voici le ninja au masque de démon de Shinobi ! Une vraie plaie celui-là, soit dit en passant.

Ce qu'il y a d'original quand même dans ce gameplay est qu'il n'y a aucune interruption dans un niveau, on peut toujours aller de l'avant, en sautant si nécessaire. Les ennemis nous suivent, jusqu'à ce qu'il soit temps pour eux de s'en retourner et que d'autres prennent leur place. C'est la même chose avec les mini-boss, on peut les combattre tout en suivant sa marche. Cela a des avantages mais aussi un gros défaut. Le défaut, bien entendu, c'est qu'on se retrouve submerger en jouant comme ça; d'autres ennemis viennent s'ajouter aux mini-boss et avec leurs tirs rapides on est susceptible de se faire tuer en un rien de temps. L'avantage est qu'on gagne des secondes, car il y a un temps limite très serré, et qu'on peut aussi éviter de la sorte des combats éprouvants si l'on est suffisamment doué pour tenir en respect les adversaires jusqu'à ce qu'ils s'éloignent.

On est pressé de choisir, passant d'une méthode à l'autre selon que le duel tourne plus ou moins bien — et généralement il tourne mal très rapidement. Expédier les soldats ne pose pas de problème majeur, la frappe est un peu lente mais précise. Les tireurs, vifs, obligent eux à se servir de shurikens ou à revenir sur ses pas. Mais ce sont surtout ces fameux mini-boss qui exaspèrent (dans l'ordre d'exaspération: le ninja masqué, le cracheur de feu et le bossu), et c'est pour beaucoup la faute à la programmation. Volontairement ou non, ils sont très mal programmés, bien trop forts pour des adversaires qu'on retrouve aussi souvent. Ils bloquent tous les coups, sont difficiles à approcher, nous atteignent aisément. Le désavantage est énorme: comment venir à bout de ces brutes qui nous fustigent dès que l'occasion s'en présente ? La fuite apparaît comme la plus sage des défenses même si elle est bien trop souvent faillible.

The Ninja Warriors est un jeu injuste et comme tous les jeux injustes, plus on s'y acharne, plus il déplaît. Même le meilleur des joueurs n'arrivera pas à passer les niveaux sans perdre un bon morceau de sa barre d'énergie (on peut en voir la preuve sur YouTube); les autres seront laissés sur le carreau. Il est possible de se soulager en passant par le menu d'options où l'on peut enclencher le mode facile et se rajouter du temps, mais c'est plus un sursis qu'une solution. Et du coup, ce qui devait être l'une de ses caractéristiques les plus originales est quelque peu éclipsée par la colère que l'on déverse dans les phases de combat. Cette caractéristique, c'est la dégradation progressive des corps de nos deux héros, révélant sous le costume de ninja l'exosquelette des robots. Selon qu'un projectile frappe la tête, le torse, les bras, ou les jambes, une partie de son anatomie métallique est dévoilée. Mais vu que les projectiles font beaucoup de dommages — et c'est un autre défaut que cette large disparité des blessures — on meurt généralement bien avant d'avoir vu notre ninja dans sa splendide nudité chromée.

Peut-être à cause de ça, les ninjas ont une démarche lourde d'automates. A vrai dire, l'animation des sprites est assez curieuse, fluide sans être belle. Sans doute une bonne partie des 3 mégabits de l'HuCard a servi à gérer cette animation détaillée, expliquant d'une certaine façon pourquoi le reste du jeu est assez terne, pour ne pas dire laid. Bien vide par endroits, trop carré dans ses décors, trop délavé dans ses couleurs, c'est vrai aussi qu'il date de 1989, l'année qui précède celle où les capacités graphiques de la console vont vraiment s'éveiller. Le son a lui aussi ses mauvais côtés: il y a peu de bruitages et uniquement pour tout ce qui se rapporte aux coups. Ceux qui signalent nos dommages sont les plus agaçants d'entre tous, tout comme le recul énorme que l'on subit en les recevant. Quant à la musique de Zuntata, c'est surtout le thème du jeu au premier niveau qui se démarque.

Malgré tous ces problèmes et déceptions, The Ninja Warriors dispose d'une jouabilité plutôt agréable et si l'on persiste (sans pour autant réussir), c'est grâce à elle. Là où il est le plus convaincant est dans la brutalité élémentaire de son principe. Agiter ses sabres en cadence et marcher droit devant soi entre les corps qui tombent à nos pieds pendant que le nôtre est déchiqueté, même si cela ressemble plus à l'oeuvre d'un samouraï en colère, c'est vaguement étourdissant. L'idée aurait mérité une meilleure exécution, c'est certain, et on ne peut même pas mettre en avant sa "suite" sur Super Nintendo qui, aussi bonne soit-elle, est bien trop différente. Dans l'état actuel des choses, The Ninja Warriors n'est malheureusement que le jouet exclusif des joueurs d'élite. Tuer un Hitler, un Staline, un Mao n'est pas à la portée du premier venu et comme l'aura prouvé l'histoire, ils auront plus de chances de mourir d'une mort naturelle ou de leur propre main que de celle d'un assassin.

le 13 août 2010
par sanjuro



Jeu testé en version japonaise
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