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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO ENTERTAINMENT SYSTEM (8-bit)


Vous aussi devenez un pilote de F-14 d'Hollywood !

Top Gun

Top Gun

トップガン
Suppléments:

La Version Japonaise

 NES

Développeur:
Konami

Editeur:
Konami
Genre:
Simulation de vol

Joueurs:
1P

Dates de sortie
11.12.1987 Japon
11.1987 USA
1988 Europe
30.11.1988 Suède
horrible Difficulté:

57%Graphismes
52%Animation
84%Son
70%Jouabilité
55%Durée de vie

59%59%

Dans le test d'After Burner sur Master System, je laissais entendre que Tom Cruise voudrait s'occuper du test de Top Gun. C'était des paroles en l'air bien sûr, juste une blague. Pourtant, ces paroles ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd. Tom, qui étudie attentivement tous les résultats de Google portant son nom, m'a passé un coup de fil: "Hey, sanjuro, let's do it !" Ok, Tom ! A toi, je te passe mon clavier, parle-nous du jeu Top Gun sur NES.

"Top Gun est probablement le meilleur jeu de la NES !! Je ne vois que Days of Thunder qui arrive à sa hauteur. Quand le réalisateur monsieur Konami m'a contacté, j'ai été surpris: il voulait que je tienne le rôle de l'avion. C'était un superbe défi pour un acteur que de jouer l'avion, alors j'ai accepté. J'ai appris à faire les ailes avec mes bras et à vrombir, et résultat, personne n'a remarqué que c'était moi qui tenait le rôle principal. C'est ça, mon vieux, la method acting. Répondre aux exigences du joueur était difficile, il jouait mal, mais c'était une expérience fascinante pour moi que d'être si proche de mon public. J'ai eu de bons rapports avec l'équipe du film, en particulier avec Al Pacino, fantastique dans le rôle du porte-avions (encore aujourd'hui, il m'arrive de dire à Katie — ma femme — comme je suis fier d'avoir atterri sur Al). D'ailleurs, comme mon bon ami Stanley Kubrick le disait lui-même...

(sanjuro abaisse le levier qui contrôle la trappe sur laquelle la chaise de Tom est posée)

"...il ne faut paaaaas avoir peeeeeur d'enfiler la fuuuuulll metaaaaaal jaquetteeeeeeeeeeeeee !"

Désolé Tom, je crois que ce sera tout pour aujourd'hui. Ce test me semble trop subjectif pour être publié sur 1UP. De toute façon, il faut que j'assume mes responsabilités et que je fasse cet article sur Top Gun tout seul. C'est que, après le célèbre test du Angry Nintendo Nerd, où, comme avec celui des Tortues Ninja, il casse le jeu en long et en large, il est difficile de lui succéder. Si on veut encore en dire du mal, on est à court d'insultes originales, et si on a au contraire le courage de vouloir prendre sa défense, il faut se préparer à passer l'heure qui suit à recoller les morceaux. Pourtant, essayons !

Top Gun sur NES est le premier vrai simulateur de vol de la console, autant en Europe qu'au Japon. Il y avait eu d'autres jeux de tir en vue subjective, comme Star Luster de Namco sur Famicom, mais ils se déroulaient dans l'espace. Et cela, ce titre particulier, lui confère immédiatement une sorte d'immunité contre les erreurs qu'il ne pourra bien évidemment pas s'empêcher de commettre: il a des défauts, de gros défauts, mais ce qui compte par-dessus tout est que Konami aura osé faire une simulation de vol sur NES avant tout le monde. Pour réduire les chances de réaliser un fiasco, ils se seront tout de même abrités derrière un film à succès révélant un jeune Tom Cruise.

Le film, sorti un an auparavant, ne sert quasiment pas au jeu. En achetant les droits, ce que Konami a surtout acquis sont le logo et le thème musical, l'Hymne Top Gun, tous deux facilement identifiables et qui accueillent le joueur après avoir mis la console sous tension. Pour le reste, ce sont des combats d'avions sans le plus petit être humain à l'horizon, pas même un Tom Pouce. On est aux commandes du F-14 Tomcat à partir du décollage depuis un porte-avions jusqu'à son retour de mission. Celles-ci, au nombre de quatre, consistent essentiellement à résister aux appareils qui arrivent de tous les côtés, y compris derrière votre chasseur. La première mission, qualifiée d'entraînement, est plus facile que les trois suivantes et surtout ne se termine pas par une de ces bases à détruire qui font office de boss.

Un petit nombre d'évènements au gameplay différent viennent ainsi se greffer à l'action principale. Parfois, un appareil ennemi vous prend en chasse; si vous ne parvenez pas à vous dégager, il vous abat d'un missile. Lorsque vous venez à manquer de carburant, ce qui arrive tout au plus une fois par mission, l'avion de ravitaillement fait son apparition et vous devez connecter l'embout du tuyau au réservoir, situé sur le nez du F-14. De même, si le décollage est automatique, l'atterrissage lui est manuel et il faut piloter adroitement pour se poser en sûreté sur la piste du porte-avions. Quant au boss, il se joue à peu près comme un ennemi ordinaire mais en plus large et plus résistant puisqu'il possède une barre de vie. On s'approche lentement tandis qu'il nous arrose de missiles, la clef de la victoire étant d'en faire autant. En cas d'échec réciproque, le duel recommence simplement du début.

Les combats aériens eux se règlent d'un seul coup bien placé. Les chasseurs arrivent généralement par groupe de trois et sont vite repartis, parfois en laissant derrière eux quelques missiles qu'il faut soit détruire, soit éviter en regardant ailleurs, technique je-m'en-foutiste qui fonctionne à merveille pour échapper à la plupart des dangers. Il faut aussi penser à se sortir la tête des nuages pour regarder en bas, où la menace est présente et plus farouche qu'en haut. Au dessus de la mer, dans le niveau 2, on doit faire face aux assauts des sous-marins et des destroyers, tandis qu'au suivant, où l'on survole le désert, ce sont les chars d'assaut, les rampes de missiles, les camions et autres réjouissances de la guerre moderne qui nous reçoivent le feu aux lèvres.

Ce que l'on néglige souvent de dire au sujet de Top Gun, c'est que ces deux aspects de jeu, les batailles avec des adversaires assez variés et surtout la présence de phases de gameplay multiples, lui donnent une dimension que les jeux de 1987 n'avaient pas. C'était une particularité de certains titres Konami de l'époque d'insérer des styles de jeu différents, on pense aussi aux combats aux poings dans les matches de hockey sur glace de Blades of Steel; une recherche de la diversification qui aura abouti, pour ne pas dire culminé, avec leurs chefs-d'oeuvre Super Nintendo. Pour revenir à Top Gun, c'est ce qui lui confère un net avantage sur le After Burner de la Master System; peu importe que celui-ci porte le sceau des jeux d'arcade, on n'y fait rien d'autre que de rouler sur soi-même en tirant, justifiant sa terrible note.

Maintenant, la raison pour laquelle on oublie de rendre cet hommage à Top Gun est que la jouabilité et la difficulté, comme souvent de connivence, n'en laissent guère l'occasion. L'écran est divisé en deux fenêtres de taille presque égale, la plus petite accueillant les instruments de bord avec ses cadrans plus ou moins utiles, dont la barre de vie, sous le moniteur central qui sert tour à tour de radar, de système de guidage et de "rétroviseur". L'autre fenêtre contient l'action et elle serait à peine assez grande pour servir ce but si les appareils qui arrivaient sur nous n'étaient toujours aussi petits. L'une des limitations de la NES est qu'elle est incapable de jeter au visage de son public des zooms de sprites. Scoop: ce n'est pas une Neo Geo. Les avions s'affichent laborieusement, par saccades, et quand leurs dimensions ont évolué de minuscules à petites, ils disparaissent, parce que c'est le plus près que la console peut les approcher.

Il faut se battre pour amener cette cible chétive et fugace dans la ligne de mire, tout au milieu, parce que le jeu ne tolère aucune approximation. On a rarement plus de quelques instants, un trio de secondes pressé, pour y parvenir. Les missiles sont encore plus difficiles à centrer parce qu'ils se tortillent et sautillent comme si les flammes de leur réacteur étaient des morpions leur rongeant le derrière. Devant tant de difficulté, on pratique avec prodigalité la technique du détournement du regard, au point que l'on finit par découvrir l'astuce qui permet d'éviter tout le traffic aérien en rivant son avion dans le coin du haut à droite. Cela marche jusqu'au boss, après quoi, on déguste, on morfle et on meurt — pour tenter de le détruire, on est bien obligé de lui faire face.

Il n'y a aucune contrainte en ce qui concerne les autres appareils, les éviter ou les pulvériser revient au même, avec néanmoins une petite conséquence judicieusement implantée par Konami si l'on choisit de les détruire: en dépassant le score de 50.000 points, l'écran de game over ressemble à un écran de congratulation où l'on nous félicite d'avoir atteint le rang de Top Gun, d'élite. Ce qu'il y a d'astucieux là-dedans, outre que le score n'est autrement jamais affiché, laissant planer le doute, est que cela offre une compensation pour ne pas pouvoir terminer la mission 4 et voir la fin; en faisant du mieux qu'on peut, on peut tout de même obtenir une forme de récompense.

Mais on vous le dira — l'Angry Nintendo Nerd n'a pas manqué de le faire — ce qu'il y a de plus frustrant dans le jeu vidéo Top Gun, ce sont les phases d'atterrissage et de ravitaillement. Elles, sont inévitables. Et c'est dur ! c'est injouable ! on n'arrête pas de crever comme un troupeau de porcs volants emmené à l'abattoir céleste. C'est en tous cas ce qu'on voudrait nous faire croire. Qui ça ? Konami bien sûr, mais aussi peut-être ceux qui y croient sincèrement comme le Nerd, certes très Angry mais pas si calé sur sa Nintendo après tout. Pour Konami, plus vous mettez de temps à comprendre la jouabilité du jeu, plus vous jouerez et jugerez la durée de vie positivement (le risque étant que vous ne la compreniez jamais). La règle d'or de ces deux phases est qu'il faut se fier à certains paramètres et pas à d'autres, en particulier de ne surtout pas essayer de suivre les instructions écrites. Garder son appareil aligné verticalement avec le porte-avions, à près de 200 pieds, 288 miles, tel que c'est indiqué, et l'on se posera comme un cygne; glisser doucement le tube vers le point du réservoir en augmentant la vitesse, et le fuel ne tardera pas à remplir la gorge désséchée de votre oiseau mécanique.

La jouabilité est moins désastreuse qu'elle n'est curieuse, remarque que nous faisions aussi dans le test précédent de TMHT 2. C'est ce qu'on appelle une jouabilité Konami ! Plutôt que de la prendre de front d'un air buté, il faut l'observer, l'étudier, la palper pour en découvrir le caractère subtil et les points sensibles. Bref, une jouabilité Konami, c'est comme un corps de femme et Top Gun en est certainement son endroit le plus intime ! Mais n'en faisons pas trop (trop tard), s'il est vrai que l'impression du jeu évolue grandement au fur et à mesure qu'on en saisit le fonctionnement, qu'on passe d'un état de frustration à un de semi-impuissance, Top Gun reste toujours un jeu moyen, trop dur, répétitif, terriblement restreint visuellement car trop ambitieux pour ce support; il n'y a que les nuages clignotants et la pantomime des machines de guerre pour suggérer le mouvement dans ces mondes où l'horizon n'est que deux couleurs qui se percutent.

Certains diront aussi que ce n'est pas un vrai simulateur de vol, apanage de toute façon des PC et cabines de simulation, que celui qui piloterait un avion comme il le pilote dans le jeu ne serait pas près de quitter le tarmac. Pourtant, on peut bien lui concéder cette victoire-là. Sur console 8 bits, c'est aussi proche qu'on peut l'être d'un simulateur, et l'audace du pari lui aura permis d'avoir un vrai impact. Parmi les nombreux jeux Konami sur NES, il fait partie des plus connus, au même titre que Contra, Castlevania et les Tortues Ninja. Lorsqu'il sortit en 1987, il essayait de tenir tête à un autre titre arrivé quasiment en même temps, After Burner, mais pas sur Master System ou Mega Drive, After Burner en arcade !

le 10 juillet 2009
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
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