NES | Super Nintendo | Master System | Mega Drive | PC Engine | Neo Geo |
Suppléments: | Version Japonaise (+ Musique !) |
NES Développeur: Konami Editeur: Konami
Genre: Basket-ball Joueurs: 1-2P Dates de sortie
24.07.1987 Japon
09.1987 USA 1990 Europe 13.12.1989 Suède
bonne Difficulté:
76%Graphismes 82%Animation 60%Son 90%Jouabilité 62%Durée de vie 70%70%
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Les simulations sportives sont sans doute le type de jeux qui a le plus mal vieilli sur consoles 8 bits. Les années ont transformé leur simplicité en dépouillement et le mot même de "simulation" pour leur désignation semble avoir quelque chose de déplacé. Pas étonnant alors qu'on aborde Double Dribble un sourire d'indulgence aux coins des lèvres, mansuétude qui est involontairement remplacée par de l'amusement quand une voix digitalisée nous lit le titre du jeu avec l'ardeur d'une maladresse linguistique toute japonaise, friandise épicée aux oreilles du retrogamer. De nos jours, on aurait du mal à imaginer un jeu de basket-ball sans un mode championnat avec ses dizaines de matches et ses finales, et surtout sans les 30 équipes de la NBA, la National Basketball Association des Etats-Unis, à laquelle les jeux vidéo doivent à peu près tout. S'il n'y avait pas la NBA, combien y aurait-il eu de jeux de basket ? Peut-être autant que de rugby et de handball. Dans Double Dribble pourtant, Konami ne propose que deux modes de jeu, quatre équipes et un seul match. Mais en 1987, le principal était que Konami prenait le temps de sortir un jeu de ce sport sur NES. Il est d'ailleurs son seul représentant en France, et donc par défaut une référence, d'autres pays d'Europe ayant eu droit en plus au Arch Rivals d'Acclaim. Un mode permet d'affronter un second joueur et un autre l'ordinateur dans un match de finale nous mettant aux prises avec l'équipe de Boston, réfléchissant ainsi la réalité: en 86, les Boston Celtics étaient les champions et disputaient l'année d'après leur deuxième finale (qu'ils perdirent) contre les Los Angeles Lakers. N'ayant cependant pas acquis les droits de la NBA, les équipes de Double Dribble ne portent pas les noms officiels mais simplement ceux des villes. D'après la mascotte qui se faufile durant la mi-temps, les Chicago Bulls sont devenus les Chicago Ox, les Boston Celtics les Boston Frogs, les New York Knicks les New York Eagles et les Los Angeles Lakers les Los Angeles Breakers (apparemment certains ont cru que la mascotte en planche de surf est une saucisse bleue et les ont appelés, en toute bonne foi, les Los Angeles Hot Dogs). On ne peut effectuer qu'un réglage avant un match, la durée des quart-temps, de 5, 10, 20 ou 30 minutes. Contre l'ordinateur, on peut aussi déterminer son niveau d'adresse sur une échelle de trois. Le menu de sélection est original mais guère ergonomique. Le public défile en masse vers le stade, sous la Star-Spangled Banner, la bannière étoilée, autant présente en image qu'en son avec l'hymne national américain éponyme, que nous avions déjà eu le plaisir d'entendre — avec des intonations différentes — dans Abarenbou Tengu. Coup de sifflet de l'arbitre, le ballon retombe, les joueurs s'élèvent à sa rencontre, début du match. On est deux équipes de cinq sur le terrain — fidèle à la réalité même s'il est impossible d'effectuer des substitutions de joueurs. Cela se traduit par une explosion de clignotements quand les dix bonhommes apparaissent en même temps à l'écran, ce que Konami prend grand soin d'éviter. Il y a un joueur qui clignote tout le temps, ou plus exactement qui n'arrête pas de passer de blanc à noir très rapidement, peut-être parce qu'il est le cinquième homme dans une équipe de deux noirs, deux blancs. Cet indécis sur sa race, c'est le personnage que l'on contrôle et dont on peut facilement changer avec B. Le bouton A sert lui à tirer et aux techniques de défense, nommément les contres et les interceptions, dont l'importance pourrait difficilement être plus contraire, les premiers étant totalement inutiles et les seconds absolument indispensables. En testant le jeu, je ne suis pas parvenu une seule fois à bloquer le ballon avec un contre, pas plus que je n'ai vu l'ordinateur y parvenir. Les interceptions, à l'inverse, sont si faciles à réaliser que tout le peu de subtilité dont la jouabilité est dotée est concentré en elles. Pour gagner, il faut voler le ballon ou éviter de se le faire voler, le mettre dans le panier est secondaire. Les règles et surtout les fautes étant assez scrupuleusement respectées, ça ne s'accomplit pas les doigts dans le nez, pas plus que les difficiles lancers francs. Mais l'extrême simplification de la défense est plus à même de vexer les soi-disant purites du sport d'aujourd'hui que les fans de jeux d'antan. Eux se seront arrêtés à un trait, beaucoup plus important, la qualité de la maniabilité. Le jeu est d'une facilité de prise en mains remarquable. Il est précis et on ne rencontre aucun des problèmes que la 3D a amplifié, tel que de prendre le contrôle du joueur en défense le plus proche du ballon ou le manque de clarté dans l'action. Et si cela ne rachète pas le peu d'options que le programme offre, cela vaut quand même son pesant d'or et de cacahouètes, le sport sur 8 bits ayant trop souvent tendance à pécher aussi de ce côté. Lorsqu'on marque un panier en réalisant un dunk, un saut jusqu'au cerceau, une animation par saccades plein écran vient nous montrer le mouvement. Le dessin ressemble à de l'art naïf, assez particulier donc, mais ça n'empêche pas ces micro-cinématiques d'avoir été en leur temps l'une des principales attractions de Double Dribble. La mi-temps avec la chorégraphie des pom-pom girls est un autre moment unique en son genre. Le graphisme de jeu est clair, le terrain est bleu et orange, les joueurs couleur jambon ou chocolat dans des maillots pastels comme des papiers de bonbons. Les bruitages en revanche, puisqu'il n'y a pas de vraie musique durant un match à part les ponctuations de l'orgue, sont du niveau des tout premiers jeux NES de la série arcade. Bip et Bop sont sur un bateau, Bop tombe à l'eau, que reste-t-il ? Beaucoup de vilains bips. En gagnant le match contre l'ordinateur, on reçoit un trophée, qui change d'apparence selon le niveau de difficulté, et on termine le jeu. Il est aussi court que ça ! Pourtant, il ne faut pas se fier à la musique, 1987 n'était déjà plus la préhistoire des jeux vidéo. Si Double Dribble est maigrelet, c'est par choix. Et encore, on a eu la chance d'obtenir la version américaine capable de pousser des digitalisations vocales plutôt que la japonaise (brièvement décrite dans le supplément), plus rèche visuellement. Mais le jeu de Konami a la maniabilité en sa faveur. Cela peut sembler bien peu de choses, mais de un, cela veut dire qu'on peut toujours y revenir avec plaisir, de deux, que l'action se concentre sur une seule valeur qu'en ces temps de super stars, de fans hystériques, de shows à l'américaine, on a un peu perdu de vue: l'esprit du sport, du jeu. le 31 juillet 2009 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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