Le velu Donkey Kong a kidnappé la blonde Pauline que Mario le moustachu tente de sauver dans une course échevelée. Un jeu poilu et assez poilant comparé à ce qui se faisait à l'époque et qui fut ni plus ni moins l'inventeur du jeu de plate-forme.
Le "jumpman" ou Mario doit parcourir trois écrans (un de moins qu'en arcade) pour faire culbuter DK et récupérer sa belle. Ces niveaux se composent de poutres métalliques devenues les légendaires plates-formes. Mario peut courir et sauter dessus, ce qui de nos jours peut paraître comme la plus pure des banalités mais qui en 1981 était une belle prouesse transcendée par une maniabilité remarquable dont Nintendo ne s'est jamais défait. Dans le premier niveau, il faut grimper pour atteindre Pauline tout en évitant les tonneaux que balance Donkey Kong. Des flammèches sont également de la partie. Dans le second, l'objectif reste le même mais les plates-formes sont plus petites et clairsemées, des ascenseurs compliquent la tâche et DK jette des trampolines. Dans le dernier enfin, 8 rivets doivent être retirés, simplement en passant dessus, ce qui fait s'effondrer les plates-formes sur lesquelles le gros poilu vous nargue. Des flammèches viennent déranger l'opération de sabotage. Une fois terminé, ça recommence depuis le début, ainsi de suite et toujours un peu plus difficile. Quatre modes de jeu sont proposés mais c'est plus un attrape-nigaud qu'un signe de variété. Ils permettent de jouer seul ou en alternance avec un ami, en mode A ou B, B étant le degré de difficulté que vous atteignez en finissant A.
Si on est prêt à excuser la pauvreté technique de la borne d'arcade, celle du jeu NES est moins pardonnable, certes il est sorti en même temps que l'arcade dont il est une assez fidèle reproduction, mais on sait ce que la NES a dans le ventre et de ce point de vue c'est une très mauvaise exploitation de ses capacités. Etonnamment quand même, 20 ans après, Donkey Kong est toujours un jeu qui fonctionne bien auprès du joueur. On essaye encore un coup d'améliorer son score ou de voir combien de fois consécutives on le finit. Un aspect amusant est de retrouver des éléments qui ont depuis servi de référence dans d'autres jeux comme la mélodie d'intro qui est aussi celle que Cranky Kong joue sur son phono au début de Donkey Kong Country ou la marteau qui fonctionne presque exactement comme dans Super Smash Bros., accompagnée de la même musique rigolote.
Au final, Donkey Kong est un bon p'tit jeu compte tenu de son grand âge mais qui passe quasiment inaperçu dans la riche logithèque de la NES, au milieu des centaines de jeux plus longs, plus riches et plus intéressants. Et forcément, la note s'en ressent. Toutefois, pour les nostalgiques ou les plus jeunes désireux de découvrir les racines de leur passion, Donkey Kong est un incontournable, une pierre angulaire de l'histoire des jeux vidéo qui permet de mieux en comprendre l'évolution.
le 15 décembre 2001
par sanjuro