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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MEGA DRIVE (16-bit)


Avec les évènements actuels, voici un classique 16-bit quelque peu d'actualité...

Desert Strike - Return to the Gulf

Desert Strike - Return to the Gulf

デザートストライク 湾岸作戦
Suppléments:

Et la Guerre du Golfe dans tout ça ?

 Mega Drive

Développeur:
Granite Bay Software

Editeur:
Electronic Arts
Genre:
Action

Joueurs:
1P

Dates de sortie
23.04.1993 Japon
199? USA
199? Europe
très dur Difficulté:

88%Graphismes
90%Animation
87%Son
85%Jouabilité
86%Durée de vie

90%90%
Trucs et astuces

Mots de passe:

Mission 1 avec 5 vies
TQQQLOM

Mission 1 avec 10 vies
BQQQAEZ

Mission 2
VQOAEKN

Mission 3
VLETKTU

Mission 4
KTBPWAL

Pas de perte de fuel:

Volez au-dessus de l'océan.

Secret:

A l'écran titre, appuyez sur A pour tirer des missiles de l'hélicoptère.

Un général fou menace la planète de ses armes nucléaires, il faut l'arrêter à tout prix, mais le risque est trop grand pour déployer des troupes. Le président choisit alors d'envoyer un vrai Américain faire tout le sale boulot: un Apache ! Non, le président n'a pas perdu la tête, cet Apache-là ne se bat pas avec une hache de guerre mais avec des missiles et un canon, et en prime il peut voler. A bord de cet hélicoptère perfectionné paré au combat, deux individus: vous êtes le premier, le pilote, car vous avez implicitement accepté cette mission en achetant le jeu; vous êtes secondé par un copilote contrôlé par l'ordinateur, celui-là même qui commande vos ennemis et toutes les nombreuses embûches que vous devrez franchir dans l'un des plus célèbres jeux de guerre que nos vieilles consoles aient portées.

Alors mon p'tit gars, on est prêt à en découdre ? Eh bien tant mieux, car tu vas en baver. Ah, Desert Strike, quel grand classique ! Sorti brusquement des usines d'Electronic Arts alors que la Guerre du Golfe était encore fraîche dans les esprits, le jeu marqua son temps autant pour s'inspirer du contexte politique récent que pour ses qualités de jeu d'action et de guerre. Sa vue est déjà en soi peu ordinaire, une vue en 3D isométrique, avec donc une troisième dimension purement illusoire, mais qui donne de toutes nouvelles sensations de jeu en offrant un environnement plus réaliste et des mouvements plus libres. L'hélicoptère qu'on contrôle donne vraiment l'impression de se mouvoir au milieu des bâtiments, de survoler le désert, plutôt que de simplement passer dessus, même si régler sa hauteur est impossible.

L'altitude n'est pas complètement ignorée puisqu'on peut passer au ras des bâtiments les moins élevés, mais malheureusement pas au-dessus des autres, ce qui n'est pas très logique pour un hélicoptère. On peut aussi atterrir, sur des cibles prévues à cet effet, pour pouvoir ravitailler ou déposer les passagers que l'on transporte. L'Apache n'est pas une agence de voyage, vos passagers sont soit des soldats alliés que vous avez sauvé, soit des ennemis que vous avez capturé. On les récupère comme dans Choplifter, mais sans se poser, il suffit de descendre une échelle sur leur position. Comme toutes les manipulations secondaires de Desert Strike, leur réalisation est automatique, tout ce que vous avez à faire, c'est vous placer au-dessus de ce que vous voulez charger dans l'hélicoptère.

Les trois boutons d'action de la manette Megadrive sont entièrement dédiés aux armes avec, par ordre de puissance, le canon, les missiles Hydra, et les missiles Hellfire, les plus dévastateurs. Le système de jeu est très pointilleux sur les dommages infligés, tout ce qui peut être détruit a des points de résistance et tout ce qui attaque des points de force. Ca fonctionne presque comme un jeu de rôle dans un sens, mais surtout cela donne à l'action un ton plus proche du wargame, cela aussi grâce à la visualisation. La taille des bâtiments et des véhicules, l'angle de vue, le décompte précis de chaque élément (munitions, fuel, défense, nombre d'ennemis sur le plan...) apportent la satisfation de se livrer aux joies de la guerre théorique dans un cadre propice où la stratégie et la planification tiennent une place importante.

C'est un peu comme de jouer avec des soldats de plomb ou de plastique dans une version extrêmement peaufinée; un joujou sophistiqué à la portée de tous en quelque sorte. Les graphismes vont dans cette direction, ils ont assez l'aspect de figurines plastiques ou de maquettes plutôt que de donner l'impression de réalité. Bien évidemment c'est dû aux capacités de la console, mais il n'y pas à se plaindre, ils sont relativement détaillés. Le fait que l'action se déroule dans le désert épargne bien des soucis aux concepteurs, ils peuvent remercier Saddam, au moins jusqu'au prochain opus, de ne pas habiter dans la jungle. A l'inverse des graphismes des missions, ceux des cinématiques et autres cut-scenes essayent de faire le plus réaliste possible en utilisant des images digitalisées quand c'est faisable, sinon en se servant de dessins bitmap. Le nombre et la taille de ces images est très louable, mais leur qualité même est plus que contestable, le style est de mauvais goût avec de vilaines couleurs, ou fait très amateur dans certains cas.

Desert Strike est loin d'être un jeu aussi court que ses quatre campagnes le laissent entendre. Chaque campagne correspond à un niveau, la géographie des lieux varie très peu dans son ensemble, toujours le même désert et le même bord de mer, seule la couleur du sable change. A l'intérieur des terres, il n'y a pas non plus une foule de bâtiments, mais ils varient suffisamment d'une campagne à l'autre pour rendre le jeu intéressant. Chaque campagne se divise en missions. Il y en a de plus en plus au fur et à mesure et l'on vous demande d'exécuter des objectifs aussi différents que de détruire des bâtiments stratégiques (radars, centrale électrique, usines chimiques), de sauver des prisonniers, d'empêcher le lancement de missiles Scuds, de protéger des installations, etc. A peu près tout ce qu'on fait dans une guerre pour contrecarrer l'ennemi.

Il n'est guère possible en revanche de faire les missions dans un ordre différent de celui dans lequel elles vous sont assignées. Cela donne parfois lieu à des bizarreries, par exemple si vous essayez d'attaquer certains postes ennemis avant l'heure, ceux-ci semblent invincibles ou sont extrêmement puissants. Se faire réduire en cendres par un soldat qui vous tire une succession de roquettes n'est pas particulièrement amusant. C'est pourquoi il est important, pour réussir, de connaître l'ordre précis dans lequel opérer, pas seulement pour accomplir la mission mais pour neutraliser tous les ennemis environnants. Desert Strike est un jeu d'essais permanents, on meurt beaucoup mais c'est la seule façon pour apprendre l'emplacement des réserves de munitions et de fuel (sans elles, c'est le crash), souvent cachées dans des bâtisses que rien ne différencie du reste, et découvrir les vulnérabilités adverses. EA a quand même eu la gentillesse de glisser des mots de passe.

Mais cela n'empêche pas le jeu d'être dur, très dur, le plus désagréable dans tout ça étant de devoir recommencer toute une campagne après avoir succombé à l'une des dernières missions, parfois juste pour avoir commis une petite erreur. Ce n'est pas non plus le seul défaut de Desert Strike, chaque domaine a un point faible, on a déjà vu celui des graphismes, parlons de la manibilité et du son. Contrôler l'hélicoptère est la partie la plus sensible du jeu. Comme on pouvait s'y attendre, la vue isométrique est partiellement responsable de cela, les problèmes de jouabilité liés à cette vue sont légendaires, et Electronic Arts n'y échappe pas, pas surprenant eux qui avaient déjà des problèmes de ce côté avec leurs jeux de sports. Ici, il y a deux niveaux de critiques: le débutant et l'expert; le premier aura du mal à prendre en main l'hélicoptère, il lui faudra assurément un temps d'adaptation, notamment pour éviter les redoutables missiles, quant au second, il restera frustré du manque de précisions des tirs. Il est souvent impossible de tuer un tireur isolé sans avoir à démolir tout l'immeuble depuis lequel il vous canarde ! alors que faire feu sur un point précis, malgré une assistance de l'ordinateur sur les tirs, peut se révéler un calvaire et un gouffre à munitions si la cible est trop petite ou vague. Il arrive aussi, lorsque plusieurs cibles se présentent, que la visée automatique se concentre sur un autre appareil que celui que vous aviez dans votre ligne de mire.

Du côté du son, il n'y a pas à se plaindre des bruitages; réalistes, agréables, ils sont mis en avant par l'absence de musique durant les missions. Les musiques sont en revanche bien présentes les autres fois et même si ce n'est pas grand chose, c'est suffisant pour juger de leur extrême médiocrité et de leur côté vite fait, bon marché. Puisqu'on est dans les détails, et pour ne pas terminer sur une mauvaise impression, un mot sur l'écran de statut qui s'affiche en pressant Start. Très complet et bien fait, on trouve vraiment tout ce dont on a besoin pour la mission, grâce à lui d'ailleurs aucun affichage ne se superpose à l'action. L'animation est une autre très bonne chose de Desert Strike, le sprite de l'Apache est excellent, son rotor tourne de manière très réaliste et quand l'appareil s'incline ou tourne sur lui-même, il y a de nombreuses phases d'animation pour simuler un mouvement fluide. A en croire le générique, une personne était d'ailleurs spécifiquement en charge du sprite de l'Apache: le résultat s'en ressent.

On peut beaucoup contester ce qu'Electronic Arts est devenu au fil des ans et leur accession au rang de premier éditeur mondial, il ne faut toutefois pas oublier leur passé 16-bit, qui fut peut-être leur période la plus intense de créativité avec des titres comme James Pond, Road Rash ou encore les débuts de leurs séries sportives, désormais trop célèbres. Desert Strike est l'un de leurs meilleurs titres et la trilogie des Strike (avec aussi deux épisodes sur Playstation) l'une de leurs meilleures licences; une époque où les mots "arts électroniques" avaient encore un peu de sens. Mais il faut avouer aussi qu'EA se contente ici d'éditer, le jeu étant développé par un indépendant, Mike Posehn et son studio Granite Bay Software. C'est à eux que reviennent vraiment tous les honneurs, et le blâme, car si Desert Strike est un excellent jeu, il rate, comme beaucoup de titres Electronic Arts qui ont du mal à revivre avec la mouvance nostalgique, le niveau au-dessus, celui d'un jeu culte, du fait de ce manque de perfection dans à peu près tous les domaines. C'est dommage, mais cela ne l'empêche pas de demeurer une expérience très satisfaisante et un jeu assez unique en son genre, et puis, il y a toujours les suites ! même si celles-ci perdent tout ce qui faisait la légende de leur aîné: le contexte politique.

le 18 septembre 2004
par sanjuro



Jeu testé en version française
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