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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SUPER NINTENDO (16-bit)


Skynet l'a programmé pour tuer, mais son code laisse à désirer.

T2 - The Arcade Game

T2 - The Arcade Game

T2 ザ・アーケードゲーム
 

 Super Nintendo

 Super Scope

 Super Mouse

Concepteur:
Midway

Développeur:
Probe

Editeur:
LJN
Genre:
Tir

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
02.1994 USA
02.1994 Europe
25.02.1994 Japon
dur Difficulté:

78%Graphismes
72%Animation
73%Son
78%Jouabilité
62%Durée de vie

65%65%
Trucs et astuces

Entrez d'abord le code suivant à l'écran titre avant que celui-ci ne disparaisse: Gauche, Haut, Droite, Haut, Gauche, Gauche, Gauche, Droite, Bas, Bas. Un son viendra confirmer la réussite du code.

Changer de niveau:

Après avoir entré le code d'activation, vous devez entrer à l'écran des scores le code suivant: Droite, Haut, Haut, Gauche, Droite, Droite, Droite, Gauche, Bas, Bas, Droite, Haut. Un son viendra confirmer la réussite du code. Commencez une partie et appuyez sur L à tout moment pour terminer le niveau en cours.

Continus infinis:

Après avoir entré le code d'activation, commencez une partie et appuyez sur R à tout moment pour refaire le plein de continus.

Le 29 août 1997, nous sommes tous morts. Mais si, souvenez-vous ! Quelle année ! Le super ordinateur Skynet est devenu conscient de lui-même et a décidé d'exterminer la race humaine en prenant contrôle des armes nucléaires. Seuls quelques individus ont survécu, livrant bataille aux robots dans un futur post-apocalyptique sous le commandement du chef de la résistance, John Connor. Mais les machines, décidément pleines de ressources, ont envoyé un des leurs dans le passé pour aller tuer John enfant. Alors que tout espoir semblait perdu, John a décidé d'en faire autant: un T-800 a été reprogrammé et est parti secourir dans le temps celui que les machines ont projetées d'assassiner. Mais ce que John Connor ne sait pas, c'est qu'un autre Terminator a été réactivé et expédié en 1993, un vieil androïde trouvé sous des ruines, le T-1UP modèle "sanjuro". Sa mission à lui: trouver T2 The Arcade Game et le tester avec succès.

— John Connor ?
— Fais attention, toi ! Qui est-ce que tu appelles "jeune connard" ?
— Ah ! Excusez-moi, je viens du futur et je ne suis pas bien au courant des moeurs de votre temps. Combien vous dois-je pour le jeu ?
— 399 francs.
— Morts ou vifs ?
— Hein ?!
— Ces trois cent quatre-vingt-dix-neuf Francs, je dois vous les amener vivants ou morts ? Ils auront du mal à tous entrer dans ma machine à voyager dans le temps, vous comprenez.

Je réalisai assez rapidement que les données que m'avait fournies Skynet étaient incomplètes. Heureusement, le marchand avait accepté de m'échanger ma collection de jeux Wii du futur contre la cartouche Super Nintendo de T2. Je n'avais pas eu à verser une goutte de sang! Quelle déception!

Perché à l'abri des regards indiscrets au sommet de la tour Montparnasse, j'insérai la cartouche T2 dans mon ventre où était logé mon port Super Nintendo. Le jeu, chose rare et curieuse, était à la fois compatible avec le Super Scope et la Super Mouse, deux accessoires aux usages généralement opposés. Mon corps de Terminator possédant plus de deux ports manettes SNES, je décidai de brancher tous les accessoires: les manettes dans mes narines, le Super Scope dans mon oreille et la Super Mouse dans mon ... (mon programme Bienséance 2.0 ne m'autorise pas à évoquer cet endroit mais vous devinez). Fin prêt, j'appuyai d'un coup sec sur mon bas-ventre et la console s'alluma.

Mode Testeur activé. Si LJN — c'est à dire Acclaim à l'époque puisqu'ils en étaient devenus les acquéreurs — si LJN trouve le besoin de proclamer dans le titre même qu'il s'agit d'une adaptation du jeu d'arcade, c'est moins pour le différencier du Terminator 2 sorti précédemment sur Super Nintendo que pour tabler sur la réputation de la borne, cette héritière de Lethal Enforcers. Avec ses graphismes réalistes, son action bruyamment menée et ses deux pistolets mitrailleurs en plastique, le jeu de Midway faisait sensation dans les salles d'arcade, d'autant mieux que le film avait été un gros succès au box-office avec un demi-milliard de dollars de recette mondiale. Dans ces conditions, l'adapter sur consoles coulait de source.

Pour se charger du projet, Acclaim fit appel à un groupe tristement célèbre sur 1UP: les gens de Probe, avec qui Acclaim avait déjà adapté une précédente borne de Midway, Mortal Kombat bien sûr. Mais cette fois-ci, au lieu de ne développer qu'une seule version, ils prirent en main le travail sur les deux consoles 16 bits, sans pour autant réaliser une conversion de l'une à l'autre. Chacun des deux jeux suit le déroulement de la borne d'assez près, cependant, visuellement, la Super Nintendo est beaucoup plus fidèle à l'original puisqu'elle se sert de graphismes digitalisés retouchés alors que presque tout sur Mega Drive est dessiné à la main.

Probe doit sa mauvaise réputation sur 1UP à ses précédentes adaptations de films et de personnages à succès: des jeux assez ambitieux graphiquement mais à la jouabilité, au game design mal pensés, les rendant très vite irritants et rébarbatifs à jouer. T2 échappe-t-il à ces défauts ? Vous devinez la réponse... Toutefois, puisque l'adaptation est assez fidèle, Probe n'est pas le seul à porter le chapeau, bien assez grand pour accueillir aussi Midway. Dans T2, on voit par les yeux du bon T-800, incarné par Arnold Schwarzenegger dans le film, envoyé dans le passé pour protéger John Connor de l'autre Terminator, le T-1000 avec son alliage poly-mimétique qui lui permet de changer de forme à volonté.

T2 se joue en vue subjective et pour cause, c'est un jeu de tir sur rails, où l'on contrôle une cible tandis que la caméra bouge toute seule selon un axe horizontal, dans la grande tradition d'Operation Wolf, le classique de Taito. Parfois l'image s'immobilise et l'on doit résister à des vague ennemies, détruire un boss ou un obstacle pour avancer. Deux armes sont attribuées aux boutons, un pistolet mitrailleur et un lance-roquettes (ou un fusil à pompe); tous trois ont besoin de munitions mais le premier se recharge aussi tout seul, quoique lentement. Il y a quelques items bonus comme le minigun et la bombe qui sont peu conséquents pour le gameplay. Le manque d'excitation est rapidement palpable: pour un Terminator, notre personnage est loin d'être impressionnant au combat.

Cela s'arrange un peu, en face, avec les ennemis, des sprites souvent très larges qui évoluent sur différents plans sans toutefois passer de l'un à l'autre; par moments, cela apparente l'action à ce que l'on voit sur les stands de tir à la fête foraine. Le premier plan est assez bien utilisé: le large buste d'un assaillant surgit soudainement et ouvre le feu sans sommation. Curieusement, Midway a choisi de découper son jeu en deux parties, une située dans le future ravagé et une autre en 1997. Le film aussi commence comme ça, mais le futur ne dure que 5 minutes. Alors, pour le jeu vidéo, cette branche de l'histoire a été développée. Après avoir aidé la résistance au premier niveau, on libère une planque alliée envahie par les Terminator au second, puis l'on protège John Connor (adulte donc) qui s'échappe dans un 4x4 rouge. Le dernier niveau de cette partie nous met carrément aux prises avec Skynet, bien protégé dans sa base derrière plusieurs niveaux de sécurité.

Le présent lui nous jette sans transition dans l'immeuble de la Cyberdine, ce qui dans le film est proche de la fin et amorce le grand finale. Midway aura préféré la diversité à la fidélité, éliminant purement et simplement les nombreuses scènes d'action du début: le bar, le centre commercial, le duel camion contre moto, la prison psychiatrique. La conclusion est tout de même fidèle. A la destruction du matériel de Cyberdine, dont son laboratoire (protégé par des chercheurs lanceurs de fioles !), succède la course poursuite sur l'autoroute où le T-1000 s'empare tour à tour d'un hélicoptère et d'un camion citerne. Le dernier combat a bien lieu dans l'aciérie, d'abord une séquence où il s'agit de geler le T-1000 dans de l'azote liquide puis ensuite de le faire tomber dans du métal en fusion.

Les niveaux qui forment le jeu ont une structure assez différentes les uns des autres même s'il y a des thèmes récurrents: tir classique, protection, destruction, combat. Les deux scènes avec un véhicule à couvrir sont agaçantes à cause du peu de marge de manoeuvre. La résolution de la console y est pour quelque chose, l'espace horizontal lui manque, mais c'est la faute à Probe de ne pas avoir fait les efforts nécessaires pour que tout ça fonctionne mieux. Lorsque la caméra bouge, les ennemis hors-champ ou en bordure, qu'on ne peut atteindre avec la cible, parviennent tout de même à nous infliger des dommages ! Ca en dit long sur la médiocrité de leur travail. Une telle bourde dénote un je-m'en-foutisme intolérable.

Les inégalités de la difficulté sont fréquentes, même si dans l'ensemble cela reste accessible, en partie parce que le dernier duel contre le T-1000 est plus facile que tout le reste ! Le niveau chez Cyberdine par exemple n'est pas trop fatigant, sauf si l'on cherche à détruire tous les appareils pour obtenir la meilleure fin (juste un changement de texte). Pareillement, si l'on s'y prend mal, geler le T-1000 peut vite passer pour le pire moment du jeu — il faut l'avoir assommé au fusil et l'arroser d'azote, un seul trou dans le réservoir ne suffisant pas.

Une autre bizarrerie de la jouabilité, moins répréhensible que le hors-champ mais qu'il vaut mieux connaître pour ne pas perdre son temps à tirer dans le vide, est que l'écran est en fait divisé en deux quoique rien ne l'indique (juste le "GUNPOWER" en bas, coupé à "GUNP" pour cette raison). La moitié gauche est pour le joueur 1, la moitié droite pour le joueur 2, et aucun des ennemis qui apparaît ou des projectiles qui s'écrase dans la portion d'écran d'un joueur n'est dangereux pour l'autre. Cela fait que quand on joue seul, il ne faut se soucier que de son côté gauche, à part durant les phases de protection de véhicule. Pas forcément illogique, ni mauvais, mais étrange. Ceux qui ne sont pas au courant et essayent d'abattre tout ce qui se présente à l'écran risquent de trouver le jeu immensément dur !

Ce mode deux joueurs épargne à T2 un sort (et une note) autrement plus tragique. Les auteurs essayent d'apporter de la variété, on l'a vu. Ils vont jusqu'à prendre des libertés avec les films en introduisant de nouvelles machines, des Terminator dorés, des serpents carrés et des espèces de droïdes qui éclosent d'oeufs ronds. Que Schwarzenegger, en blouson de cuir et lunettes noires, serve d'ennemi dans les premiers niveaux n'a absolument aucun sens, mais on leur pardonne, ce n'est qu'un jeu vidéo. Le problème ce n'est pas le manque de variété, ce n'est pas même le côté répétitif de la chose, c'est le rythme, la mollesse.

Quand bien même la ligne de feu est parsemée d'ennemis, on a l'impression de les chatouiller plutôt que de leur tirer dessus à la mitraillette. Ils explosent, oui, et les bruitages sont corrects, meilleurs que la musique endormie, mais cela crée juste un chou-fleur orangé qui expulse des débris en amande. Presque tout manque de force, d'impact, de mise en scène et d'imprévu. Pour ne rien arranger, on reste tellement longtemps dans les mêmes lieux au premier niveau, derrière le mur où sont embusqués les tireurs de la résistance, que le style guérilla du jeu s'épuise dès le commencement. C'est Terminator, bon sang ! On ne devrait pas piquer du nez, le doigt enfoncé sur la gâchette à dégommer des androïdes qui tombent à la renverse comme des somnambules.

Les capacités de la Super Nintendo auraient pu être mieux utilisées par les programmeurs, le zoom surtout, qui semble taillé sur mesure pour ce genre de jeux. A cause du style graphique à base de digitalisations, l'animation est assez faible. Il lui aurait fallu plus d'étapes, plus de frames par sprite pour convaincre, mais surtout plus de mouvements que les deux, trois avec lesquels viennent chaque ennemi. On est bien loin du niveau de Mortal Kombat; T2 tient d'ailleurs sur une cartouche moitié moins grande (8 mégabits au lieu de 16, 1 Mo au lieu de 2). Les graphismes font aussi les frais de cette restriction. Les décors sont trop sommaires ou franchement laids comme au second niveau, et certains sprites ont des teintes monochromatiques (Sarah Connor, les véhicules...) qui pourraient faire croire que l'image a été scannée à partir d'un Game Boy.

Le graphisme digitalisé n'a plus le même charme qu'il y a quinze ans — si tant est que ce style en ait jamais eu — et cela lui retire d'emblée l'avantage esthétique. La jouabilité n'est guère meilleure: trop lent aux manettes, trop dense pour le Super Scope, la souris est ce qui convient le mieux mais renforce cette impression de "gratter les ennemis hors de l'existence" plutôt que de les détruire. Ce n'est pas non plus un modèle de game design. Le premier niveau n'est pas terrible, le second est bien pire, les autres redressent parfois un peu la tête mais ne vont jamais bien plus haut que l'impression initiale. T2 ne procure pas les sensations d'un Lethal Enforcers, auquel il ressemble pourtant, n'a pas le punch d'un Wild Guns, ni la richesse d'un Battle Clash. Heureusement qu'il a l'univers de Terminator 2, derrière lui, pour le soutenir ! C'est la seule nostalgie sur laquelle ce défouloir indolent puisse encore compter.

Le test accompli, je rentrai triomphalement à la base, laissant derrière moi cet affreux passé vert et humanisé pour retrouver les champs de crânes et les montagnes de décombres de 2029 qui m'avaient tant manqué. Mais je fus assez mal reçu. "Pauvre crétin !! Honte infamante de la robotique !! Tu n'étais pas censé aller acheter T2 The Arcade Game mais intercepter l'autre Terminator à la salle d'arcade ! Tu as fait échouer tous nos plans. Maintenant, à cause de toi, ce futur n'existe plus; nous ne sommes plus qu'une anomalie temporelle !" Et voilà comment j'ai accidentellement sauvé l'humanité.

le 11 décembre 2009
par sanjuro



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