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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SUPER NINTENDO (16-bit)


Même Yoda ne pourrait pas garder sa concentration devant ce classique Star Wars qui en vaut la peine.

Super Star Wars

Super Star Wars

スーパースターウォーズ
 

 Super Nintendo

Développeur:
Lucasarts / Sculptured Software

Editeur:
JVC
Genre:
Action

Joueurs:
1P

Dates de sortie
11.1992 USA
18.12.1992 Japon
04.1993 Europe
très dur Difficulté:

92%Graphismes
92%Animation
92%Son
91%Jouabilité
90%Durée de vie

92%92%
Trucs et astuces

Sound test:

Pendant le jeu, appuyez simultanément sur A,B,X,Y puis Start.

Les codes suivants s'exécutent à l'écran titre une fois que "start game" et "option menu" sont affichés, et sont confirmés par un bruitage (le cri d'un Jawa normalement).

Debug menu:

Appuyez sur A,A,A,A,X,B, B,B,B,Y,X,X,X,X,A,Y,Y,Y,Y et B.
Commencez à jouer. Dans chaque niveau vous pourrez choisir quel personnage utiliser, vous pourrez aussi, en utilisant la seconde manette: passer au niveau suivant en appuyant sur Start, ou devenir invincible en appuyant simultanément sur A,B,X,Y et Select, ou mieux encore, accéder directement au menu de débugage qui vous permet de faire tout cela et plus, en appuyant sur L et R.

2 continus en plus:

Appuyez sur X,B,B,A et Y.

Générique de fin:

Pour voir la liste de l'équipe du jeu, appuyez sur A,B,A,B,A,B,A,B.

Sabre au début:

Pour commencer le jeu avec le sabre laser, appuyez sur Y,Y,X,X,A,B, X,A.

Cela va bientôt faire trente ans que Star Wars nous émerveille et nous emmerde. Trente ans que la saga des étoiles nous met des images plein la tête, nous parle d'un empire maléfique, d'une rébellion acharnée, d'un univers à sauver et de héros mal assortis mais magnifiques. Trente ans aussi que depuis son trône impérial, George Lucas nous foudroie de son merchandising, teste notre résistance au côté obscur à coup de préquelle prophane et tente de faire de nous des adeptes de ses produits dérivés. Sur la planète jeux vidéo, la guerre fait rage depuis longtemps et la résistance a bien diminué face aux assauts répétés des licences Star Wars. L'une de ces batailles, à l'époque où régnait la Jedi des 16-bit, nul ne l'a oublié... mais faisait-elle pour autant un Super Star Wars ?

Avec tous les jeux sur la Guerre des Étoiles sortis ces dernières années et ayant pour thème l'espace ou les académies Jedi, on en oublierait presque qu'il est possible d'en faire aussi des jeux d'action purs et simples et cool. Quand nous en étions encore aux 16-bit, on n'arrivait peut-être pas à faire rentrer un film dans un DVD-Rom pour y réutiliser ses éléments in-game, mais les résultats étaient souvent bien plus amusants que les nanars m'as-tu-vu d'Activision et Factor 5. Et puis, ce que les concepteurs parvenaient à accomplir avec la technique d'alors, impressionnait finalement plus que toutes les méthodes bateau d'aujourd'hui qui consistent non plus à adapter, et donc créer, mais à simplement scanner et reproduire le film, ses acteurs, ses décors, ses objets et parfois même, dans leur lancée, ses défauts.

Super Star Wars était un projet ambitieux parce qu'il était le premier jeu de la Guerre des Etoiles à sortir sur une console aussi puissante que la Super Nintendo, avec en prime une exclusivité qui avait de quoi rendre jalouse la Megadrive. Même si les développeurs utilisaient le mode 7 de la console l'espace de quelques niveaux en 3D, Super Star Wars était pour l'essentiel un jeu d'action plates-formes 2D avec une particularité, un rythme ultra-soutenu, qui au bout du compte se révéla peut-être plus marquant que de voler au milieu des tranchées de l'Etoile de la Mort.

Quand on revoit le premier épisode de la trilogie, on se dit tout de même que si action il y a, il n'y en a pas assez pour faire un jeu vidéo idéal, et surtout aussi frénétique que Super Star Wars. Et pourtant... C'est ce qu'il y avait de magnifique à l'époque: on se foutait un peu de respecter le film. Si vous vous voulez montrer que vous aimez un film, autant aller le voir au cinéma que de jouer à un jeu vidéo portant son nom, n'est-ce pas ? Surtout si c'est juste pour perdre le clair de son temps à regarder des séquences vidéo que vous avez déjà en DVD. Avec les adaptations films-jeux de la période 8-16 bit (et même 32-64 parfois, pensez Goldeneye, ou la transformation d'un nanar ciné en gaming hit), les concepteurs prenaient de telles libertés, transformant un court plan du film en niveau entier truffé d'ennemis et d'obstacles, que leur force créatrice demeurait souveraine.

C'est pourquoi, dans Super Star Wars, après un générique sympa parce que court, vous commencez dans les dunes en tant que Luke Skywalker et vous vous retrouvez immédiatement assailli par des chauve-souris géantes, des scorpions à la queue pistolet laser, des lapins-garous mutants, d'énormes serpents à têtes de vautour et vous finissez face à un boss, le monstre du puits de Sarlaac, qui n'apparaît cependant que dans le Retour du Jedi et qui, au lieu d'être juste un trou avec des crocs, sort carrément de son puits légendaire telle l'embouchure vexée du gros intestin de quelque Gargantua. Berk ? Non. Fun ? Hell, yeah !

Ce Star Wars, c'est l'univers de Lucas dans un flacon d'amphétamines, c'est Luke Skywalker dans une rave party venusienne, c'est un rythme disco aux 78 tours. Speed, déjanté et 200% fun. Ca n'arrête pas, ça bouge dans tous les sens, les ennemis surgissent à une cadence infernale et ininterrompue. Heureusement pour vous, vous disposez d'un tir automatique qui, une fois en action, se laisse orienter comme lorsqu'on presse R dans Super Probotector. Les tirs fusent, les ennemis explosent, libérant ici et là des coeurs regénérateurs ou des bonus, et pour couronner le tout, votre personnage est poussé quand il entre en contact avec ses adversaires, du coup tout le monde bouge, tout le monde dance, et le jeu entier devient un grand festival coloré placé sous le signe de l'exultation. La scène d'intro de Rebel Strike façon Fièvre du Samedi Soir à côté, c'est péchu comme un retraité.

Le chaos est une chose, mais ne croyez pas que cela va vous permettre de vous glisser incognito vers la sortie. Vos vies fondent comme neige au soleil et la difficulté principale consiste à garder son sang-froid malgré le déluge d'attaques et votre personnage bousculé de tous les côtés. Dans Super Star Wars, c'est toujours l'heure de pointe. Avec trois niveaux de difficulté, le plus simple est souvent privilégié, et cela ne suffit pas toujours vu qu'on vous renvoie systématiquement en début de niveau. Normalement, les jeux où les ennemis n'arrêtent pas d'arriver et qui sont en plus difficiles sont exaspérants, dans son cas, même si bien sûr cela lui arrive aussi, Super Star Wars fait tout de même pencher la balance du bon côté.

Cette frénésie, rarement aussi élevée dans un jeu vidéo, est ce qui captive le joueur. Si tous les jeux étaient comme ça, ce serait épuisant, mais un de temps en temps, ça ne fait pas de mal et ça change agréablement. La difficulté, surmontable, prouve quant à elle que Sculptured Software ne s'est pas contenté de juste tout balancé: il y a une méthode à suivre, des techniques à apprendre, car, même dans ces moments où l'on semble perdre le contrôle du jeu, il y a toujours moyen de s'en sortir et ce n'est pas une question de hasard. La preuve par le souvenir: c'était il y a dix ans la première fois que j'ai joué à ce titre, et dans les niveaux du Landspeeder par exemple, je me rappelle encore a quel point les premières parties étaient incroyablement confuses parce qu'on ne comprenait pas, avec un ami, où aller, et l'on se faisait vite détruire par les sales types dans leurs boules flottantes. Et puis, petit à petit, on comprend qu'il faut aller vers la forteresse, que c'est plus son sprite qui se rapproche que nous qui avançons, on découvre aussi l'importance de s'envoler assez haut pour éviter les attaques, et le niveau finit par devenir une partie de plaisir.

Du stress et du fun, mais le dernier l'emporte toujours, voilà ce qu'est Super Star Wars. Chaque niveau se termine par un boss dont la taille varie entre grand et immense et qui est bien différent du reste, et comme il y a beaucoup de niveaux (quinze), cela fait beaucoup de surprises. Tout comme les cinématiques. De nos jours, on est tellement blasé qu'après les avoir vu une fois on en a marre, à juste titre d'ailleurs, vu leur longueur actuelle; dans Super Star Wars, ce genre de scènes ne dure rarement plus d'une minute et met dans le bain en résumant un moment clef du film: le message holographique caché de R2D2, la rencontre avec Ben Kenobi, celle avec Han et Chewbacca, l'Attaque de l'Etoile de la Mort, etc. Là encore on notera que certaines cinématiques ne respectent pas du tout le film, comme Luke qui trouve C3PO dans le désert et doit partir à la recherche de R2D2 dans le sandcrawler des Jawas, le niveau suivant, mais comme on l'a déjà dit: tant mieux, on s'en fout. Côté jeu pur, vers la moitié de l'aventure, une surprise nous attend, Chewie et Han Solo ont rejoint Luke et ils deviennent à leur tour des personnages jouables. C'est un fait assez rare dans un jeu vidéo de se retrouver, aussi tard dans la progression, soudain capable de changer de personnage et c'est un autre petit plus.

Accumulés, ces détails marquants permettent de hisser Super Star Wars au rang des titres de très grande qualité de la Super Nintendo, ceux qui chez nous finissent dans la haute stratosphère des quatre-vingt dix pour cent. Les bonus par exemple, c'est toujours agréable d'en ramasser, et ils n'ont pas été oubliés de Super Star Wars. On pourrait également évoquer une certaine interactivité avec le décor, il y a souvent des blocs ou autres éléments à détruire, ou encore du sable qui se détache des murs lorsque l'on tire dessus. Une fois que l'on possède le sabre laser, on peut l'activer et l'éteindre à volonté, pour pouvoir ainsi alterner avec l'usage de son pistolet, celui-ci peut d'ailleurs s'améliorer en ramassant des bonus. Les scènes en mode 7, il y en a trois différentes, dont deux fois en Landspeeder, et deux variantes d'attaque à la surface de l'Etoile de la Mort. Elles sont toutes bien faites mais pas forcément aisées dans le cas des deux dernières, la tranchée de l'Etoile est particulièrement impressionnante au niveau de la 3D, presque Starwing avant l'heure et sans Super FX. Jeu d'action soigné et bien pensé, Super Star Wars le confirme aussi dans le domaine sonore, avec des bruitages dynamiques, une très bonne reproduction des meilleurs passages symphoniques de John Williams et quelques voix digitalisées pour relever le tout, dont le fameux "Use the Force, Luke !", toujours un bon moyen de se remotiver pour finir un niveau difficile.

A coup sûr, Super Star Wars n'est pas l'une des meilleures adaptations de l'univers Star Wars, ce serait peut-être même l'une des plus fantaisistes sur certains points tels que les ennemis (le robot géant de Death Star Hangar Bay... Robocop ou Aliens ?), en revanche, c'est bien l'un des jeux portant la mention Star Was les plus fun qui soit, et cela bien entendu, ça compte plus que tout. D'autant plus qu'il repose finalement assez peu sur les batailles dans les étoiles, le thème facile, préférant à cela de bonnes phases plates-formes comme on les aime et comme on les recherche désespérément de nos jours. Grâce à une réalisation aux petits oignons, le résultat est impeccable et avant même qu'on n'ait pu en redemander, JVC, Lucasarts et Sculptured Software eurent la bonne idée de donner à la Super Nintendo, comme pour son modèle de cinéma, une trilogie de cette Super Guerre des Etoiles. Il est intéressant de noter aussi que le jeu était développé, réalisé et produit par Kalani Streicher, pour qui ce fut sans doute l'un des plus grands accomplissements d'une carrière jeux vidéo bien moins fructueuse depuis. Il fut aussi l'un des instigateurs qui rapprochèrent Factor 5 de Lucasarts, ce dont tout le monde ne lui sera pas reconnaissant. Parmi les autres noms du générique, il y a celui d'Harrison Fong, qui avait créé les graphismes de Maniac Mansion - ceux de Super Star Wars sont évidemment bien, bien plus beaux - et Jon Knoles, un habitué de Star Wars qui récemment encore était crédité de la réalisation de Bounty Hunter sur Playstation 2 et Nintendo GameCube, on lui doit aussi l'un des premiers jeux de la Nintendo 64, Shadow of the Empire bien sûr.

le 22 octobre 2005
par sanjuro



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