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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SUPER NINTENDO (16-bit)


Voici un jeu qui ne fait pas dans la dentelle, ça tombe bien, on n'est pas des demoiselles.

Super Smash TV

Super Smash TV

Smash TV (Japon)
 

 Super Nintendo

Développeur:
Beam Software

Editeur:
Acclaim
Genre:
Kill'em all / Massacre

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
02.1992 USA
27.03.1992 Japon
199? Europe
très dur Difficulté:

73%Graphismes
89%Animation
88%Son
84%Jouabilité
82%Durée de vie

89%89%
Trucs et astuces

Tous les codes suivants s'exécutent à l'écran de sélection des joueurs et de la difficulté, et sont confirmés par "Bingo !".

Vies et continus:

Appuyez sur Bas, L, R et Haut. Vous pourrez choisir jusqu'à 7 vies et continus.

Choix du niveau:

Appuyez sur Droite, Droite, Haut, Bas, R et L. Puis appuyez sur Start.

Sound test:

Appuyez sur L, R, L, L et R.

Mode turbo:

Appuyez sur Gauche, Droite, Gauche, Haut, R et R.

Vraie fin:

Récupérer les 5 points d'interrogation dans les salles bonus et après le boss final.

Si vous êtes assez vieux pour avoir connu Super Smash TV, vous l'êtes sans doute aussi pour vous souvenir de Running Man, ce film adapté d'un bouquin de Stephen King et réalisé par Paul Michael Glaser, dans lequel Arnold Schwarzenegger est forcé de prendre part à un jeu télévisé où le but est de survivre. Pas à la façon de Survivor sur une paisible île déserte, mais dans des ruines, pourchassé par des brutes armées, avec une sentence de mort bien réelle en suspens. On exige de vous le même esprit dans Smash TV, survivre pour gagner, et comme Schwarzy, de ne pas vous laisser faire et d'en mettre plein la tête de tous ceux assez stupides pour croiser votre chemin. La différence cependant, est que le jeu est une version puissance 1000 de l'action de Running Man.

Une Question de Vie ou de Mort
Smash TV est censé se dérouler dans ce futur proche qu'était 1999. C'est amusant comment tous les arts ont imaginé un futur où la télévision se complairait dans la violence et la mise à mort. Comme ils se sont trompés ! C'est finalement le voyeurisme (Big Brother), le masochisme (Jackass), la vulgarité, la débauche et la scatologie (Dirty Sanchez), qui l'ont emporté. Ouf, on l'a échappé belle. Quoiqu'il en soit, Smash TV n'est pas un roman d'anticipation. Si son scénario apporte un plus indéniable dans l'ambiance du jeu, c'est bien là son seul intérêt.

Seul ou à deux, vous participez à ce jeu télévisé qui se déroule dans des salles où, pendant de longues minutes, vous devez résister à des vagues d'ennemis qui surgissent par quatre portes. Vous devez aussi en profiter pour ramasser des bonus: du fric à gogo, billets, lingos d'or et d'argent, et des cadeaux surprises décomptés à la fin de chaque niveau. Vous serez constamment jeter dans un dilemme digne d'Indiana Jones et la Dernière Croisade, ramasser des objets précieux ou pouvoir vivre. Mais contrairement à Elsa et Indy, vous aurez aussi à faire un autre choix cornélien, celui de ramasser des power-ups.

Dans le feu de l'action (un feu très dense, qui trouve sans doute son combustible dans quelque gouffre infernal), vous serez régulièrement confronté à l'une de ces trois options, à aller bêtement risquer votre vie pour quelques cadeaux somme toute inutiles, ou la décision plus lourde à peser d'aller se jeter dans la gueule de l'ennemi pour ramasser une arme efficace qui au bout du compte vous sauvera peut-être la mise. Smash TV est rempli de ce genre de décisions à la micro-seconde, où chacun de vos déplacements et choix mettent en jeu une de vos vies si dures à conserver. La tension est à son comble, l'adrénalyne explose, et cela dure aussi longtemps que votre séjour dans ces salles affectueusement surnommées "chambres de torture".

Total Carnage
Vos tortionnaires dans ces salles se démarquent plus par leur nombre que par leur habileté. Leur devise est à n'en pas douter "l'union fait la force" et ils ont toujours un avantage numérique écrasant contre vous, en sorte que la tactique de combat consiste la plupart du temps à s'enfuir dans l'un des rares carrés d'espace encore libre, tout en faisant feu sur la meute de poursuivants qui agitent leur batte de baseball après vous, espérant répandre la marmelade cranienne si quelque faux pas vous conduit près d'eux. Se déplacer tout en tirant dans Smash TV, c'est encore plus facile à faire qu'au cinéma, les quatres boutons principaux de la Super Nintendo (Abé Iksi grecque) correspondent à une direction de tir. Vous pouvez ainsi courir à gauche et tirer vers le haut.

Cela toutefois demande pas mal de pratique pour fonctionner efficacement, ce n'est pas une prise en main immédiate mais c'est certainement la meilleure configuration possible, même si on peut en douter an départ. Gérer séparément ses déplacements et la direction du tir permet de se positionner avec précision. Détail ô combien important dans Super Smash TV puisque vous êtes toujours entouré d'ennemis et que la mort s'évite véritablement au pixel près. D'ailleurs les concepteurs n'ont pas manqué de vice dans le design des niveaux. Ils ont placé des mines, bien en vue mais mortelles quand même, et confectionné une collection d'ennemis qui se compose, outre l'infanterie, de tanks, de canons, de machines explosives (Mr. Shrapnel, très irritant), de boules électrifiées, de robots-serpents, etc.

Sans oublier les boss. Surtout un, puisque les autres, vu la difficulté du jeu, vous aurez moins de chances de les voir. Le premier boss, Mutoid Man, est un buste de géant monté sur les chenilles d'un tank. Les boss qui se détruisent par étapes, c'est cool, tout le monde adore ça, mais quand ils sont aussi longs à battre que Mutoid Man, on regrette un peu nos boss ultra-vulnérables qui meurent avant d'avoir pu entrer en action. Pour bien faire, on détruit d'avoir les deux tireurs sur les chenilles, après Mutoid Man perd un bras, puis l'autre, puis son torse est arraché, puis il perd sa tête, puis son corps, il ne reste plus alors qu'à abattre le tank et une nouvelle tête. Entre-temps vous aurez été tué par balles, par éclats, électrocuté, écrasé, broyé, explosé... le film parle de 8 millions de façons de mourir ?

Good Luck! You'll Need It
Si votre professeur au collège vous demande un exemple d'euphémisme, balancez-lui ça: "Super Smash TV est un jeu difficile." Il n'y comprendra rien et vous risquez un zéro, mais au moins vous lui aurez donné un sacré euphémisme !! Attention quand même, si votre prof est rusé et retro-gamingment (!?) éduqué, il risque de vous rétorquer: "Mais élève Michon, vous me prenez pour un imbécile ou quoi ? Il n'y a que trois niveaux dans ce jeu." Vous n'aurez alors d'autre choix que de vous lancer dans une longue tirade explicative résumée dans le paragraphe suivant.

"Monsieur, trois niveaux, oui, et autant de niveaux de difficulté, mais c'est bien assez. Ils ne sont même pas longs ces niveaux, c'est un fait, juste quelques salles. Mais ils vous en donnent pour votre argent vu le temps que vous passer dans chacune d'elles à faire face à un déluge d'ennemis. Le jeu ne fait aucun cadeau, prenez les salles bonus par exemple, on peut ramasser plein de prix, mais après ça vous devez affronter encore plus d'ennemis que dans des salles normales. C'est comme ces lettres où l'on vous annonce que vous avez gagné un super cadeau, pas facile en vérité de repartir avec ce que vous avez gagné ("Curieux exemple Michon."). Même à deux c'est dur, et il faut au moins être deux pour s'approcher de la fin en mode normal, le mode facile s'arrêtant lui bien avant. La défaite vient généralement de la surabondance d'ennemis, si nombreux que vos tirs n'arrivent pas à arrêter leur avancée, ils finissent par vous acculer et vous étouffent d'une étreinte mortelle ("Moins lyrique, Michon, moins lyrique..."), à moins qu'un faux pas ou le stress vous conduise sur une mine ou à faire un mauvais choix. Non en vérité monsieur, Super Smash TV n'a rien de facile; ce n'est pas au nombre de ses niveaux que l'on juge la difficulté de ce jeu, mais sur le nombre de ses ennemis, et celui-là, à n'en pas douter, est phénoménal."

Qui Veut Gagner des Millions ? with Jean-Pierre Fuckall
Smash TV a été adapté sur de nombreuses consoles, la conversion Super Nintendo n'est pas mal du tout, même s'il faut avouer que le jeu d'arcade d'origine était loin d'être impressionnant au départ. Le genre de borne qui mise avant tout sur son gameplay pour se faire remarquer et non sur ses graphismes, pari osé dans les salles enfumées de l'arcade. A part la différence de résolution, tout le reste est vraiment identique, le titre d'ailleurs n'a pas été changé, le "Super" ayant été tout bonnement omis ! Les sprites sont petits, forcément vu le nombre à gérer, évident aussi de par l'action qui se déroule toujours sur un seul écran et vue de haut.

Peu de variété ou d'originalité au niveau des graphismes, c'est l'animation, avec des sprites par centimètre carré, qui tire comme prévu son épingle du jeu. La surprise est que le son se permet d'en faire autant. Bonnes musiques, qui réussissent bien à capter l'enthousiasme délirant et débilitant des shows télévisés. Elles n'évitent pas les répétitions, mais celles-ci sont noyées sous les effets sonores bourrins, à base de tirs et d'explosions, et les digitalisations vocales de répliques devenues cultes. Oubliez le "All your base are belong to us", Smash TV mise sur de mémorables "one-liners" tels que "Big money, big prizes, I love it!", "I'd buy that for a dollar", "Good luck!! You'll need it!!", "No way!". Simple, bête et efficace, les concepteurs ont bien retenu leur leçon de showbusiness.

C'est Plus Fort que Toi
Pourtant, ne vous laissez pas leurrer par les compliments, malgré de l'originalité et un style unique, Super Smash TV est loin d'être un parcours sans faute. On pourrait déjà lui reprocher une collision des sprites plus à l'avantage des ennemis qu'à celui du joueur. A moins que ce ne soit qu'une excuse de perdants ? Ce qui n'est pas une excuse en tous cas, est qu'il parfois difficile de s'y retrouver. Avec autant de si petits personnages à l'écran et des tirs dans tous les sens, la visibilité est logiquement compromise et même le plus adroit des joueurs ne pourra pas éviter ce qu'il ne voit pas (sauf s'il est aussi riche qu'adroit et peut s'offrir un écran géant).

Ce qui blesse le plus gravement le jeu est en même temps l'un de ses meilleurs atouts, la difficulté. Bizarrement, on ne peut pas imaginer Super Smash TV plus facile, ce ne serait plus le même jeu. Sa singularité et même son statut de classique culte (pas d'après tout le monde, certes) tient à cette difficulté hors du commun. L'effet pervers est que cela rebute immédiatement beaucoup de joueurs, mais surtout que cette difficulté se traduit par une longueur disproportionnée qui entraîne inévitablement de la lassitude. Vous restez de longues minutes dans les salles à tirer sans cesse sur ces masses meurtrières que vomissent les portes, c'est véritablement épuisant, et il arrive un moment où l'on ne sait plus si ce sont les ennemis qui deviennent trop forts ou si c'est nous qui n'arrivons plus à jouer, et le plaisir de jouer devient écoeurement.

Kill! Kill! Pussycat
Ce défaut en même temps en dit long sur quel genre de jeu est Super Smash TV. Vous n'en trouverez pas deux comme lui, même si le classique Robotron des mêmes auteurs (Williams + Eugene Jarvis) est considéré comme son père spirituel et Total Carnage, sur Super Nintendo aussi, comme sa suite, et même s'il a certainement aussi inspiré Loaded sur Playstation. Super Smash TV aussi cru soit-il est presque une raison d'exister pour les jeux vidéo, aucun autre média ou forme d'art n'aurait pu produire un résultat pareil sans être rejeté comme un vulgaire déchet; ce n'est rien d'autre qu'un massacre ininterrompu, où votre personnage détruit des dizaines de milliers d'adversaires pendant des heures. En film ou en livre, ce serait une boucherie ignoble et ridicule, en jeu vidéo, c'est incroyablement satisfaisant. On s'amuse comme un petit fou, et plus encore avec un ami, sans penser aux implications de ce que l'on fait, évidemment, puisqu'il n'y en a aucune. Super Smash TV n'est rien qu'un jeu vidéo, un très bon moment de détente sans être un chef d'oeuvre, mais il est unique, sous quelque forme que ce soit.

le 7 octobre 2005
par sanjuro



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