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Super NES Développeur: Novalogic Editeur: IGS
Genre: Action Joueurs: 1P Dates de sortie
28.02.1992 Japon
05.1992 USA
trop dur Difficulté:
74%Graphismes 57%Animation 65%Son 42%Jouabilité 15%Durée de vie 23%23%
Choix du niveau:
A l'écran titre, appuyez sur L, R, L, R et Bas. |
The Rocketeer, un petit film, sympa, distrayant, mais quelconque. On voit difficilement où se trouvait la nécessité d'en faire un jeu vidéo. De toute façon, est-il jamais nécessaire de faire des jeux de tous ces films ? Après huit tests pas franchement optimistes sur la question, on peut en douter. Quoiqu'il en soit, trop tard pour se plaindre, ils l'ont fait. "Ils" étant Disney, producteurs du film, et surtout IGS. En français, IGS, c'est l'Inspection Générale des Services, bien sûr, ça n'a rien à voir, mais on en profitera tout de même pour faire la boutade suivante: qu'une inspection, ce Rocketeer en aurait bien eu besoin. Ca s'annonce mal, personne n'a entendu parler d'IGS avant ou après The Rocketeer. Oho, pourquoi j'ai un mauvais pressentiment tout d'un coup (peut-être aussi parce que j'ai joué au jeu jusqu'au bout) ? Néanmoins, en cherchant bien, on arrive à trouver une liste de jeux à leur actif, qui est non seulement courte mais peuplée de titres inconnus où le seul nom familier est celui d'Alien vs Predator, adapté sur un certain nombre de formats dans les années 90. Re-oho, ça sent le roussi. A leur décharge, ils ne sont que les éditeurs de The Rocketeer, les développeurs en sont Novalogic. Silence ? Non, eux on les reconnaît, car ils existent encore de nos jours, mais peut-être pas pour longtemps vu qu'ils ne font rien d'autre que des jeux de guerre. A fond dans le bourrinage les cocos ! Ils avaient meilleur goût à l'époque de The Rocketeer même si la guerre déjà n'était pas loin, les aventures de l'homme-roquette se déroulant en 1938, à la veille de la second guerre mondiale donc, d'où la présence de nazis en toute légimité sur le sol américain. La trame suit d'assez près celle du film de Joe Johnston et encore plus, semble-t-il, celle du comics, les scènes intermédiaires étant sous forme de bande dessinée. On incarne un jeune pilote, Cliff Secord, qui, afin de sauver sa girlfriend Jenny et son vieux mécano-père-spirituel-meilleur- pote kidnappés par des nazis convoiteurs, enfile un jet-pack expérimental pour devenir le Rocketeer. Malgré son style très rétro, le comics, écrit et dessiné par Dave Stevens, date des années 80 et non d'avant-guerre ! Tout commence sur le tarmac du terrain d'aviation où vous prenez part à une course à bord d'un Gee Bee, un aéroplane de compétition. Ce premier niveau résume assez bien le jeu dans son intégralité: graphismes digitalisés, gameplay simpliste, durée excessive, et difficulté explosive. Plutôt que de "niveau", il vaudrait mieux d'ailleurs parler de "tableau". Le terrain d'aviation s'étend sur trois ou quatre écrans de long, le tableau suivant, dans le hangar, sur deux écrans. Après cela, c'est à dire après avoir joué le premier tableau trois fois et le second deux fois, les concepteurs étant économes et pratiquant soigneusement la politique de recyclage, on se retrouve dans un vrai niveau, avec scrolling, mais celui-ci est si pauvre, la variété tellement absente, que l'on a le sentiment d'être dans un nouveau tableau d'un écran de long dont seuls les sprites changent. L'utilisation de digitalisations, The Rocketeer le fait de manière assez élégante, avec plus de finesse que son contemporain Mortal Kombat, leurs ambitions étant certes bien différentes. Les décors de fond en particulier sont agréables, ils ont bien été retravaillés pour leur retirer la rugosité propre à ce type de graphismes. On ne peut pas en dire autant de l'animation, humaine en particulier, qui conserve elle son côté haché et maladroit. C'est assez rare pour être signalé, The Rocketeer n'utilise que les deux styles de graphisme dont nous avons parlé, c'est à dire les digitalisations et les cases de B.D., elles aussi sans doute passées au scanner. Il n'y a aucune exception. L'écran titre est une digitalisation du film, celui du game over un dessin à l'encre. Le découpage en tableaux lui donne des faux airs de mini-jeux. A cause de Nintendo et de leur nouvelle philosophie imbécile de vouloir transformer le paysage vidéoludique en une collection de mini-jeux, on aurait tendance à les voir partout, y compris dans le retrogaming, mais il faut avouer que l'orientation chosie par Novalogic n'aide pas vraiment à chasser cette idée. Dans la course d'avions, vous devez effectuer une dizaine de tours sur un plan horizontal. Le parcours est prédéfini, tout ce que vous pouvez faire c'est de mettre les gaz, changer d'altitude et de vous balancer d'un côté ou de l'autre. L'épreuve suivante est du tir façon Wild Guns, des ennemis surgissent en continu et vous devez en abattre un grand nombre sans pour autant y laisser la vie. Mais le quota de cibles est si élevé que cela s'éternise et l'on meurt bien avant, en dépit des recharges de vie qui apparaissent sporadiquement. Il n'y a pas moyen d'esquiver, vous devez tuer avant de recevoir des dommages. La troisième étape est du shoot'em up, une horreur de shoot'em up, dans un ciel bien terrestre pour une fois, cependant criblé de parachutistes allemands, de bombes, d'obus, et de missiles comme un ciel alien. Une fois encore cela dure un temps fou, invraisemblable, le temps de traverser trois fois (montre à l'appui !) le premier niveau de n'importe quel R-Type. La jouabilité y est ignoble, les attaques arrivent de partout et n'importe comment, il est impossible d'éviter les minuscules tirs adversaires. Ce n'est pas à la seconde guerre que cela ressemble mais au massacre des tranchées de la première. Novalogic l'a fait, l'une des pires phases de shoot'em up jamais créées. On ne les en félicite pas. Et devinez ce qui vous attend après ce cauchemar ? Vous ne devinerez jamais. La même chose ! Une nouvelle traversée, aussi immense, aussi épouvantable. Avec tout ça ce n'est plus le premier niveau de R-Type qui a le temps d'y passer trois fois, mais le jeu entier ! Quelques dirigeables ont été ajoutés dans le ciel, les soldats ont été remplacés par des Messerschmitt, et les bombes sont désormais propulsées. Le reste, le fond bleu avec son bout d'image qui tourne en boucle comme sur ces machines du XIXème siècle, la musique saoulante, la difficulté ridiculement élevée, sont toujours les mêmes. Ah si, une chose a changé, votre sprite a doublé de volume, c'est un avion maintenant; vous comprenez, c'était trop facile avant d'esquiver. Heureusement, c'est moins dur qu'il n'y paraît. Ce qu'il faut faire, c'est jouer sagement, se coller dans le coin en haut à gauche et tirer sans arrêt. Quand vos vies sont très basses, des recharges apparaissent et il n'y a qu'à aller les prendre avant de retourner dans son coin. Vont-ils oser nous faire retraverser ces cieux infestés d'ennemis pour le tableau suivant ? Fort heureusement non, après le shoot'em up, place au beat'em up ! L'intention est claire, The Rocketeer veut s'essayer à tous les genres. Le premier jeu qui vient à l'esprit dans cette courte séquence de combat n'est pas Mortal Kombat mais hélas le tristement célèbre Pit Fighter d'Atari. L'animation et les mouvements sont du même acabit, hideux, et pourtant en comparaison du gameplay ils semblent formidables. Je te frappe, tu me frappes, l'un de nous deux va mourir au bout du compte, c'est certain, prions pour que ce soit toi. Ca ne va pas plus loin, vous pouvez garder vos techniques Street Fighter bien rangées, tout ce qu'il y a à faire ici c'est d'appuyer sur le bouton et d'avancer. N'imaginez pas non plus traverser de longues rues sordides, vous vous battez sur un écran et demi de queue de dirigeable. Après avoir poursuivi le méchant jusqu'au sommet et lui avoir collé votre poing d'acier dans sa gueule de marshmallow, vous sauvez votre Bettie Page de fiancée et fuyez à bord d'une machine volante qui ressemble au gyrocoptère de Mad Max 2. Et là, comme on s'y attend avec ce genre de jeu qui vous met des bâtons dans les roues du début à la fin, c'est terminé. En effet, c'était prévisible, la difficulté gonflée aux stéroïdes et les parcours du combattant qui durent plus longtemps qu'une course de rallye sont là pour masquer le manque de substance. Hormis les pages du comics, tout le graphisme du jeu tient sur un demi-écran d'ordinateur. The Rocketeer bat le précédent record de foutage de gueule de Cool World ! Toujours sans félicitations bien sûr. Nous avions donc vu juste, The Rocketeer est bien une suite de mini-jeux infernaux, seulement au nombre de quatre si l'on écarte toutes les répétitions ! Course, tir, shoot'em up et beat'em up. Les trois premiers sont trop durs, les deux du milieu sont trop longs, tous sont mauvais. Il faut avouer aussi, pour excuser un peu ce constat désastreux, qu'au départ The Rocketeer est un jeu PC et que donc cette version Super NES est un portage. Tous les deux sont quasiment tombés dans l'oubli, mais de notre point de vue d'Européen consoleux, la version PC est enfouie plus pronfondément encore. The Rocketeer est un très mauvais jeu, désespérant à jouer, avec de grosses fautes esthétiques et techniques, dont des ralentissement dans les phases de shoot à faire pleurer de rire Gradius III. Cependant, il y a quand même de la satisfaction dans la réalisation, ce qui empêche de le condamner complètement et nous laisse dire que beaucoup mieux aurait pu être réalisé si seulement les auteurs s'en étaient donnés la peine. On appréciera tout de même l'ironie de trouver le légendaire "Nintendo Seal of Quality" sur cette boîte. le 28 septembre 2006 par sanjuro Jeu testé en version américaine
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