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Super Nintendo Développeur: Ocean Editeur: Ocean
Genre: Action Joueurs: 1P Dates de sortie
02.1992 USA
12.1992 Europe
atroce Difficulté:
68%Graphismes 66%Animation 72%Son 77%Jouabilité 76%Durée de vie 63%63%
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Au nom de la loi, vous êtes en état d'arrestation, Johnny Ocean ! Vous êtes accusé de médiocrité aggravé et d'avoir tué le gameplay. Egalement de non-assistance à manette en danger, des milliers de joueurs ont souffert par vos jeux. Avez-vous quelque chose à dire pour votre défense ? Rappelez-vous que tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. On ne s'en rend pas bien compte en France où la distribution a été inégale, mais la NES a eu la trilogie RoboCop intégrale. Les trois jeux sont sortis sous l'estampille d'Ocean, bien qu'en réalité le premier était la conversion d'une cartouche Famicom de Data East. La Super Nintendo, elle, n'a eu qu'un vrai RoboCop, le 3. Il y a aussi un improbable RoboCop versus the Terminator d'Interplay, mais il n'est pas tiré d'un film (enfin, pas encore... peut-être d'ici à 2050). Quand RoboCop 3 a montré le bout de son revolver dans les magazines puis dans les magasins fin 1992, on pouvait penser la même chose, pour la bonne raison que non seulement le film n'était pas encore sorti en salles, mais on ne savait même pas qu'il existait ! Il n'arriverait en France que durant l'été 1993 et à l'automne aux Etats-Unis. Ocean avait deux arguments forts avec son RoboCop 3 : d'être là aux débuts de la Super Nintendo et avec l'adaptation d'un film que personne encore n'avait vu. Pourtant, on ne peut pas dire que le retour inespéré du robot-flic sur consoles fit un tabac. C'est parce qu'il avait un argument encore plus fort contre lui : d'être réalisé dans la plus pure tradition Ocean. Quand on pense à Ocean, on pense à la noyade. A cette étendue infinie de difficultés, dans laquelle on surnage péniblement, les mains accrochées à cette minuscule planche de salut qu'est la manette. Une fois encore, RoboCop doit accomplir son devoir de policier en purgeant Detroit de son crime tenace, tout en déjouant les machinations de son fabricant, l'OCP, la super compagnie super corrompue. Le scénario reprend comme thème leur grand projet amorcé dans le film précédent, celui de bâtir à la place du vieux Detroit une ville ultra-moderne, Delta City. Mais pour réaliser leurs desseins, ils ont besoin de se débarrasser de tous les pauvres en les expropriant. Un mouvement de révolte se forme, durement réprimé par une force de police privée, les Rehabs. Ses directives prioritaires lui ordonnant de servir le public et de protéger les innocents, RoboCop va décider, après une confrontation tragique, de se joindre à ces résistants qui ont fait des égouts leur base secrète. Kanemitsu, une multinationale japonaise sur le point d'acquérir l'OCP, va vouloir rectifier la situation en envoyant Otomo, qui n'est pas un célèbre auteur de manga mais un mystérieux assassin avec un ou deux atouts cachés. Murphy, mieux connu sous le nom de RoboCop, débute le jeu devant sa voiture, face à une longue rue mal famée dans le quartier condamné de Cadillac Heights, qui tient lieu de premier niveau. L'OCP n'a pas l'air d'avoir réussi à mettre grand monde dehors pour l'instant, parce que l'endroit regorge de voyous. Il y en a tous les six pas, souvent par deux ou trois, derrière chaque caisse, à chaque fenêtre, sur des motos. A la fin, même, une camionnette nous en déverse un tombereau ! Et ils ont tous des flingues ! Les balles fusent de partout ! Ting ! Dong ! Ding ! Elles ricochent sur notre armure. Les effets sonores sont bien rendus : les explosions sont bruyantes, notre pied d'acier résonne sur le macadam. Le sprite chromé est convaincant, surtout quand il pose, jambe en avant. Mais l'animation est trop rêche, plus encore chez ces voyous qui semblent tous issus de la même portée. On en découvre bientôt la cause. RoboCop n'aime pas qu'on se frotte à lui. Littéralement. Quand certains ennemis, mais pas tous, lui passent sur le corps, il devient tout rouge. RoboCop victime d'attouchements ?! Je n'oserais dire, mais en tout cas sa barre de vie se barre en vitesse. S'il rougit trop longtemps, il peut même facilement en mourir. Quel grand timide ! C'est qu'il ne dispose pas de la précieuse invincibilité temporaire à laquelle les jeux japonais nous ont habitués. On a souvent de méchantes surprises quant à ce qui provoque ces frictions mortelles. Notre flic de métal est quand même capable de sauter par-dessus les obstacles. Ce qui n'est pas la moindre des choses quand on s'appelle RoboCop. Dans les films, les rares fois où il n'a pas les pieds au sol est lorsqu'il est tombé dans un piège. RoboCop est une armure sur pattes : puissante, mais qui ne peut que marcher au petit pas. Alors le voir sauter comme une jeune fille dans un champ de fleurs a quelque chose de... déroutant. En revanche, il ne sait pas descendre les escaliers. Il se laisse tomber tout entier sur la marche suivante. Ou comment faire des économies d'animation. Pour montrer leur immense talent de designers, Ocean nous collent peu avant la fin du niveau une courte section de plates-formes mouvantes au-dessus du vide. Voilà ce que c'est de lui filer un saut, après ils veulent lui faire faire des acrobaties. On se demande quand même ce que ça vient fiche ici, dans le niveau et dans le jeu. Mais le grand designer a parlé ! Dans le film, RoboCop a plus d'armes que par le passé. C'est aussi le cas ici. On ramasse l'icône de l'arme pour l'activer, puis on en change avec Select ou L et R. Il y en a 5, dont un lance-flammes et un lance-roquettes, toutes assez plates visuellement. Elles sont toujours distribuées dans le même ordre. Les recharges sont à utiliser à bon escient. Les munitions, par exemple, ne s'appliquent qu'à l'arme que l'on tient sur le moment. Dès le second niveau, la difficulté déjà assez sévère fait un bond conséquent. Le trajet est beaucoup plus varié mais beaucoup plus frustrant aussi, avec une pénible descente par ascenseur, un pénible assaut de tireurs, sous couvert d'ED-209, altération d'une scène du film, une pénible traversée d'un concasseur puis d'un parking souterrain, lui aussi remarquablement pénible. Maintenant les ennemis ne se contentent plus de revolvers mais de lasers et de missiles, et c'est là qu'Ocean nous prend la tête et part avec. Rends-moi mon chou-fleur, océan de malheurs ! Tous ces bonhommes ont la bougeotte. Leurs mouvements et leurs tirs sont rapides et imprévisibles, et ils ont une sale manie, celle de se placer sur nous. On ne vire pas au rouge, dieu merci, mais cette position les rend invulnérables aux tirs, alors il faut les avoir au poing, qui est d'une telle lenteur et maladresse, qu'ils ont généralement le temps de changer de position. Pendant ce temps, du renfort ou des tirs arrivent. On découvre alors qu'ils peuvent nous atteindre dès que leur main apparaît à l'écran, et même quand ils sont carrément hors écran ! Mais le plus fort est que nous, nous ne pouvons pas en faire autant ! Quand ils sont fixes, si, mais pas avec les sprites mouvants. Cela donne au joueur un énorme désavantage, faisant de lui une cible qui ne peut pas répondre, dont le tir n'a aucun effet. Etre RoboCop et ne pas pouvoir descendre de vulgaires bandits parce qu'ils sont un peu trop loin est tout de même le comble de la bêtise ! Ocean ne met rien de notre côté. Ils nous font même une traîtrise impardonnable, la vacherie ultime : nos propres tirs peuvent détruire les items. Un seul bien placé, et pouf ! adieu la recharge d'énergie vers laquelle on se traînait moribond, la barre de vie dans les talons. Bande de... ! Espèce de... ! Leur nom bleu nous inspire de vertes images. Mais quand aura-t-on enfin droit à un niveau accessible ? Quand les poules auront des dents et les RoboCops voleront ! Eh bien c'est justement ce qui se passe dans l'étape suivante, où RoboCop utilise son jet-pack flambant neuf dans un shoot 'em up rehaussé de zooms. Ocean en semble assez fier. Ce n'est pas fameux pourtant. On survole Cadillac Heights et de temps en temps la vue se rapproche ou s'éloigne quand changent les ennemis. C'est pas joli et peu varié, autant le décor que ses trois types d'agresseurs, mais au moins ce n'est pas bien dur. Allez, les poules, c'est l'heure de laver vos quenottes. Le niveau 4 ramène les anciens supplices et en apporte d'autres d'un nouveau genre. On démarre avec un temps imposant de 8 minutes, qui suscite tout de suite l'inquiétude. Il y a de quoi : malgré cette largesse, c'est ici qu'on a le plus de chances de finir avec un Time's up ! La première difficulté consiste à traverser la nef de l'église; un véritable massacre. Après, on entreprend l'ascension du transept à la recherche de clefs. Il faut connaître le trajet sur le bout des doigts pour ne pas perdre de temps. Mais le plus drôle est encore à venir (drôle, ça dépend pour qui). RoboCop doit descendre à travers un sol friable puis s'engager dans les égouts en évitant des rats plus roux que Zora. Quand ils touchent ses pieds, ces rongeurs lui donnent des rougeurs. Et étant incapable de viser au sol, la plupart de ses armes sont inefficaces. Voici le grand moment comique du jeu : de modestes rats d'égout ont la peau du RoboCop ! Il fallait oser. Lui qui a vaincu ED-209 et Cain, de formidables machines de guerre, succombe face au surmulot. Rouge, oui, de honte ! Otomo nous attend par delà la tuyauterie pour un combat étonnamment calme et restreint. Après ça, on nous renvoie dans les airs. Et on se doute bien que ça ne va pas être aussi simple que la première fois. Les obus des tanks et les motos volantes, désormais réunis, pleuvent sur nous, avec aussi, suprême agacement, un jet de missiles qui coupe régulièrement notre trajectoire. Il y en a partout, on ne voit aucune recharge et ça ne fait pas mine de vouloir s'arrêter; c'est insupportable. Si les difficultés précédentes n'avaient pas réussi à nous saper le moral, cette cochonnerie de shoot 'em up y parvient très vite. Mais de toute façon, nous reste-t-il encore des continus pour atteindre le dernier niveau, déjà si proche ? Si vous n'en avez plus, ne soyez pas déçu : il n'y a pas de « niveau », rien qu'un combat de boss, et si vous avez vu le film, vous pouvez deviner de quoi il s'agit. En cas de victoire, une malheureuse image sert de fin, comme dans un mauvais jeu Master System. RoboCop 3 est une adaptation fidèle en cela qu'elle est aussi décevante que le film. Ou peut-être un peu moins, car elle, donne quand même envie d'insister. Aussi frustrants soient les niveaux, une fois familiarisé avec eux, on se sent capable de les surmonter et même, croit-on, sans avoir à galérer. La difficulté n'est pas toujours aussi insoutenable qu'on le craignait et les ennemis ne reviennent jamais, ce qui joue grandement en notre faveur. Malheureusement, cet optimisme est presque toujours anéanti dans la pratique, parce que les choses ne se déroulent jamais comme elles devraient. Une touche d'aléatoire est présente dans l'apparition, le mouvement et le tir de chaque ennemi. Sans doute pour donner du réalisme. Mais c'est un jeu vidéo, on se fiche du réalisme; tout ce qu'on veut est que ce soit amusant. Et ce genre de détails, combiné avec les déficiences du gameplay, est tout sauf amusant. Il empêche d'anticiper correctement les menaces, nous fait dérailler systématiquement dès le niveau 2. Dans une action au cordeau comme celle-ci, où le contact peut nous être fatal, c'est impardonnable. Après de grands efforts pour parvenir au niveau 5, on réalise de toute façon qu'on n'ira pas plus loin, qu'on ne veut pas aller plus loin, par cette combinaison de difficulté outrée et d'ennui mortel à l'effet répulsif. RoboCop 3 est un jeu bâclé, tout en lui le revendique : sa structure, son design, sa programmation, sa durée, sa difficulté. Par certains aspects, il est pourtant plus raisonnable que d'autres productions Ocean. Peut-être parce qu'il est plus court. En bourrinant avec finesse, on arrive à progresser. Il y a même un niveau facile. Pour un jeu Ocean, c'est déjà beaucoup. Alors, Mr Ocean, que pensez-vous du verdict ? le 21 octobre 2022 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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Boîte du jeu Version française Photos choisies Cliquer pour agrandir Toutes les photos Taille normale 256x224
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