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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SUPER NINTENDO (16-bit)


Dans la jungle, terrible jungle, le lion est mort ce soir... et qui l'a tué ? Harry Pitfall sans doute.

Pitfall - The Mayan Adventure

Pitfall - The Mayan Adventure

ピットフォール マヤの大冒険 (Pitfall - Maya no Daibouken)
 

 Super Nintendo

Développeur:
Red Line Games

Editeur:
Activision /
Pony Canyon
Genre:
Action

Joueurs:
1P

Dates de sortie
11.1994 USA
14.07.1995 Japon
199? Europe
très dur Difficulté:

89%Graphismes
95%Animation
72%Son
70%Jouabilité
75%Durée de vie

69%69%
Trucs et astuces

Choix du niveau:

Ce code active aussi le debug mode utile pour d'autres astuces plus bas. A l'écran titre, une fois le boomerang apparu, appuyez sur X, Select, A, Select, Y, A, X, Select. Changez de niveaux avec L ou R.

Niveau 6:

Pour commencer directement au niveau 6, Lakamul Rain Forest, qui représente la seconde partie du jeu, à l'écran titre, appuyez sur A, X, A, Y, A, X, deux fois Select.

Debug mode:

Après avoir activé le premier code pour le choix du niveau, commencez à jouer. Une fois dans le niveau, maintenez enfoncé Select, puis appuyez sur B si vous voulez remplir vos munitions au maximum, ou utilisez la croix de direction pour déplacer Pitfall n'importe où dans le niveau. Tant que vous pressez Select, il est insensible aux attaques mais peut ramasser les items.

Pitfall! Atari:

Pour jouer à la version originale de Pitfall! sur Atari, émulée dans cette version Super Nintendo, vous avez deux possibilités: accéder à l'entrée gardée par les scorpions blancs au niveau des ruines, le quatrième; soit taper ce code à l'écran titre: Select, six fois A, Select.

Continus infinis:

En pressant rapidement Start à l'écran des continus, vous recevez des continus illimités.

1UP a des limites. Mais si ! Par exemple, on n'y parle pas des consoles antérieures à la NES et à la Master System. Un signe d'ignorance tout bonnement intolérable ? Mais non ! Le tout début des jeux vidéo, il faut être drôlement accroc pour s'y intéresser sérieusement, voilà tout. Ca n'empêche personne de connaître quelques titres, quelques classiques tels que Pitfall!. Sorti en 1982 sur Atari 2600 et développé par David Crane, le fondateur d'Activision, Pitfall! était un jeu novateur en son temps. Son petit bonhomme qui court, saute par dessus les tonneaux et les bêtes de la jungle, s'accroche aux lianes et marche sur les gueules de crocodiles, accomplissait des actions nouvelles pour l'époque (Nintendo avait quand même posé les bases avec Donkey Kong, des éléments de Pitfall! d'ailleurs s'en inspirent). Cependant, avec la naissance des consoles Nintendo et Sega, d'autres héros prirent les devants de la scène et les anciens furent relégués au placard.

Enfin, pas complètement. Car contrairement à la majorité de ses confrères de la même époque, Pitfall a toujours survécu au temps qui passe, et c'est même avec surprise qu'on le retrouve sur nos consoles d'aujourd'hui (Pitfall - The Lost Expedition sur GameCube, Playstation 2 et Xbox). Avant cela, il a été la vedette d'une assez grosse production des années 90 sur PC, Jaguar, Megadrive et Super Nintendo. Ce jeu, intitulé Pitfall - The Mayan Adventure, est un cas intéressant, une tentative de relancer Pitfall en lui en donnant les moyens. Ainsi, l'animation a été confiée à un pro en la matière venu tout droit du cinéma: Bill Kroyer, réalisateur de Ferngully - The Last Rainforest (Les Aventures de Zak et Crysta chez nous... doh ! - un bon film d'animation soit dit en passant) et superviseur de l'animation sur des films tels que Scooby-Doo et Garfield.

Le résultat est perceptible tout de suite. Ce n'est pas aussi fluide que la référence en la matière, Aladdin sur Megadrive, mais c'est tout de même très impressionnant à regarder. Harry Pitfall Jr., fils de l'explorateur, et héros de cette aventure, bouge avec l'excessivité et l'énergie qui caractérisent les mouvements des personnages de films d'animation américains. Il faut le voir se balancer sur les lianes caoutchoucs de certaines plantes: il se tord, se contorsionne dans tous les sens, il lance les jambes en avant, en arrière (avec illusion 3D s'il vous plaît), fait des pirouettes avec ses vêtements qui lui tombent sur le visage. Le nombre des différentes phases d'animation est prodigieusement élevé ! Kroyer, dans un speech sur l'animation, révélait que le jeu comptait une librarie de 1300 dessin différents pour près de 120 animations.

Si Pitfall bouge comme un dieu quoiqu'il fasse, les ennemis ne sont pas mal non plus. En comparant une nouvelle fois avec Aladdin - rapprochement inévitable dans le cas de ces deux jeux - , on ressent tout de même une légère infériorité du côté de Pitfall, mais il se rattrape en terme de graphismes où, techniquement, il surpasse Aladdin par ses détails. Les adversaires jouissent des mêmes avantages d'animation que le personnage principal avec des mouvements très amples (le vol des chauve-souris et des aigles) et des situations très originales: la peinture du guerrier qui se détache du mur pour venir vous attaquer, le squelette qui s'arrache le bras et s'en sert comme massue, les prêtres du feu dont il ne reste plus que les cendres et les os, et plein d'autres. Vaincus, tous disparaissent avec classe dans un nuage en forme de tête de mort.

L'animation est quand même responsable d'un défaut. Si en tant que tel, il n'y a rien à lui reprocher, son insertion dans le gameplay ne se fait pas sans quelques frustrations. A cause d'elle, il arrive que la connexion entre sprites ne soit pas toujours bien faite et que la précision millimétrée pour faire certains sauts soit faussée. C'est le sommet de l'iceberg qui cache en fait un problème plus large de jouabilité. Beaucoup d'ennemis sont énervants à affronter car le combat s'ouvre systématiquement avec vous qui perdez un peu de vie parce qu'il n'y a pas de parade ou de moyen de porter un coup fatal avant une riposte. Les mouvements des ennemis volants sont aussi incroyablement stressants, leur vol est si irrégulier que si vous ne les tuez pas net, ils ont le temps de vous porter plusieurs attaques, ou, pire dans le cas des chauve-souris, de vous sucer le sang qui vous monte à la tête.

La responsabilité de l'animation dans ces divers problèmes n'est pas à négliger. Certes les mouvements sont magnifiques, mais la jouabilité en devient incontestablement plus délicate, et la programmation n'arrive pas à palier tous les défauts que cela soulève. Un exemple parlant est celui de Pitfall qui se cogne dans un mur, il tombe à la renverse dans une mimique digne de Charlot. L'inconvénient ici est que cela se produit trop souvent, vous avancez juste contre le mur et cela déclenche l'animation, parfois plusieurs fois de suite. Ceci dit, Pitfall peut accomplir toutes les actions rudimentaires et bénéficie même de deux armes spéciales outre son fouet lance-pierres: des boomerangs et des bombes. Le tout manque quand même assez d'originalité.

Reproche qui s'applique d'ailleurs aussi au design du héros, le personnage de Pitfall ressemble graphiquement assez aux protagonistes de Zak et Crysta et peut-être aussi à d'autres dessins animés américains, il manque de traits charismatiques. Vous n'aurez pas envie d'échanger votre baril d'Indiana Jones contre deux barils de Pitfall, ni même dix. L'aspect d'Harry change de toute façon radicalement d'un jeu à l'autre, comme si Activision n'arrivait pas à décider du visage qui convient le mieux aux pixels du héros Atari. A vrai dire, ils ont cette fois une excuse, puisque vous incarnez ici Pitfall Jr. à la recherche de son père kidnappé par l'esprit d'un guerrir Maya, Zakelua (l'histoire vient toujours à point à qui sait attendre). Il y a une grosse, grosse blague à la fin du jeu au sujet de cette parenté justement, vous pouvez la voir dans notre rubrique Panorama.

La jungle Maya où ont lieu ces aventures, ainsi que les créatures qui la peuplent, sont plus réussies que le personnage central. On s'y croit assez. Extrêmement fins, minutieusement dessinés, les décors en particulier sont beaux, avec ces statues érodées par le temps ou à demi-détruites. Très bon travail de ce côté, mais... - oui, encore un mais - mais ils sont trop sombres et cela gâche un peu le plaisir. Les couleurs choisies sont dans les tons les moins vifs, excepté durant les niveaux de la cascade. Cela donne au jeu une ambiance assez oppressante, et ce dès le premier niveau, la jungle Ceiba, une forêt où les rayons du soleil ne filtrent jamais. La musique aussi est austère, plus atmosphérique que mélodieuse, elle est épaulée par des voix digitalisées. On ne vous reprochera pas de ne pas mettre le son bien fort.

Cette aventure Maya d'Harry Pitfall Jr. vous laisse avec des sentiments contraires. D'un côté on ne peut s'empêcher de s'émerveiller devant l'animation incroyablement diversifiée et le style saisissant des décors obscurs. De l'autre on a quand même l'impression d'avoir affaire à un petit jeu. Ni l'aventure, par son manque flagrant d'inventivité, ni la maniabilité, vraiment moyenne dès que la précision est en jeu, ne convainquent. Le sentiment est renforcé par la longueur du titre, qui semble deux fois trop long et devient ouvertement rébarbatif à partir du moment où les niveaux sont inspirés des premiers, et par la difficulté, avec des passages, sporadiques mais présents, qui se révèlent bien trop ardus (jaguars, plates-formes rétractiles megamanesque...). On peut parler sans mauvaise conscience d'un demi-échec, qui aura évité de trouver son autre moitié grâce aux efforts des artistes graphiques et de l'animation. Mérite plus d'être vu que d'être joué.

le 3 novembre 2004
par sanjuro



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