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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SUPER NINTENDO (16-bit)


Il y a un artiste qui sommeille dans Mario et dans chaque joueur ! Et il ne demande qu'à être réveillé...

Mario Paint

Mario Paint

マリオペイント
 

 Super Nintendo

 Super Mouse

Développeur:
Nintendo

Editeur:
Nintendo
Genre:
Création artistique

Joueurs:
1P

Dates de sortie
14.07.1992 Japon
01.08.1992 USA
04.1993 Europe
bonne Difficulté:

72%Graphismes
75%Animation
86%Son
87%Jouabilité
70%Durée de vie

80%80%

Chez Nintendo, on aime bien sortir des sentiers battus, ce n'est pas nouveau. On aime bien aussi mettre en valeur ses personnages vedettes que ce soit pour une de leurs propres aventures ou pour lancer un nouveau jeu. 1992 fut une belle année en la matière, deux titre Mario hors normes furent lancés simultanément. Le premier se nommait Super Mario Kart, il connut un succès disons... monumental. Il généra idôlatrie et plagiat, indéniablement les signes d'un jeu culte. Le second fut sans doute un peu éclipsé par le précédent et son contenu plus modeste ne reçu que l'attention passionnée des fans, c'était Mario Paint.

Rien à voir avec un logiciel de dessin pour ordinateur, Nintendo n'avait pas l'intention d'entrer en compétition dans un domaine qui ne les intéresse pas. Leurs objectifs étaient beaucoup plus simples: toucher la fibre artistique des joueurs grâce à un programme facile d'accès et amusant, et fournir un titre de lancement adéquat pour s'initier au contrôle de la souris, la Super Mouse, livrée avec le jeu. Enfin, ce fut un moyen de tester la réceptivité du public à ce type de produit s'écartant subtilement du concept de jeux vidéo. Nintendo avait donc tout intérêt à concevoir un bon Mario Paint. Y sont-ils parvenus ? Entrons dans le vif du sujet pour le découvrir.

A la vue de l'écran titre, on se dit que ça commence mal. Le titre en simple caractères noirs sur fond blanc avec Mario qui se balade en dessous, Nintendo ont-ils entrepris de faire des économies de moyens ? Que nenni. Quelques clicks et l'on découvre avec amusement que chaque lettre de Mario Paint déclenche quelque chose. Dix petites surprises plus ou moins surprenantes. Il y a même une surprise dans la surprise si vous parvenez à attraper l'étoile filante. Après cette petite distraction, un click sur Mario pour accéder à son atelier de peinture. Au préalable, une étrange mini-intro où deux bonhommes font des abdos (parfois en s'exclamant dans un fort accent japonais "Mario Paint, oooh !") vous accueille. Peut-être une façon d'avertir qu'il va falloir travailler dur pour arriver à un résultat satisfaisant ?

Peinturluré  de Mario Picasso
Voilà enfin la feuille blanche, l'écran blanc, la phase de création réputée la plus délicate pour tout artiste, même en herbe. En comparaison d'un logiciel de dessin, Mario Paint fait figure de résumé. Pourtant, tous les outils de base sont à peu près là, bien que simplifiés pour vous aider à débuter: trois feutres (fin, épais, très épais), un spray, des icônes pour tracer des traits, des rectangles et des cercles au moyen des quatre outils précédemment cités, 75 textures, 6 personnages Mario et 105 objets décoratifs, un tampon pour les appliquer, un pinceau pour remplir des formes, une "main magique" pour copier des portions d'image, six gommes de tailles différentes, une fonction undo pour annuler la dernière action effectuée et un éditeur de texte qui propose même des caractères japonais (hiragana et katakana). A cela viennent s'ajouter des options. Il est ainsi possible d'inverser le sens d'affichage, de remplir entièrement l'écran et de l'effacer de neufs façons amusantes. Bien utile aussi, un menu vous permet de créer et sauvegarder quinze tampons (16 x 16 pixels). On peut par exemple s'en servir pour ajouter de nouveaux personnages, comme Kirby sur Game Boy, facile à copier et juste à la bonne taille. Enfin, on peut régler la vitesse de la souris de trois façons et voir son oeuvre en "cinémascope", avec les bandes noires pour masquer les contours. Pratique pour exposer son dessin sur la télé !

Toutefois, n'est pas artiste qui veut, Mario Paint fournit juste les outils, c'est le talent de l'utilisateur qui détermine le résultat. Les tampons permettent de monter rapidement des scènes rigolotes mais réaliser un dessin convenable est une autre paire de manches. Dessiner à la souris est difficile, l'absence de loupe empêche de porter attention aux détails, on ne peut travailler que sur un seul plan, il n'y a pas de palette et seulement quinze couleurs prédéfinies, le feutre le plus fin est trop épais, etc... etc... Si vous n'êtes pas doué pour les beaux arts, ni familier avec l'infographie, n'espérez pas de miracle. Et si vous êtes l'un ou l'autre Mario Paint n'est de toute façon pas un bon support pour vous. Dans la notice, on peut cependant voir de superbes et démoralisantes oeuvres que l'on a du mal à imaginer seules issues de Mario Paint...

La N eme Symphonie  de Mario Mozart
Musique maestro... ou presque ! Car composer de la musique n'est pas moins inné que de savoir dessiner. Pas de recette miracle ici non plus, s'il est possible de se distraire assez longtemps rien qu'avec les instruments au son hétéroclyte (le chien fait "Ouah ! Ouah !", le chat fait "Miaou !", le cochon fait "Grouik ! Grouik !" et le Yoshi fait "Fwwwshffing !"), il vous faudra néanmoins des connaissances musicales pour inventer une mélodie pas trop cacophonique. Quinze instruments sont à votre disposition, globalement une moitié émet des sons normaux (trompette, basse, tambour, xylophone...) et l'autre moitié des sons bizarres. On place ces instruments directement sur la partition et une fois celle-ci complétée, Mario vient jouer la musique en sautant sur les notes. On peut ainsi repérer aisément où ça cloche. La vitesse d'exécution est réglable et l'interface en elle même est très facile d'accès. Tout comme les autres fonctions de Mario Paint, ce n'est ni complet, ni révolutionnaire, mais au moins on arrive à s'en servir immédiatement et à s'amuser.

Citizen Kenishi  de Mario Spielberg
Mario a beau s'appeler Paint, on a vu qu'il ne faisait pas que gribouiller. Lorsque son dessin est terminé, que sa musique est composée, il ne s'arrête pas là. Il reprend le tout, ajoute une petite animation et se fait son cinéma en un plan pas très américain mais très séquence. Faire une animation dans Mario Paint est tout simple. Des petits cadres sont mis à votre disposition dans lesquels vous placez les différentes phases de votre animation. Il y a trois groupes de 4, 6 ou 9 cadres pour des animations plus ou moins élaborées. Ceci fait, il ne vous reste plus qu'à déplacer à la souris l'animation sur votre dessin qui fait office alors de décor, le tout si vous le voulez au son d'une musique qui peut bien sûr être l'une de vos propres compositions. Le résultat est donc très limité et si l'imagination n'est pas de votre côté, vous vous retrouvez le plus souvent avec des personnages marchant d'un bord à l'autre de l'écran. Pas très excitant. L'interface est assez bonne, quoique peu appropriée pour animer puisqu'on retrouve les mêmes outils que pour dessiner. Mario Paint n'offre qu'une seule sauvegarde, bien que celle-ci comprenne un dessin, une musique et une animation. Une machine-robot se charge d'enregistrer les données, procédé un peu longuet. Une sauvegarde, ce n'est vraiment pas assez et si vous travaillez longtemps pour faire du bon travail, vous n'aurez pas envie de l'effacer. Une astuce est de copier son oeuvre avec un magnétoscope sur cassette VHS.

Super Tue-Mouches Deluxe  de Mario Miyamoto
Non, il n'est aucunement possible de fabriquer un jeu vidéo dans Mario Paint. En revanche, si vous souhaitez vous détendre, prendre une "pause café" comme l'indique son icône, vous avez toujours la liberté de jouer un petit jeu primaire dans lequel vous zigouillez de drôles d'insectes volants à l'aide d'une tapette à mouches. Après en avoir éliminé cent, vous rencontrerez un boss et une fois celui-ci vaincu, le cycle se répète en plus difficile. Ca ne casse pas des briques mais quand l'artiste qui sommeille en vous est retourné se coucher, ça détend au moins le joueur.

Alors que d'un côté Nintendo révolutionnait les jeux de course avec Super Mario Kart, de l'autre ils lançaient discrètement la Super Mouse accompagnée d'un jeu de dessin (ou Mario Paint accompagné d'une souris ?). Impossible pour Nintendo de rivaliser avec les logiciels pros des différents domaines que Mario Paint survole (dessin, musique et animation), mais Nintendo fait des jeux et de ce point de vue leur pari est réussi. Mario Paint est ergonomique, convivial, drôle, en un mot, ludique. On ne se perd jamais dans des menus compliqués et on peut facilement créer une petite animation. C'est son côté touche-à-tout qui en fait son charme avec en prime la magie Nintendo, comme ces icônes qui prennent vie quand rien ne se passe. Seule une fois cette magie envolée, c'est à dire une fois tous ses aspects explorés, Mario Paint perd de son intérêt pour ceux qui ne désirent pas s'en servir comme support de leur créativité.

le 16 mars 2002
Une review écrite, dessinée, orchestrée, réalisée, produite et interprétée par sanjuro





NB: Tous les dessins illustrant cet article ont été conçus avec Mario Paint.


Jeu testé en version française
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