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Super Nintendo Développeur: Painting by Numbers Editeur: Ocean
Genre: Aventure / Action Joueurs: 1P Dates de sortie
02.1993 USA
04.1993 Europe
trop dur Difficulté:
62%Graphismes 70%Animation 69%Son 50%Jouabilité 25%Durée de vie 25%25%
Fin:
Pour voir le piètre générique de fin, dans ce cas juste les credits, à l'écran titre appuyez sur L, Gauche, R, Droit, Haut, X, Bas et B. |
Qui se souvient de Cool World ? Pas grand monde, le réalisateur peut-être, les acteurs, mais là les probabilités deviennent vraiments faibles, et est-ce que quelqu'un se souvient d'avoir réalisé ce jeu chez Ocean ? Non. Parce que la compagnie n'existe plus, haha ! On rigole, on rigole, mais la vérité est autrement tragique. Le graphiste, tombé dans une bouche d'égout, n'a plus jamais été revu, l'animateur en chef a été assassiné par des sprites mécontents, le compositeur s'est fait kidnapper par une musique venue de l'espace, et le chef de projet, le chef de projet... eh bien, il n'a jamais existé! Cool World était un film bizarre, raté, adjectifs que les mauvaises langues décriraient comme la touche personnelle de son réalisateur, Ralph Bakshi, auteur du mémorable, dans le mauvais sens du terme, film d'animation du Seigneur des Anneaux ainsi que de Fritz the Cat qui avait défrayé la chronique et fouetté quelques derrières (qui aimèrent ça) en son temps. Cool World n'avait pas dû non plus emballer ceux chargés d'en réaliser l'adaptation, à moins que l'on puisse interpréter l'égale médiocrité du jeu comme un signe d'enthousiasme. Sur le grand écran, il y avait tout de même des pointures pour compenser le manque de cohérence: Gabriel Byrne, Brad Pitt (mais oui, c'est bien lui à gauche sur cette image), Kim Basinger. Tous n'étaient pas aussi célèbres qu'ils le sont maintenant, surtout les deux premiers, mais pour un film crétin, c'était se servir de matériaux de premier choix. La chair de Kim en particulier fait un bon matériau, n'est-ce pas ? La pauvre se retrouvait d'ailleurs en poupée de celluloïd pendant un bon morceau du film. Très mauvais choix. Vu le manque de popularité du film, quelques explications s'imposent. Cool World mélangeait prises de vue réelles et animation pour raconter l'histoire d'un dessinateur de bandes dessinées dont le monde imaginaire, Cool World, se mettait à vivre et à tenter de rejoindre le monde réel. Comme ça, ça a l'air d'un bon sujet, plutôt original. Dans la version d'Ocean de l'histoire, vous incarnez le personnage du dessinateur, lui-même incarné par Gabriel Byrne, qui s'échoue dans Cool World. Il se sert de son poing comme dans un dessin animé, pour frapper les ennemis à distance ou s'accrocher à des plates-formes. Afin de marquer la différence entre les deux mondes, Ocean avait choisi de représenter le sprite du personnage principal dans ce style proche de la digitalisation, un peu comme dans Alien 3 donc que nous testions la fois précédente. Les décors en revanche ont un aspect cartoon très prononcé, qui est tout de même plus dans le ton de ce que l'on trouve dans un jeu vidéo ordinaire (le niveau ultra rose bonbon précède ceux de Plok); leur qualité varie sensiblement. La ville, le niveau dans lequel vous commencez et passerez le plus de temps est aussi le niveau le mieux réalisé, le graphisme est détaillé, on peut voir les immeubles sur deux plans de scrolling dans le fond, et également entrer dans une demi-douzaine de bâtiments. Malgré tout, c'est un niveau très court qui tient sur peu d'écrans. Ce que l'on comprend assez vite avec Cool World, c'est qu'il n'y a pas grand chose à voir et que le nombre total de graphisme tiendrait facilement sur un mince rouleau de papier à dessin. La notice, incroyablement succincte pour un titre si peu limpide est aussi menteuse, elle parle de 8 niveaux, la réalité est toute autre. Ces soi-disant niveaux, qui ne font juste que quelques écrans de large, comprennent la ville, deux courts trajets en voiture, la tour de Holli, Las Vegas et l'hôtel Ocean avec son passage sur le toit. Tout cela réuni, c'est à dire ce qui constitue l'intégralité du jeu, est moins long que le premier niveau de Super Castlevania IV ou Super B.C. Kid ! Vous comprenez l'ampleur de la fumisterie. Cela s'explique ou se justifie tant bien que mal par le type de jeu que Ocean a voulu faire de son Cool World. Ce n'est pas un simple jeu d'action, c'est un peu d'aventure avec une couche de réflexion qui tient souvent plus de la devinette que de l'agitateur de neurones. L'intelligence ne brille pas en effet, et plutôt que de stimuler notre intellect, c'est notre agacement qui a tôt fait de se manifester. Lorsqu'on bloque, et l'on bloque pour ainsi dire tout le temps, c'est parce qu'on ne nous donne aucune information sur ce qu'il faut faire, les auteurs n'étant pas friand d'explications. Pire encore, ils n'hésitent pas à se servir de la difficulté et du gameplay comme d'une entrave. Les situations casse-pieds pullulent et Ocean les distribue sans compter. Un exemple au hasard, l'argent. Tout se paye en nickels dans ce bas monde moins cool que son nom le proclame, et vous n'avez pas fini de devoir en ramasser si vous voulez progresser. Inévitablement vous tomberez sur plusieurs "trucs" pour vous faire perdre votre argent, pire qu'une visite au casino. Au magasin du coin par exemple, vous devrez deviner le prix des items que vous payez ! Soit vous avez la patience d'essayer pièce par pièce, soit vous vous résignez à payer un prix sans doute plus élevé que celui vraiment demandé. Ensuite, sur le trottoir, vous ne rencontrez pas des tapineuses mais cela vous coûtera tout aussi cher, le plaisir en moins. Outre le nabot à face de chien qui vous fait le coup de la bourse ou la vie pour le prix d'un nickel et d'un conseil pas toujours utile, vous tomberez tôt ou tard sur le plouc mal dégainé qui pour une raison inconnue vous secoue comme un prunier et vous fait perdre toutes, absolutement toutes, vos économies. C'est dans ces moments de pure hystérie qu'on souhaiterait avoir la tronçonneuse de Rick plutôt qu'un poing extensible fantasque et de toute façon inutilisable à cet instant. On réalise toutefois assez vite les intentions d'Ocean. Une difficulté outrancière, un manque de renseignements et de logique qui nous oblige à tout essayer au hasard jusqu'à ce quelque chose finisse par marcher, c'est une course d'obstacles avec un millier de haies pour nous ralentir et nous faire traverser les mêmes lieux ad nauseam, tout cela dans le seul et unique but de masquer un jeu d'une scandaleuse brièveté ! D'un point à l'autre, avec la difficulté normale d'un jeu d'action, Cool World pourrait se boucler en dix minutes au premier essai. Alors, à la place, ils l'ont truffé de situations confuses, ridiculement complexes, l'ont dégarni de la moindre indication (comment savoir par exemple qu'à votre troisième visite à Las Vegas, le passage de gauche mène soudain à l'hôtel Ocean !), ils ont tout fait pour que le joueur meurt et coince continuellement, afin de s'assurer qu'il n'en voit jamais le bout. Cool World, ce n'est pas juste un mauvais jeu, c'est une supercherie, une aberration, et c'est du vol. En toute sincérité, Ocean aurait mérité un procès pour avoir sorti un "jeu" pareil. Imaginez que vous alliez voir un film d'aventure; une affiche séduisante, on vous promet deux heures de frisson et beaucoup d'action. Vous vous asseyez dans la salle, le film commence, les personnages durant les dix premières minutes se préparent au combat, et puis après ça, l'écran devient tout noir avec seulement des dialogues, des cris, des tirs, pendant tout le reste du film. Ce formidable combat se déroule en pleine nuit, alors forcément, il n'y a rien à voir. On vous prend sérieusement pour un imbécile. Ocean a fait exactement la même chose, mais il est, semble-t-il, bien plus facile et moins risqué de se moquer d'un joueur que d'un spectateur, il y a toujours moyen de mettre le nombre de ses échecs sur le compte de la difficulté et par extension, de son manque d'adresse. D'un point de vue purement technique, Cool World, en plus de quelques graphismes pas déplaisants, bénéficie aussi d'assez bonnes musiques, certaines étant de toute évidence issues du film, ce qui à au moins le mérite de ne pas souligner le caractère répétitif de l'ensemble. Par contre, aucune pitié pour la jouabilité, une fois encore Ocean se ridiculise et nous énerve. Outre l'approximation des collisions, les mouvements hasardeux, il est parfois impossible de sauter au-dessus de certains ennemis moins grands que vous, parce que vous devez accomplir une action spécifique, sans, bien sûr, qu'on vous le fasse savoir, alors à la place vous recevez des dommages et mourez en deux coups de cuillère à pot. Ne parlons même pas des chutes intempestives, de la frustration de ramasser des Doodles avec son stylo à plume et de gravir les deux immeubles, ni même des passages en voiture, tout simplement catastrophiques, où l'on se demande au juste quel genre de crétin est en charge de la réalisation. Sur 1UP, pauvre de nous, nous n'avons pas peur de tester les très mauvais jeux. Cool World fait partie de ceux-là, avec son nom simplet et ses graphismes naïfs, il a l'air inoffensif, mais ne vous y fiez pas, il est aux jeux vidéo ce que Gizmo est aux gentilles bêbêtes, il cache en lui des gremlins hideux qui ne résistent pas à s'attaquer aux joueurs. Pourtant, c'est ça aussi le retrogaming, et même un jeu comme lui, minable, il ne faut pas l'oublier, pour montrer que tout n'était pas rose là non plus, mais aussi pour servir de précédent, et informer comment des développeurs mal intentionnés peuvent se servir de certaines ficelles du jeu vidéo (difficulté, jouabilité, communication...) pour masquer l'absence de travail et tenter de vendre à un prix prohibitif une cartouche sans contenu. le 20 juillet 2006 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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