NES Super Nintendo Master System Mega Drive PC Engine Neo Geo

select a console »
TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MASTER SYSTEM (8-bit)


Une jolie aventure de Sonic mieux adaptée à la Game Gear qu'à la Master System.

Sonic the Hedgehog

Sonic the Hedgehog

ソニック・ザ・ヘッジホッグ
 

 Master System

Développeur:
Sega

Editeur:
Sega
Genre:
Plates-formes

Joueurs:
1P

Dates de sortie
25.10.1991 USA
12.1991 Europe
bonne Difficulté:

91%Graphismes
90%Animation
89%Son
89%Jouabilité
86%Durée de vie

78%78%

Encore une review qui va faire détester 1UP parmi les fans de la Master System ! On ne le fait pas exprès pourtant, c'est juste que les jeux de plates-formes de la console ne sont pas particulièrement bons, même quand il s'agit de Sonic. A nous, ils ne nous plaisent pas énormément, encore qu'un 78% ce n'est pas si mal; mais que voulez-vous, si un jeu n'obtient pas au moins un 90%, tout le monde a l'impression qu'on veut lui faire du tort, ce qui n'est pas le cas. J'esquive les lancers de tomates pourries pour rappeler quand même que tant qu'un jeu sur notre site est au-dessus de la barre des 70%, il fait partie des bons jeux.

Bon, maintenant que la foule a été apaisée grâce à des boniments, cassons le jeu. Mais non, je rigole, Sonic sur Master System souffre en fait d'un défaut majeur, un handicap, pas très fréquent, celui d'avoir un grand frère. C'est bien entendu de la version Mega Drive dont on parle, celle par laquelle tout a commencé, en 1991. Le jeu est arrivé un peu plus tard sur Master System. C'était un choix assez surprenant, car il est rare qu'un éditeur décide d'adapter sur une console de la génération passée un succès venu de la suivante. Imaginez Nintendo sortant Super Mario World sur NES, cela aurait surpris, même s'il faut admettre que Sega est plus familier de ce genre de "sorties à reculons" que Nintendo.

La Master System tenait encore bien le coup en Europe et leur nouvelle mascotte remportant un grand succès, la perspective de le voir s'embarquer dans une aventure diminuée ne devait pas effrayer Sega, ni leur sembler représenter un risque commercial. Aux Etats-Unis, au contraire, Sonic allait devenir le dernier titre de la console. Passer de 16 à 8 bit ne pouvait évidemment pas se faire sans des concessions ni de nombreuses altérations, plus encore dans le cas présent, Sonic the Hedgehog étant à sa sortie un accomplissement sur Mega Drive: animation phénoménale sans ralentissements, larges sprites, niveaux bonus à base de rotations. Pour ce qui était de l'exploitation du hardware, il plaçait la barre très haut.

Ce n'était pas pour inquiéter Sega, ils en avaient vu d'autre, l'essentiel de leur catalogue Master System étant justement des portages de leurs célèbres jeux d'arcade. Le joueur avisé fera cependant remarquer que cela donna parfois de bien mauvais résultats, autant en tant qu'adaptation que jeu à part entière. A ce titre, ce Sonic s'en sort évidemment bien mieux. Ce qui l'affaiblit gravement est que ce que Sega a choisi ou a été contraint de retirer sur 8-bit est finalement ce qui compose l'essence même de l'hérisson plein de piquant.

Il y avait deux façons d'adapter Sonic, en préservant la vitesse ou non. Ce qui faisait le charme de la version Mega Drive contrairement à cette version 8-bit mais aussi contrairement aux versions 64-bit et plus, était l'équilibre entre les scènes de plates-formes classiques et celles de vitesse pure. Ces dernières venaient casser la routine et affermir l'action, c'était un boost d'adrénaline, un peu comme quand vous êtes invincible dans un jeu ordinaire. Dans les versions modernes de Sonic, les concepteurs misent tellement sur ce rythme frénétique, que cela devient lassant et perd sa force; à l'inverse, sur Master System, elles sont trop peu présentes. Le résultat de leur quasi-absence est que Sonic en perd sa substance, il n'en reste plus que la croûte, c'est à dire un jeu plate-forme assez banal et finalement peu intéressant.

Les boucles, les tuyaux, toutes les pistes accélératrices de Sonic 16-bit ont été retirées, on ne peut pas non plus casser certains murs, comme cela était permis pour trouver des zones secrètes ou des raccourcis. Même les ressorts sont surtout là désormais pour vous jeter dans des pièges plutôt que de vous donner une impulsion pour commencer une course folle. Le premier niveau comporte une rampe, qui n'est en fait qu'une pente avec un crochet au bout, après cela il n'y a rien qui mette vraiment la vélocité de Sonic à profit jusqu'au second acte de Scrap Brain Zone avec plusieurs pentes à 45° qui, paradoxalement, semblent là surtout pour servir le level design plutôt que la jouabilité.

Du coup, Sonic the Hedgehog sur Master System se joue presque comme l'habituel jeu de plates-formes, et ce n'est pas ce que Sonic fait de mieux. La seule exception vient des niveaux bonus, qui ne sont évidemment pas comme ceux de la Mega Drive, mais sont tout de même la meilleure occasion d'aller vite, en ricochant contre des bumpers. On peut y obtenir une vie en ramassant cent anneaux, et un continu, si l'on trouve celui-ci, sans manquer d'atteindre la sortie ou l'on perd autrement tout ses gains comme à la roulette. Les Chaos Emeralds ne sont pas ici en revanche, on en trouve dans les niveaux normaux, un par zone, où ils sont bien entendu cachés.

Privé de ses atouts, Sonic doit évoluer à la façon d'un personnage ordinaire dans un univers où il n'excelle pas. Il y a des gouffres, des petites plates-formes, des pointes, beaucoup de terrain accidenté, très peu de plaines lui donnant un moment pour se dégourdir les jambes. Les nouvelles zones (Bridge, Jungle et Sky Base), celles qui n'ont pas d'équivalents sur Mega Drive et représentent la moitié du nombre proposé par le jeu, sont d'ailleurs révélatrices. Ce sont des niveaux de plates-formes typiques, très restrictifs, faits pour le saut, pas pour la course. Comble de "l'antisonicisme" (anti-Sonic-isme), l'un d'eux a un scrolling automatique tandis qu'un autre est tout en hauteur (avec un bas d'écran très mortel qui n'est pas sans rappeler Super Castlevania IV), cela trahit tout à fait l'état d'esprit du jeu.

Et c'est peut-être justement du côté des niveaux que se trouve la fissure qui menace le gameplay d'effondrement. Quelque chose ne va pas, un manque d'harmonie, difficile à définir en quelques mots mais dont les exemples sont faciles à trouver. Ainsi, les deux premiers niveaux, simples et faciles d'accès, sont bons mais sont trop courts. Le premier est gâché à cause des bottes qui permettent de le finir aussi vite qu'en prenant une warp zone, tandis que le second est tout simplement le plus petit du jeu. Les trois zones suivantes sont une sorte de dégringolade en terme de rythme, comme un grand coup de frein réparti sur six niveaux, qui culmine dans Labyrinth Zone, où évoluer au ralenti devient vite exaspérant.

Après ça, ça repart avec Scrap Brain Zone, un assez bon niveau, mais qui par moments fait mieux le labyrinthe que le précédent avec ses grands corridors déserts. Ce sentiment de vide, on le retrouve ailleurs dans le jeu, avant les boss en particulier; pourquoi ces niveaux sont-ils aussi grands ? Juste pour cacher une vie ? Gaspillage ! Dans la dernière zone, Sky Base, vous devez vous tailler un chemin parmi des rayons électriques et des canons qui ressemblent à ceux d'un shoot'em up. Il n'y a pas grand chose d'autre à dire ou à voir, c'est direct et quelconque, sans surprise, sans étincelle. Une remarque qui malheuresement s'applique assez bien à tout le jeu.

Et puis il y a les anneaux. Sur Mega Drive, vous en ramassiez, vous en ramassiez encore plus, et soudain vous touchiez un ennemi et tous vos anneaux s'en allaient rouler. Heureusement, si vous vous dépêchiez, vous pouviez en récupérer plusieurs avant qu'ils ne disparaissent. Désormais vous pouvez rayer le "heureusement", tous les anneaux se volatilisent immédiatement et vous ne pouvez pas en sauver un seul. On devine que c'est à cause de l'affichage, l'animation ayant tendance à ralentir ostensiblement, non pas quand vous allez trop vite mais quand il y a un peu trop de sprites à l'écran. Cela rend la collecte d'autant plus négligeable, gagner une vie pour cent anneaux vaut-il la peine de prendre des risques quand un seul suffit pour rester en vie ?

Le plus grand accomplissement de Sonic sur 8-bit n'est pas celui qu'on croit. Il se trouve que Sonic the Hedgehog est l'un des jeux les plus agréables visuellement de la console. Les couleurs sont très bien choisies, ce qui sur Master System semble parfois tenir de l'exploit, avec de beaux décors, surtout les premiers, jamais trop chargés, ni trop vides comme sur NES. Avec ce titre, la console se place clairement entre la NES (le bas) et la PC Engine (le haut), ce qui n'était pas toujours une évidence au vu de la laideur de certains jeux antérieurs. On reconnaît bien aussi les trois niveaux de la Mega Drive, grâce aux décors car la topographie, elle, a complètement changé. Labyrinth Zone est celui qui bizarrement s'est le mieux conservé.

Le même compliment peut être fait au son. Comme le graphisme, il est supérieur à ce que la Master System nous a souvent fait entendre. Cependant, les musiques ont beau être signées Yuzo Koshiro, elles sont juste "agréables". Une preuve de cette réussite en demi-teinte est que tous les meilleurs morceaux du jeu sont ceux composés par Masato Nakamura pour la Mega Drive et qui ont été réarrangés pour l'occasion. On notera aussi une chose, à propos des ennemis cette fois-ci, certains déjà présents sur Mega Drive, comme les coccinelles sur roue et les piranhas mécaniques, sont devenus minuscules; c'est curieux et un peu ridicule.

Même en supposant que l'on accepte un Sonic apprivoisé, ce jeu de plates-formes n'est pas convaincant. Techniquement et graphiquement d'excellente facture pour une Master System, comme on aurait aimé que tous ses jeux le soient, il manque toutefois de punch et de charisme. Cela semble être principalement la faute des niveaux, leur composition, leur disposition, ils ne produisent pas d'émotion, à défaut d'un meilleur mot; on les traverse comme on ferait son jogging, par habitude moins que par plaisir. Il n'y a qu'à voir Sonic sur de petites plates-formes où il ne tient pas en place, sautant fougueusement de l'une à l'autre avec la maladresse de ses jambes exercées à la course, pour comprendre que ce n'est pas là où il se sent le plus à son aise.

le 16 novembre 2007
par sanjuro



Jeu testé en version française
Boîte du jeu
Version européenne



Photos choisies
Cliquer pour agrandir

Toutes les photos
Taille normale 256x192
01 | 02 | 03 | 04 | 05
06 | 07 | 08 | 09 | 10
11 | 12 | 13 | 14 | 15
16 | 17 | 18 | 19 | 20
21 | 22 | 23 | 24 | 25


Panorama
Tout sur une page


All text and screenshots: © 2001 sanjuro, 1up-games.com