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Master System Développeur: Sega Editeur: Sega
Genre: Action Joueurs: 1P Dates de sortie
19.06.1988 Japon
1988 USA 1988 Europe
dur Difficulté:
70%Graphismes 79%Animation 70%Son 90%Jouabilité 89%Durée de vie 85%85%
Choix du niveau:
Appuyez sur Bas et 2 à l'écran titre. M représente les Missions et S les stages. |
Le ninja, en voilà un personnage exotique, charismatique et habitué à l'écran des jeux vidéo. Il n'avait pas encore fait son apparition sur 1UP, alors autant commencer par le plus célèbre, Joe Musashi, le Shinobi de Sega, qui, de renom, rivalise uniquement avec Ryu Hayabusa, le protagoniste des Ninja Gaiden de Tecmo. On ne présente plus les ninjas. Pourtant, si, présentons-les quand même car ce qu'ils sont devenus aujourd'hui au travers justement de ces jeux-vidéo et de certains films n'a plus grand chose à voir avec leurs origines; un peu comme ces icônes de jeux vidéo devenues des forains. OniwabanVenu du japon féodal et disparu avec lui, le ninja tenait à la fois de l'espion et de l'assassin, ce que nos joyeux philistins contemporains auraient tôt fait de résumer par un consternant "James Bond nippon". On est néanmoins bien loin de cela, même si la variété d'armes et d'accessoires peut entretenir l'analogie. L'art du ninja, le ninjutsu, était à la fois un apprentissage pour tuer, survivre et se dissimuler, privilégieant les armes silencieuses (shuriken, garrot...) et la tactique (diversion, déguisement...) sur la force brute. Mais surtout le ninja est un mystère et une légende, dont la vérité historique a certainement été déformée, preuve s'il en est que son travail a été soigneusement accompli. On sait que les groupes de ninjas les plus importants étaient situés dans les provinces centrales d'Iga et Shiga et que leurs missions avaient souvent des implications politiques telles que de créer une déstabilisation. L'individu, lui, est représenté entièrement vêtu de noir pour mieux se fondre dans la nuit et dans l'ombre, tuant rapidement et discrètement. De cela, les jeux modernes n'ont rien retenu, le véritable héritier du ninja n'étant ni Ryu, ni Joe, véritables chars d'assaut qui opèrent en plein jour, mais Solid Snake, le seul vraiment à mettre le ninjutsu en pratique. American NinjaLa vérité, paradoxale et un peu triste, est qu'un jeu comme Shinobi est influencé par une vague de films sur les ninjas datant du début des années 80 venus, non pas du Japon, mais des Etats-Unis. On en trouve encore les VHS à un euro soldées dans les bacs des revendeurs qui essayent de s'en débarrasser depuis plus d'une décennie. Ce n'est pas un hasard si dans Shinobi comme dans le film American Ninja le héros s'appelle Joe. Heureusement il n'a pas la tête à claques de Michael Dudikoff, mais il se bat comme lui, comme un mastodonte. D'ailleurs le jeu se passe à l'époque contemporaine et seule la dernière mission se situe au Japon. On affronte surtout des criminels se servant de revolvers et de gros bonhommes armés d'un sabre et d'un bouclier qui ressemblent à des barbares, avec une ou deux créatures incongrues en guise de fanfreluche. Il y a aussi un ninja vert, qui, situation cocasse, n'apparaît jamais devant un feuillage mais toujours sur des fonds où sa couleur menthe devient aussi visible qu'un feu de signalisation. Les boss sont étranges; il y en a cinq et autant de niveaux. Deux sont des machines, deux autres des espèces de samouraï, tous sont très grands sauf le dernier, un petit ninja teigneux qui se bat comme un diable d'où peut-être son masque. Un sacré farceur du reste, puisqu'il vous a volé votre fin, en effet, tout ce dont vous avez droit si vous réussissez à le battre est une ligne de game over. La Voie du TigreEt c'est à peu près toutes les références au Japon des shoguns. Contrairement à l'écran titre, où le Shinobi roule des yeux de façon un peu comique sous sa cagoule noire, celui du jeu est toujours tête nue, l'air de se ficher pas mal d'être reconnu, peut-être parce que tous ceux qui l'ont vu seront bientôt morts, et si ce n'est pas eux, ce sera lui de toute façon. Malgré son manque de savoir-faire dans l'art de devenir invisible, Joe utilise bien les armes des ninjas, cela épargnera à Sega d'être tourmenté par leurs fantômes pour les avoir si mal dépeints. L'arme la plus utile se révèle être le shuriken, c'est bien entendu de pouvoir le lancer qui lui vaut cette préférence. Il y en a une provision infinie, comme du reste d'ailleurs. Au corps à corps, Joe passe automatiquement au poing, ou, s'il l'a obtenue au préalable, à une arme, katana, nunchaku ou chaîne, chacune ayant respectivement une plus grande portée que la précédente. Il y a aussi des variantes aux shurikens, des lames dites kunai et de petites bombes, les explosifs étant une autre spécialité surprise des ninjas. Et quant tout cela lui fait défaut, il se sert de ses quatre membres, car bien entendu le ninja n'est pas ignorant des arts martiaux. Le Ninja, l'Ami des EnfantsMais, me direz-vous, où trouve-t-il toutes ces armes ce beau ninja ? S'il doit transporter tout ça avec lui, il doit ressembler à un marchand ambulant avec son commerce sur le dos. Shinobi a un point commun avec Michael Jackson; ce n'est pas un aparté extravagant (un peu quand même), mais une explication: comme dans cet autre titre Sega, Moonwalker, le héros ramasse des gosses. Ce sont des enfants bonus. C'est bizarre, mais c'est comme ça. Ces lutins accroupis parsèment les niveaux et vous donnent des points, ou des armes, ou des vies supplémentaires, ou la très précieuse recharge de vie, mais également l'accès au niveau bonus. Celui-ci, invariablement le même, apparaît à la fin du stage. Il est censé créer l'illusion d'une perspective avec des ninjas qui courent sur deux estrades et que vous devez éliminer de vos mortelles étoiles filantes. Mais le résultat est maladroit et la perspective mal rendue en sorte que l'on a l'impression de tirer sur des mini-ninjas de la taille de jouets. On n'a toutefois guère l'occasion de s'en amuser, la séquence n'ayant rien de facile et offrant l'un des challenges les plus astreignants d'un jeu autrement assez bien dosé. Si vous triomphez de cette épreuve sans avoir vu le ninja vert de trop près, vous recevez un pouvoir, la "Magie Ninja", un peu comme les pouvoirs de Golden Axe mais en bien moins impressionant. Le Yin et le YangIl n'y a pas que la magie qui échoue à faire impression. Le jeu a 20 ans et les graphismes ne le nient pas, ceux des premiers stages en particulier; le tout premier est hideux avec ses jaunes et son mauve, on se demande s'il s'agit des Aventures du Gai Ninja ou d'une farce de ce genre. Ca s'améliore peu par la suite, au moins jusqu'au tout dernier niveau, au Japon, le seul à vraiment proposer des graphismes convainquants, notamment avec un second stage plus fouillé. Faute d'espace ou d'effort, les possibilités du graphisme offertes par ce niveau n'ont pas été suivies. Avec une même musique pour chaque niveau et une autre pour chaque boss, aucune des deux n'étant franchement excitante, on ne peut pas dire que, en dépit de bruitages convenables, le son s'en sort mieux. C'est du côté de la maniabilité et de la difficulté qu'il faut chercher pour trouver des points forts déterminants. Shinobi n'est pas Alex Kidd, il ne glisse pas, il obéit au doigt et à l'oeil, on le dirige avec assurance, comme un fidèle ninja pas comme un gamin turbulent. Lancer des shurikens est tout bête, mais cela fonctionne à la perfection, même si les tirs adversaires eux peuvent se révéler franchement énervant. On peut aussi marcher accroupi tout en tirant, et bon sang que cela est pratique ! Le fait de pouvoir sauter pour passer d'une hauteur ou en contrebas est un aspect intéressant de la jouabilité, ça ne définit pas le jeu mais cela apporte certainement un plus et casse quelque peu la linéarité. Généralement les jeux Sega sur Master System, à peu d'exceptions près, sont excessivement durs et cela justement aussi à cause de la maniabilité. Dans Shinobi, la difficulté est progressive et, dans la plupart des cas, les situations difficiles sont surmontables. Il y a cependant ces quelques passages expiatoires qui semblent là juste pour gâcher tous nos efforts, comme le troisième boss, une muraille mouvante faite de statues à six bras ressemblant vaguement à Kali, la déesse de la mort de l'Inde, trônant sur des lotus; ou encore la traversée de la forêt de bambous avec des ninjas en boule qui vous tombe sur la tête comme des missiles. En dépit de ces accrocs, la difficulté est beaucoup moins contraignante que ce à quoi Sega nous a habitué. La principale clef du succès étant de connaître le jeu suffisamment bien pour ne pas perdre une seule vie et conserver ainsi toute l'énergie supplémentaire durant les moments les plus éprouvants. La Guerre des NinjasSi vous avez été un gamin (bonus ou pas, ça a bien dû vous arriver à vous aussi), vous trouviez peut-être plus amusant de prétendre d'être un ninja plutôt qu'un policier ou un cowboy. En jouant à Shinobi, même si malheureusement on pourrait facilement se prendre aussi pour l'un des deux tireurs, on devient ce super assassin oriental au vêtement noir qui se bat au poing, au sabre, et lance des shurikens. C'est un vieux rêve que Sega nous permet de réaliser. Et malgré des lacunes et des fautes esthétiques typiques de la Master System, Sega a conçu un bon jeu qui donna lieu sans surprise à plusieurs suites et au désormais habituel "grand retour 3D" du XXIème siècle. Face à son rival de toujours, Ninja Gaiden, Shinobi donne vraiment l'impression d'être deux ou trois ans plus ancien, quand bien même leur année de distribution est la même, mais au niveau de la jouabilité et du plaisir de jeu, il s'en sort bien, peut-être mieux, selon quels éléments du gameplay vous irrite le plus dans un jeu ou l'autre. Shinobi ou Ninja Gaiden, c'est en effet une affaire de goût. le 13 juillet 2007 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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