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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MASTER SYSTEM (8-bit)


Ils sont p'tits et gentils et un peu barjos aussi... non, attendez, c'est pas ça.

Les Schtroumpfs

Les Schtroumpfs

 

 Master System

Développeur:
Bit Managers

Editeur:
Infogrames
Genre:
Plates-formes

Joueurs:
1P

Dates de sortie
1994 Europe
moyenne Difficulté:

73%Graphismes
79%Animation
82%Son
80%Jouabilité
62%Durée de vie

65%65%
Trucs et astuces

Mots de passe:

Le premier code vous conduit au niveau 5, le second au 10. Il n'y en a pas d'autres.

Facile:
NTLR
MCSD

Normal:
BBRY
KFDZ

Dur:
CRTN
WPNQ

La la la schtroumpf lala, viens schtroumpfer en coeur... Ah, c'est mieux !

Les Schtroumpfs ! Voilà qui ne nous rajeunit pas. Les petits lutins bleus au bonnet blanc étaient très populaires au début des années 80. Création du dessinateur belge Peyo, la BD remonte tout de même aux années 50, comme Astérix. Mais c'est l'arrivée du dessin animé, produit par Hanna-Barbera et diffusé en France à partir de décembre 1982 dans Récré A2, qui va lui donner un second souffle. Sans doute aida-t-il aussi la carrière de Dorothée, qui nasillait la chanson du générique. Dès lors, la machine était lancée et les lutins marrants furent déclinés en figurines de plastique mou qu'on trouvait partout, en peluches, en fournitures scolaires, et même en jeux vidéo. En jeux vidéo, oui, mais pas ceux qui nous intéressent.

La première diffusion de la série précède le lancement des consoles du site, et c'est sur Atari 2600 et Colecovision qu'on vit d'abord les Schtroumpfs. Il fallut attendre les années 90 pour qu'ils envahissent enfin les consoles japonaises, une fois que les éditeurs français, emmenés à tort ou à raison par Infogrames, se mirent enfin à développer dessus. Cette époque coïncidait aussi avec la rediffusion d'anciens épisodes et la diffusion de nouveaux. Bref, le moment était schtroumpfement venu.

Contrairement à Astérix, dont les droits étaient divisés entre Infogrames et Sega, l'un faisant des jeux pour les machines de Nintendo, l'autre pour les siennes, Infogrames avait cette fois la main mise sur les droits d'adaptation des Schtroumpfs en jeux vidéo. Tous, par conséquent, seraient basés sur le même modèle, simplement porté d'une machine à l'autre. On n'en attendait pas moins d'eux. Pour l'adaptation 8 bits, Infogrames fit appel à la même équipe qui s'était chargée d'Astérix sur NES, à savoir les Espagnols de New Frontier, qui avaient pris entre temps le nom de Bit Managers. Si vous n'étiez pas au courant de cette relation, peut-être au moins l'aviez-vous devinée tant les deux jeux sont stylistiquement proches. Un je-ne-sais-quoi de familier entre eux...

Enfin, un je-sais-très-bien-quoi serait plus exact. Mais gardons cette exquise révélation pour la fin. Commençons plutôt par nous rafraîchir la mémoire et présenter les Schtroumpfs. Chacun d'eux a un nom qui décrit son genre ou son caractère: il y a le Grand Schtroumpf, qui est leur chef, le Schtroumpf à Lunettes, le Schtroumpf Grognon, le Schtroumpf Farceur, le Schtroumpf Paresseux, Leonardo, Donatello, Michelangelo, Raphael, le Schtroumpf Gourmand, le Schtroumpf Bricoleur, la Schtroumpfette et puis le Schtroumpf Costaud. Le Schtroumpf Costaud, justement, parlons-en, car c'est lui la vedette de cette aventure. Il est chargé par le Grand Schtroumpf de ramener trois p'tits Schtroumpfs (parmi ceux précités), qui ont été faits prisonniers par Gargamel.

Ah, Gargamel, ce sacripant ! Un sorcier édenté et déguenillé qui habite dans une vieille chaumière avec son chat Isidore, le citadin dans la ville crie victoire... Ah non, c'était Azrael. Il veut à tout prix attraper les Schtroumpfs, qu'il déteste et qui doivent servir d'ingrédients à ses potions.

Le Schtroumpf Costaud porte assez bien son nom, il dispose de quatre barres de vie et même d'un sursis avant le trépas (comme Astérix) qui l'aideront à franchir 12 niveaux (comme Astérix). Il ramasse aussi des feuilles qui au bout de vingt lui donnent des vies (cinquante étoiles dans Astérix) et il se regénère avec des baies (bé... bi... bibibibibibi Bifoc, dans l'Antarctique, c'est le roi des phoques !).

Les comparaisons avec Astérix sont faciles, mais il y a aussi quelques différences. On accède aux zones cachées par des passages en bord d'écran. Chaque niveau a cinq étoiles à ramasser qui donnent droit à la fin à une étape bonus choisie au hasard: une descente rappelant un jeu de billes, un vol en bulle inspiré de Super Mario World et une crue soudaine à laquelle on doit échapper. Ca ne casse pas trois pattes à un canard. Sur les douze niveaux, quatre sont d'un style différent, comme les scènes sur rail d'Astérix, mais plus variés. On chevauche une bûche sur une rivière, vole à dos de cigogne, effectue une descente en luge, une autre en wagonnet et puis même une en boubouboubou Boumbo, Boumbo, petite automobile, Bill, tu parais si fragile, Gilles, sous ton drôle de capot.

Ces phases, pas bien intéressantes, sont une promenade de santé. Les niveaux réguliers sont un peu mieux, mais il y a un gros problème de calibrage. Plusieurs sont trop courts, comme le onzième, la falaise; quelques écrans mis bout à bout, c'est un passage, pas un niveau ! Et puis la difficulté monte trop vite. Dès le troisième, on se retrouve à faire des sauts sur des blocs solitaires ! La maniabilité a quelque chose de glissant, ce dont on se rend bien compte dans le niveau suivant, le marais, où l'on dérape souvent. On a l'impression de ne jamais trouver de prise solide. Le niveau dit du champ de salsepareille ressemble plutôt à une grotte tapissée de feuilles. La montagne est sympatoche, anecdotique. Le volcan avec sa lave qui monte, qui monte, est plus dur mais beaucoup plus fun aussi. Il y a toujours deux chemins et il demande un bon timing.

Quant au dernier niveau, l'antre de Gargamel, ça tourne court. Le début est assez bien trouvé, on traverse le laboratoire en évitant Azrael que l'on élimine progressivement. Par contre, après, on grimpe des escaliers sous des pommes (hein ?) jusqu'au sommet et là... eh là, qui va là ? C'est moi que voilà, Inspecteur Gadget, ça va être la joie, ouh ouh, au nom de la loi moi je vous arrête. Je vous arrête là, c'est Gargamel et non l'Inspecteur Gadget qui nous attend au sommet, pour un combat de boss d'une abominable apathie. Bit Managers nous ressort sa catapulte d'Astérix, dont on se sert pour lancer des noisettes (gracieusement fournies par un rapace) sur Gargamel. On aura livré deux autres combats de boss avant ça, un serpent au marais, et au volcan, un dragon, prénommé je crois Denver, le dernier dinosaure, c'est mon ami et bien plus encore (mon amant ?).

Et la Master System dans tout ça ? Oh, elle s'en sort assez bien, même s'il est un peu difficile de comparer, puisque, comme nous le disions, les Astérix ont tous été produits par Sega. Le graphisme n'est pas laid, les couleurs sont belles, mais il n'a rien d'excitant non plus avec ses grosses bandes noires (façon Astérix NES, bien sûr), ses décors à deux balles et ses motifs simples qui se répètent tout au long du niveau. Le plus réussi est le sprite du Schtroumpf Costaud, même s'il y a quand même de gros problèmes d'échelle (on est plus grand qu'Azrael !). Rien cependant ne trahit plus Bit Managers que la musique d'Alberto Gonzalez. Elle a ce style démo Amiga, ces élans pulsatifs qu'on reconnaît à cent lieues à la ronde; mais elle s'est un peu calmée depuis Astérix, encore que le pont et le volcan swinguent pas mal. De la bonne musique sur Master, ça fait toujours plaisir !

Ce "je-sais-très-bien-quoi" que nous évoquions en début d'article, c'est un modus operandi similaire, mais c'est aussi une même simplicité, une même — soyons franc — médiocrité. Les jeux de la petite bande Infogrames / Bit Managers ne sont pas mauvais à proprement parler, mais ils ne brillent pas. Pas un éclat. On n'a pas l'impression d'ailleurs qu'on se soit donné la peine de frotter pour en arriver là. Ce sont des jeux directs, qui appliquent méthodiquement des formules vues ailleurs, mais sans grand enthousiasme, sans imagination. Ils font du jeu vidéo comme on lave sa vaisselle. Et ce manque de passion dans leur travail se transmet au joueur, qui lui non plus n'arrive pas à s'emballer pour ces jeux plats. D'une certaine façon, c'est peut-être pire qu'un mauvais jeu. Entre l'élève qui ressort le cours mot pour mot et celui qui s'égare en digressions bourrées de fautes, on en viendrait presque à préférer les efforts maladroits du cancre.

Et puis nous sommes en 1994: les 16 bits sont bien établies, les 8 bits sont en fin de course, énormément de jeux ont vu le jour autant sur les unes que sur les autres. Les insuffisances des Schtroumpfs sont inexcusables. Leur joker, Infogrames l'a déjà utilisé avec Astérix, l'année précédente. Lui avait encore le bénéfice du doute. Mais deux fois les mêmes erreurs, la même faiblesse, on sait à quoi s'en tenir. Les joueurs pourtant n'auront pas été refroidis. Les adaptations en jeux vidéo de bandes dessinées franco-belges se seront très bien vendues, remplissant les poches d'Infogrames, qui aura ensuite jeté cet argent par les fenêtres, dépensant des sommes faramineuses pour effectuer acquisition sur acquisition à l'aube des années 2000, totalisant des pertes cumulatives de près d'un demi-milliard d'euros, tout ça pour la quête finale des sept boules de cristal venues des étoiles. Pour un idéal, combat glacial du bien contre le mal.

le 18 décembre 2014
par sanjuro, l'ami l'ami l'ami l'ami des tout petits, tourne le bouton, le bouton tout rond, et je chanterai des chansons






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