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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MASTER SYSTEM (8-bit)


Le Moyen Âge, une époque trouble où la difficulté était very hard.

Rampart

Rampart

 

 Master System

Concepteur:
Atari

Développeur:
Developer Resources

Editeur:
Tengen
Genre:
Stratégie / Action

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
1991 Europe
dur Difficulté:

55%Graphismes
62%Animation
25%Son
80%Jouabilité
75%Durée de vie

80%80%

Qui n'a jamais rêvé d'être un grand seigneur sur une île tout à soi ? Avec de beaux châteaux fortifiés surplombant les vagues déchaînées. Seulement voilà, il y a les envahisseurs. Pas ceux venus de l'espace avec le petit doigt rigide, mais ceux venus de cette mer terrible. Ils veulent vos terres, et aussi parfois votre tête. En échange, ils souhaitent vous remettre un trésor qu'ils disent inestimable, un bien précieux de leur lointain pays. Ce trésor, c'est le game over.

Ils se moquent vraiment de vous, ces envahisseurs. A la longue-vue, vous les voyez se tordre de rire sur le pont de leurs bateaux. Ils vous font aussi des pieds de nez. Ca ne va pas se passer comme ça ! Branle-bas de combat ! Votre game over, vous pouvez vous le fourrer dans le... dans la culasse de mes canons !

L'avantage des jeux de stratégie d'habitude est qu'on a amplement le temps de préparer ses coups. Parce que Rampart est doublé d'un jeu d'action, ce n'est pas le cas ici. Chaque phase est chronométrée et il faut agir vite car chaque seconde compte. D'ailleurs, contrairement à de nombreux jeux du genre, Rampart ne vient pas du monde de la micro mais de l'arcade ! Un jeu d'arcade de stratégie, est-ce possible ? Il faut le croire puisqu'il est devant nos yeux.

L'idée d'Atari, pas mauvaise pour une fois, a été portée sur de nombreuses consoles. En Europe, seules deux versions semblent avoir été distribuées: celles de la Master System et du Game Boy. Au moins le choix pour un test est vite fait. Comme souvent, c'est Tengen, filiale d'Atari, qui adapte le jeu sur consoles Sega. Et comme souvent, leur réalisation n'est pas ce qu'on fait de mieux.

Le joueur commence par choisir ses quartiers. Selon où il en est dans le jeu, il peut ou non sélectionner la partie de l'île qu'il va défendre, la géographie étant un des facteurs de la difficulté. Le champ de bataille est représenté par une carte de la côte avec trois châteaux. On en choisit un où établir sa base. La seconde phase est de placer ses canons à l'intérieur des remparts. Tous ces choix sont très limités, avec toujours peu d'options.

Enfin vient l'heure de la bataille. Vous vous retrouvez aux commandes d'un simple curseur qui représente le point d'impact de tous vos canons. Les navires ennemis, remplis de ces envahisseurs moqueurs, arrivent en groupe et commencent eux aussi à tirer. Le but est de les couler avant qu'ils aient pu faire trop de dommages sur vos fortifications. Comme les autres, cette phase est limitée en temps, à la différence près qu'il n'est plus affiché. Les deux camps néanmoins ont bien saisi le principe: faire un maximum de dégâts en un minimum de temps !

Une fois le dernier boulet de canon tombé la dernière phase débute: la (re)construction. Entre parenthèses, parce que non seulement vous allez réparer les trous dans vos remparts mais vous avez une chance aussi d'agrandir votre domaine... de manière assez considérable si vous êtes rapide et astucieux. Je n'en dis pas plus. C'est probablement la phase la plus importante, celle où tout se joue. La surprise est que pour boucher les trous et maçonner on se sert de blocs aux formes variées distribués aléatoirement, blocs qui ressemblent parfois à... Tetris ?! Mais oui ! On les fait même pivoter. Alors vite, tétrisse ton fort avant que l'envahisseur d'outre-mer ne revienne !

Car après cette phase, la mise en place des canons reprend, puis la bataille. Si les pertes ont été lourdes, l'ennemi reçoit du renfort. Et ainsi de suite. C'est l'ordinateur qui décide quand ce cycle prend fin, en fonction de vos succès et du temps que vous avez résisté. Mais tout peut se terminer abruptement si vous ne reconstruisez pas vos murs à temps: le moindre espace dans la ligne de vos remparts à la fin du compte à rebours et vous êtes immédiatement déclaré vaincu.

Et voilà où ça se complique, car la phase de reconstruction n'est pas du gâteau. Déjà elle est très courte, une vingtaine de secondes. Ensuite, si le château est trop près de l'écran, vous ne pourrez y insérer que les pièces les plus petites. Cela devient encore plus dur avec l'arrivée des bateaux rouges, dont le boulet laisse une marque rougeoyante où il est impossible de dresser un mur ! Il y a encore les troupes terrestres, symbolisées par des bouts de planches se tortillant comme des serpents (espèce Nokia), qui tentent d'incendier les forts.

La difficulté monte vite. C'est parce qu'il n'y a que sept champs de bataille. Après les quatre premiers, correspondant chacun à un côté de l'île, on passe à trois autres non identifiés. Par exemple un isthme, avec des navires venant des deux mers. Des situations qui mettent le joueur en péril. La dernière bataille est évidemment la plus dure. Entre autres casse-tête, le terrain est trompeur: on croit pouvoir caser des blocs le long de la côte, mais il manque quelques pixels.

Plus gênant surtout, tout au long du jeu, les bateaux rouges apportent une part élevée d'imprévisibilité. Si une boule de feu tombe là où il ne faut pas, entre un canon et la rive ou le bord de l'écran, on est presque toujours perdu. C'est le hasard qui détermine les tirs, la présence des bateaux et leur nombre. Cependant, la difficulté a du champ, avec un sous-mode (Advanced) en plus du réglage principal et trois tentatives offertes à chaque bataille. Et puis il y a des techniques, des finesses, que l'on découvre petit à petit, et qui font la beauté et la profondeur de Rampart.

Bienvenu aussi est le mode deux joueurs. C'est toujours une célébration quand on trouve un jeu Master System qui se joue à deux, parce qu'ils ne sont pas si nombreux. Le concept change un peu ici. On se retrouve dans une plaine... et au milieu coule une rivière ! Brad Pitt, es-tu là ?? Non, pas plus que les bateaux, qui ont disparu. A la place, chaque rive accueille un joueur et ses châteaux. Le but est le même qu'en solo, mais au lieu de canarder la flotte rivale, c'est sur le fort du souverain voisin que l'on va s'acharner. Et ça fonctionne plutôt bien !

Au départ, Rampart semble assez facile. Puis arrivent les bateaux rouges et soudain il semble très dur. Enfin on apprend ses stratégies et il le devient un peu moins. On continue malgré tout de perdre souvent dans les derniers niveaux; la chance n'est pas une partenaire accommodante. C'est un de ces jeux casse-bonbons qu'on n'arrive pas à finir, mais à cause desquels on oublie de manger tant le désir de réussir nous accapare et nous incite à recommencer après chaque game over. Il ressemble en cela à Tetris, même si finalement leur partie commune n'y est pas pour grand-chose. Un principe relativement simple, mais accrocheur.

Sans être vraiment mauvaise, la réalisation sur Master System est souffreteuse. On s'alarme de certaines lenteurs, en particulier avec les calculs de surface où la machine a tendance à ramer (voire geler, dans certains cas extrêmes). Un ordinateur qui a des difficultés de calcul, on aura tout vu ! Mais en même temps, rien ne dérange vraiment, ni le graphisme, ni l'animation, ni le son (il y en a deux: les canons et la fanfare !), ni la prise en mains. Tout est à la limite du tolérable, juste ce qu'il faut pour ne pas nuire au gameplay. L'essentiel est de pouvoir ériger ses murs, planter ses canons et couler les navires ennemis. Qui rigole maintenant ?? Bien à l'abri dans votre château (petit mais) fort, c'est vous !

le 11 mars 2016
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
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