NES Super Nintendo Master System Mega Drive PC Engine Neo Geo

select a console »
TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MASTER SYSTEM (8-bit)


Tous en Espagne ! Pour gagner des médailles et des ampoules, manger de la paella et du Sega.

Olympic Gold

Olympic Gold

 

 Master System

Développeur:
Tiertex

Editeur:
U.S. Gold
Genre:
Sports olympiques

Joueurs:
1-4P (alternés)

Dates de sortie
07.1992 Europe
dur Difficulté:

82%Graphismes
87%Animation
55%Son
70%Jouabilité
66%Durée de vie

73%73%

Le car 1UP à destination des Jeux Olympiques va bientôt partir ! Vite, tous à bord. Dépêchez-vous les retardataires !

— Ouf, ouf... Il y a... encore... des places ?
— Juste une, monsieur. Entrez vite, vous êtes le dernier. C'est bon ? Tout le monde est installé ? Alors en route, chauffeur.
— C'était moins une ! Je m'en serais voulu de manquer ce voyage. Quelle aubaine de pouvoir aller aux JO ! Mais dites, est-ce qu'on va arriver à temps pour la cérémonie d'ouverture, comme ça, en autocar ? C'est quand même loin le Japon.
— Mais nous n'allons pas au Japon, cher monsieur. Nous allons en Espagne.
— Comment ça en Espagne ?!
— Mais oui. Et même en 1992 !
— Hein ?!?
— Ne vous en faites pas, nous serons arrivés dans moins d'une minute.
— Au secours, je suis chez les fous, faites-moi descendre !
— Vous n'êtes pas dans un autocar ordinaire. Il s'agit d'un autocar à voyager dans le temps. La DeLorean du tourisme. Chauffeur, mettez les gaz !
— Nom de Zeus, accrochez-vous les Mac Mouches, on est à 88 miles par heuuurrrr..... !

En 1992, les Jeux Olympiques s'étaient tenus deux fois; d'abord à Albertville en France, pour les sports d'hiver, puis à Barcelone en Espagne, pour ceux d'été. L'Allemagne présentait une équipe réunifiée comme son pays, tandis que l'URSS fraîchement dissoute n'avait pas encore trouvé d'identité. L'Afrique du Sud, libérée de l'apartheid, était admise à concourir. De jeunes athlètes se distinguaient en natation et en tennis, alors qu'en basketball, les Américains formaient la Dream Team avec les stars de la NBA. Des records furent battus, des drames se jouèrent sous les yeux du public, des défaites et des victoires le firent tressaillir...

Et puis comment oublier la chanson thème de Barcelone, duo de feu Freddie Mercury et Montserrat Caballé, avec ces paroles émouvantes... « Vous reprendrez bien une saucisse, mi amor ? / quand nous serons à Barcelonaaaaa ! »

Pour commémorer ce digne évènement (et se faire un peu d'argent de poche aussi), US Gold conçut un jeu vidéo. Ils connaissaient bien le genre, ayant publié les titres d'inspiration olympique d'Epyx sur ordinateurs depuis les années 80. Mais ce jeu-là était spécial. Ils en étaient les seuls auteurs et il avait pour lui, une première à l'époque, d'avoir la licence olympique officielle.

Cela leur permettait notamment d'apposer le logo; et il ne s'en privèrent pas : en plein milieu du dessin de couverture, au démarrage du jeu et entre chaque écran de sélection ! Il s'en est fallu de peu qu'ils ne le collent aussi devant nous pendant qu'on joue (comme ça). Plus cool, la section Records contient les véritables records olympiques et mondiaux et leurs détenteurs de l'époque, comme Carl Lewis et Sergey Bubka. Si vous faites mieux qu'eux, votre nom prendra leur place... juste le temps d'une partie, puisqu'il n'y a pas de sauvegarde.

Mais Olympic Gold est aussi et surtout une affaire Sega, édité pour les trois consoles de la famille : la Mega Drive, la Master System et sa soeurette, la Game Gear. Ces deux versions étant pour ainsi dire identiques. L'exclusivité ne sera pas répétée pour les jeux d'hiver de 1994 à Lillehammer.

Au lieu d'un véritable écran titre, on est accueilli par des menus. Ce n'est pas souvent que la Master System en propose autant, elle qui privilégie la simplicité directe des jeux d'arcade. Outre le mode principal, qui permet de disputer la totalité des 7 épreuves à la suite, on peut passer par de l'entraînement ou improviser des mini-JO avec juste notre sélection d'épreuves. Trois modes, Régional, National et Olympique, étagent ensuite la difficulté.

L'entraînement a cela d'utile que l'affichage comprend des barres de vitesse et d'énergie qui ne figurent pas durant la compétition. Pour les épreuves les plus dures, il offre également un mode de démonstration avec visualisation des pressions de boutons à l'écran. S'entraîner est donc un passage obligé si on ne veut pas jouer en aveugle et se planter comme. Ce n'est pas un jeu qu'on peut dompter par sa seule intuition, en tâtonnant, la jouabilité étant trop guindée pour ça.

Les 7 épreuves qui vont mettre à mal nos mains et notre patience sont les suivantes : le 100 mètres, le lancer du marteau, le tir à l'arc, le 110 mètres haies, le saut à la perche, le plongeon et le 200 mètres nage libre. Toutes les disciplines contenant une forme de course ont le même système de contrôle : appuyer en alternance sur les boutons I et II. Plus vous appuyez vite, plus vous irez vite. Dans certains cas, c'est souhaité, dans d'autres, comme la natation, il faut trouver le bon dosage.

Ce système rend la triche difficile avec le Rapid Fire ou une manette turbo. La bien-aimée manette de tous les athlètes du divan ! Combien de temps met-on avant de céder et de se jeter sur elle détermine en général l'intérêt du gameplay de ces jeux. Olympic Gold ne tient pas dix minutes. Malheureusement, le système d'alternance de boutons réduit son efficacité. Il faudra quand même vous bousiller un doigt, ou alors passer à autre chose.

Au fait, il n'y a que des hommes parmi les athlètes. Ségrégation qui ne serait pas pour déplaire au chanteur de Queen. Il le faisait savoir d'ailleurs : « J'aime les belles espagnoles / la moustache touffue comme des aisselles / comme on les voit à Barcelonaaaaa ! » Sacré Freddie.

Au lancer du marteau, on commence par effectuer des tours sur soi-même. Mais pas trop, autrement on s'épuise et notre marteau ne rapporte pas un clou (le comble !). Avant dix tours, il faut se mettre à avancer puis projeter le poids dans les airs, en espérant que le vent ait beaucoup de souffle aujourd'hui.

Au tir à l'arc, il faut lancer 6 flèches sur la cible (pas en même temps, Robin Dubois). On tend d'abord sa corde, puis on ajuste le viseur de son arc, qui tressaute plus qu'un parkinsonien ivre mort sur le dos d'un mustang. Peut-être parce que « Au petit bistro en bas de chez moi / on sert toute fraîche la cerveza / vous devinez, c'est le bar Celonaaaaa ! » Le centre rapporte 10 points. Le résultat final correspond au total de ces points.

Les deux épreuves les plus complexes et de ce fait les plus difficiles sont le saut à la perche et le plongeon. Pour le saut, il faut d'abord courir à la bonne vitesse, ce qui dépend de la hauteur de la barre que l'on tente de franchir. Puis arrivé devant le butoir, on doit, dans l'ordre, appuyer sur Bas pour planter sa perche, appuyer sur Haut pour s'élever, appuyer sur un des boutons pour lâcher prise, appuyer sur Gauche pour franchir la barre. Tout ça très vite et avec un timing parfait. Ca ne vient pas tout seul.

Mais en comparaison du plongeon, c'est peu de chose. Du haut du plongeoir, on s'élance avec grâce en effectuant le plus souvent des mouvements acrobatiques. Les quatre premiers sauts ont des figures imposées, le cinquième est freestyle, libre. Mais l'ennui est que dans tous les cas le programme se définit à l'avance et qu'il faut bien le suivre. La fidélité déterminant la notation des juges, ensuite multipliée par le coefficient de difficulté du programme. Entre les vrilles et les saltos, entiers ou demis, les plongeons avant et arrière, il y a des dizaines de combinaisons possibles.

Néanmoins, c'est l'épreuve qui brille le plus dans Olympic Gold, pas tellement pour la qualité de sa jouabilité mais pour bien mettre en valeur ce sport élégant et riche, qui produit les plus beaux clichés des Jeux Olympiques, et qui finalement n'est pas le plus apprécié. Peut-être parce que dans la réalité tout va si vite, le temps d'une chute. Toutes ces épreuves donnent en tout cas l'occasion de souffrir en s'amusant. Un peu comme le toréador dans la chanson : « Le toro a encorné le torero / en plein dans les cojones / qu'est-ce qu'on rit à Barcelonaaaaa ! »

D'un point de vue technique, Olympic Gold s'en sort plutôt bien sur Master System, mais il faut dire que nous sommes en 1992. Le graphisme est assez joli même s'il ne fait pas le moindre effort supplémentaire : on nous montre ce qu'il y a à voir sur la piste et rien d'autre. L'arrière-plan du stade est réutilisé dans quatre épreuves. Les cérémonies d'ouverture et de clôture sont minimalistes : allumage du flambeau, lâcher de colombes et feu d'artifice à la fin.

Mais déjà on remarque que l'animation est particulièrement souple. Le porteur de la flamme se tortille comme au sortir d'un club gay (décidément Freddie est passé par là), la flamme elle-même se trémousse comme un gogo dancer et les ailes des colombes battent avec un raffinement de donzelle effarouchée. C'est pareil en compétition, les athlètes bougent avec une élégance presque excessive. Les plus beaux à voir sont les coureurs et le lanceur; la natation aussi.

La musique en revanche est toujours aussi naze. On croirait que la Master System n'a jamais dépassé 1985, son année de sortie au Japon. Et encore, en 1985 la NES avait de beaux airs qu'on entend toujours. C'est pas la Sega qui chanterait : « Où est-ce que les rats / sont gros comme des chats / et des bêtes courent dans la paella ? / Barcelonaaaaa ! »

Enfin voilà, ces Olympiades d'US Gold s'en sortent plutôt bien. Elles ne sont pas désagréables à regarder, les épreuves sont relativement sympathiques, la jouabilité est médiocre mais tolérable grâce au mode facile. Car même en Olympique, la fin ne change pas. Les amateurs pusillanimes comme moi en seront soulagés. Les autres qui se seront tués à l'ouvrage, sans Rapid Fire, pour gagner, risquent de ne pas apprécier par contre. Mais a-t-on l'audace de s'acharner sur ces jeux-là ? Peut-être quand on est jeune et sans considération pour ses mimines. Dans ce cas-là, je vous conseillerais plutôt de diriger votre énergie et ténacité vers de vrais sports.

Olympic Gold a quand même un problème. Son nom, c'est Track & Field II. Douze épreuves, trois jeux bonus, sauvegarde par mots de passe, des grands sprites, intro et fin recherchées. Et il date de 1988 ! Pour US Gold, c'est quand même embarrassant d'offrir si peu en comparaison. Une partie typique dure 15 minutes. Mais on vous dira qu'ils font mieux qu'Epyx. Comme souvent sur Master System, il est préférable de comparer avec ce qu'il y a de pire qu'avec ce qu'il y a mieux.

— Alors, monsieur, ça vous a plu ?
— Non !! Ramenez-moi à la maison. « Oh mama mia let me go / je ne supporte pas le rétro / rendez-moi Sonic et Mario / ma 3D et tous mes bibelots / 2021, les JO / c'est pas là-bas c'est à... »
— Barcelonaaaaa !




le 23 juillet 2021
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
Boîte du jeu
Version française



Photos choisies
Cliquer pour agrandir

Toutes les photos
Taille normale 256x192
01 | 02 | 03 | 04 | 05
06 | 07 | 08 | 09 | 10
11 | 12 | 13 | 14 | 15
16 | 17 | 18 | 19 | 20


Panorama
Tout sur une page


All text and screenshots: © 2001 sanjuro, 1up-games.com