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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MASTER SYSTEM (8-bit)


Un jeu mal aimé par les fans de la console que, nous, nous adorons. C'est le monde à l'envers!

My Hero

My Hero

青春スキャンダル (Seishun Scandal, trad: "Le Scandale de la jeunesse")
 

 Master System

Concepteur:
Coreland

Développeur:
Sega

Editeur:
Sega
Genre:
Beat'em up

Joueurs:
1-2P (alterné)

Dates de sortie
31.01.1986 Japon
1986 USA
1986 Europe
très dur Difficulté:

42%Graphismes
68%Animation
87%Son
90%Jouabilité
58%Durée de vie

78%78%

Vous en avez assez ?
Vous en avez assez de cette bande de racailles ?
Eh bien, on va vous en débarrasser.

Nicolas Sarkozy
Président de la République française


Le lycéen qui tient le rôle vedette de My Hero aurait volontiers accepté l'offre de notre président. Il se promenait avec sa copine dans le parc, guettant sans doute l'occasion de lui glisser un chaste petit baiser, quand un voyou surgi de nulle part lui expédia son poing dans l'estomac et disparut avec son amie sous le bras. Imaginez un peu si cela vous arrivait. Passé le choc, il se lance à sa poursuite mais découvre avec effroi que les rues qu'il croyait sûres sont infestées d'individus violents et dangereux qu'on dirait tout droit sortis d'un jeu vidéo. Dépêche-toi Nicolas, il faut sauver Carla de cette vermine sans foi ni loi des banlieues chaudes !

Dans la version japonaise, le héros en question s'appelle Takeshi et sa chère et tendre, Mari, tandis que le titre a presque des résonances de films d'Akira Kurosawa (peut-être à cause de ses longs métrages "Scandale" et "Je ne regrette pas ma jeunesse"). Ca ne l'empêche pas d'être un beat'em up vieille sauce, c'est à dire dans la veine de Kung Fu, sorti un an plus tôt sur NES, tous deux accusant la même différence d'âge en arcade. On traverse des niveaux dans une direction en assommant les ennemis qui arrivent en enfilade des deux côtés. Cependant, là où Kung Fu était d'une platitude aussi rectiligne que mortelle, My Hero contient plusieurs bonnes idées qui tonifient la formule.

Déjà, les niveaux, même s'ils ne sont qu'au nombre de trois, sont de vrais niveaux et pas des tas d'affreux couloirs qui sont toujours identiques quatre étages plus haut. C'est vrai que l'on franchit toujours le même environnement, une rue commerciale bordée d'un parc, avant de se retrouver sur la plage à affronter un boss malingre sur fond de soleil couchant. Mais la disposition des bâtiments, et plus tard des plates-formes, changent, et de nouveaux ennemis viennent enrichir le parcours, tels que les voyous chevauchant des cochons (ça rappelle Bleach) et les grenouilles (réutilisées telles quelles dans Alex Kidd in Miracle World, avec juste un pixel de moins sur le dos).

Cette diversité mesurée aère le jeu, les phases plates-formes par exemple, qui se déroulent sur des murs et donc pas sur de vraies plates-formes, évitent à l'air de saturer de coups de poing. Quoique ce sont surtout les odeurs de chaussettes moites qui seraient à craindre, Takeshi étant un spécialiste du coup de pied sauté, qu'il inflige avec une simple pression sur le bouton 1 et qui est aussi son seul moyen de sauter. Le bouton 2 permet quant à lui de donner un coup de poing, mais il est trop lent ou les ennemis sont trop rapides, en tous cas mieux vaut l'éviter. Le coup de pied accroupi souffre du même défaut, cependant plus d'occasions s'offrent à lui d'être utile.

Le rythme frénétique, avec ses bonhommes très pressés, rend la jouabilité assez vite prenante. Son charme réside dans ce saut à la jambe rigide, mais qui constitue en même temps une limite assez contraignante: on ne fait rien d'autre que bondir. L'avantage du coup est que, tant qu'on ne touche pas le sol, le contact avec la gambette est fatal pour autrui, alors autant passer le plus de temps en l'air ! Quant à la subtilité, elle réside dans la manière de diriger son saut pour faucher le plus grand nombre d'ennemis tout en retombant au bon endroit, le truc consistant généralement à toujours essayer d'atterrir vers la droite pour éviter de perdre du terrain.

Non seulement la musique s'accorde au pas de l'action mais elle est très réussie individuellement aussi. Elle accompagne tous les niveaux sans pour autant parvenir à lasser, et son air décidément bien russe lui permettrait de s'inviter sans problème en Music D dans Tetris. Les autres brins de musique sont irréprochables aussi ce qui est tout de même inattendu pour un jeu aussi ancien. My Hero, c'est vraiment l'une des antiquités de la console. Sorti d'abord sur une Sega Card, un de ces rectangles de plastique ressemblant aux HuCards de la PC Engine et accueillant des jeux de toute petite taille, il fut plus tard réédité sur une cartouche normale.

Il le méritait bien ! Sur son malheureux bout de ROM de 32 KB, il semble pourtant plus abouti que les premiers jeux NES qui en faisaient à peine moins, sans parler de l'anémique Kung Fu qui se prévalait tout de même d'un luxueux 41 KB. My Hero est en fait une conversion par Sega d'un jeu Coreland, développeur que l'on connaît un tout petit peu mieux en Europe sous le nom de Banpresto, la compagnie au loup noir, auteur de la longue série des Battle (de mecha) sur Super Famicom. On ne les aurait pas cru si imaginatifs.

Les trouvailles qui parsèment le jeu parlent d'elles-mêmes. Le score par exemple, augmente dès que l'on se met à marcher. Comprenez ce qu'il y a de génial dans cela: avancer juste un peu plus loin, même sans se battre, peut permettre d'améliorer son score. On les remerciera aussi pour ne pas nous avoir embêté avec un temps limite ou des ennemis et des pièges exaspérants. Tout, dans une certaine mesure, est facile à surmonter, pourvu qu'on s'y prenne bien. Oui, même le boss, ce voyou aux godasses sablonneuses. Le jeu n'est pas simple pourtant parce qu'il demande une grande concentration accompagnée d'autant de bons réflexes.

My Hero est un charmant petit papy de beat'em up, original, bien fait, certes revèche mais réussissant malgré tout à rester abordable. Ce qui achève de séduire sont toutes les touches dans le design: les méchants avec leurs chaussettes noires et blanches à la mode Tim Burton, les bouteilles qu'on frappe comme des missiles, l'uniforme de lycéen de Takeshi, comme Kunio en plus décontracté, et puis bien sûr le duel sur la plage, moment faussement lyrique. Le héros, vainqueur, une main sur l'épaule du vaincu, lui montre le soleil couchant. "Regarde comme c'est beau, faisons la paix", traduit-on mentalement. La copine délivrée les rejoint et puis le méchant, qui a tout de même une triste réputation à défendre, file un coup de poing au héros et s'enfuit de nouveau avec la fille. Le pauvre Takeshi, à cet instant, ressemble à Pitty, le gosse qui se fait massacrer par son nounours Gloomy Bear; il reste là, figé, sidéré, atterré par sa propre naiveté. Absolument brillant !

Et n'oublions pas quand même la morale de cette histoire: pour empêcher le bras capteur de disparaître avec ta copine, sois sûr d'en choisir une de cent kilos.

There goes my hero, Watch him as he goes
There goes my hero, He's ordinary
There goes my hero, He got punched in the nuts

le 20 février 2009
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
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