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Master System Développeur: Sega Editeur: Sega
Genre: Action Joueurs: 1P Dates de sortie
12.1992 Europe
bonne Difficulté:
82%Graphismes 80%Animation 79%Son 80%Jouabilité 81%Durée de vie 82%82%
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Comme les preux chasseurs de vampires, Sega n'a peur de rien, ni des créatures de la nuit, ni des plagiats éhontés. On les aime bien Sega, mais sur ce coup franchement ils n'ont pas manqué de culot ! Pas de Castlevania sur Master System ? Konami est empêché par un contrat d'exclusivité avec Nintendo (ou plus vraisemblablement l'idée ne les emballe pas) ? Qu'à cela ne tienne, Sega fera son propre Castlevania mais lui donnera un autre nom. Mais attention, le défi est formidable ! Même les plus braves d'entre les braves tremblent devant l'ampleur de la tâche ! Il s'agit de copier Castlevania sans trop y ressembler, autrement le terrible Comte Jeteféunprocé leur tombera dessus et leur sucera leurs capitaux jusqu'à la dernière goutte. Et ma foi, après une étude intensive du sujet, il faut reconnaître qu'ils s'en sont assez bien sortis. Le nom de Castlevania vient plusieurs fois à l'esprit, mais rarement avec l'envie de crier au scandale. Seule une poignée d'emprunts sont d'un mauvais goût accablant, où l'on se dit que, vraiment, Sega aurait pu trouver autre chose pour éviter que le parallèle avec les jeux de Konami soit si évident. Nous énumérerons les fautifs plus tard. Un domaine où Sega a fait les choses proprement est le scénario, qui se déroule dans l'Angleterre victorienne. On incarne un parapsychologue londonien, un pauvre garçon répondant au nom de Ferdinand Social (The Social Network, c'est lui !), bien décidé à élucider les meurtres commis par Jack l'Éventreur, qui fait d'ailleurs office de premier boss. Par l'entremise de sa planche Ouija, il apprend que ces massacres sont en réalité le dessein d'une puissance surnaturelle liée aux vampires et à Dracula en particulier. Dans le premier niveau, le Dr. Social parcourt les bords de la Tamise, en plein Londres, à la recherche du meurtrier. Après avoir démasqué Jack l'Éventreur, l'indice suivant le conduit dans un musée de cire (apparemment en référence au classique du même nom, House of Wax, 1953), qui mélange insouciamment cavernes, salons et toits. Le troisième niveau commence lui dans un cimetière, se poursuit dans une espèce de cathédrale et finit dans la tour de l'horloge, indubitablement la partie la plus "castlevaniesque" du jeu. C'est aussi la première confrontation avec le comte Massen, un sous-fifre de Dracula qui tiendra le rôle de tous les boss suivants jusqu'à la rencontre finale avec son maître. Après toutes ces émotions, notre docteur va prendre un bol d'air à la campagne, mais uniquement parce que s'y trouve un laboratoire secret, plein de fioles multicolores et de machines électriques. Le combat avec Massen tourne mal et il est fait prisonnier. Dans un sens, ça l'arrange, car le voici tout près de Dracula, dans son antre, ce cinquième et dernier niveau plus court que les autres. On le sait, les jeux à 5 niveaux, pas si rares sur Master System, sont habituellement de mauvais augure pour l'avenir de la cartouche. Ce n'est pas vraiment le cas ici. Master of Darkness n'est pas immense mais il est suffisamment long. Chaque niveau à l'exception du dernier est divisé en trois zones qui sont de longueur tout à fait respectable, au point qu'on pourrait parler en fait de 13 niveaux. Si la durée de vie est assez moyenne, c'est la faute à la difficulté. Adéquate pour les débutants et ceux que Castlevania fait souffrir, elle ne retiendra guère longtemps les autres. Social dispose de plusieurs carrés d'énergie qui ne diminuent pas facilement. Ce docteur a une constitution de super héros ! C'est Dr. Strange ! Et puis surtout, les recharges sous forme de potions rouges sont distribuées avec une prodigalité presque trop bienveillante: on en trouve partout; elles semblent être là dès qu'on en a besoin. Une bonne moitié d'entre elles sont cachées mais d'une façon ou d'une autre, on arrive toujours à mettre la main dessus. Les continus infinis aident évidemment beaucoup aussi. Ils ont tout de même la prudence de nous renvoyer au début de la zone, y compris lors des combats de boss. Les ennemis sont assez agressifs pourtant, ou plus exactement, éviter la collision avec eux n'est pas toujours aisé. Les chauves-souris en particulier, qui vivent en congrégation, ont des mouvements élaborés et variés; elles vous entourent de leur vol ellipsoïdal ou vous attaquent d'un mouvement pendulaire. Mais cela est loin de nous arrêter, on s'en sort tout à fait bien en avançant simplement, en faisaint fi des dommages, une potion n'est de toute façon jamais bien loin ! Pour se défendre et renvoyer ces créatures dans leur sépulcre (tant pis si elles n'en ont pas !), Social peut transporter avec lui deux armes. Non, il n'y a pas de fouet, ni d'arme fixe, Sega n'aura pas osé pousser l'analogie aussi loin. Il y a 4 armes principales qui varient en force et en temps de réaction, avec, par ordre croissant: le couteau, que l'on prendra soin d'éviter tant il est faible, la canne avec une pointe en acier, le fleuret et la hache; et puis 4 armes secondaires que l'on enclenche avec la haut de la croix de direction: le pistolet, le boomerang, la bombe et le pieu, qui transperce tout ce qui se trouve sur sa trajectoire. Tout cela, il faut le dire, manque de punch et les combats sont relativement mous, une routine comme souvent dans les jeux d'action Master System (Danan, par exemple). Même les boss sont vite expédiés, pourvu qu'on n'ait pas la prétention de les vaincre au couteau. Master of Darkness a l'avantage d'avoir été réalisé en 1992 et de bénéficier du bond technique, en particulier esthétique, qui aura été accompli sur la console. Le graphisme est fin et les couleurs relativement bien choisies avec un niveau 4 d'un beau vert jade. Certes, il demeure assez humble et malgré quelques jolies vignettes on compte peu de moments inoubliables. Les ennemis par exemple sont tous très menus, avec un profil étroit, participant à établir cette routine que nous évoquions. Mais quand on compare avec les jeux précédents, y compris ceux de 91, on ne peut que s'émerveiller des progrès qui ont été effectués. Il y a un peu de ça aussi dans la musique, mais moins nettement; les miracles sont plus difficiles avec le processeur son. Parfois cependant, il s'approche des capacités mélodiques de la NES, comme dans l'intro ou au troisième niveau avec son envolée "capcomienne", ce qui est une nouveauté. Impressions positives que viennent relativiser la répétitivité des morceaux, comme le second, et leur manque d'originalité, le premier ressemblant trop à un mélange de Batman et Castlevania. Justement, on a assez retardé l'inévitable, voyons voir ce qui fâche. Master of Darkness ne s'inspire pas de n'importe quel Castlevania; s'il reprend des éléments génériques de la série, son modèle c'est surtout l'épisode contemporain, Super Castlevania IV, grand succès de l'année sur Super Nintendo. Les deux traits caractéristiques auxquels Sega aurait mieux fait de s'abstenir de toucher sont les escaliers et les caches dans les blocs. Les premiers sont esthétiquement identiques, une suite diagonale de petits carrés et leurs variations. Les seconds fonctionnent tout pareils: en cassant un ou deux blocs du décor, on révèle des potions cachées, d'autres fois des armes. On acquiert aussi des items en détruisant des containers suspendus un peu partout, mais ils ont au moins la forme de masques vénitiens et non de bougies. Idem pour les ennemis communs, qui ressemblent trop à ceux de Castlevania: les chauves-souris noires et rouges, les chiens aux proportions identiques, les squelettes, les aigles, et puis les fantômes, qui sont des femmes et des objets hantés, cette fois référence évidente à Super Castlevania IV, niveau 6. La tour de l'horloge de Master of Darkness est tout de même le passage où la ressemblance entre les deux jeux est la plus criante, car elle culmine avec un combat de boss qui a lieu au même endroit, sur les aiguilles du cadran ! Et les barques de la Tamise, idée originale ou autre hommage sournois à Castlevania premier du nom (niveau 4/stage 10) ? Master of Darkness n'est pas mauvais mais il se punit lui-même à vouloir trop ressembler à Castlevania. D'une certaine façon, Konami se sera moins copié en faisant leur premier Castlevania pour Sega, sur Mega Drive, que Sega ne les aura copiés en faisant Master of Darkness. Il aurait gagné en originalité et peut-être même en qualité à rompre les liens qui le retiennent à la saga de Konami. Néanmoins, malgré ces ressemblances sans équivoque, cela reste avant tout un jeu d'action Sega. On reconnaît bien là leur style et on peut de la sorte profiter des améliorations qui ont été portées à la vieille formule. Il est beaucoup plus accessible que ce à quoi Sega nous avait habitués dans les années 80, il y de nombreuses choses cachées comme dans un jeu Nintendo, et l'ensemble de la jouabilité est plus abouti, plus agréable; seules quelques armes se montrent rebutantes à l'usage. Les joueurs réfractaires à la Master System ne seront certes pas convaincus, mais les autres auront peut-être l'impression de tenir, enfin, une histoire de vampire digne de la lignée rivale. Dracula, après tout, n'est pas une marque déposée. le 31 octobre 2010 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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