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Master System Développeur: Sega Editeur: Sega
Genre: Plates-formes Joueurs: 1P Dates de sortie
10.03.1988 Japon
1988 USA 1988 Europe
facile Difficulté:
78%Graphismes 83%Animation 86%Son 88%Jouabilité 65%Durée de vie 76%76%
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Ce n'est un secret pour personne, je n'ai pas beaucoup d'estime pour Alex Kidd in Miracle World. C'est à mon avis un jeu de plates-formes assez fade, avec une jouabilité rebutante. Il n'a pas le charme de Castle of Illusion, un de mes favoris sur Master System, et si Sega ne l'avait pas intégré avec la console dans la plupart de ses modèles, il n'y aurait eu personne pour en faire tout un plat. Malheureusement pour moi, Alex a des fans, des fans très hardcores qui au moment où j'écris ces lignes chargent leurs revolvers et affûtent leurs épées. En gros, leur état d'esprit est que si The Lost Stars doit y passer, alors moi aussi. Au lieu d'écrire ce test, je ferais mieux de rédiger mon testament, mais je n'y peux rien, le devoir m'appelle: il faut tester une nouvelle aventure d'Alex Kidd sur 1UP, et The Lost Stars fera très bien l'affaire puisque chronologiquement c'est le second jeu de la série — titre un peu spécial certes, étant le seul à être à l'origine un jeu d'arcade (High Tech World a lui aussi une caractéristique unique mais nous en reparlerons en temps voulu). Toutefois, étant passé maître dans l'art d'implorer la pitié et de recourir aux flatteries les plus basses quand la situation l'exige, j'ai décidé d'écrire un test de The Lost Stars rien que pour les fans d'Alex. Le voici, il tient en un paragraphe: Alex Kidd, le plus bel enfant au monde, doit de nouveau sauver un pays enchanté. Grâce lui soit rendue ! Sa mission est de retrouver des étoiles perdues. Mais pas n'importe quelles étoiles, s'il vous plaît ! les constellations du zodiaque, enfermées dans des miracle balls comme nous l'annonce une voix prophétique. La beauté de ce jeu est telle que la plus belle femme au monde est affreuse à côté. Et lorsque vos doigts se posent sur la manette, c'est comme si vous deveniez Alex. On n'a jamais rien vu d'aussi bon depuis Miracle World ! A chaque pas dans le jeu, un démon s'écroule en enfer et un ange se dresse au ciel. Puisque je vous le dis ! Cet objet sublime, ce trésor incommensurable, a tout de même un minuscule défaut, il n'a que 14 niveaux. Il lui en aurait largement fallu 14000 ! Note finale: 100%. C'est moitié moins que Miracle World, mais évidemment, même Alex Kidd ne peut rivaliser avec lui-même et son meilleur jeu de tout l'univers infini et au-delà ! Voilà, c'est terminé. J'espère que vous avez aimé et que vous êtes heureux. Revenez la semaine prochaine pour un nouveau test ! (ou ne revenez pas, parce que ce ne sera sans doute pas un jeu Alex Kidd) The Lost Stars est apparu dans les salles d'arcade japonaises en 1986, l'année où Miracle World sortait sur Master System. On présume généralement que l'univers d'Alex Kidd a débarqué avec cette cartouche, mais en y réfléchissant, rien ne prouve que le jeu d'arcade ne soit sorti avant. Sega ayant l'habitude de tester d'abord ses concepts en arcade, la chose ne serait pas si étonnante. Miracle World est arrivé tardivement, un 1er novembre, alors que comme c'est souvent le cas, il est impossible d'obtenir une date précise pour la borne d'arcade. Mais même en supposant que celle-ci soit sortie dans les semaines qui suivirent, les deux jeux furent mis sur le marché à une courte intervalle l'un de l'autre. Peut-être Miracle World était une alternative à l'impossibilité d'adapter immédiatement et fidèlement The Lost Stars sur Master System ? La conversion en effet ne vit le jour que 2 ans plus tard, sur une cartouche deux fois plus large de 2 mégabits. Ce que l'on sait au moins avec certitude, c'est que Miracle World aura rencontré un grand succès là où celui de The Lost Star, en arcade comme sur console, n'aura été que modeste. On devine la raison à cela: vendre un jeu avec une console, c'est un peu vous forcer à l'aimer, et cela peut faire toute la différence. Si Miracle World trouve son inspiration — et ses contradictions — dans Super Mario Bros, The Lost Stars lorgne plutôt du côté de Wonder Boy (Adventure Island venait lui tout juste de sortir). Les niveaux sont strictement horizontaux, sans interruption aucune. Il faut se dépêcher d'emmener Alex au bout car au sommet de l'écran se trouve une barre de temps qui diminue progressivement, la seule vraie menace de tout votre périple. C'est une surprise, l'indéfinissable gamin est cette fois-ci immortel ! Ni les monstres, ni les gouffres ne peuvent le tuer. Les premiers le ralentissent en l'obligeant à réapparaître, les seconds le renvoient en arrière, au début ou à mi-parcours selon sa position. Il ne possède aucune vie; inutile, puisqu'il a des continus infinis. A force de persévérance, on finit par passer sans trop de mal chacun des quatorze niveaux. Même le temps n'est pas très restreint, il y en a suffisamment pour autoriser une borne marge d'erreur et on en regagne grâce à certains bonus faciles à ramasser [SC]. A la fin du niveau, il y a parfois un passage plus délicat que les autres qui fait perdre du temps, une sorte de boss de fortune, mais c'est bien le seul moment où l'on sent ses mains devenir un peu moites. C'est une sacré différence avec la difficulté lapidaire de Miracle World ! The Lost Stars est facile mais d'une facilité agréable. Comme il y a des jeux écoeurants de difficulté, il y en a écoeurants de facilité. Il n'est pas de ceux-là; il donne envie d'être rejoué, essentiellement parce que franchir chaque parcours au trot a quelque chose de gratifiant. En cela, il ressemble à Super Mario Bros. Quand on dit que le jeu a quatorze niveaux, il faut tout de même relativiser. Après les sept premiers, on rejoue les mêmes avec d'infimes variations: un nouvel ennemi par-ci par-là et surtout moins de bonus de saut [J] et de tir [S]. C'est un peu plus dur et on le sent, mais ça ne va pas plus loin. Parmi les nouveaux monstres, certains n'apparaissent qu'une seule et unique fois, comme la paire d'yeux au 3 ou le pingouin vert au 7. On ne s'étonne pas outre mesure de cette rareté parce qu'à l'exception du niveau aquatique en milieu de jeu, les mêmes personnages sont très peu réutilisés, de deux à cinq fois dans un même niveau, jamais plus. Une variété de bon cru qui aura à elle seule rempli bien vite la cartouche. Les obstacles et les pièges changent eux aussi souvent, Alex s'accroche, se suspend, se balance, et si le level design n'est pas spécialement impressionnant, lui et la jouabilité sont la raison pour laquelle on rejoue à The Lost Stars sans déplaisir. Les collisions ne sont pas toujours irréprochables mais le kid répond bien; son saut a été considérablement amélioré depuis l'opus précédent et se termine par un grand écart assez comique (Alex serait-il le bâtard d'une certaine star belge de films d'arts martiaux ?!). La jouabilité prend à contre-pied celle de Miracle World. L'immunité d'Alex, les ennemis qu'on évite plus qu'on les détruit, la linéarité absolue, le retrait des véhicules tant aimés, font qu'on a moins affaire à un jeu de plates-formes qu'à une course d'obstacles. Et comme souvent, comme dans les seconds épisodes de Zelda et Super Mario, ces différences avec Miracle World n'auront pas été reçues à bras ouverts par le grand public qui n'est jamais hospitalier du changement quand il se présente trop tôt. The Lost Stars est aussi plus détaillé graphiquement mais on n'ira pas jusqu'à dire qu'il est beau. Le monde des jouets est le plus joli, le monde des robots est trop typique de ce genre de niveaux sur Master System, celui des monstres a une pointe de charme macabre mais des couleurs hideuses, le périple sous l'eau avec Alex en tenue de plongée est reposant, la préhistoire trop terne quoique le passage dans la grotte soit distrayant, le monde suivant ne ressemble vraiment à rien (avec peu de conviction on dira que le thème est l'organique) et le final dans l'espace où l'on fait des sauts gigantesques est défoulant. La musique est d'une gaieté avenante, plus dans le ton d'un Putt & Putter que de Miracle World, dont la gaieté des mélodies, aussi bonnes soit-elles, serait mieux décrite comme "agressive". Il y a aussi deux digits vocales, peu fréquentes sur la console, une qu'on entend à loisir car elle survient quand Alex se fait toucher. Mais quel veau, ce gamin ! Il pousse un tel hurlement qu'on se demande si un zombi du monde 3 s'apprête à l'égorger ou s'il vient de faire connaissance au monde 5 d'un dinosaure sodomite (le fameux ankulosaure !). En parlant de derrière, parmi les curiosités du jeu, il y a un bonhomme tout nu, un espèce de rocker à lunettes noires, qui tire des crânes de ses fesses tortillantes. D'Alex Kidd à Alexxx Kid ? Tout se termine au sommet d'un soi-disant ziggurat qui prend la forme de la Statue de la Liberté. Absolument incompréhensible. Cela toutefois, n'a aucune espèce d'importance. Alex Kidd - The Lost Stars est un jeu modeste comme l'était Miracle World, le renom et le BIOS de la Master System en moins. Il n'est pas déplaisant et comme vous l'avez peut-être ressenti durant ces quelques paragraphes, on l'aime bien. Si le test de Miracle World était surtout l'occasion de critiquer (attitude suicidaire) un jeu tenu en trop haute estime par une génération de joueurs, le but du présent article serait plutôt de réhabiliter un jeu méconnu et, ma foi, pas mauvais du tout quoique facile et court. C'est une autre facette d'Alex Kidd. Ceux qui n'auront pas trouvé chaussure à leur pied dans sa cour des miracles auront peut-être eu plus de satisfaction à chasser les étoiles avec lui. le 27 avril 2010 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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