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Master System Développeur: Sega Editeur: Sega
Genre: Golf Joueurs: 1-4P (alternés) Dates de sortie
1990 Europe
trop dur Difficulté:
85%Graphismes 42%Animation 63%Son 76%Jouabilité 79%Durée de vie 77%77%
Triche !
Bon, contrairement à ce qui est dit dans le test, il est possible de tricher. Il n'y a qu'à faire un reset de la console après un coup, avant que la sauvegarde ait pu avoir lieu, pour que celui-ci ne soit pas pris en compte. Mais il faut être rapide : cela doit se faire avant le début du coup suivant, précédé par un bref écran noir. M'est avis qu'avec de la malchance, vous encourez le risque de perdre ou corrompre votre sauvegarde. |
Lorsque vous êtes las du bruit et de la fureur des jeux vidéo, que leur action frénétique vous étourdit et que vous n'êtes pas d'humeur à expurger ces humanités virtuelles des maux qui les travaillent, ne jetez pas les bras au ciel ! il existe encore un type de jeux adéquat à vos aspirations de paix et de quiétude. Il s'agit bien sûr, vous l'aurez compris, vous pouvez me le dire, des...? des...? simulations de vie ! Oui, euh, mais il y a aussi un autre genre, je veux bien entendu parler des...? jeux de pêche ! D'accord, mais avant eux, on se détendait avec des...? logiciels de dessins ! Oh, et puis zut: Golfamania, le test. C'est vrai que les jeux de golf sont reposants (c'est vrai aussi qu'ils ne sont pas les seuls). On est libre de prendre tout son temps, les paysages restent uniformément verts et bleus dans leur enceinte d'arbres, et tout tient à cette minuscule balle blanche que l'on conduit jusqu'à son trou en la touchant le moins de fois possibles, comme un petit animal que l'on pousse vers son nid. C'est presque zen comme expérience. Pas étonnant que les Japonais adorent le sport. Pour que la partie de golf télévisuelle repose, il existe toutefois un prérequis, une condition impérative: que la balle aille là où on veut l'envoyer. Il faut que la maniabilité soit docile, obéissante, pour que le coup ait la force voulue et que l'élévation et l'angle soient ceux escomptés. Cela s'accomplit grâce à des jauges, des curseurs suivant des axes variés et toutes sortes de mesures, donnant paradoxalement à l'écran de ces jeux modestes des allures de tableaux de bord de machines complexes. C'est là qu'apparaissent des inégalités, car tous les jeux ne se soumettent pas volontiers à la condition. Certains se rebiffent, envoient la balle dans de drôles de directions ou sans énergie. On se retrouve alors avec deux types de jeux de golf: les faciles et reposants, et les autres, potentiellement stressants. Golfamania se présente avec la classique vue d'oiseau du fairway, commune à la plupart des jeux de golf 8 bits; elle est plus élevée que dans Golf sur Game Boy et juste un peu moins que dans Naxat Open sur PC Engine. Mais le jeu de Sega fait plus fort que les deux autres en proposant aussi une vue du paysage, avec le green visible au loin, à chaque coup ! Elle est dessinée en prenant compte de l'angle de frappe, ce qui en bitmap n'a pas dû être une sinécure à réaliser. Malgré tout, sa présence est assez négligeable. Aux abords du green, comme de coutume, la vue se resserre. Il est également permis d'étudier toute l'étendue du parcours avec une échelle de mesure cryptique. Le curseur cruciforme lui non plus n'a rien de surprenant: on le bouge pour changer l'angle de tir ou, directement sur la balle, pour donner de l'effet à celle-ci (utile pour contourner un arbre). Là où tout se joue, où tout le caractère inéluctable de la maniabilité réside, est dans la barre de frappe. Cette barre classique a deux niveaux, ici séparés en deux jauges distinctes. A gauche, c'est la puissance, toujours poussée au maximum. Il est conseillé de la baisser passé le drive, et sur le green en particulier, où on la maintient plus vide que pleine. A droite, et là les choses se gâtent, c'est la précision. Cette barre-là est un peu spéciale. Il y a une aiguille qui la sillonne constamment de haut en bas, qu'il faut évidemment arrêter dans la zone colorée, une section rouge encadrée de deux portions vertes avec un trait noir au milieu. On remarque deux choses qui troublent immédiatement notre repos: l'aiguille bouge diablement vite et la dite zone est fort réduite. Celle-ci en fait varie selon les clubs et la surface; elle est spacieuse avec le putter, microscopique avec le fer 1. Mais la plus mauvaise nouvelle est encore à venir: si vous voulez vraiment que votre balle aille quelque part, c'est dans le rouge seul que vous devrez arrêter l'aiguille ! Le trait noir représente la position optimale, tandis que le vert est presque un leurre, votre balle y perd un bon 50% de sa puissance. En baissant justement celle-ci dans la barre de gauche, l'aiguille ralentit progressivement, de même qu'en prenant des clubs moins larges la zone rouge s'élargit. Mais peu importe, on en sait déjà bien assez, on a compris. Golfamania n'est certainement pas le gentil jeu de golf qu'on aurait pu croire, et notre état de plénitude s'est enfui en voyant s'approcher le gamer enragé, ce Mister Hyde qui ne supporte pas ce genre de contrariétés. Car le problème peut se résumer en une phrase: tous nos coups ratent si on n'arrête pas précisément l'aiguille fonceuse dans le rouge. Bon, et bien tant pis, puisqu'on y est, attaquons ce jeu la rage aux dents, comme un beat'em up ! Après quelques coups ("Prends ça, saloperie de balle !" — Vlan! Vlan! Vlan!) et pas mal d'échecs (Plouf! — "Comment ça plouf ?! Ah non, meeeerde ! Raaah !"), on finit par s'aguerrir et discerner les qualités prépondérantes de Golfamania. La présence d'une puce de sauvegarde est celle qu'on apprécie le plus. Ces bestioles-là sont rares sur Master System. Il y a aussi un système de caractéristiques (puissance, précision, chance) et de points d'expérience assez apprécié, même si en contrepartie on commence faible et la progression est lente (il faut faire le par pour recevoir ne serait-ce qu'un point !). Golfamania n'est pas une peau de vache pourtant, les scores sont raisonnables: au premier tournoi, les adversaires restent plusieurs points au-dessus du par. Ce qu'on ne peut pas faire, c'est abuser le système, comme dans Golf sur Game Boy, jeu sympathique mais à la difficulté inexistante, où l'on peut sauvegarder juste avant chaque coup pour recommencer autant de fois qu'on le juge nécessaire (en voilà un qui est reposant !). Ici, la sauvegarde est automatique; bas les pattes, tricheur ! Il possède aussi un atout unique, des mini-challenges associés à certains trous, faire un hole-in-one, envoyer la balle le plus loin, qui rapportent des bonus d'expérience. Tout cela en fin de compte dresse un tableau assez positif du jeu, ou du moins assez équilibré. Les mauvais côtés, comme cette maniabilité punitive, sont compensés par de bonnes petites idées et un game design poli. Mais ce qu'il reste encore à dire du jeu doit faire pencher la balance d'un côté. Un point probablement réaliste mais malgré tout irritant est que le choix des clubs nous est imposé selon les situations. On ne peut plus se servir du wood 1, le bois le plus puissant, passé le tee-shot; sur le rough, on nous oblige à utiliser les fers, même si on est encore loin du trou. C'est l'ordinateur qui décide des clubs appropriés et on ne peut rien y changer. Les autres jeux de golf évitent généralement de restreindre le joueur; ici, on est à la merci de son caddy ! Mais le plus décevant peut-être est que, malgré trois tournois à disputer, on joue toujours le même 18 trous. Ils n'ont pas voulu (pu ?) en faire rentrer d'autres dans leur cartouche. C'est vrai qu'elle était réservée au seul vieux continent, mais on se sent quand même lésé; le syndrome européen des jeux Master System, qui en ont toujours un peu moins que les titres internationaux. En outre, le parcours devant servir autant pour le premier tournoi que le dernier, pour le niveau de difficulté le plus élevé donc, il a été conçu pour donner un maximum de fil à retordre, avec souvent des arbres placés en travers du chemin, voire des lacs s'interposant entre le green et le fairway. Et puis il y a le putt, qui rate bien plus souvent qu'on le souhaiterait, le juste alignement avec le trou étant difficile à obtenir. Golfamania fait quand même mieux les choses que d'autres et se révèle un compétiteur de valeur dans le domaine du golf sur consoles. Des quatres jeux de golf de la Master System, c'est sans doute lui le plus élégant, avec sa végétation d'un beau vert profond et sa simplicité raffinée. Si les aléas de la jouabilité ne vous font pas peur, pas plus que les situations ardues qu'elle entraîne et le manque certain de variété sur le long terme, ne lui dites pas non. Une espèce de devinette avant de nous quitter: les joueurs disponibles semblent tous basés sur des champions réels; les avez-vous reconnus ? Nous avons essayé. Les quatre du tournoi sont, en partant du blond et dans le sens des aiguilles d'une montre: Jack Nicklaus, Tom Kite ou peut-être Ray Floyd, Seve Ballesteros et Greg Norman. Les deux autres en Stroke Play peut-être Craig Stadler pour le gros et Bernhard Langer pour l'autre. Si vous avez de meilleures suggestions, envoyez-les nous ! le 28 octobre 2013 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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