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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MASTER SYSTEM (8-bit)


Marre des aliens glauques de R-Type et consorts ? Prenez des vacances dans la Fantasy Zone !

Fantasy Zone

Fantasy Zone

ファンタジーゾーン
 

 Master System

Développeur:
Sega

Editeur:
Sega
Genre:
Shoot'em up

Joueurs:
1-2P (alterné)

Dates de sortie
15.06.1986 Japon
1986 USA
1986 France
très dur Difficulté:

87%Graphismes
92%Animation
90%Son
87%Jouabilité
70%Durée de vie

86%86%
Trucs et astuces

Vies moins chères:

A l'écran titre, laissez passer les démos. Après celle du septième monde, l'histoire du jeu défile. Avant que celle-ci ne finisse, appuyez sur Haut ou Bas 50 fois ou plus mais moins de 256 fois (ou le nombre est remis à zéro). Commencez une partie et, dans la boutique, vous ne paierez plus que $1000 pour chaque vie.

Armes illimitées:

Pour éviter qu'une limite de temps soit imposée aux armes, achetez les trois moteurs (jet, turbo, rocket engines) et les grandes ailes (big wing) puis bien entendu un rayon de votre choix (laser, wide ou 7 way beam).

Fantasy Zone est une icône de Sega qui aura subi le traitement Alex Kidd: après les jeux Master System, un jeu Mega Drive et puis s'en va. Par la suite, il n'y aura eu que des remakes et des compilations pour conjurer l'oubli. La Mega Drive n'aura pas porté chance à tout le monde ! Tant pis. Tant mieux ! Fantasy Zone est un vrai enfant des années 80, disparu avec son temps, pour la bonne cause, celle du retrogaming !

Ce drôle de shoot'em up ne pouvait venir que de cette époque révolue où l'on n'avait pas peur des concepts les plus curieux. On y incarne Opa-Opa, qu'on pourrait décrire comme un vaisseau spatial vivant. Il n'y est jamais question de pilote, juste de ce vaisseau-capsule, pas plus grand à l'écran qu'une graine de tournesol, avec son cockpit opaque, ses ailes blanches d'angelot, et ses grands panards qui sortent spontanément quand on touche le sol.

L'histoire ressemble à une parodie de Star Wars. En l'an 6216, une crise financière frappe un lointain coin de galaxie (tiens, comme chez nous). Les planètes Menon, dirigées par un mystérieux vilain qui attend en fin de jeu, se sont emparées de l'argent de leurs voisines pour construire une forteresse dans la "Fantasy Zone". La Guilde de l'Espace fait appel à l'héroïsme d'Opa-Opa, qui part immédiatement à la rescousse. Pour accomplir sa mission avec succès et rendre leur argent aux victimes spoliées, notre petit Robin des Bois devra traverser sept mondes aux environnements pastels et acidulés.

On se croirait presque dans Charlie et la Chocolaterie, section bonbons (Opa-Opa ou Oompa Loompa ?), mais en réalité, il s'agit de la section farces et attrapes et les bonbons sont au poivre; derrière ses apparences doucereuses et bienveillantes se cache un traditionnel calvaire de shoot'em up hardcore. Du genre de ceux qui vous pétrissent et vous malaxent, vous échauffent bien les nerfs, pour vous faire finalement éclater de colère comme un soufflé trop cuit.

Si Fantasy Zone propose l'attirail habituel d'un jeu du genre—tirs multiples, missiles, boss de fin de niveau—il ne les propose pas d'une façon tout à fait conventionnelle. L'armement, les accélérateurs de vitesse, mais aussi les vies supplémentaires, s'achètent dans une boutique, à la manière de Cloud Master et Forgotten Worlds. Cela est possible parce que les pièces d'or tombent en abondance des vaisseaux détruits. Ce n'est pas pour rien que leur galaxie est en récession !

Outre le style coloré, la principale originalité du jeu est de servir un scrolling bi-directionnel droite-gauche. Il est encore moins fluide que celui de Choplifter, alors il faut y prendre garde. Les ennemis l'exploitent mieux que nous, certains d'entre eux bougent en rythme avec l'écran, les rendant difficiles à éviter. Inutile d'aller chercher le boss de fin de niveau droit devant soi, il n'y est pas, pas plus que dans la direction opposée. Pour l'atteindre, tout ce qu'il y a à faire est d'éliminer les petites bases, ces ennemis immobiles qui s'ouvrent de temps en temps pour libérer un trio de vaisseaux. Cela accompli, vous êtes conduit sans délai au boss, un simple fondu marquant la transition. Celui-ci vous attend, Master System oblige, sur un fond monochrome où, pour une fois, les couleurs exubérantes s'harmonisent bien avec l'atmosphère du jeu.

Invariablement le boss est d'une bizarrerie frappante, un dessin d'enfant dont la géométrie aurait été révisée à la règle et à l'équerre. Les premiers sont faciles, ça soulage, ça rassure. Ca trompe aussi, parce que ça ne dure pas. A la moitié du jeu, saute d'humeur, les boss deviennent tout à coup très, très méchants. Eux qui étaient l'aspect le plus facile du jeu en deviennent le plus difficile. Le bonhomme de neige et ses enfants ont une tendance manic shooter, tandis que la tortue devient torture en mettant à l'épreuve votre habileté à l'esquive. Une méchante tête qui se fragmente en carrés bien symétriques pour vous broyer dans les balancements du scrolling, précède un boss final assez pathétique, crachant six petits bidules bleus qui tracent des murs à vitesse croissante.

Cela finit par ressembler à des exercices de programmation, des exhibitions prétentieuses où on ne soucit guère de la jouabilité. Sans le bon équipement, bombes et réacteurs, on n'a pas une chance contre ces boss. Ce n'est pas très sérieux de la part de Sega. C'est même grossier, sans vraiment surprendre. Sega n'a jamais vraiment pris la peine de bien adapter ses titres arcade sur Master System, ce que Fantasy Zone est à l'origine. Au lieu de tirer parti de l'environnement de jeu différent offert par une console de salon, ils tentent de reproduire leurs machines de cafés telles quelles, avec la jouabilité et la difficulté souvent inadéquates qui les accompagnent.

C'est d'autant plus rageant que Fantasy Zone est un jeu amène pour lequel on éprouve immédiatement de la sympathie. Cette crotte de bique, ce pet de lapin au nom ridicule d'Opa-Opa est l'un des vaisseaux les plus attachants qui soit. Il a les couleurs d'un héros de jeu de plate-forme et en dégage la même bonhomie. Et puis le jeu est bien réalisé malgré son grand âge. La palette de la Master System s'accomode très bien de ces couleurs vives qui pour une fois composent naturellement le graphisme. La vue est dégagée, on ne note pas de ralentissements ou de clignotements gênants. Même le son, qui par habitude aurait pu jouer les brebis galeuses, s'en sort parfaitement. Toutes les musiques sont charmantes, en particulier celle du premier niveau, un classique Master System au même titre que le thème d'Alex Kidd in Miracle World (du même auteur, Tokuhiko Uwabo).

La question qui se pose maintenant au testeur est de savoir s'il doit pénaliser ou non le jeu au regard de ses défauts, ou au contraire, nonobstant ceux-ci, le récompenser pour ses qualités, sachant que les uns comme les autres sont mis en relief par son ancienneté, les vénérables vingt-deux ans et demi qui le séparent de cette page Internet. Avant de délibérer, il y a un argument supplémentaire à glisser en faveur de la difficulté. Celle-ci est atténuée par certaines astuces et connaissances, comme la possiblité de ne plus être limité par le temps avec les deux super tirs si l'on a acheté auparavant tous les réacteurs, ou encore l'efficacité de bombes bien placées contre les boss. Si on n'est pas au courant de ces finesses de gameplay la difficulté semble monstrueuse, alors que, connues, elles rendent le challenge bien plus abordable. Dans tous les cas, Fantasy Zone est un jeu court, où chaque niveau est l'affaire de quelques minutes, et qui compte bien sûr sur cette difficulté pour ne pas révéler les proportions toutes menues de sa durée de vie.

On se montrera magnanime. Pas juste parce que Fantasy Zone porte le sceau des classiques, mais parce que c'est un classique qui produit vraiment encore son petit effet. Sorti un an après Twin Bee, qui aura certainement influencé le concept, il va plus loin encore que le jeu de Konami: son univers est plus baroque, sa jouabilité plus audacieuse. Seulement, sur Master System comme dans les autres versions 8-bit, c'est un jeu qui tourne un peu à vide, qui souffre de cet héritage arcade que Sega aura trop souvent jugé, bien à tort, comme imperfectible. Un classique, soit, mais un classique mineur, taille petit pois, comme son héros.

le 14 novembre 2008
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
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