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Master System Concepteur: Broderbund Développeur: Sega Editeur: Sega
Genre: Action Joueurs: 1P Dates de sortie
1986 USA
1986 Europe
très dur Difficulté:
70%Graphismes 88%Animation 72%Son 87%Jouabilité 45%Durée de vie 70%70%
Choix du niveau:
A l'écran titre, le tout premier, appuyez sur Haut, Bas, Gauche, Droite, 1, 2. |
Les Américains aiment beaucoup la guerre, c'est un peu leur hobby, comme d'autres aiment les promenades à la campagne ou préparer des gâteaux; dès qu'ils ont un moment de libre, ils la font, et s'ils n'ont pas le temps de la faire, eh bien, ils y jouent ! Impossible de s'en lasser, la guerre a tant d'aspects amusants ! Voyez Choplifter, vous n'êtes pas à bord d'un hélicoptère pour vous emparer des lignes ennemies mais pour passer derrière et retrouver les vôtres, secourir les fameux POW (Prisoners Of War), les prisonniers de guerre, qui, dans l'obscurité d'un étroit cachot au fond d'une base militaire, se découvrent des sympathies pour le poulet élevé en batterie. Heureusement, vous êtes là, vous, l'ami des poulets et des prisonniers. Vous n'hésitez pas une minute à grimper dans votre drôle de machine volante fragile comme une feuille morte (elle se désintègre aussi vite en tous cas) pour foncer entre les D.C.A. et les jets supersoniques qui vous bombardent de tirs des deux côtés. Vous n'avez pas peur de mourir, vous êtes brave, et pas idiot, vous savez qu'il ne s'agit que d'un jeu vidéo. N'empêche que le game over arrive si souvent que vous vous demandez si vos nerfs, eux, y survivront. Allez ! Ben voilà ! Encore un ! Fichu jeu de... Non, non, non. Vous ne pouvez pas vous permettre de perdre les pédales quand tant de vies dépendent de vous. C'est que c'est dur de sauver des prisonniers de guerre, comme vous n'arrêtez pas de le répéter à votre petit frère qui vous regarde jouer comme un Américain écoutant Roosevelt annoncer Pearl Harbour. Tous ces pixels écrasés vous donnent la nausée. Qu'ils sont bêtes aussi, ces POW ! A peine avez-vous fait éclater les murs de leur geôle, qu'ils se jettent sous les patins de votre hélicoptère alors que vous essayez de manoeuvrer un atterrissage. Il faut faire vite car les chars d'assaut ne mettent pas longtemps à arriver, vous prenant autant pour cible que vos prisonniers un peu lemmings. Tant bien que mal, quelques survivants ont réussi à se hisser à bord. Votre hélicoptère ne pouvant transporter qu'un nombre limité de ces lemmings of war, il faut maintenant aller les conduire en sécurité à la base alliée d'où vous aviez décollé. C'est comme dans ces films de guerre... américains, bien sûr. Et ainsi se déroule une partie, une série d'allers et retours, généralement trois, entre le début d'un niveau et les prisons qui le parsèment jusqu'à ce que vous ayez sauvé quarante soldats, ce qui vous autorise à vous envoler vers le niveau suivant. Mais alors, s'il faut toujours revenir au début, si le nombre de prisonniers détermine la victoire, qu'il y a-t-il au bout d'un niveau, à l'autre extrémité ? Quizz time ! Allumez vos neurones et essayez de deviner: Nouvelle mission, nouveau décor ! Mais pas tant que ça, trois en fait. Après, on vous ressert les mêmes une seconde fois, en déplaçant les ennemis, en changeant une couleur par-ci, en ajoutant une lune par-là, en espérant que vous preniez ça pour de tout nouveaux niveaux. Malheureusement, comme nous le disions plus haut, vous n'êtes pas idiot. Vous n'êtes pas surdoué non plus, comment peut-on croire que vous réussirez à venir à bout par deux fois de la très difficile caverne ? Peut-être ne le croit-on pas, tout simplement. Choplifter n'a rien à envier en matière de tirs ennemis à un shoot'em up. Rapides et nombreux, il y en aura bien un pour envoyer votre hélico s'éparpiller en débris enflammés. A moins que vous alliez mollement vous écraser sur les obstacles qui, à l'occasion, se dressent sur votre parcours. Les objets volants plus ou moins identifiés qui s'ébattent à l'écran comme des moineaux, et ceux au sol qui ne font que passer (en essayant de vous tuer tout de même), sont lâchés au hasard. Ce n'est pas très fairplay, car rien ne les empêche d'apparaître dans votre trajectoire, là où vous ne pouvez les éviter. Le plus drôle quand même, ce sont les vies supplémentaires. On vous les octroie assez facilement, manque de pot elles ne valent que dans le niveau où vous les avez gagnées ! C'est du propre. Il y a du bon et du moins bon au niveau de la jouabilité. Le bon, c'est l'hélicoptère qui répond bien et vite, qui résiste aux atterrissages d'urgence (pour éviter les tirs croisés, il faut poser violemment son appareil), y compris sur l'eau, c'est la facilité d'embarquer et débarquer les POW. Le moins bon, c'est le scrolling qui oublie parfois de se recentrer, c'est la maniabilité ultra-sensible, qui fait plonger l'hélico vers l'avant à toute allure comme un homme ivre sur le point de tomber, le rendant très difficile à contrôler dans les phases où il faut avancer avec circonspection, dans la grotte par exemple. La densité des tirs et cette jouabilité délicate donnent lieu à un jeu d'une difficulté cinglante, comme un bon coup de fouet. Avec six courts niveaux, c'était prévisible. Toutefois, Choplifter est un jeu étonnant. Bien qu'il soit l'un des tous premiers titres de la console, il est techniquement impeccable, il n'y a rien à lui reprocher. Du côté du graphisme, pas plus de doléances, il y a bien les inévitables fonds fluo de la Master System mais on remarque surtout les décors et les sprites détaillés. Et matez un peu le scrolling du sol ! Cela devrait laisser le fan de la console songeur. Comment, un jeu développé l'année de sortie de la Master System au Japon (1985, rendez-vous compte !), tenant sur une cartouche de 128 Ko, s'en sort si bien sur des points qui dans les cinq années qui vont suivre n'auront pas si souvent l'occasion de se faire mieux remarquer ? Il est clair que la console avait du potentiel, mais qu'il n'a pas toujours suivi la voie qu'il aurait dû suivre. Oh, et la réponse était "E. Rien". Rien, si ce n'est l'éternel mur invisible et une dernière prison. Quoi, il n'y avait pas de cinquième choix dans le quiz, vous trouvez ça injuste ? Eh alors ? Non, ce n'est pas juste, comme le fait d'aller au bout d'un niveau pour devoir ensuite revenir tout au début, comme d'abandonner tous les autres prisonniers quand vous en avez sauvé quarante, comme les vies sups qu'on vous retire. Il n'y a pas plus de justice dans les jeux vidéo que dans la guerre, mais au moins, de ceux-ci, on est sûr de revenir vivant. le 4 juillet 2008 par sanjuro Jeu testé en version française
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