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Master System Développeur: Sega Editeur: Sega
Genre: Plates-formes Joueurs: 1-2P (alternés) Dates de sortie
02.1992 Europe
bonne Difficulté:
88%Graphismes 89%Animation 68%Son 92%Jouabilité 88%Durée de vie 90%90%
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Laurel et Hardy ? Non, Astérix et Obélix ! Avec aussi Idéfix ! Alors trois bons amis. Astérix nous avait déjà rendu visite, chez 1UP, pour le test de son jeu NES de 1993. Mais il était tristounet à l'époque, parce qu'il était faible et seul, sans Obélix, qu'il était chargé de secourir et qu'on ne retrouvait qu'à la fin du jeu. Heureusement, le petit Gaulois avait connu de meilleurs jours vidéoludiques. C'était un an auparavant, sur Master System. Car c'est en effet chez Sega que les aventures consoles d'Astérix ont d'abord débuté (laissons de côté l'Atari 2600 pour ne pas lui rappeler des souvenirs traumatiques). Bien qu'édité par Infogrames, Astérix sur NES n'était pas développé par des Français mais par les Espagnols de New Frontier. Astérix sur Master System lui est un jeu Sega maison. On est flatté de l'attention, mais cela veut dire que lui non plus n'est pas de chez nous ! Y-a-t-il une version d'Astérix qui ait été faite par des Français ?! La version Arcade ? Non, par Konami. La version Atari 2600 ? Ben non, même pas (et puis enfin, on avait dit qu'on n'en parlait pas !). J'ai trouvé ! La version Super Nintendo ! Oui, ouf ! l'honneur est sauve. Mais c'est bien la seule ! Quoiqu'il en soit, les droits d'Astérix sur consoles étaient divisés en deux: pour Nintendo, ils revenaient à Infogrames, et pour Sega, à Sega eux-mêmes. Comme on l'a compris, Infogrames, éditeur français, déléguait souvent la tâche à New Frontier, alors que Sega, au début, s'occupa tout seul des adaptations. Plus tard, ils firent appel à Core Design. Comme cet Astérix est le premier de la trilogie Master System, ce sont bien les Japonais de Sega qui s'en sont chargés. Du coup, on va retrouver certains des traits caractéristiques de leurs jeux de plates-formes, ce qui n'est pas pour nous déplaire (Mmm ! Castle of Illusion !). Malgré tout, ça commence encore par un kidnapping ! Cette fois celui de Panoramix. D'un côté cela nous soulage, car rien n'empêche plus Obélix de se joindre à l'aventure. Mais tout de même, Panoramix a passé l'âge de jouer les demoiselles en détresse ! On doit donc partir secourir cette princesse un peu particulière, qui a une robe blanche et de longs cheveux platine, mais aussi une longue barbe et un crâne bien lustré. Le druide est prisonnier à Rome, que nos compères auront du mal à localiser, et ils iront s'égarer en Europe et même au-delà. Aux deux premiers niveaux, on nous impose le personnage: d'abord Astérix, puis ensuite Obélix. Après ça, on est libre de choisir entre l'un ou l'autre. Il n'est malheureusement pas possible de jouer à deux en même temps, mais Master System oblige, cela ne surprend guère (avec l'Atari pas plus). Quant au chien Idéfix, il est réservé aux niveaux bonus. Contrairement à nombre de jeux de ce type, choisir son personnage a ici une grande importance. Bien sûr, il y a une différence de gabarit et d'aptitudes entre les deux bonhommes. Nous n'avons pas besoin de rappeler qu'Obélix est tombé dans la marmite du druide quand il était petit. Aussi, Obélix, qui est un peu enveloppé, peut casser les blocs avec son poing ou avec ses fesses, alors qu'Astérix doit se servir d'une fiole de potion rouge. On s'attend à ce qu'il la boive... mais non, il la jette sur les blocs et elle explose au bout d'un moment comme une bombe ! Ce n'est pas une façon de servir de la potion magique ! Mais il y a surtout une autre différence, qui concerne elle les niveaux: certains passages ne sont accessibles qu'à l'un ou l'autre des deux Gaulois. C'est bien, mais ce n'est pas si extraordinaire, n'est-ce pas ? Vous avez déjà vu ça ailleurs. Alors que diriez-vous si le niveau changeait entièrement sa configuration selon le personnage ? Si vous retrouviez grosso modo le même décor, mais que la géographie du niveau elle n'était plus du tout la même et ne se jouait plus de la même façon. Cela vous impressionnerait-il ? Eh bien, c'est ce qui se passe à plusieurs reprises dans cet Astérix. Si vous essayez un même niveau (le 4-1 ou 5-1 par exemple) avec l'autre personnage, vous aurez la surprise de constater qu'il vous faudra tout réapprendre ou presque parce que c'est une toute nouvelle épreuve. Même le gameplay en est parfois bouleversé ! Prenez le niveau 4-2, avec les canons, pour les activer avec Obélix on enclenche un détonateur à retardement, alors qu'avec Astérix on place une potion au fond pour produire l'explosion. Evidemment, c'est fantastique ! Une idée brillante qui garantit au moins une chose: on refera le jeu pour explorer chaque possibilité. Mais la durée de vie en est-elle considérablement accrue ? Beaucoup de niveaux sont concernés par ce système, donc on serait tenté de penser que oui. Néanmoins, les niveaux qui changent le plus sont habituellement aussi les plus courts, alors que les plus longs sont souvent hybrides: ils ont des portions communes. Du coup, le jeu n'est pas nécessairement immense: il a une bonne taille la première fois, et une belle taille la seconde. Mais la taille n'est pas tout, il faut aussi savoir s'en servir ! Ca tombe bien, la prise en mains n'est pas mauvaise. Saut, coup de poing, attaque vers le bas, c'est très simple. Et on peut donc aussi, blasphème, lancer des potions. Plusieurs ont des propriétés particulières lorsqu'elles entrent en contact avec certaines surfaces, mais au fond, c'est assez anodin. Le plus drôle reste l'exploration des niveaux, trouver les innombrables passages secrets, comprendre les astuces et techniques pour avancer. C'est un jeu de plates-formes où la réflexion, sans être envahissante, est de mise. Il en faut parfois pour trouver la clef cachée qui déverrouille la sortie ou certaines vies confinées derrière des murs. Vers la fin, les phases plates-formes s'intensifient et le vide mortel, assez peu présent jusqu'ici, devient un élément sur lequel on est obligé de compter. La difficulté décrit une jolie courbe montante, comme on l'aime, et si certains passages peuvent se révéler un rien crispant, les continus illimités et les niveaux compacts permettent de relativiser ces désagréments. (J'ai 2600 problèmes et ils se nomment tous Atari) Toutefois, Astérix n'est pas à l'abri des reproches. Prenez les boss. Le premier est Agecanonix, le second un homme des bois, et après lui, eh bien, le même ! et encore, et encore ! Manque de temps ? Manque de place ? Il y a aussi de légères fautes de game design, des maladresses qu'on a l'habitude de voir dans les jeux de plates-formes Sega. Mais le pire, l'irréparable, c'est la musique. Est-ce vraiment de la musique d'ailleurs ou juste un son ? Les notes vont si vite à se répéter, on ne sait plus. Autant Mickey avait de jolies mélodies, parmi les plus charmantes sur Master System, autant celles d'Astérix sont creuses. Il n'y a rien dedans. On croirait qu'on essaie de nous abrutir à force de répétitions. L'Atari rit (encore lui !). Les bruitages heureusement sont très bien, et il y a une ou deux exceptions, comme la musique d'Idéfix, gentillette. Son niveau bonus consiste à crever des bulles de couleur avant que le scrolling nous rattrape. Il y a trois modes de difficulté aléatoire et faire un sans-faute est un challenge amusant. Mais la question peut-être la plus importante est celle de la fidélité. Le jeu est-il proche de la bande dessinée ? Il n'y a pas de réponse nette, de oui ou non. D'un côté, les vignettes assez larges des prologues sont superbes, tout comme les sprites d'Astérix et Obélix, extrêmement bien dessinés et animés pour de la Master System. Ils ont plus de poses qu'on a l'habitude de voir sur cette console et ça se remarque. Ces deux aspects du jeu sont si réussis qu'ils surpassent même certaines versions 16 bits que nous ne nommerons pas pour ne pas les embarrasser. Les autres sprites, les légionnaires en particulier qui ont l'habitude de se déguiser, sont sympathiques mais pas aussi bien faits. Et puis d'un autre côté, il y a le décor, et aussi certains ennemis. Esthétiquement, il n'y a aucune catastrophe; on passe parfois près du mauvais goût mais on a vu pire. Mais les décors, qui varient souvent, peinent à capturer l'esprit de la bande dessinée. Cela ressemble à un jeu de plates-formes lambda, avec ses forêts, ses grottes, ses donjons. On n'arrive pas à y retrouver Astérix. Une rangée de colonnes doriques ne suffit pas. L'apparition (tardive) des menhirs ou d'un sanglier non plus. Et puis par moments, le jeu s'égare franchement. Ici, est-on encore dans Astérix ou Fantasy Zone ? ou Castle of Illusion ? ou Peter Pan ? ou PC Kid ? D'ailleurs, il n'y a qu'à le comparer à la version NES. Les sprites et les belles images de la Master System écrasent sa rivale, alors que pour le décor, on demeure irrésolu: ce n'est pas fantastique sur NES, mais au moins, il y a une cohésion visuelle et on reconnaît un peu mieux l'univers Astérix. Mais en vérité, ce n'est pas tellement à la NES qu'on songe en jouant, ni même à Astérix. On pense plutôt à deux autres jeux Master System: Castle of Illusion et Land of Illusion. Il y a des similarités, dans le gameplay, dans le level design et surtout dans la variété des niveaux et leur créativité, abondante. En cherchant un peu, nos soupçons sont confirmés: c'est bien la même équipe qui s'est occupée d'Astérix ! Tomozō Endō, Yoshio Yoshida, Takashi Shoji, Takako Kawaguchi, parmi ses principaux intervenants. Et c'est une confirmation importante ! Car ces trois jeux forment une espèce de triptyque dans la carrière éclaire de cette équipe Sega: Castle of Illusion en 1990, le plus complet; Astérix en 1991, le plus varié; et Land of Illusion en 1992, le plus riche. On pourrait aussi rajouter Astérix and the Secret Mission en 1993, mais le personnel alors a beaucoup changé et il faudra un test approfondi pour savoir s'il s'inscrit dans le même cadre. Astérix, qui a été développé avec une équipe un peu réduite par rapport aux deux autres, se place donc au milieu, dans l'intervalle qui sépare Mickey et sa suite. Il est le seul avec deux personnages et ce remarquable système de double niveaux, mais il est aussi le plus faible au point de vue du décor et de la musique. Néanmoins, il ne déroge pas à la règle générale, et il est excellent comme ses deux camarades. Oubliez l'assez moyen Sonic, il n'y a pas de meilleurs jeux de plates-formes sur Master System que ces trois-là. S'ils n'ont pas le degré de perfection de ceux de Nintendo, ils sont quasiment à la hauteur de ceux de Capcom et sont créativement une force sur qui compter. Une chose est sûre: Sega n'aura jamais fait mieux. Alors profitez-en, c'est une potion magique à consommer sans modération ! Quant à la petite équipe, on retrouvera plusieurs de ses membres une dernière fois en 1995 sur Saturn dans Clockwork Knight 2. le 30 décembre 2015 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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