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Super Famicom Développeur: Argent Editeur: Epoch
Genre: Action Joueurs: 1P Dates de sortie
17.03.1995 Japon
moyenne Difficulté:
90%Graphismes 87%Animation 82%Son 83%Jouabilité 70%Durée de vie 68%68%
Mots de passe:
2-1: JENKINS 2-2: CONNERS 3-1: BECK 3-2: SLAYER 4-1: OSBORN 4-2: GARGAN 5-1: BROCK dernier boss: OCTAVIUS Il existe aussi des mots de passe spéciaux. sound test:SOUNDS (on peut y accéder aussi en connectant le Barcode Battler II, une console portable d'Epoch qui lit les codes barres et est compatible avec les consoles de salon de Nintendo) choix du niveau: STAGESEL 1 vie: DEFEAT 10 vies: MAX énergie x2: HP UP (l'espace au milieu se fait en appuyant sur R) |
Nos consoles rétro ne manquent pas de super héros: il y en a plus que d'honnêtes citoyens en danger. Les pauvres s'embêtent un peu, du coup. La dernière fois, pour passer le temps, Spider-Man essayait de faire le compte de ses aventures vidéoludiques: une trilogie sur Game Boy, Return of the Sinister Six sur NES et d'autres, le Spiderman de Sega, ceux d'Acclaim (Maximum Carnage, Separation Anxiety, Arcade's Revenge), et puis tout d'un coup, choc, le voilà qui tombe sur une boîte encore sous plastique, toute poussiéreuse, enfouie dans son coffre à jouets depuis 1995. Quoi, un jeu qu'il ne connaît pas ! En l'essuyant du revers de sa main, il découvre un logo Super Famicom. Mais oui, une cartouche tout en japonais ! Le titre est quand même en anglais: The Amazing Spider-Man ("c'est moi !") - Lethal Foes ("mes ennemis mortels ? oh, j'en ai tellement !"). Evidemment, sa première réaction est de penser qu'il s'agit juste de la régionalisation d'un jeu américain, Maximum Carnage peut-être. Sa seconde, qu'il s'agit d'un piège tendu par le Docteur Octopus. Mais il insère quand même la cartouche dans sa bonne vieille Super NES via un adaptateur, et là, ses hypothèses s'effondrent: le voilà bien en face d'un jeu inédit, réservé au seul marché japonais. Excité comme le jeune Peter Parker découvrant ses nouveaux pouvoirs, Spider-Man se lance dans une partie. La première chose qu'il apprend est que le jeu a été publié par Epoch. Ce nom ne lui dit pas grand-chose, alors il décide de passer un coup de téléphone: 555-1111... dring, dring. "Allô, 1UP ? Bonjour, c'est Spid... euh, un de vos fidèles lecteurs. Que savez-vous de l'éditeur Epoch ?" Eh bien, Epoch n'est pas connu en Occident pour la bonne raison qu'aucun de leurs jeux n'est sorti chez nous. Pendant longtemps, jusqu'aux 32 bits, ils n'ont développé que pour les consoles Nintendo. Curieusement, ils s'étaient spécialisés dans la publication de jeux Doraemon, ce chat robot de manga très populaire au Japon. Ils se sont un peu diversifiés par la suite mais sans jamais s'éloigner des sujets populaires auprès des enfants. Un peu vexé d'avoir été implicitement désigné comme un personnage pour enfants, Spider-Man remercia sanjuro et raccrocha. Il était maintenant bien décidé à aller jusqu'au bout de Lethal Foes pour savoir si on l'avait ridiculisé (auquel cas il irait rendre visite aux développeurs). A l'écran titre, Spidey remarque la présence de mots de passe et dans le menu d'options, de quatre niveaux de difficulté. C'est bon signe: il n'aime pas que ses jeux soient trop durs, n'ayant aucune envie de souffrir aux mains de ses adversaires autant qu'il y souffre déjà au quotidien. Le premier niveau s'ouvre sur les toits de New York. La forêt des gratte-ciel est bien rendue; ça ne ressemble pas à la représentation rectiligne habituelle et c'est tant mieux. Par contre, qu'est-ce que c'est que ces ennemis ? Il y en a deux qu'on croirait sortis d'un film de science-fiction, bon, passe encore, mais aussi des petits machins minuscules qui arpentent les murs ou voltigent comme des abeilles. "Mais pourquoi est-ce que je me bats contre des insectes ?", se demande Spider-Man, incrédule. Comme il le verra, ça ne s'arrange pas par la suite: ces crottes de mouches sont les adversaires les plus communs. Il faut attendre le niveau 3-2 pour voir apparaître un nouveau type d'humanoïdes, mais après ça, plus rien: c'est là toute leur armée ! Heureusement qu'il y a les boss. Mais pour le moment, Spidey n'a cure de ces derniers: il est en extase sur ses propres mouvements. Les graphistes l'ont animé avec un tel brio qu'il se croirait face à un miroir. Ils ont reproduit un nombre considérable des poses hétéroclites qu'il adopte dans les comics et sont sa marque de fabrique. Toutes les contorsions des sauts, les flexions de bras, les écartements de cuisses, qu'il se batte ou soit suspendu aux murs ou au plafond la tête à l'envers. On est quelque part entre l'acteur de films muets et la gymnaste russe, avec un soupçon de grâce animale. C'est haut la main le jeu qui restitue le mieux Spider-Man tel qu'il était dessiné jusqu'à la fin des années 80, plus fort même que les jeux 3D. "100% de note d'animation ! Cent pour cent !", exulte Spider-Man, faisant bondir ses fesses musclées sur la chaise capitonnée. Nous n'irons pas jusque-là, ni même jusqu'à 90, parce que l'animation de Spidey est vraiment au-dessus du reste, qui n'est pas aussi éblouissant. Les boss bougent bien mais jamais autant, le décor est quasiment dépourvu d'animations et des ralentissements peu élégants éclatent soudain sans que l'action semble vraiment le justifier. Le contrecoup de ce déluge d'animations, comme bien souvent, est que le personnage est parfois un peu pénible à contrôler. Spider-Man, de surcroît, a la faculté de s'accrocher à la plupart des surfaces, ce qui est fort pratique mais le rend aussi rudement collant. On a cependant déjà vu bien pire comme jouabilité. Les déplacements en toile eux aussi sont un succès. On s'amuse à se balancer de fil en fil, à effectuer des pirouettes, à se laisser tomber puis à repartir. Cela demande quand même un peu de pratique, l'espace étant assez limité. "La seule chose qu'il me manque, au fond, se dit le vrai Spider-Man, est que je ne me sers pas de ma toile pour envelopper les ennemis ou créer des objets. J'ai tort parce que c'est bien marrant." Commençant à souffrir de confusion entre son moi réel et son moi virtuel comme un malheureux disciple de Bergson, Spider-Man décide de faire une pause. Sans préavis, il se jette bras en avant par la lucarne de sa chambre, se rattrape à la gouttière, lance un fil de soie à l'immeuble voisin, s'envole jusqu'à son toit. Un voleur encagoulé s'échappe d'une banque un sac marqué $ sur le dos. Pif ! Paf ! La police n'a plus qu'à le cueillir. Encore le temps d'arrêter cette andouille de Vautour, toujours aussi ridicule dans son costume vert, et Electro, qui promet de faire exploser la facture d'électricité, et ça y est, la pause est finie. Spider-Man traverse la lucarne d'un plogeon, et d'une roulade se retrouve sur le sofa, manette en main. Le Vautour et Electro, deux de ses ennemis les plus fidèles, sont curieusement absents de Lethal Foes. Mais ce n'est pas un problème tant la variété de boss est grande. Là aussi les auteurs ont fait du joli travail. Le jeu n'a que cinq niveaux, généralement divisé en deux zones dictinctes, 2-1, 2-2, mais presque toutes ont un boss. Par dessus le marché, une fois celui-ci battu, on a droit à une phase de dialogue où intervient une guest star, comme la Torche des Quatre Fantastiques ou même Iron Fist. Des personnages qu'on a peu l'habitude de voir en jeux vidéo ! Le fanboy commence à ne plus se sentir. Sa joie continue avec les boss mêmes, qui comprennent là aussi quelques jolis noms, dont un assez rare, le Scarabée, qui avait alors figuré dans de super bonnes histoires contre Iron Man. On croise aussi le bien nommé Mysterio, avec son look inoubliable, le Bouffon Vert (on aurait préféré le Super Bouffon), Scorpion et puis des incontournables comme le docteur Octopus (dont l'aspect des bras déçoit un peu malgré leur fluidité) et Venom et Carnage, très en vogue à l'époque. Tous sont joliment représentés, les couleurs surtout sont justes, et ils se battent assez bien. Pourtant, on n'échappe pas à une nouvelle déception: ces combats ne sont pas terribles. Les boss sont soit faciles, soit trop durs (Venom en particulier), la technique pour les vaincre consitant à exploiter un défaut de programmation, généralement les bloquer dans un mouvement. Spider-Man pousse un soupir. Il est arrivé au dernier niveau, la fin est proche, personne ne peut l'arrêter. Pas même Docteur Octopus, que son sixième sens sait tout proche. Il doit l'avouer, il n'est pas très satisfait. Autant il s'est régalé des sprites de super héros et de super vilains, tous superbes, autant l'action lui est apparue molle et sans intérêt. Le problème vient des niveaux. Non seulement il ne s'y passe pas grand-chose d'intéressant, le level design y est quelconque et ses résidents aussi, mais on nous oblige en plus à les traverser à fond la caisse ! Le temps limite est à deux chiffres, par conséquent on n'a jamais plus d'une minute quarante secondes pour tout boucler, boss inclus ! C'est le comble du ridicule, le parfait moyen de saborder la durée de vie. Carnage s'effondre; une dernière cinématique nous montre les trois araignées dans Central Park et New York libérée, les twin towers scintillant sur l'Hudson River. Si Spider-Man avait joué en mode Hard, il aurait eu droit à un niveau supplémentaire où l'on s'enfuit de la base croulante, avec un petit effet de distorsion pour représenter la chaleur. Les effets de ce genre sont peu nombreux mais bel et bien présents. La réalisation de Lethal Foes n'est jamais mise en cause, c'est du bon travail même si on n'est pas toujours ébloui, comme avec les décors et la musique, un peu trop moyens par moments. C'est le game design qui n'a pas assez de punch. Il n'y a que deux ou trois zones qui tirent leur épingle du jeu, comme la 3-2, le laboratoire. Le reste est passablement ennuyeux, se traverse d'un pas pressé qui ne laisse pas le temps à l'exploration de toute façon, en évitant quand même de se prendre les pieds dans ces robots rikiki. On n'a jamais envie de les faire une seconde fois. L'interrupteur de la Super Nintendo claque, le doigt ganté appuie sur la touche EJECT et s'empare de la cartouche d'une main ferme pour la ranger dans sa boîte. Spider-Man hausse les épaules, un peu jaloux de Batman, qui semble toujours mieux s'en tirer que lui. Il doit reconnaître que ce n'est pas une grande perte que le jeu n'ait pas été distribué hors du Japon. Il va pour le remettre dans son coffre à jouets, mais finalement, il se reprend. Lethal Foes finira sur sa cheminée factice, bien en vue. L'image de couverture a du chien, et puis, il ne s'est jamais trouvé aussi sexy dans un jeu vidéo. Même une araignée a le droit d'épargner ses proies de temps à autre. le 20 avril 2013 par sanjuro Jeu testé en version japonaise
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