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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NEC PC ENGINE / COREGRAFX (8-bit)


Avec ses cinq boules d'argent, voici un dragon qui ressemble au pendule de Newton.

Saint Dragon

Saint Dragon

天聖龍 (Tensei Ryū)
Suppléments:

Dragon d'Or

 PC Engine

Concepteur:
Jaleco

Développeur:
Aicom

Editeur:
Aicom
Genre:
Shoot'em up

Joueurs:
1P

Dates de sortie
21.12.1990 Japon
01.1991 France
dur Difficulté:

80%Graphismes
88%Animation
69%Son
85%Jouabilité
69%Durée de vie

58%58%

Les anciens jeux étaient riches en histoires originales, ce qui n'est pas vraiment le cas de la génération présente. De nos jours, les titres qui osent sortir des sentirs battus sont un peu comme des rebelles. Dans Saint Dragon justement, c'est un rebelle que l'on dirige, un dragon d'argent au corps de métal qui défie les siens, une race de cyborgs belliqueuse. Ils ont entrepris de conquérir la galaxie, et le dragon renégat, seul contre tous, a décidé de s'y opposer. Il faut se dépêcher avant qu'ils ne soumettent la Planète du Dragon d'Or, dernière étape de leur conquête.

Cela aurait pu en effet servir d'allégorie pour décrire comment dans les jeux vidéo modernes, l'art, superbe dragon d'or, est tombé sous le joug des arguments commerciaux, son unique espoir reposant sur la créativité, puissant dragon d'argent. Seulement, Saint Dragon n'est qu'un shoot'em up médiocre et du coup ce n'est pas le meilleur porte-parole pour défendre cette cause, aussi noble soit-elle. On serait tenté d'en rester là et de conclure avec un aphorisme de circonstance: une bonne idée ne garantit pas un bon produit ! mais ce serait un peu court pour un test et ne satisferait pas votre curiosité qui, espérons-le, est désormais éveillée.

Saint Dragon vient de l'arcade, et il n'y est pas venu tout seul, Aicom s'est chargé de porter sur PC Engine ce programme développé à l'origine par Jaleco. L'idée de diriger un dragon est intéressante en soi, car même s'il y avait déjà eu Dragon Spirit de Namco sur cette même console, sa créature n'avait rien à voir. Ce qui fait toute l'originalité du jeu est que ce n'est pas juste un sprite qui ressemble à un dragon, mais une chaîne de sprites composée d'une tête, d'un corps fait de sphères, et d'une queue.

La tête est la seule partie dont vous devez vous soucier quand vous contrôlez le dragon, car elle seule peut exploser; par conséquent, elle assume le rôle du vaisseau. Indestructibles, le corps et la queue peuvent eux arrêter les projectiles et infliger de légers dommages par contact. Ils ne subissent aucune secousse et se déplacent simplement dans le sillage de la tête, comme le serpent dans le jeu Snake sur les téléphones portables Nokia. Heureusement, le principe n'a rien à voir, c'est un shoot'em up tout ce qu'il y a de commun, avec des options à ramasser pour changer et améliorer son tir et des vagues d'ennemis menant jusqu'aux boss.

Dire que Saint Dragon est plus sophistiqué que Snake est l'une des rares façons de complimenter un gameplay autrement bien terne. Il n'y a que six niveaux, assez sombres, et surtout guère variés, la faute en partie à ce fond qui ne change presque jamais. Excepté le premier niveau, qui a un peu de relief, et le cinquième, où le scrolling en a tout d'un coup marre d'aller à droite, tous les autres suivent le même schéma, un bout de décor répété à l'infini du début jusqu'à la fin sans le moindre changement, ni obstacle autre que les ennemis. Il n'en faut pas plus pour reconnaître un mauvais shoot'em up, même les ancêtres comprenaient les risques de ce genre de routine et l'évitaient.

Dès lors, c'est peine perdue. Pour se rattraper, Saint Dragon aurait dû mettre le paquet dans le design des forces aliens et même cela n'aurait pas suffit. Il y a une certaine variété dans les ennemis et quelques robots sympathiques, comme les panthères, mais ils ne servent pas de modèle pour la suite où l'on rencontre surtout de classiques mecha et ces fameux anonymes, les robots volants que l'on détruit sans jamais vraiment en saisir l'apparence. C'est mieux que l'impression laissée par le décor mais pas encore assez pour nous faire changer d'opinion.

Le premier niveau pourtant donnait de l'espoir. Il n'est pas exceptionnel, n'échappe pas à la platitude, mais il fait présager quelque chose de mieux parce qu'il possède une ambiance propre avec ses rochers et ses arbres aux formes tortueuses, ses animaux cyborgs dont le fameux taureau d'acier au doux visage, et sa musique triste et lancinante comme une lamentation; dans la BO du jeu, elle se nomme Kinzoku no Wakusei, La Planète de Métal, mais aurait pu aussi bien s'appeler Les Larmes du Dragon d'Argent. C'est aussi le premier contact avec les bruitages, et le tir a dans ce jeu une résonance particulière, à la fois grave et râpeuse sans pour autant être déplaisante, qui ne s'oublie pas.

Par la suite, les musiques ne manquent pas elles non plus de décevoir et peut-être plus encore que tout le reste; une demi-douzaine de notes qui jouent en boucle, voilà ce que l'on nous sert sans vergogne. Pour preuve de ce contraste entre le premier niveau et le reste, si l'on pouvait noter indépendamment celui-ci, il recevrait bien vingt points de plus par rapport à la note principale. Peut-être le jeu était-il trop ambitieux pour la PC Engine, ou plus vraisemblablement les développeurs de Jaleco ne sont pas allés au bout de leurs efforts avec le jeu d'arcade.

L'aspect stratégique qui aurait pu aussi exister de par la protection offerte par ce corps indestructible est quasiment absent. Tout l'usage que l'on en fait est de se mettre dans un coin pour éviter toutes les attaques, ce qui ne sert finalement à rien si ce n'est à ruiner un peu plus l'intérêt. Saint Dragon était un beau concept, qui se montre prometteur dans son premier niveau avant de tourner à une banalité affligeante dans les suivants. Cela ne fera qu'un jeu de plus de gâché ! Outre deux bonnes musiques (la seconde étant celle des boss), la seule chose que l'on en retiendra est son protagoniste, et sans effort s'il vous plaît, car ce Dragon sanctifié aux sphères luisantes a suffisamment de charisme pour survivre à son jeu.

le 25 janvier 2008
par sanjuro



Jeu testé en version japonaise
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