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PC Engine Développeur: Red / Atlus / Hudson Editeur: Hudson Soft
Genre: Plates-formes Joueurs: 1P Dates de sortie
15.12.1989 Japon
1990 USA 199? France
bonne Difficulté:
77%Graphismes 90%Animation 72%Son 90%Jouabilité 85%Durée de vie 88%88%
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Bonk's Adventure sur TurboGrafx-16 est l'un des premiers jeux disponibles sur la Console Virtuelle de la Nintendo Wii. Comprenez, en language normal: PC Kid sur Coregrafx se retrouve soldé sur cette vilaine ratatouille de Wii de chez feu Nintendo le bien aimé. Quelques années en arrière, à une époque située quelque part entre la préhistoire de PC Kid et l'époque contemporaine, il était une trilogie de jeux de plates-formes qui faisait la gloire discrète d'une console non moins discrète, la PC Engine, grâce surtout au talent de Red, ses vrais artisans dans l'ombre d'Hudson. Ce bon vieux PC Kid, on se prend des fois à rêver d'un passé où il aurait fracassé pour de bon, de son coup de boule légendaire, les figures de Mario et Sonic, pour nous éviter toutes les suites, les resucées, les jeux dérivés et les dérives que ces deux lascars nous auront infligés depuis dix ans. Mais il a beau être d'une nature hystérique comparé aux deux premiers de la classe, PC Kid aime tout de même l'intimité et seuls les vrais aficionados du retrogaming connaissent son nom et sa valeur. S'il aura trimballé son pagne sur plusieurs consoles (dont Super B.C. Kid, une excellente version Super Nintendo), sa terre natale aura toujours été la console de NEC avec laquelle il aura, tristement, sombré. Et pour cause, son nom japonais d'origine, PC Genjin, est un jeu de mot sur le nom PC Engine; difficile de trouver un héros de jeux plus intimement lié à son support (il sera devenu FC Genjin sur Famicom, GB Genjin sur Game Boy, et Super Genjin sur Super Famicom, ce qui, on le conçoit, ruine joliment le calembour). Sorti en 1989, la première apparition de PC Kid arrive un an après Super Mario Bros. 3 sur NES et un an avant Sonic sur Mega Drive. C'est ce qu'on peut appeler les années d'or, à l'inverse des années fumiers que nous vivons maintenant, où l'alchimie moderne est de transformer l'or en plomb, nos anciens héros en parasites, au travers de suites innombrables. Grâce à la puissance de la CoreGrafx (le nom sous lequel on connaissait la PC Engine à l'époque en France), PC Kid surpasse techniquement n'importe quel jeu de la NES, quand bien même il tourne lui aussi sous un microprocesseur 8-bit, et fait ainsi une excellente transition, comme bon nombre de jeux de la console d'ailleurs, entre la génération de jeux passée et l'avènement des 16-bit. Les sprites sont grands (voire énormes dans le cas des premier et dernier boss), colorés, les environnements aussi. Même si paradoxalement la résolution de base de la CoreGrafx est légèrement plus basse que celle de la NES, elle parvient à afficher haut la main deux fois plus de couleurs, et cela se sent, tout comme la palette bien plus large lui permet assez bien d'éviter ces couleurs fluos criardes typiques de la NES et de la Master System. Pas de ralentissements, pas de clignotements, PC Kid est un régal à jouer, même si les deux épisodes suivants pousseront le style et la technique encore plus loin. C'est l'un des revers de la médaille, puisque PC Kid 2 et 3 sont encore plus beaux et que la console est si performante, ce premier épisode, même s'il enterre chacun des jeux NES un par un dans un grand cimetière, semble tout de même daté. C'est que l'on a du mal à imaginer la CoreGrafx jouant dans la même cour que les 8-bit de Nintendo et Sega, sa distribution française underground n'ayant fait que renforcer cette marginalité, il n'y aura que le Japon finalement qui l'aura vue comme une réelle concurrente, où elle aura d'ailleurs connu un grand succès. C'est une menue entrave au bonheur que représentait PC Kid à l'époque, tout simplement l'un des jeux les plus drôles et délirants jamais faits. Déjanté sans être vulgaire, plein de cette bêtise japonaise qui nous fait glousser comme des morceaux de poulet dans un bol de nouilles, toute la recette pour sublimer un jeu de plates-formes est là. Il faut le regarder déjà ce gosse: une tête énorme sur un corps minuscule, un sourire d'une honnêteté renversante qui se tord en des grimaces effroyables dès qu'il s'agite un peu; l'enthousiasme de la jeunesse sans doute. Quand il grimpe un mur il le mord à pleine dents, quand c'est une cascade, il le fait à la force de ses mini-membres, il distribue des coups de boule sans se soucier de son crâne, les yeux lui sortant de la tête quand il a mal, des crocs lui poussent quand il mord de la viande rouge et juteuse. C'est une bête, un animal, mais affectueux comme un bébé. La viande, la chair animale, lui fait un effet fou. Même un kilo d'amphétamine par voie anale ne ferait pas autant d'effet à un humain ordinaire. Il est transformé, littéralement, et devient, on ne sait pas quoi au juste, mais très très bizarre. Parfois il ressemble à un petit vieux, avec des lèvres qui pendent en forme de vulve (a osé), le visage éclairé par un feu absent. D'autres fois, quand il a ingurgité un gros gigot ou deux steaks coup sur coup, il devient rouge de colère, invincible comme un Mario sous étoile, le regard assassin et une grosse balafre sur l'occiput pour souder ce cerveau implosé. Et rien ne l'arrête. Enfin si, la difficulté s'y essaye, et les boss en particulier, des dinos neuneus un peu collants. Le jeu n'est pas trop dur, bien dosé dans l'ensemble, à une exception près: le dernier niveau. On ne vous fait pas de cadeau à la fin. Mourir à ce point, c'est devoir se retaper les quatre boss du jeu à la suite, plus une fifille bien méchante qui joue à la voiture télécommandée et King Drool himself, d'abord en version transparente puis en version couleurs et poids. Même Mega Man n'aurait pas osé. Mais qu'importe, il y a des idées géniales dans PC Kid. Quand il perd une vie, il s'effondre dans ce qui ressemble à une crise d'épilepsie (ceci étant un peu de mauvais goût) et reste ainsi endormi, insouciant de ce qui se passe autour de lui. Il n'y a qu'à appuyer sur Start pour le réveiller; pourquoi en effet s'embarrasser d'une transition ? Le jeu regorge de scènes bêtes, charmantes dans leur idiotie, comme celle par exemple de ce dino à casquette à l'air super niais. Un bon coup sur la caboche lui ouvre sa gueule, il n'y a plus qu'à aller voir là-dedans ce qui s'y passe. On en ressort tout ému. Peut-être le fait d'avoir nagé dans son estomac bien rouge, ou d'avoir rencontré un peu plus loin un gros dino aux cheveux gras et à l'air encore plus super niais, chose impensable il y a deux minutes (ce serait comme de trouver George Bush à l'intérieur de John Kerry). Les monstres sont excellents, en particulier ceux de taille normale, c'est à dire ceux qui ne vous attendent pas à la fin d'un niveau. Aux côtés des fleurs qui souffrent de vous servir, on retrouvera ces têtes d'oeuf et compagnie dans tous les jeux suivants. Le modeste talon d'Achille de PC Kid serait peut-être ses musiques, entre lui et son dernier jeu sur Super Famicom, on ne peut pas dire que la série soit musicalement transcendante. Il y a quelques bruitages amusants, comme le bruit de pas de notre héros, mais globalement le son est de loin le caractéristique le moins remarquable. A l'opposé, le plus remarquable est peut-être le gameplay, quoiqu'un peu à double tranchant, sa variété lui coûtant quelques points au niveau de la précision. Même si ses mouvements semblent limités, le kid peut effectuer quatre types d'attaques avec sa tête qui offrent autant d'approche pour effacer un ennemi de sa route. Il peut donner un classique coup de boule frontal, sauter et effectuer un piquet, sauter et frapper un ennemi par en dessous à la façon d'un uppercut cranien Marioesque (technique homologuée), ou encore tournoyer, ce qui à la fois ralentit sa chute et inflige des dommages. Grâce à tous ces mouvements, il n'y a pas besoin de beaucoup réfléchir pour attaquer, on fonce dans le tas et les ennemis valdinguent, ce qui sied parfaitement à l'attitude de ce gamin brutal. On peut même gagner des points supplémentaires en effectuant ce qui ressemble à des combos: frapper les monstres à la suite sans les laisser toucher terre. Un petit problème vient donc de l'approximation dans les collisions, pour la très utile technique tournoyante en particulier, il arrive que votre coup rate et que l'attaquant se retrouve l'attaqué. Pour le reste, c'est du tout bon, et Red et Hudson l'auront d'ailleurs bien compris puisque la formule changera très peu d'un jeu à l'autre, contrairement par exemple à Mario qui aura toujours su se renouveler au point de donner l'impression salvatrice de quatre jeux différents (la mauvaise langue se permettra d'ajouter qu'on ne peut pas en dire autant de nos jours, où la plupart des jeux Nintendo se ressemblent, rendant les similarités de la série PC Kid bien inoffensives en comparaison). Super B.C. Kid, qui puise dans chacun des trois jeux de la NEC, rend aussi de nombreux hommages à ce premier volet. Le jeu PC Kid n'a pas le charme d'un Super Mario, et n'évite pas à la longue les répétitions malgré des idées nombreuses et la présence de passages secrets, mais le personnage PC Kid est lui plus charismatique encore que le plombier. Il aurait mérité aussi de devenir une idole du grand public, à moins justement qu'il ne fût trop hors norme, "too much", pour ce public bien souvent si terne et si conforme. Une note intéressante pour conclure, il existe un remake de ce tout premier PC Kid sur GameCube et Playstation 2, au Japon uniquement, la version GC étant devenue très difficile à trouver. Ce remake utilise des graphismes 3D et le résultat est très discutable, les nouveaux choix esthétiques en particulier. Non seulement la 3-D rend le jeu très laid, angulaire comme du silex, mais PC Kid a perdu son air doux, sympathique et niais. Les auteurs lui ont collé un effroyable faciès, mauvais et vicieux, très à la mode semble-t-il, qui lui donne l'air d'un psychopathe échappé d'une prison haute sécurité plutôt que de cette innocente boule de nerfs que nous connaissions. Vraiment consternant. le 5 février 2007 par sanjuro Jeu testé en version japonaise
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