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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NEC PC ENGINE / COREGRAFX (8-bit)


Un héros nippon qui a la pêche.

Momotarō Katsugeki

Momotarō Katsugeki

桃太郎活劇 (trad: "Jeu d'Action Momotaro")
 

 PC Engine

Développeur:
Hudson Soft

Editeur:
Hudson Soft
Genre:
Action / Aventure

Joueurs:
1P

Dates de sortie
21.09.1990 Japon
bonne Difficulté:

86%Graphismes
87%Animation
86%Son
85%Jouabilité
89%Durée de vie

89%89%
Trucs et astuces

Galerie:

Entrez le mot de passe suivant pour voir tous les 25 ennemis du jeu:
いわさきはえがへた

Sound test:

Entrez le mot de passe suivant:
いわさきはうたがへた

Fins:

Entrez les mots de passe suivants pour voir chaque fin.

Facile:
らきあまくさ

Normal:
こちみたしよ

Difficile:
きゆかたいと

Gerogero:
じうよしたすま

Maximum:

Pour commencer avec un maximum d'argent (65535両), de jutsu, les meilleures arme et armure, entrez les codes suivants:

Facile:
しぺみぶ ぺげすし
ぼるみわ むぐずぼ
うぐねら ぴぽぱろ
ぺぐろぐ ぼぺほば


Normal:
しぺやぶ ぺげすし
ぼるみわ むぐずぼ
うぐねら ぴぽぱろ
ぺぐろぐ ぼぺほび


Difficile:
しぺらぶ ぺげすし
ぼるみわ むぐずぼ
うぐねら ぴぽぱろ
ぺぐろぐ ぼぺほぶ


Gerogero:
しぺろぶ ぺげすし
ぼるみわ むぐずぼ
うぐねら ぴぽぱろ
ぺぐろぐ ぼぺほべ

Code 1UP:

Pour commencer au dernier niveau avec 5490両, tous les jutsu, un maximum d'items et les meilleures arme et armure, entrez le code suivant:

Normal:
たぽむた おちぴふ
ぺひろぶ ゆげぜた
けたげぺ いむずぼ
うわぜな ぺぽへび


Aujourd'hui, 1UP vous invite à faire la connaissance d'un héros ultra-japonais. Si japonais que, malgré les nombreux jeux dont il a été la vedette, pas un n'a été exporté en Occident. Ultraman, par on ne sait quelle fourberie, avait trouvé le moyen de se glisser sur nos Super Nintendo, les robots Gundam s'offrent des voyages à l'étranger depuis la Playstation, d'autres, après avoir subi un lifting et être expurgé de leur trop-plein de japonaiserie, comme Goemon, avaient été autorisés à montrer leur nouvelle tête occidentalisée. Mais pas Momotaro. Lui n'a jamais quitté son Japon natal.

De ce fait, personne ne peut douter du patriotisme de Momotaro. C'est un héros japonais. Mieux que ça, c'est une légende. N'allez pas croire que ce soit grâce à Hudson Soft, car on ne peut pas dire que tous leurs jeux soient formidables. Non, Momotaro est littéralement une légende. Il tire ses origines d'un conte du XVIIIème siècle, et sans doute plus vieux encore, qui existe en de nombreuses variantes mais que l'on pourrait résumer de la manière suivante...

Il était une fois un vieux couple sans enfant qui vivait près d'un village. Un jour, le ruisseau amena à eux une énorme pêche. Lorsqu'ils voulurent la manger, elle s'ouvrit en deux et un petit enfant apparut. Les cieux l'avaient envoyé pour être leur fils. Ils le nommèrent Momotaro (Taro de la Pêche).

Momotaro devint brave et fort et lorsqu'il eut quinze ans, il demanda à ses parents la permission d'aller tuer les démons d'Onigashima, qui terrorisaient leur contrée. Ses parents, tristes, lui préparèrent des boulettes de riz pour son voyage et il partit pour le nord-est. En chemin, il rencontra un chien, un singe et un faisan, qui se joignirent à lui, parfois contre une bouchée de riz. Ensemble ils prirent un bateau jusqu'à l'île des démons, qu'ils combattirent et tuèrent jusqu'au dernier (pas de pitié, ces démons étaient vraiment des salauds !). Victorieux, ils libérèrent tous les prisonniers, s'emparèrent des trésors et Momotaro retourna auprès de ses vieux parents qui vécurent heureux jusqu'au restant de leurs jours.

Tout le monde au Japon connaît ce conte. C'est un peu comme Le Petit Chaperon Rouge et Blanche Neige chez nous, en plus populaire même, puisque Momotaro sert à toutes sortes de fins commerciales et à exacerber certaines valeurs patriotiques. On ne s'étonne donc guère qu'il ait été aussi réduit à un personnage de jeux vidéo. Chez Hudson Soft, son créateur, il apparaît comme un petit bonhomme à la tête ronde et souriante, le plus souvent coiffé et vêtu de manière traditionnelle. Ce qui a de quoi surprendre par contre, est le nombre invraisemblable de jeux dans lequel ce myrmidon est apparu, près d'une cinquantaine. C'est moitié moins que les Mega Man vous me direz, mais c'est quand même impressionnant.

Le premier jeu, Momotarō Densetsu, est sorti sur Famicom en 1987; c'était un RPG. Il a été suivi en 1988 d'un jeu de plateau, sur la même console, puis d'un autre sur PC Engine, qui est vite devenue la représentante officielle des Momotaro avec six titres, cela évidemment parce que la PC Engine est autant la console de NEC que d'Hudson. La plupart des jeux Momotaro sont en fait soit des RPG, soit des jeux de plateau (avec la série ferroviaire dérivée des Momotarō Dentetsu — notez le T, c'est un jeu de mots), genre dans lequel Hudson se sera fait la main et qui leur aura permis d'acquérir par la suite le développement des Mario Party.

Le second Momotaro de la PC Engine n'est lui, en revanche, qu'un simple jeu d'action-aventure. Sur consoles de salon, cela en fait un spécimen unique, les autres jeux d'action Momotaro qui existent étant tous sur Game Boy. Pour nous autres Occidentaux, il est en tout cas beaucoup plus accessible que les RPG et jeux de plateau et c'est d'ailleurs pourquoi nous le testons aujourd'hui.

Comme dans le conte, Momotaro quitte ses vieux parents pour aller combattre les démons de l'île d'Onigashima. Il y a plusieurs références au récit original et au folklore nippon, mais le tout traité sur un ton humoristique déjanté et très caricatural d'anime. Des caractéristiques qui ne sont pas sans rappeler PC kid. A la place des dinos tête d'oeuf, on croise ici des "oni", les fameux démons japonais. Si vous êtes imbibé de culture japonaise, que ce soit par ses jeux ou ses manga, vous savez sans doute à quoi ressemble un oni. Il est généralement représenté comme un colosse à la peau rouge avec une masse buissonnante de cheveux au sommet du crâne, d'où sort une ou deux cornes, et portant comme seul vêtement un pagne en peau de léopard.

Dans Momotarō Katsugeki, presque tous les rôles ennemis sont tenus par ces oni, mais des oni tout mimi ! On les reconnaît à leurs petites cornes, et cela inclut aussi bien les pieuvres et les chauves-souris que le type en skate-board et la ballerine qui vous foncent dessus au détour d'un écran. Même le boss, qui prend plusieurs formes selon les niveaux, arbore toujours la même tête un peu niaise d'oni loucheur avec son croc apparent. Tous ont aussi cette particularité qu'il est possible de se percher sur leur tête, comme dans Super Mario Bros 2. Une bonne partie du charme du jeu vient de ces interprètes insolites, plus que les niveaux, assez banals.

On en dénombre huit, le dernier reprenant les boss et les thèmes des précédents. Tous commencent par un village, une portion de niveau faite d'une poignée d'habitants et de boutiques. Les premiers promulguent des conseils, les secondes vendent des objets utiles; c'est le petit côté aventure du jeu, qui rappelle un peu Goemon mais en extrêmement simplifié. Qui dit aventure, dit texte, et là il faut s'accrocher parce que tout est en japonais, écrit en plus à la verticale de droite à gauche dans des bulles de BD. Heureusement, de leur côté, les menus sont assez faciles à utiliser. Select ouvre un écran de statut purement informatif, c'est Run qui permet d'accéder au vrai menu de jeu. Il est divisé en deux sections: dōgu et jutsu.

Si vous avez lu nos tests de Wrath of the Black Manta sur NES et d'autres jeux de ninja, vous devriez savoir que les jutsu sont des pouvoirs spéciaux. Momotaro acquiert les siens auprès d'un vieil ermite qui a sa hutte dans chaque niveau. Pour les recevoir cependant, il faut répondre aux cinq questions d'un quiz ou gagner un jeu de pierre-papier-ciseaux en trois manches. L'un des jutsu permet de retourner à un niveau déjà visité. Sympa ! Les dōgu eux sont les objets, et tout comme les jutsu, ils ne sont jamais vus sous forme d'icônes, uniquement de mots. Les joueurs qui n'arrivent pas à distinguer les caractères japonais risquent de passer un mauvais quart-d'heure.

Il y a deux types d'objets, qui répondent chacun à une commande différente: manger ou utiliser. La nourriture est toujours placée en tête et se compose d'onigiri, des boulettes de riz: karada no onigiri 「からだのオニギリ」 (+1 PV), yuki no onigiri 「ユキのオニギリ」 (+1PV +1PP), waza no onigiri 「わざのオニギリ」 (+1PP) et en brochette, les kibidango 「きびだんご」 (+3PV). Le reste des objets permet d'améliorer l'attaque. Signalons en particulier l'invincibilité, kakure-mino 「かくれみの」, qui marche même contre les boss, et onara no moto 「オナラのもと」, avec lequel Momotaro peut attaquer à la fois par devant et par derrière, grâce à... je vous le donne en mille, des prouts ! Sacrés Japonais ! L'humour a un petit côté Dr Slump, comme en témoigne aussi ce prologue bizarre, une course d'obstacles par dessus des crottes mauves.

On peut obtenir tous ces mets et ces items en éliminant un oni transporteur, avec un panier sur le dos. Il est assez rare mais il a un avantage énorme: lui et sa cargaison aléatoire réapparaissent autant de fois qu'on le souhaite ! Si on en a la patience, on peut donc faire une provision de ce qui nous servira le plus, comme les kibidango et les kakure-mino. Autrement, on peut aussi les acheter dans les villages, mais l'argent économisé sert surtout à se procurer de nouveaux sabres et armures, qui améliorent respectivement le tir et la résistance des coeurs de vie, représentés par des pêches à l'écran. Sans armure, nos pêches disparaissent tout de suite, avec, elles sont grignotées jusqu'au noyau.

Les monstres mis à part, les niveaux ne sont pas d'une grande inventivité sans pour autant être mauvais. Leur longueur est juste et il y a quelques idées de plates-formes intéressantes, mais rien de révolutionnaire. En même temps, cela sied assez bien à Momotaro qui se veut un jeu abordable. On peut le recommencer plusieurs fois sans redouter un seul passage, sans se dire qu'on va trinquer à tel ou tel niveau. Le jeu ne paye pas de mine, et c'est peut-être son principal défaut: au départ, il a tendance à produire une impression négative à cause de sa trop grande accessibilité (surtout si vous sortez juste d'un jeu plus élaboré comme Donkey Kong Country). On se dit qu'il est un peu trop quelconque, pas assez sophistiqué, peut-être destiné à un jeune public qui n'a pas encore beaucoup d'heures de jeu à son compte.

En s'y accrochant pourtant, on finit par y prendre goût et découvrir un certain nombre de qualités qui valent le détour. Il existe ainsi trois modes de difficulté, plus un quatrième, gero-gero, qui apparaît lorsqu'on a fini le plus élevé. Chacun a une fin vraiment différente qui mérite d'être vue. Dix points en plus pour la durée de vie ! En outre, ces modes changent non seulement le nombre de nos pêches-vies mais également le rôle des gouffres: en facile, on y rebondit sans dommage, en normal, on rebondit toujours mais avec des dommages, en dur, on meurt. Les gouffres ont aussi une fonction inattendue: ils renferment les cachettes du jeu. Ici, pas de murs, ni de blocs invisibles, une longueur de vide peut contenir un espace secret.

Le graphisme est un peu pâlot avec ses fonds souvent unis, mais la place que les graphistes libèrent dans le décor, ils la remplissent avec tous leurs petits monstres farfelus et des portraits assez larges des personnages. Finalement, c'est un bon compromis, car très vite on ne peut plus se passer de tous ces gentils démons. Il y en a un en fundoshi, en slip, qui traîne derrière lui du papier toilette et sert de plate-forme. Et les oni cosaques ! Et celui avec un air ahuri qui rebondit sur un pogo stick ! Oni forever ! Momotaro n'est pas en reste, c'est un petit gars marrant. Il bat des mains quand il saute, fulmine quand il reçoit des coups et enfile à l'occasion un costume (notamment celui d'Adam, lorsqu'il devient un angelot) pour certains moments clés du jeu.

Comme le graphisme et le game design, la bande son ne produit pas immédiatement d'effet. On la trouve un peu trop joyeuse, surtout au premier niveau où elle se répète beaucoup. Mais des thèmes arrivent à se détacher, des airs entêtants à s'infilter, et comme le reste, elle finit par nous conquérir. Le jeu n'a pas de grand défauts. Occasionnellement, la maniabilité peut gêner un peu, à cause d'un saut réduit lors de mouvements complexes. Il pourrait aussi sembler un peu trop facile. Les Jizo, des statues de pierre très répandues, permettent de sauvegarder si on a le matériel adéquat (une carte séparée sur PC Engine) et fournissent aussi des mots de passe. Mais ces codes sont longs et tout en japonais et un joueur occidental n'aura certainement aucune envie de s'en servir.

Adieu, Momotaro !

L'année dernière, en 2012, il s'est passé un évènement bien triste suite au rachat d'Hudson Soft par Konami. C'était déjà une tragédie en soi de voir cet éditeur qui a produit tant de jeux se faire absorber par un autre grand éditeur qui n'est plus que l'ombre de lui-même, mais l'une des décisions de Konami suite à cette opération aura été de mettre fin à la longue saga des Momotaro. Momotaro ne mourra jamais, on l'a dit, c'est une légende japonaise, mais sa carrière sur consoles semble bel et bien terminée. D'un côté, Momotaro aura été la star de beaucoup de jeux, malheureusement, parmi eux, les jeux de plateau ferroviaires y tiennent une bonne place. Hudson aura peut-être commis une erreur en l'enfermant dans ce genre bizarre, lui qui avait le potentiel d'un héros d'action comme le prouve cette HuCard. Derrière ses apparences légères, Momotarō Katsugeki est un jeu prenant et gratifiant. Tout ce dont il a besoin est de temps. Le temps de prendre racine en nous et de mûrir, mûrir comme une bonne pêche toute rose et fraîche.

le 11 janvier 2013
par sanjuro



Jeu testé en version japonaise
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