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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NEC PC ENGINE / COREGRAFX (8-bit)


Au gala des vieux gagas.

Galaga '88

Galaga '88

ギャラガ'88, Galaga '90 (USA)
 

 PC Engine

Développeur:
Namco

Editeur:
Namco
Genre:
Shoot'em up

Joueurs:
1P

Dates de sortie
15.07.1988 Japon
1989 USA
198? Europe
moyenne Difficulté:

71%Graphismes
79%Animation
60%Son
78%Jouabilité
70%Durée de vie

60%60%
Trucs et astuces

Il y a une raison pourquoi sur 1UP on ne commence à parler des jeux vidéo qu'à partir de la NES. Galaga '88 sur PC Engine est un bon moyen de nous remémorer cette noble cause, mais il en profite aussi pour nous donner une petite leçon.

Galaga est une borne d'arcade très connue de 1981, la suite de Galaxian, sorti en 1979, lui-même un dérivé de Space Invaders, classique de 1978 qui revigora le marché du jeu. Namco ne se contenta pas de copier Taito, ils apportèrent avec Galaxian et Galaga un certain nombre d'améliorations: des ennemis colorés et mouvants, une interface plus agréable et même, waouh, un arrière-plan ! Des choses qui nous semblent naturelles aujourd'hui mais ne l'étaient pas alors.

En 1987, Namco a une curieuse idée. Ils décident de sortir une nouvelle version de Galaga, mais sans la remettre au goût du jour, en conservant le gameplay original, étrangement statique, avec le vaisseau cloué sur une ligne imaginaire au bas de l'écran. Bon, c'est quand même plus beau, mais pas assez pour se pâmer. 87, rappelons-le, est l'année où l'empire Bydo envahit les salles d'arcade par le biais de cette porte intersidérale communément appelée R-Type. Entre Galaga '88 et R-Type, on a l'impression d'avoir les pieds dans deux galaxies diamétralement opposées. Bonjour le grand écart !

Dans un stage typique de Galaga, les ennemis arrivent en file par les côtés, emmenés par un leader ballerine qui décrit des cercles ou exécute des figures croisées avec un autre leader qui lui sert de partenaire. Ce serait charmant à regarder s'ils ne nous bombardaient pas en même temps. Lorsqu'ils s'en vont enfin, ils laissent derrière eux toute leur clique, ou tout du moins ce qu'il en reste si vous avez bien fait votre travail, qui va s'empiler en haut de l'écran, dans une formation plus ou moins rectangulaire. Quand tous les leaders en ont terminé avec leur petite dance, la formation commence à s'effriter et les "vaisseaux" adverses à tomber vers vous en attaquant.

Pour les détruire, vous n'avez qu'un petit tir ridicule. Vu sa taille, on n'est pas certain que vous essayez de tuer les ennemis ou de les féconder. On ne peut pas en changer, hélas, mais il est possible de le multiplier. Les aliens ne sont pas mieux dotés que vous à vrai dire. Ils ont des formes curieuses d'insectes, d'escargots, de chauve-souris avec des couleurs bariolées. Excursion campagnarde et acid trip, vous voyez le genre (mais si, enfin, voyons !). C'est peut-être à cause de ça aussi qu'ils tirent des chiures de mouches. Et puis, ils viennent en toutes sortes de tailles: S, XS, XXS, XXXS. On détecte comme un penchant pour le nanisme.

Mais même notre mauvaise langue se délie pour lui faire quelques compliments. On note de bonnes idées, qui, chose étonnante, ne se seront pas répandues dans des shoot'em ups plus modernes. Deux aliens identiques par exemple peuvent fusionner pour créer une version plus large d'eux-mêmes. Et petit ou grand, un ennemi explose en une multitude de paillettes colorées, donnant parfois à l'action l'apparence d'un bouquet de feux d'artifice. Le jeu a un certain charme visuel, on ne peut le nier, mais pas de la même nature qu'un shoot'em up ordinaire, que l'on juge d'après l'aspect de ses boss et de ses décors. C'est plus poétique ici, avec la course fluide de ces aliens larvulaires et leurs pirouettes arc-en-ciel, les cascades d'étoiles multicolores, l'escadron qui se dilate et se contracte comme un coeur... Electroplankton n'a pas inventé un style, il en aura juste perdu la couleur.

La meilleure invention toutefois concerne un alien précis, ailes vertes, corps blanc, équipé d'un rayon tracteur, gadget bien connu de la SF. Si vous êtes pris dans son champ de force et ne vous en dégagez pas à temps, votre chasseur interstellaire est capturé par l'ennemi et parqué derrière ses lignes. Vous perdez une vie, mais voilà l'astuce: si vous parvenez à le toucher quand il est bleu, le prisonnier est libéré et vient se placer tout contre vous pour combattre, doublant ainsi votre tir. Rouge, il est piloté par l'ennemi et donc irrécupérable. En répétant l'opération une seconde fois, votre appareil change complètement d'apparence ! ses ailes s'élargissent pour porter deux canons supplémentaires. Son tir est maintenant triplé mais sa taille le rend aussi plus vulnérable.

La plupart des idées proviennent en fait du Galaga original, la version de 1988 n'apporte pas tant de nouveautés que ça. C'est le cas aussi des niveaux bonus, connus ici sous le nom de "That is Galactic Dancing", qui consistent à détruire en musique des séquences d'aliens autrement inoffensifs, juste pour les points. Le reste du temps, l'accompagnement musical se limite aux gazouillements, couinements et autres effets sonores surréalistes des échanges de tirs. On croirait tomber au milieu d'une conversation de canards de bain.

Ce qu'il y a de nouveau en revanche est la structure en niveaux du jeu, avec des chemins multiples qui dépendent d'une paire de containers bleus, qui permet de sauter dans une dimension parallèle. Ce n'est pas très clair, mais quoi qu'on fasse de toute façon, on avance. Certains niveaux, assez rares, ont un véritable scrolling avec l'action d'un shoot'em up moderne (moderne en 87) et même un boss de fin, mais le changement n'est pas si radical puisque c'est toujours entrecoupé de phases Galaga classiques et que notre malheureux vaisseau est bien trop timide pour avancer son museau.

On a du mal à se convaincre que ce nouveau Galaga rencontra suffisamment de succès en arcade pour justifier une adaptation sur consoles. Peut-être Namco n'avait pas envie d'abandonner le jeu si rapidement, ou peut-être trouvaient-ils qu'il convenait bien à la toute jeune PC Engine (elle aussi arriva en 87) en leur épargnant surtout de prendre de grands risques. Galaga '88 fut donc porté sur la console de NEC, peu après R-Type ironiquement, dans une version pimpante mais déjà ô combien dépassée: on a vu des shoot'em ups plus impressionnants sur NES.

Galaga '88 a un certain attrait, pourtant. Il est facile d'accès et joli dans sa simplicité. On ne teste pas les jeux antédiluviens sur 1UP parce qu'ils ne nous amusent pas, voilà tout, mais certains d'entre eux, à la frontière ludique comme Galaga, ont des qualités qui les rendent encore aujourd'hui relativement intéressants. Le plus grand apport de Galaga aux jeux vidéo, par rapport à Space Invaders, c'est l'élément artistique. Mais ça reste un jeu "gentil", une sorte d'échauffement pour des missions spatiales plus sérieuses sur PC Engine. En passant, Bandit Manchot me fait remarquer que Namco au moins n'aura pas eu le culot de Taito, qui, dix ans après eux, ressortit Space Invaders presque inchangé sur Super Nintendo !

le 24 septembre 2012
par sanjuro



Jeu testé en version japonaise
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