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NES Développeur: Tecmo Editeur: Tecmo
Genre: Catch Joueurs: 1-2P Dates de sortie
01.09.1989 Japon
04.1990 USA 12.1990 Europe 23.11.1990 Suède
dur Difficulté:
83%Graphismes 84%Animation 87%Son 86%Jouabilité 72%Durée de vie 80%80%
Sound Test:
A l'écran titre, maintenez enfoncés la diagonale Haut-Gauche, A, B, et appuyez sur Select. Les fans de Tecmo auront remarqué qu'il s'agit d'une variante du code de Ninja Gaiden / Shadow Warriors. |
Avouez ! N'ayez pas peur, avouez, il n'y a pas de honte. Chaque matin, vous vous enfermez dans la salle de bains, et, lentement, vous retirez votre chemise pour admirer vos beaux muscles. Devant le miroir, vous gonflez vos pectoraux, faites rouler vos biceps, prenez des poses intimidantes. Puis, n'y tenant plus, vous vous enduisez le corps de crème autobronzante. En fouillant dans la trousse à maquillage, vous en ressortez des couleurs vives que vous vous appliquez sur le visage comme des peintures de guerre. Enfin, les bras arqués le long du corps, vous poussez un hurlement muet en bandant les muscles aussi fort que vous le pouvez. Avant que votre reflet n'ait pu prendre la fuite, terrifié, des coups retentissent à la porte. Mais si, chaque soir, vous revenez déçu parce que personne ne vous a provoqué et donné une chance de déchirer vos habits neufs, vous pouvez toujours vous asseoir devant vos bonnes vieilles consoles et vous amusez à prétendre que vous êtes enfin sur le ring, le torse nu. Et si décidément vous avez besoin de sentir l'action, n'hésitez pas à vous rouler par terre en étreignant votre manette et à rouer de coups le canapé, c'est fait pour ça ! Sur NES/Famicom, vous avez l'embarras du choix, il existe dix jeux de catch, dont au moins quatre sont sortis en France. Nous avions déjà testé l'un d'eux, peut-être le meilleur, en tout cas le préféré de la rédaction, WWF Wrestlemania Challenge de Rare. Le second classique dans le genre, antérieur, est lui de Tecmo, et comme c'est souvent le cas avec leurs jeux de sports, il porte leur nom jusque dans le titre: Tecmo World Wrestling. Plutôt qu'une vue complète du ring comme chez Rare, on a droit ici à une vue rapprochée qui ressemble un peu à celle de Mike Tyson's Punch Out, sorti deux ans plus tôt au Japon. Mais c'est une vue à volets, comme un triptyque, avec deux écrans latéraux pour montrer l'extérieur du ring quand l'action nous y emmène. Les sprites sont également un peu plus grands. Par contre, pas d'équipes, pas de modes, rien que deux hommes, l'un contre l'autre. World Wrestling, c'est du duel pur. On commence par choisir son lutteur parmi dix visages et noms exotiques. Enfin, exotiques ou exécrables, on n'est pas tout à fait sûr. Il y a un Japonais enflé, un Grec qui fait une moue pleurnicheuse, un Anglais sorti d'un gang ou d'un concert de Kiss, peut-être les deux, un Chinois blond comme un Suédois, un Russe frisé qui s'est roulé dans du jaune d'oeuf, un Allemand avec le teint rosé de Bowie période Aladdin Sane, un vieil Équatorien au crâne lustré comme une boule de billard, un Vénézuélien qui lui ressemble mais avec les poils en l'air et un Américain encagoulé, Docteur Guildo, qui à coup sûr est un ennemi de Musclor (cf. Les Maîtres de l'univers). Le seul qui ait l'air "normal", avec un soupçon d'élégance sous son masque d'or, est le Mexicain, dit El Tigre. Avant de leur tordre le cou et de leur broyer les testicules (encore faut-il les trouver !), World Wrestling fait quelque chose que les autres jeux d'habitude ne font pas: il vous donne accès à la salle de musculation, où vous pourrez endurcir votre superbe corps. Il y a trois exercices, mais peu importe celui que vous choisissez, la méthode à suivre est toujours la même. Il faut appuyer comme un malade sur le bouton A pour remplir une barre et gagner un point de power, votre force, à chaque passage. Vous pouvez obtenir 7 points, mais pas tout d'un coup bien sûr. Vous aurez l'occasion de retourner à la salle de muscu quand vous perdrez un match. Car dans World Wrestling, la défaite, c'est simplement une place en moins et l'occasion de tenter à nouveau sa chance. Le côté sournois de ce procédé original est qu'à chaque fois que vous perdez un match (ou faites match nul, qui est compté comme une défaite, c'est vache), vous devez réaffronter l'adversaire précédent. Cela peut devenir très vite fatigant si votre niveau n'est pas assez bon. Avant de réaffronter Pat Gordon qui vous bat systématiquement, vous devez repasser à chaque fois par El Tigre; et si, par malheur, une faute bête vous conduit à perdre contre lui, c'est le Japonais du début qui s'interpose maintenant. Eh oui, c'est le gameplay impardonnable des années 80. Sur le ring même, on constate avec plaisir que le catch est bien représenté dans toute sa variété d'actions. On peut se frapper, s'attraper, se projeter, s'étrangler, se tordre les membres, se jeter l'un sur l'autre ou sur les cordes, grimper aux poteaux. A part les accessoires, rien ne manque. Et tout s'accomplit avec une relative facilité, jamais plus d'une combinaison direction-bouton. Par contre, le gameplay est un peu restrictif. On ne peut pas s'arrêter facilement de courir, ni descendre hors du ring quand on le souhaite. Mais surtout, on a du mal à comprendre ce qui nous confère l'avantage. Parfois l'ordinateur est très faible et se laisse malmener, d'autres fois à l'inverse il ne nous laisse pas réagir. Et cela semble comme établi à l'avance. Au début, durant la première des septs minutes, c'est le CPU mouton, après ça, c'est le CPU moissonneuse-batteuse. Alors il faut gérer. Mais quelle que soit notre condition, il y a une formule miracle pour se tirer d'à peu près toutes les situations: c'est le massacre-boutons. World Wrestling en effet mise énormément sur la technique du pouce mitrailleur. Pour s'en convaincre, il suffit de brancher son NES Advantage ou sa NES Max, d'enclencher les turbo, et d'observer soudain combien on domine. A deux joueurs, ce n'est pas tellement différent, mais c'est tout de même plus équilibré. Une nouvelle barre fait son apparition, le Biometer, toujours en mouvement. Son usage n'est pas très clair: selon qu'une couleur ou l'autre prend le dessus, le joueur en question est plus fort à ce moment. Mais c'est difficile à juger tant la barre bouge vite, et cela revient finalement au même que le hasard pur. Une chose est sûre, celui-ci affecte grandement l'issue d'un match. Mais l'expérience aidant, on arrive quand même à développer des techniques, pas toujours bien loyales, pour neutraliser l'ordinateur dont on apprend à connaître les faiblesses: sa vulnérabilité aux volées de coups, sa peur des poteaux et la disqualification pour être resté trop longtemps hors du ring. Visuellement, World Wrestling est aux antipodes de Wrestlemania Challenge. Le jeu de Rare, c'étaient des petits sprites fluo dans une arène sombre, alors que celui de Tecmo, ce sont des sprites élancés dans des décors vibrants de couleur. Et Tecmo oblige, lorsque l'action s'enflamme, après que les deux lutteurs ont perdu beaucoup d'énergie, les suplex et les marteaux-pilons ont droit au traitement grand écran, dans de brèves cinématiques animées plutôt chouettes. Les graphistes et les programmeurs ont fait du bon boulot, en particulier au niveau des sprites, qui possèdent une pléthore de postures et de coups. Pour une cartouche de 1989, elle est bien remplie. Le son non plus ne déçoit pas, avec quelques airs sympathiques de meilleur calibre que ceux auxquels ont droit ordinairement les jeux de sport. Et le commentateur ? Son buste occupe un quart de l'image, il bouge, il s'agite, commente l'action en anglais et avec humour, mais ne perturbe jamais nos combats. C'est à peine si on le remarque en fait, et il semble là surtout pour ceux qui nous regardent jouer. Le dernier point fort de World Wrestling peut-être, celui qui le démarque des autres jeux du genre, surtout des productions occidentales, c'est son ambiance légère, humoristique. Les personnages ont des têtes comiques, il faut les voir sur l'écran de sélection ou en entraînement. Et puis toujours dans cette tradition cinématographique de Tecmo, un boss final, Blue King, qui possède la panoplie entière de coups, attend le vainqueur de pied ferme. Magré son gameplay, qui n'est pas irréprochable, et l'importance donnée aux pressions répétées de bouton, World Wrestling plaît beaucoup. Il a un bon aura, à défaut d'une meilleure explication. Durant un match, on ressent l'étendue du travail accompli, et cela, plus sa bonne humeur, vient à bout de toutes les résistances. Ce n'est peut-être pas le meilleur jeu de catch de la NES (encore que le débat soit ouvert), mais c'est certainement celui qui aura marqué le plus. Avec tous ces matches interminables et ce game over qui n'apparaît pas, vous avez évidemment fini à l'hôpital, le doigt tordu. On vous conduit dans une salle d'examen exiguë, où l'infirmière étudie votre main: le 24 octobre 2014 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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