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NES NES Développeur: Konami Editeur: Konami
Genre: Jeux Olympiques Joueurs: 1P Dates de sortie
16.09.1988 Japon
06.1989 USA 1989 Europe 22.11.1989 Suède
horrible Difficulté:
87%Graphismes 89%Animation 85%Son 72%Jouabilité 83%Durée de vie 86%86%
Mots de passe:
Quelques mots de passe, ceux complets de la France et ceux de la première partie pour le Japon. Ce bug, parfois assez difficile à exploiter, permet de réaliser un résultat imbattable au lancer du marteau. Tapoter le bouton pour que le personnage commence à tourner mais en restant au minimum de sa puissance, il devrait bouger par à-coups et malgré tout clignoter au bout d'un certain temps. Vous n'avez plus qu'à envoyer le marteau, et si vous avez effectué l'astuce correctement, le marteau va retomber sans avoir avancé. Il sera compter d'abord comme une faute puis comme un lancer de 92m ! |
Les Championnats du Monde d'Athlétisme 2005 se déroulent en ce moment à Helsinki, alors même que ces mots sont tapés. C'est la magie de l'écriture, quelques lettres suffisent à immortaliser, en un instant et pour aussi longtemps que cette page sera lue, un évènement d'une semaine. La magie des jeux vidéo, elle, permet de devenir, n'importe quand, encore et toujours, un héros ou un champion, à la seule force de ses doigts. Parlons-en justement de nos doigts. Cinq frères jumeaux: Auriculaire, Annulaire, Majeur, Index, et l'aîné, le laborieux monsieur Pouce, ce sont eux qui accomplissent tous ces exploits dont nous nous revendiquons l'auteur. Bas de bras, pas de chocolat, conclut la blague cruelle, pas de doigts, pas de jeux vidéo menace la logique. Essayez de jouer avec une coupure au pouce. Aïe ! Ce sont eux les vrais héros des jeux vidéo, ces dix travailleurs forcenés qui se frappent la tête contre des boutons pour notre seul plaisir. Tous les jeux ne sont pas égaux envers nos doigts, certains sont plus vicieux que d'autres, et c'est au travers de l'un d'eux, que nous allons rendre hommage à ces héros de l'ombre. Un test à lire les mains hors de ses poches. L'Histoire Olympique de KonamiTrack & Field II est peut-être le jeu de sport le plus populaire de la NES. Tout possesseur de la console connaît son nom, les autres aussi sans doute. Cette production Konami est un excellent terrain de fouilles, qui ravira les archéologues du jeu vidéo avides de faits historiques. Une fois n'est pas coutume, commençons par l'Europe, car le jeu y occupe une position particulière: pour nous, malgré son "deux", Track & Field II est un jeu à part entière et non une suite. Pourtant, le premier volet est bien sorti en Europe, mais après sa suite et sous un autre nom ! Même l'éditeur est différent puisque c'est Kemco qui publia ce jeu de Konami, sous le nom Track & Field in Barcelona. Une sortie opportuniste, motivée par les Jeux Olympiques de 1992. Ca ne l'aura pas aidé à se vendre, il faut dire que les graphismes accusaient leur âge: le premier Track & Field date de juin 1985 sur Famicom, alors que Super Mario Bros n'était même pas encore sorti ! Restons au Japon, car quelques surprises nous y attendent. La première est que, comme pouvait le laisser entendre la différence radicale de style graphique, les deux jeux n'ont rien à voir ensemble. Dans l'archipel, Track & Field s'appelle Hyper Olympic, tandis que Track and Field II porte le nom bizarre de Konamikku Sports In Seoul. Eh oui, il avait été en fait développé pour les Jeux Olympiques de 1988 à Seoul, c'est pour cela que le Taekwondo et l'équipe coréenne y figurent en bonne place. Tout cela révèle autre chose, que le titre anglais Track & Field, terme qui décrit uniquement l'athlétisme, est une ineptie des traducteurs, et non une erreur des concepteurs. Nous ne nous étendrons pas dessus, mais la version japonaise d'origine contient d'autres surprises, des éléments qui ont été retirés ou intervertis dans la version occidentale. Par exemple, à gauche de la machine à écrire qui affiche les résultats, il devrait y avoir une cigarette fumant dans un cendrier, les photos des athlètes bizarrement ne correspondent pas toujours aux même pays, le menu de sélection a été un peu changé, etc. Enfin, les mots de passe diffèrent, y compris entre les versions américaines et européennes. Maintenant que l'histoire a été bien servie, place à la critique, avec une pensée émue pour nos douloureuses extrémités. Affranchissez un Esclave: Coupez-Vous un DoigtTrack & Field II emploie cette méthode dite du button mashing, c'est à dire appuyer très rapidement sur les boutons pour pouvoir gagner. La moitié des épreuves se joue ainsi, et Konami n'y est pas allé avec le dos de la cuillère: non content de devoir garder le rythme pendant une assez longue durée, il vous faut rester concentré et capable d'accomplir d'autres actions en même temps. Dans la course de haies par exemple (du steeplechase en fait), vous devez courir en appuyant aussi vite que possible sur A, tout en franchissant les haies avec B. Pour être joué correctement, ce jeu demande une formation de pianiste, et de pianiste fou (cheveux en bataille, visage grimaçant et convulsé, il mitraille du doigt une seule note et essaye de jouer Au Clair de la Lune de l'autre main) ! Toutefois, s'il a su demeurer un favori dans le coeur des joueurs, y compris avec la concurrence d'autres titres Konami bien aimés tels que Blades of Steel ou Double Dribble, c'est parce que Track & Field II propose une large variété d'épreuves. Comme on peut le voir sur la couverture, le jeu en compte quize: douze officielles, plus deux épreuves bonus, à disputer entre chaque jour de tournoi, et une épreuve bonus pour deux joueurs uniquement. Les épreuves bonus sont farfelues et sont vraiment là pour casser l'ambiance olympique, qualité qu'il ne porte de toute façon pas de manière officielle. Le premier de ces jeux bonus est du deltaplane, Pilotwings avant l'heure, où il vous faut éviter une montagne puis atterrir sur une cible. Le second a encore moins les pieds sur terre dans un sens, puisqu'il s'agit carrément de tirer sur des gangsters, à la manière de Dick Tracy ou Hogan's Alley, d'ailleurs le Zapper peut être utilisé pour l'occasion. Le dernier jeu quant à lui est un bras de fer entre deux montagnes de muscles qui font des grimaces digne des caricatures du Game Boy Camera. Contrairement aux deux autres, ce défi-là reponse entièrement sur votre faculté à broyer énergiquement vos doigts sur le joypad, et à deux ça peut durer longtemps. Track and Field II, l'ami des tendinites. Les épreuves sérieuses, toutes représentées en image dans ce test, varient quant à elles en qualité et en difficulté, mais à vrai dire, il n'y en a aucune qui constitue un divertissement vraiment prenant sur lequel on a envie de revenir encore et encore. Les Chariots en FeuL'escrime et le taekwando sont faciles et peu impressionnants pour des sports de combat, dans le plongeon et la barre horizontale, vous êtes noté selon les figures que vous exécutez, le second vous obligeant à marteler du doigt; le canoë kayak est en fait une course balisée, le tir au pigeon d'argile aurait mérité de se jouer au Zapper et le tir à l'arc sans barre à charger à la force de ses doigts. Les épreuves purement athlétiques, triple saut, saut à la perche, saut de haies et lancer du marteau sont assez sympathiques mais toutes reposent encore sur vos fragiles phalanges, tout comme la plus détestable de toutes les épreuves, la natation libre, où vous avez deux barres à gérer, soient deux boutons sur lesquels déverser votre frénésie digitale. Pire encore, dans l'ordre du mode Olympique, cette épreuve vient déjà en troisième ! On est bien à deux doigts du cauchemar. Mais pourquoi, alors, en redemande-t-on ? Serait-ce, comme le murmure cette vile, vile, vilaine pensée, parce que la réalisation avec ses beaux graphismes et ses sprites élancés réussit à nous séduire là où le gameplay échoue ? Il y a en effet bien des chances que ce soit le cas, les graphismes par moments étant véritablement impressionnants; on pense en particulier aux épreuves de triple saut et de saut à la perche avec une vue extrêmement rapprochée au bord de la piste, là où même les équipes de télévision n'osent pas se placer. Le sprite de l'athlète étonne encore par ses dimensions, sa hauteur fait bien un tiers de l'écran, par quel suberfuge de programmation Konami est parvenu à accomplir un tel miracle et surtout à le délivrer sans clignotements, ni saccades ? Même le mouvement du saut à la perche, qui à vue de nez semble l'épreuve la plus complexe à réaliser pour les programmeurs, est d'un réalisme saisissant et parvient à capturer la flexibilité si particulière de la perche qui, comme le roseau dans la fable, se courbe sans se rompre. Tout n'est pas parfait cependant, il y a bien quelques ratages, que ce soit au niveau du décor (l'escrime) ou de personnages (la plongeuse). Le soin apporté aux modes se remarque aussi et s'apprécie. Il y a trois modes dont deux multi-joueurs, l'un pour jouer en alternance et comparer ses records, l'autre pour s'affronter. On regrette simplement que ce dernier soit tellement diminué en comparaison. Mais la pièce centrale, c'est le mode Olympique, ou mode championnat si l'on choisit comme les traducteurs de taire une évidence pour ne pas s'attirer les foudres du Comité. Ce mode est sobrement scénarisé, avec quelques cinématiques qui vous montrent l'arrivée de votre équipe, choisie au préalable parmi une dizaine de pays, la cérémonie d'ouverture sous forme de défilé abrégé, puis les évènements de chaque jour. Incontestablement, ce petit effort met dans l'ambiance, tout comme les quelques digits vocales qui parsèment le jeu. Oui, vous avez bien lu, des voix dans un jeu NES ! Super Smashed FingersEt il va falloir espérer que cette atmosphère de festivités sportives vous motive assez pour surmonter ce qui est à venir. D'abord quatre jours dit préliminaires, dans lesquels vous passez chacune des douzes épreuves par groupe de trois avec remise d'un mot de passe entre. Une fois cette phase terminée, tout recommence ! Vous devez à nouveau repasser les douze épreuves, cette fois pour l'obtention de médailles, la différence étant que les temps et les scores à battre pour gagner, qui étaient très durs dans la première phase, le sont encore plus ici ! Pas de podium, mais à la clef un générique de fin un peu court sur fond de retour au pays. La vérité est que Track & Field II est un jeu incroyablement difficile, très dur à apprécier dans son mode principal, on se tourne alors vers son mode entraînement et plus spécifiquement vers les parties avec un ami. Car seul, les épreuves sont agonisantes pour les doigts, on vous en demande trop: trop d'énergie à mettre dans les manipulations, pendant trop longtemps, pour atteindre des limites de qualification beaucoup trop élevées. Sur les trois épreuves que vous disputez en une journée, si vous en échouez une seule, c'est le game over pur et simple, et ce quelque soit votre résultat. Dans la logique de compétition sportive internationale, ça n'a aucun sens. Track & Field II semble conçu pour tirer parti de la NES Advantage, la manette arcade de Nintendo, qui bénéficiait entre autres avantages d'un auto-turbo. Sans elle, c'est une tentative malsaine de vouloir finir le jeu, c'est à s'en ruiner les doigts. Beaucoup de souffrance pour pas grand chose et ce bien avant Mario Party, d'ailleurs les épreuves de Track & Field II sont plus traitées comme des mini-jeux que comme des jeux de sport. Qui veut voyager loin, ménage sa monture, réfléchit le proverbe malin, qui veut jouer longtemps, ménage ses doigts, se rappelle le joueur prudent. le 12 août 2005 par sanjuro Jeu testé en version française
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