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NES Développeur: Konami Editeur: Ultra / Palcom
Genre: Action / Aventure Joueurs: 1P Dates de sortie
12.05.1989 Japon
06.1989 USA 1990 Europe 17.08.1990 Suède
très dur Difficulté:
86%Graphismes 87%Animation 90%Son 90%Jouabilité 89%Durée de vie 84%84%
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Il y avait Leonardo, leader déclaré et combattant bien équilibré qui manie les sabres katanas; Donatello, le cerveau et inventeur du groupe dont l'arme de prédilection est un baton, le bo; Raphael, sarcastique, rusé et caractériel, avec un sai, un poignard en forme de trident, dans chaque main; Michaelangelo, dont l'appétit et l'humour sont aussi vastes l'un que l'autre, mais dont les nunchakus font trembler l'ennemi. Quatre tortues mutantes humanoïdes, expertes en arts martiaux grâce à l'enseignement de leur maître, Splinter, un homme-rat. Leur adversaire, le Foot Clan, avec une empreinte de pied comme symbole, est dirigé par l'impitoyable Shredder, lui-même sous les ordres de Krang, un cerveau visqueux et tentaculaire. Shredder a deux acolytes, des rhinocéros mutants et idiots, et une ribambelle de robots ninja à ses ordres, les Foot Soldiers. La seule véritable amie des tortues est une journaliste, April O'Neil, dans sa fameuse combinaison jaune. Elle a une fâcheuse tendance à leur attirer des ennuis, comme ici justement, où elle vient de se faire kidnapper par Shredder. Une situation tendue pour un premier jeu vidéo mettant en scène les fameuses tortues ninja. Et, sans surprise, l'élue pour recevoir cette aventure à priori palpitante n'est autre que la NES de Nintendo, la console culte des années 80-90 pour la série du même acabit. Leur association ne pouvait être qu'explosive. Plus encore quand c'est Konami qui prend en main le développement du jeu, contrôle qu'ils ne perdront jamais, tantôt eux, tantôt leur filiale européenne, Palcom, et américaine, Ultra, les Tortues Ninja sur consoles, c'est une affaire Konami tout du long. Pour cette première tentative, ils ont décidé de ne pas s'y prendre de façon aussi directe qu'on pouvait le penser. Plutôt que de faire un simple jeu d'action ou un beat'em up, genres qui à priori correspondent le mieux à l'univers des tortues ninja, ils ont préféré inventer un jeu d'action mâtiné d'un soupçon d'aventure et doté d'un principe original. De là à dire qu'ils ont inventé un nouveau genre, il n'y a qu'un pas, mais un pas bien sûr qui vous conduit à la chute dans une bouche d'égout. Et justement, ce sont ces bouches à la mauvaise haleine qui sont l'une des grandes idées de ce titre. Le jeu a une vue de dessus type RPG avec des mini-sprites, où vous devez faire face à une petite quantité d'obstacles, mais surtout trouvez votre chemin soit en traversant des immeubles, soit, le plus souvent, en descendant dans les égouts. En entrant dans l'un ou dans l'autre, le jeu passe alors en vue de profil et laisse libre cours à de l'action ninja avec des sprites grands, nombreux et, malheureusement, clignotants. Comme dans un jeu d'action ordinaire, vous aurez alors à affronter des boss, parfois même des mini-boss, à ramasser quelques items, que ce soient les pizzas bienfaisantes (pas de cholestérol chez les tortues) par portions ou entières, qui rechargent votre énergie, ou des armes secondaires très utiles comme l'indispensable boomerang, les shurikens à longue portée ou le Kiai, puissante attaque qui traverse les ennemis. Vous aurez aussi l'occasion d'acquérir une corde pour jouer les funambules, mais son usage est si limité et si peu fréquent que ce n'est guère plus qu'un gadget. En extérieur, dans le troisième niveau, le van des tortues fait son apparition, il faudra alors récolter des missiles pour pouvoir passer les barrages. En revanche, peu ordinaire est le système de contrôle des personnages. Autre idée en effet de ce jeu, puisqu'il y a quatre tortues aussi fameuses l'une que l'autre, autant faire en sorte que chacune puisse participer. En pressant Start pour accéder au menu, vous pouvez ainsi changer à tout moment de personnages entre Leonardo, Raphael, Michaelangelo et Donatello. Chacun utilise son arme de prédilection et peut transporter une arme supplémentaire. Leur attaque est d'ailleurs la seule chose qui les distingue et qui vient tout gâcher, car un seul personnage peut sérieusement tenir tête aux ennemis passé le niveau 2: c'est Donatello. Son arme porte bien plus loin et est deux fois plus puissantes que les autres. Les autres personnages, Michaelangelo et Raphael en particulier, ont une arme beaucoup trop faible et limitée. On se sert d'eux surtout pour couvrir Donatello quand il est mourant et prendre des coups à sa place. Si l'une de vos tortues perd, vous avez cependant la possibilité de la récupérer dans certains (rares) endroits des niveaux avancés. Ce petit coup de main n'enlève rien à la difficulté prodigieuse de TMHT, un tueur né. Combien de joueurs sont devenus plus chauves qu'une tortue à cause de lui, soit pour s'être arraché les cheveux, soit pour les avoir perdu prématurément dû au stress, on ne saurait dire, mais il a fait la fortune des perruquiers, c'est certain. TMHT a une réputation d'enfer sur NES, celle de l'un des jeux les plus durs de la console; ce n'est pas volé, et ceux qui l'ont fini, sans triche, peuvent s'en vanter. Le deuxième niveau tient du cauchemar avec son fameux désamorçage de bombes qui rendrait fou même John McClane. Il y a des sauts extrêmement difficiles à réaliser, un notamment dans ce niveau, et des ennemis vraiment irritants à affronter car beaucoup trop résistants et rapides pour vos armes fragiles. L'intérieur du Technodrome, qui constitue le dernier challenge, est un nid de vipères qui arrache un paquet de jurons, mais de toute façon, arriver jusque-là est en soit un exploit. Ce n'est pas seulement que le jeu est fait pour les pros, c'est qu'il est mal fait, pas assez testé ou réfléchi. Le problème d'un personnage fort contre trois inutiles est déjà un exemple, on pourrait prendre aussi celui du test de collisions, désastreux: les ennemis qui passent au-dessus de la tête vous touchent, les piques infligent des dommages quand on les frôle, il y a des bugs comme dans la bataille contre le Technodrome, où les points de contact sont mal définis. Sans oublier de parler de l'impossibilité pure et simple de franchir certains endroits sans prendre des dommages (algues du niveau 2, pointes du niveau 6), du peu d'avantages laissés au joueur (immunité après dommage minimum) ou de passages incroyablement injustes (emplacement aléatoire du Technodrome, araignées mécaniques et oiseaux des maisons du niveau 5). Tout ceci n'a pourtant pas empêché Teenage Mutant Hero Turtles de connaître un franc succès. Son originalité y est sans doute pour quelque chose et un peu d'aventure est un atout toujours séduisant. Il faut admettre aussi que ce n'est pas un vilain jeu. Le level design en particulier est agréable, avec souvent deux couleurs dominantes qui vont bien entre elles. Les sprites sont eux aussi assez réussis, ils ont une bonne taille et sont variés, mais, comme nous l'évoquions plus hauts, leur surnombre provoque beaucoup de clignotements. Les ennemis sont un peu bizarres quand même et, à l'inverse par exemple de la version Game Boy, on ne voit pas les guerriers du Foot Clan, mais des légions d'ennemis farfelus, pas toujours dans l'esprit de la série. Par moments, on trouve des ennemis et des séquences qui font penser à Metroid (niveau 5: méduses et monstres en boule), à Megaman (niveau 6: bidules volants et kangourous mécaniques) ou même à Mario (le niveau sous l'eau). C'est aussi une expérience musicale marquante. Peut-être parce que les mélodies sont ultra-rabâchées, en sorte que quinze ans après on se souvient encore avec angoisse des battements de la musique qui, au même rythme de ceux de notre coeur, soulignaient ces situations de stress continu. Même effet traumatisant des bruitages, du frottement sec qui indique la perte de carrés de vie notamment. On reconnaîtra cependant que les musiques sont enjouées et sympathiques, pourvu qu'on réussisse à se détendre un peu pour les apprécier. Qu'on le veuille ou non, Teenage Mutant Hero Turtles (Teenage Mutant Ninja Turtles aux USA) est un vrai classique de la NES. Il a connu un succès gigantesque et il a été très à la mode pendant un temps. Je me souviens des numéros de Nintendo Player avec toute la soluce de jeu, alors que son grand frère, Player One, ne lui avait pas attribué une si bonne note. Il fait partie de ces jeux qui deviennent des classiques grâce au public alors même que celui-ci n'en est pas toujours fan et que les critiques sont mitigées. Le jeu a beaucoup de choses contre lui, notamment sa difficulté, sa programmation parfois douteuse et son élaboration même. Il ne bénéficie pas de mots de passe dont il aurait vraiment eu besoin, et sa fin ressemble à une mauvaise blague de Michaelangelo. Mais il a des atouts plus forts que le game over, moins pour le joueur en action que pour le joueur tenté, qui sont des graphismes attirants, la réputation d'une bonne maniabilité, un univers varié, des scènes apparemment excitantes. Tout ce que l'on peut voir sans jouer est suffisant pour s'imaginer un grand jeu et assez pour lancer un phénomène de mode. Et c'est autant grâce à cela qu'au jeu même ou à la série que TMHT exprime un fort sentiment nostalgique. le 4 juin 2004 par sanjuro Jeu testé en version française
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