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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO ENTERTAINMENT SYSTEM (8-bit)


Un jeu bien loin d'avoir la pêche de son grand frère sur Super Nintendo.

Tiny Toon Adventures

Tiny Toon Adventures

タイニー・トゥーン アドベンチャー
 

 NES

Développeur:
Konami

Editeur:
Konami
Genre:
Plates-formes

Joueurs:
1P

Dates de sortie
20.12.1991 Japon
12.1991 USA
10.1992 Europe
22.10.1992 Suède
dur Difficulté:

77%Graphismes
85%Animation
85%Son
82%Jouabilité
78%Durée de vie

74%74%
Trucs et astuces

Niveau bonus:

Terminez un niveau avec un nombre de carottes qui soit un multiple de 11 (33, 44, 99, etc) pour accéder à un niveau bonus où vous affrontez Duck Vador et 2 canards Stormtroopers. En cas de succès, vous empocherez trois vies.

Sales gosses de riche ! Montana Max, toujours à l'affût d'un mauvais coup, a kidnappé Babs Bunny, étudiante en farces modèle de la Looniversité. Ses amis se lancent immédiatement à son secours et rien au monde n'arrêtera leur détermination ! — à part peut-être la faim et l'ennui. Buster Bunny a pris la tête des opérations parce que c'est un brave lapin et parce que tout le monde le poussait par derrière. Il est accompagné par les fidèles Plucky Duck, le diablotin de Tasmanie Dizzy, et P'tit Minet. Il y a aussi Hamton le cochon, mais comme on ne savait pas quoi faire de gens bons comme lui, il tient la caisse, celle des carottes et des vies. Ils partent ensemble explorer 5 niveaux à la recherche des clefs du manoir de Montana, unis étroitement par leur amitié et la peur de tomber sur Elmyra.

A l'écran, on ne contrôle qu'un toon à la fois. Pour remplacer Buster par l'un des trois autres, il faut trouver un des rares ballons flottants qui contiennent soit un coeur, soit une boule étoilée, unique moyen de permuter jusqu'à la fin du niveau. Le personnage lui est sélectionné avant de commencer le niveau, auprès de Shirley the Loon, qui suggère parfois — ordonne serait plus juste — quel est celui qui convient le mieux. Car chacun, bien entendu, a des aptitudes. Buster peut courir plus vite et sauter plus haut que les autres, Plucky peut ralentir sa chute en battant des ailes dans le même style que Mario raton laveur frétille de la queue, P'tit Minet peut adhérer verticalement aux parois, et Dizzy, qui ne sait pas courir, compense cela par une charge tourbillonnante, avantage assez conséquent dans un jeu où l'attaque standard pour tout le monde est le saut.

Aussi peu développé soit-il (ce n'est pas Donkey Kong Country et encore moins The Lost Vikings), ce système de coéquipiers est l'originalité de Tiny Toon Adventures. Pour le reste, c'est un jeu de plates-formes prévisible, extrêmement classique dans la forme et dans le design, quasiment dépourvu de passages secrets; les seuls qu'il y a à trouver nécessitent l'usage d'un toon spécifique, ce qui certes a le mérite d'encourager à y rejouer mais n'apporte guère de satisfaction vu ce qu'on y ramasse. Les rencontres avec Elmyra, qui tient lieu de mini-boss, est un autre moment où Konami essaye de faire preuve d'un peu d'inventivité.

Cette chère enfant au visage ingrat (et pour cause, son père est Elmer Fudd !) est affligée d'un amour étouffant pour les gentilles petites bêbêtes à fourrure, qu'elle souhaiterait étreindre et caresser à leur en briser l'échine. Les animaux prennent grand soin de l'éviter et c'est exactement ce que vous devez faire dans les salles qu'elle occupe: rester hors de sa portée jusqu'à ce que la sortie apparaisse, parfois en évoluant sur des plates-formes. Quand elle nous attrape, on ne perd pas de vie mais on est renvoyé au tout début du niveau; une punition qui selon l'endroit peut être redoutable. On remarque aussi quelques boss originaux, comme le King Kong du niveau 4 (Konami l'a évidemment choisi à cause de vous-savez-quoi), que l'on doit faire tomber d'une plate-forme façon Donkey Kong en écrasant ses bébés. Tiny Toon, un jeu immonde interdit aux moins de 16 ans ?

On ne serait pas loin de le penser. Pas à cause du contenu mais de la difficulté, somme toute assez élevée pour un jeu de ce genre. Si les continus, heureusement, sont infinis, c'est parce qu'on a l'occasion de s'en servir. Le jeu n'est pas dur tel quel, mais la mort qui survient au moindre contact s'accommode mal des ennemis nerveux, dont certains qui balancent brusquement des projectiles, et de quelques pièges sur le sol invisibles comme des mines. Il y a bien le coeur offrant une protection contre un coup mais on le ramasse assez rarement. Les auteurs ont même jugé bon d'imposer une limite sur le stockage de vies et de faire des deux derniers niveaux des cas particuliers où l'on est renvoyé au début quelle que soit l'étape où l'on meurt. Pour être tout à fait juste, le jeu ne pouvait pas se permettre d'être tellement plus facile parce qu'il n'est déjà pas bien long. Les niveaux sont découpés en trois stages, parfois eux-mêmes séparés par des portes pour empêcher qu'ils s'étirent trop longtemps. Le cinquième niveau qui se déroule à Wackyland est exceptionnel comme son environnement: pas de boss ni d'Elmyra, juste cinq Dodo à retrouver dans un stage unique à sections horizontales.

En gardant le bouton B enfoncé, nos toons sprintent et s'élèvent très haut, mais c'est une technique à réserver aux habitués car elle rend la jouabilité vraiment périlleuse. Les ambitions du graphisme ne sont pas moins modestes que le reste. Décors fort simples dégarnis, omniprésence de fonds monochromes aussi bien pastels que noirs, on a vu beaucoup mieux de la part de Konami. Ce qui le sauve néanmoins, et explique peut-être pourquoi les décors sont si sommaires, est que les sprites sont assez nombreux; après tout, il y a quatre héros distincts et de la variété dans les ennemis, avec le nombre d'animations que cela exige. Et l'animation, pour une fois, est assez bonne. Non seulement on ne dénombre pas de clignotements mais une partie du décor (fleurs, algues, torches...) et les bonus comestibles sont animés. Konami aura sans doute compris que ce qui fait le charme des dessins animés Tiny Toon ce sont leurs vedettes, gentilles ou méchantes, et les ressources graphiques auront été exploitées dans ce sens.

Il n'y a rien d'autre qui fasse vraiment écho à la réussite des sprites des toons à l'exception de quelques morceaux de musique, le niveau sous-marin et la forêt obscure viennent à l'esprit, deux très jolies compositions, et aussi les séquences d'Elmyra et de Wackyland, dans le ton des bonus stages de la version Super Nintendo. Mais de tout le jeu, ce sont les seuls moments où le génie de Konami se souvient de manifester sa présence. Tiny Toon Adventures démontre une chose, que la formidable réputation de la compagnie a aidé à dissimuler: Konami n'était pas à l'aise avec les jeux de plates-formes, c'était un peu leur point faible, comme presque chaque compagnie de jeux vidéo a un genre qui lui réussit moins bien. Ils en ont développé très peu et quand ils en ont fait, ils ressemblaient plus à des jeux d'action, leur genre de prédilection et d'accomplissement, qu'à de vrais jeux de plates-formes, à l'inverse par exemple de Capcom qui excellait dans ce domaine.

On a aussi le sentiment que Tiny Toon Adventures a été développé avec l'intention plus ou moins inavouée de profiter du succès de Super Mario Bros 3, auquel il emprunte par-ci par-là des éléments stylistiques et parfois plus, et qui était encore la référence du jeu de plates-formes à cette époque (SMB 3 est sorti en 88 au Japon, en 90 aux USA, et Tiny Toon en 91). Ca ne veut pas dire qu'il faille éviter ce jeu NES, mais on n'y trouvera pas la même adresse, nonchalante et innée, qui caractérise les autres titres Konami. Le défi peut devenir pénible et on y rejouera moins par plaisir que pour remplir le devoir d'un retrogamer scrupuleux. Sans oublier qu'il y a Buster Busts Loose sur Super Nintendo, qui en corrige tous les défauts et offre aux Tiny Toons le grand jeu qu'il méritait.

le 7 août 2009
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
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