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NES Développeur: Lucasarts / Beam Software Editeur: JVC
Genre: Action / Tir Joueurs: 1P Dates de sortie
15.11.1991 Japon
11.1991 USA 02.1992 Europe 26.03.1992 Suède
trop dur Difficulté:
92%Graphismes 92%Animation 90%Son 86%Jouabilité 85%Durée de vie 89%89%
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— Luke, je suis ton père. Essuie tes larmes, Luke. Ton premier jeu sur NES n'est pas mal du tout. Sauf que ce n'est pas le premier, comme beaucoup de gens le croient, mais le second. Les Japonais avaient été plus rapides ! Quatre ans avant lui, en 1987 donc, Namco avait déjà sorti un Star Wars pour la Famicom, qui n'a jamais été distribué en dehors de leur territoire. Nous reviendrons sur ses mérites (et ses fautes) dans un autre test, mais faisons place maintenant au plus connu des deux, et le plus officiel aussi puisque développé par Lucasarts, le Star Wars de JVC. Celui-ci joue à fond la carte de la fidélité, pas tellement dans l'action même mais dans le déroulement des niveaux. On commence sur Tatooine, la planète natale de Luke Skywalker, que l'on dirige dans son habit blanc. A partir de là, on va suivre les mêmes étapes que dans le film: acquérir les droïdes, rencontrer Obi-Wan Kenobi, recruter Han Solo, se retrouver captif de l'Etoile Noire, délivrer la princesse Leia, affronter les TIE Fighters et faire sauter leur base. Si le Star Wars de la NES possède des affinités graphiques avec Batman, une certaine noirceur et richesse de détails, il est bien plus soucieux que lui de suivre le scénario de près. Il en résulte une assez grande diversité de situations, qui se traduit par une variété de gameplays et une absence d'homogénéité entre les niveaux. Les premiers ainsi, les cavernes colorées, sont plus plates-formes qu'action. Dans les suivants, la tendance s'inverse, avant de s'équilibrer dans l'Etoile Noire. Sur Tatooine, on se déplace d'un lieu à l'autre en Landspeeder, cette espèce de voiture flottante, cela par l'intermédiaire d'un monde ouvert que l'on parcourt en vue de dessus. Plus tard, à trois reprises, on se bat dans l'espace en vue subjective et à chaque fois dans un cockpit différent. Enfin, le jeu se termine par une séquence au coeur de l'Etoile Noire qui ressemble à un shoot'em up vertical, un peu aussi aux grottes de Golvellius. La notion de niveaux est brouillée, ce sont les évènements du film qui en marquent les limites, ce qui n'est pas sans rappeler les jeux modernes. A l'époque, cela le rendait vraiment intrigant. C'est aussi un accomplissement pour la NES, qui est obligée d'avoir recours à différentes techniques mais s'en sort très bien avec toutes. On a trois formes différentes de gameplay: l'action en vue de profil, le shoot multi-directionnel et le tir subjectif, sans parler des cinématiques. Contre toute attente, l'animation est irréprochable. Il n'y a pas l'ombre d'un ralentissement, aucun clignotement majeur (juste les vies à l'occasion) et mieux encore, ce n'est jamais poussif, tout est empreint d'une impressionnante fluidité. En prime, Star Wars a une petite saveur de jeu d'aventure. Oh, rien qu'un soupçon, par le biais de l'écran d'options. Une fois qu'on a retrouvé certains personnages, ils se joignent à nous pour nous prodiguer des conseils (c'est-à-dire rabâcher toujours la même phrase; Obi-Wan se prend pour un droïde ou il devient gaga), ou, dans le cas de Han Solo et Leia, pour remplacer Luke comme homme de la situation. Il n'y a pas de gros avantage à se servir d'eux, le changement est surtout esthétique, et ils ne possèdent pas, comme Luke, une seconde arme, le très efficace sabre laser. Le côté aventure est donc surtout figuratif, il n'est jamais sciemment exploité. Le gameplay, en surface, est assez solide. Les bonhommes dans les phases plates-formes répondent bien. Ils sautent haut, peuvent courir (même si on a parfois du mal à prendre son élan), tirent vite. Pas de reproches de ce côté, ce qui est assez agréable pour un jeu américain. Les séquences en vue de dessus s'en sortent bien aussi, la rapidité du scrolling éblouit. Celles de tir par contre ont un problème inhérent à ce type d'action sur 8 bits. Si les commandes sont simples, notre champ est férocement limité. On a du mal à détruire les tirs, à éviter les astéroïdes, car on bute contre les limites de l'écran. Tout ce qu'on peut faire est de rebondir dans toutes les directions, comme une mouche coincée entre deux vitres. Et puis ça tire en longueur, ce n'est qu'une succession de TIE Fighters, de rayons verts et de cailloux de l'espace, où l'on a beaucoup de mal à survivre. Notre barre de vie, qui plus est, dépend des boucliers qu'on a ramassé sur Tatooine. Inutile de préciser qu'il vous faut les huit si vous comptez aller jusqu'au bout ! Le fait est que ces scènes, quoique tout à fait dans l'esprit de La Guerre des étoiles, sont pénibles et qu'on ne s'y amuse guère. Mais cela tient moins à la façon dont elles sont conçues ici qu'au format et limitations techniques de l'époque. Si vous adorez Afterburner et compagnie, peut-être y prendrez-vous plaisir, qui sait ! La difficulté de Star Wars est assez particulière. Ce n'est pas vraiment que le jeu soit "trop dur", qu'on n'arrive à rien, c'est plutôt que c'est bizarrement calibré. Les vies sont faciles à obtenir, on peut en accumuler jusqu'à sept, on tombe sur des recharges d'énergie quand on en a besoin et on nous fait un don formidable de dix continus. Il n'y a guère de boss et les ennemis ne sont pas si nombreux. Alors où est le problème ? De un, on perd beaucoup de vies durant les phases de tir, qui sont considérablement plus difficiles que le reste. Il n'y a aucun échappatoire, il faut les faire, sans trêve. De deux, bien qu'on dispose d'une barre d'énergie durant les phases traditionnelles, celle-ci se vide par tronçons entiers. On se demande à quoi ça sert d'avoir des unités si on nous les retire par paquets ! L'énergie qu'on perd fluctue grandement d'un ennemi à l'autre, il n'y a pas de point de référence. En outre, le jeu compte un nombre surprenant d'indestructibles, qu'on reconnaît à leur aspect monochrome. Même le sabre laser de Luke, qui normalement détruit tout en un moulinet, ne peut rien contre ces bonhommes. Et ça, c'est quand même incompréhensible. Pourquoi avoir inséré de tels adversaires, qui n'ont aucun équivalent dans les films ? A plus grande échelle, cela démontre aussi des fautes de game design. Les soldats armés arrivent facilement à nous atteindre, certains passages semblent revenir trop souvent. Les auteurs ont eu cette drôle d'inspiration d'ajouter des tubes de propulsion verticaux, pas toujours bien jalonnés d'ailleurs. Une idée qui irait mieux à Sonic. Ce sont de petites choses, mais qui mises bout à bout font que le jeu n'est pas si fantastique à jouer au fond, qu'on n'a pas envie d'y revenir juste pour le plaisir de guerroyer, comme on le ferait pour un Mega Man ou même un Castlevania. Seulement, Star Wars est joliment fait et cela avive notre indulgence. Han Solo, C-3PO et Obi-Wan Kenobi ont droit à de larges portraits où l'on reconnaît bien Harrison Ford et Alec Guinness. On se souvient de l'écran titre de Super Star Wars où Mark Hamill a la gueule tout de traviole comme un Picasso ! Rien de tel ici. Les sprites des héros sont candides, c'est vrai, Luke ressemble à Denis la Malice, Leia à Bécassine, mais on s'habitue. Les décors sont beaux, surtout les grands vaisseaux dans les hangars: le Faucon Millennium est superbe ! Il y a du pixel art très artistique, comme le quartier de l'Etoile Noire qui se détache dans l'espace, le X-Wing sous une lumière mordorée ou le bar à Mos Eisley qui prend une forme surréaliste. La programmation a été assurée par Beam Software (Smash TV), mais le reste par Lucasarts. Pour la bande son, ils ont eu une excellente idée en intercalant, avec plus ou moins de fréquence, les thèmes familiers de Star Wars dans des musiques originales. Occasionnellement, comme dans l'intro, le thème entier est repris. En outre, Han et Leia ont leurs propres musiques tandis que celle de Luke suit le niveau (celle de la princesse n'est pas terrible; la pauvre est un peu la cinquième roue du carrosse sur tous les points). Le travail sur les bruitages est assez impressionnant lui aussi, en particulier les blasters et le sabre, qui produisent un son synthétique strident qui supplante brièvement la musique. Les Américains de Lucasarts détournèrent la maxime de La Fontaine aux dépends de Namco: "Rien ne sert de courir, il faut partir à point." En 1991, ils bénéficient d'une NES plus puissante et mieux domptée, ce qui leur permet immédiatement d'obtenir des graphismes attrayants. Le reste suit: musique, animation, diversité, séquence spatiale, tout est d'excellente facture. La qualité première de Star Wars est d'être sorti sur NES au bon moment. Ni trop tôt, ni trop tard. Trop tôt, le résultat n'aurait pas été à la hauteur, surtout venant d'une équipe d'outre-Atlantique, jamais bien efficace sur 8 bits, trop tard, la NES n'aurait plus été d'actualité. Ce dernier point est ce qui coûta cher à ses suites. The Empire Strikes Back passa inaperçu, éclipsé par le Star Wars de la Super Nintendo sorti en même temps, et Return of the Jedi ne fut jamais produit. C'est pour cela que ce Star Wars NES occupe une place un peu spéciale. Quand bien même il existe aussi une version Master System, lui était là au bon moment et a su en tirer tous les avantages qui en font aujourd'hui un classique. Si Obi-Wan était encore en vie, il aurait pu apprendre aux jeunes Jedi que la Force, c'est bien, mais que le Timing, c'est drôlement pratique aussi et ce dans toutes les circonstances. Car en même temps, ce Star Wars n'a pas la trempe des chefs-d'oeuvre de la console, il lui manque ces quelques grammes de génie dans des domaines subtils comme le gameplay et le level design qui dans les jeux japonais font toute la différence. On n'est pas passé loin pourtant. Mais de toute façon, que ce soit avec Star Wars ou un autre, les petits Jedi le savent bien: la Force est avec la NES ! le 3 mai 2013 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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