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NES Concepteur: Icom Simulations Développeur: Kemco Editeur: Kemco / Seika
Genre: Aventure / Réflexion Joueurs: 1P Dates de sortie
31.03.1989 Japon
12.1989 USA 1991 Europe 30.05.1991 Suède
bonne Difficulté:
70%Graphismes 14%Animation 86%Son 83%Jouabilité 90%Durée de vie 89%89%
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Vous vous éveillez dans une caverne éclairée de deux torches. A votre droite, vous distinguez un téléviseur et une console. Face à vous, s'avance le sorcier Wan Eupp, il tient une cartouche de jeu NES et vous indique une massive porte de fer dans le fond de la grotte: "Pour regagner ton monde, il te faut d'abord passer l'épreuve Shadowgate". Tremblant, vous saisissez la cartouche et marchez timidement vers la silhouette familière de la NES. D'un mouvement plus assuré vous ouvrez son capot, introduisez la cartouche et pressez Power. L'aventure est au bout du joypad. Si vous souhaitez connaître l'histoire de Shadowgate, rendez-vous en 16. Sinon, allez en 64. 16
Le seigneur sorcier s'apprête à réveiller le Behemoth, un monstre d'une puissance destructrice terrifiante. Il faut à tout prix l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard. C'est vous, unique descendant de la lignée des rois, qui avait été choisi pour contrecarrer ses plans. Le redoutable magicien se terre dans le château de Shadowgate, un lieu rempli de pièges mortels et de défis fantastiques ! Vous n'avez plus une minute à perdre, le bienveillant sorcier Lakmir jette un sort qui vous envoie à l'entrée du château. Votre aventure commence en 64. 64
La première chose que vous remarquez est que l'écran se compose de trois fenêtres: la fenêtre de jeu où s'affiche ce que vous voyez, la fenêtre d'équipement qui liste les objets et les sorts en votre possession et celle d'action où se trouvent les différents verbes permettant d'agir. Vous le découvrez rapidement, pour accomplir une action dans Shadowgate, aussi simple soit-elle, il faut sélectionner un verbe et l'appliquer sur l'image ou sur un objet: "click and play". Grâce à votre longue expérience du jeu vidéo, vous vous souvenez que ce système est surtout adapté à la souris et donc aux ordinateurs plutôt qu'aux consoles où très peu de jeux de ce genre sont sortis. Vous êtes face à la porte. Vous cliquez sur "ouvrir" puis sur la porte. Rendez-vous en 100. 100
Vous ne tardez pas à découvrir que Shadowgate n'est pas un jeu d'action, mais un jeu de réflexion. La porte refuse en effet de s'ouvrir. Vous faites face à la toute première énigme qui annonce les nombreuses suivantes. Après être venu à bout de ce premier exercice, vous passez à la salle suivante et commencez à errer dans les couloirs de Shadowgate pendant quelques heures. Cette exploration est un bon apprentissage. Elle permet de mesurer de l'importance des torches, sans leur lumière protectrice, c'est la mort instantanée. Il faut donc toutes les ramasser, s'en servir avec parcimonie, et surveiller leur flamme et la musique qui annoncent quand elles sont sur le point de s'éteindre. La complexité de certaines énigmes vous est également devenue évidente, tout comme la simplicité avec laquelle on meurt puis on ressuscite. Accomplissez une action de travers telle que marcher dans la vase verte ou plonger votre unique torche dans l'eau, et c'est le visage souriant de la mort qui viendra s'apitoyer sur votre malheur avant de vous réexpédier une salle plus tôt avec une torche affaiblie. Vous avez bien compris que l'avantage dramatique des torches est d'ajouter de la tension. Résoudre les énigmes ne se fait pas les bras croisés derrière la tête, mais avec les yeux qui naviguent entre l'image et la flamme des torches. Votre périple se poursuit en 183. 183
Les heures s'allongent et votre progression dans Shadowgate continue. Vous commencez à vous forger une opinion sur les graphismes. Ils sont moyens pour de la NES et auraient pu être plus travaillés, la perspective est souvent mal rendue. Surtout qu'avec une fenêtre si petite, les graphistes n'avaient vraiment pas des masses de boulot. Les décors ne sont pas très réussis et n'aident pas beaucoup à se plonger dans l'ambiance, c'est encore plus vrai pour les rares créatures que vous avez rencontré. A sa décharge, ce genre de graphisme n'est pas l'idéal pour une NES. Là où vous vous sentez moins indulgent, c'est au niveau de l'absence d'animation. Même s'il s'agit d'un choix esthétique, il semble surtout refléter la paresse des concepteurs. Seuls des sons accompagnent l'apparition d'un monstre ou l'accomplissement d'une action importante. Ce qui vous rappelle justement la musique. Vous arrivez difficilement à la supporter désormais. Non qu'elle soit mauvaise, dans son ensemble elle est supportable et se retient facilement, mais elle devient aussi très vite répétitive. Certains morceaux plus que d'autres. A bout de nerfs, vous vous jetez sur la télécommande et coupez le son. Rendez-vous en 235 pour la suite de votre quête silencieuse. 235
Jouez-vous depuis des heures ? Ou depuis des jours, des semaines ? Vous ne savez plus. Les énigmes de Shadowgate ne vous sortent pas de l'esprit au point d'en perdre la notion du temps. Et peu importe les graphismes médiocres, les musiques soûlantes et la maniabilité lourde par moments, vous êtes pris au piège du jeu. Alors que vous songez à tout cela, vous vous rendez compte soudain que vous êtes face au seigneur sorcier. Vous utilisez votre bâton magique contre le monstre qu'il a invoqué et le voici déjà vaincu. Quoi !? Vous êtes de retour à la cour du roi ? C'est fini ? Votre surprise est à la hauteur de votre déception. Alors que vous commenciez à bien vous immerger dans l'aventure, vous réalisez qu'elle est déjà terminée. Comme dans tout le reste du jeu, la fin n'est qu'une simple image fixe. Les derniers mots de la cartouche résonnent encore dans votre tête: "Fin de la premiére quête". Paroles dénuées de sens, aucune autre quête ne lui succède et aucun Shadowgate 2 n'existe (et Shadowgate Beyond et Shadowgate 64: Trial of the Four Towers ? vous souffle à tort votre intuition). Rendez-vous en 400 pour célébrer la fin de votre aventure. 400
Vous avez triomphé de Shadowgate mais vous n'êtes pas heureux pour autant. Cruelle désillusion que cette fin terne et expéditive et plus encore de la brièveté de votre quête. Même en comptant les salles pas plus grandes qu'un placard à balai, vous n'en dénombrez que 44. Quarante-quatre malheureuses salles ! La résistance offerte par les énigmes est bien votre seule consolation, d'autant qu'après le pont gardé par le troll qui marque clairement la fin de la première partie du jeu, leur qualité et leur difficulté deviennent plus inégales. Vous vous dites avec raison que si vous deviez vous relancer dans l'aventure, tout l'intérêt en serait mort tant que vous en gardez le souvenir. Bien que satisfait de Shadowgate, c'est la tête un peu basse que vous ouvrez la porte de fer pour regagner votre monde. Le sorcier Wan Eupp vous interpelle en 499. 499 Il vous demande ce que vous avez pensé du fait que le jeu était traduit en français. Avec un léger sourire vous lui répondez que c'était une démarche appréciable à l'époque, mieux accomplie que dans d'autres jeux, mais malheureusement loin d'être parfaite: une erreur grotesque était balai traduit chambre, probablement à cause de l'anglais "room/broom". Il y avait de nombreuses autres erreurs et phrases bêbêtes, "il fait tellement chaud que je transpire !". Sur ce, vous dites au revoir à Wan Eupp, adieu à Shadowgate et ouvrez les portes de votre monde. le 8 juin 2002 par sanjuro Jeu testé en version française
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