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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO ENTERTAINMENT SYSTEM (8-bit)


50% film, 50% jeu, 76% fun.

RoboCop

RoboCop

ロボコップ
 

 NES

Développeur:
Data East

Editeur:
Data East / Ocean
Genre:
Action

Joueurs:
1P

Dates de sortie
25.08.1989 Japon
12.1989 USA
01.1991 Europe
25.04.1991 Suède
bonne Difficulté:

87%Graphismes
85%Animation
70%Son
75%Jouabilité
70%Durée de vie

76%76%
Trucs et astuces

Continus infinis:

Après votre troisième continu, le game over est permanent. Mais en maintenant enfoncés A, B, Select et Start, vous êtes renvoyé à l'écran titre d'où vous pouvez continuer.

Directives prioritaires.

1. Servir le public
2. Protéger les innocents
3. Faire respecter la loi

4. (Confidentiel) Ne pas arrêter de dirigeants de l'OCP, ni de lecteurs de 1UP, à moins qu'ils soient en désaccord avec les tests, dans ce cas les rouer de coups avant de les conduire au poste et les jeter dans la cellule la plus sale, celle avec des WC mais pas de chasse d'eau; leur mettre la tête dedans s'ils n'ont toujours pas changé d'avis.

Deux Justiciers dans la Ville

Les adaptations cinématographiques abondent sur NES, même si on ressent mieux le phénomène aux Etats-Unis qu'en France. Habituellement, Batman est considéré comme la plus réussie d'entre toutes. Le jeu comme le film datent de la fin des années 80, peu avant que la NES arrive à maturité, ce qui rend l'accomplissement d'autant plus louable. Une autre adaptation, temporellement très proche et de qualité mais qui fit pourtant moins parler d'elle, fut celle de RoboCop.

Son jeu n'est certes pas à la hauteur de celui de Sunsoft, c'est assez flagrant, et de ce fait il fut moins bien reçu, en Europe sans doute moins encore qu'ailleurs: sorti quelques mois après Batman, RoboCop souffrait déjà de la comparaison. Mais cette différence s'explique aussi par ce simple fait que RoboCop est en réalité antérieur à Batman ! Au Japon et aux Etats-Unis, c'est lui qui était sorti quelques mois avant. Cette inversion des plannings n'aida évidemment pas le jeu à s'imposer chez nous.

La distribution en outre était assurée par Ocean, qui possédait la licence RoboCop en Occident, éditeur réputé, mais peut-être pas à raison quand on voit le nombre de titres injouables, par leur difficulté, dont ils sont responsables. Pour nous donner une raison de les mépriser davantage, les gens d'Ocean prirent sur eux de supprimer toute mention du créateur original, Data East ! Même les noms du générique de fin ont été remplacés par un persitant écran noir ! Ah, les saligauds ! Si RoboCop avait été là, il leur aurait cassé un ou deux tibias pour leur apprendre l'honnêteté. Mais on ne peut s'y tromper: RoboCop possède toutes les qualités qui font défaut aux jeux Ocean, l'accessibilité et une assez franche jouabilité.

Un Détroit, Faire Respecter la Loi

Tombé dans un guet-apens tendu par des criminels, l'officier de police Alex Murphy est laissé pour mort après avoir été victime d'un massacre. Son corps criblé de balles est saisi par un conglomérat industriel, l'OCP, pour leur nouveau programme top secret. Le peu de vie qu'il reste en lui est chirurgicalement greffé dans un corps de métal pour devenir le RoboCop, un flic mi-homme, mi-machine, qui doit rétablir l'ordre dans la ville de Détroit où le crime et l'anarchie ne cessent de progresser. En remontant à la source, il va découvrir que des personnages importants sont profondément impliqués.

Vrai cyborg, il devra aussi surmonter une crise d'identité et faire face aux souvenirs de sa vie passée que l'ordinateur essaye de refouler. Mais tout cela bien sûr, tout l'aspect psychologique et tragique du film, le jeu en est exempt. Lui se concentre sur l'action, une action aseptisée, on s'y attendait, RoboCop étant un film extrêmement violent. N'imaginez pas que vous verrez Murphy succomber aux coups de fusil à bout pourtant ! Le jeu n'est pas d'une grande fidélité mais il a certains atouts; le personnage même de RoboCop en est un; son sprite élancé reproduit toutes les poses du film (en particulier sa façon de tirer de dos, bras écartés, et son agonie genou à terre).

Besoin d'ED

Les niveaux sont ordonnés d'après les séquences du film et entrecoupés de jolies cinématiques. C'est un peu malheureusement toujours les mêmes, mais elles devancent quand même celles, fameuses, de Batman. On y voit quelques gros plans de Robocop, une fois encore posant pour la caméra, comme un body builder caparaçonné, et bleu. Le dessin y est réussi, et mine de rien, cela rattrape des décors et ennemis parfois un peu génériques. Mais qu'on ne s'y trompe pas, eux aussi sont de bonnes factures; les graphistes de Data East ne sont pas des manches, ce que vous savez déjà si vous avez tâté leurs jeux.

Ainsi, après un niveau trois un peu fade (l'éternel entrepôt), on pénètre dans un niveau quatre aux décors high-tech très sympa. Il est défendu entre autres par d'énormes canons, courts mais massifs, qui n'ont aucun équivalent dans les films mais s'intègrent parfaitement dans l'univers RoboCop. Les idées originales de Data East généralement fonctionnent, se trouvent une place sans trop déformer leur sujet, ne partant pas dans leur propre trip comme cela peut-être le cas avec certains éditeurs moins regardants.

Au bout de ce niveau quatre nous attend une réplique de ED-209, le grand robot bipède lourdement armé, l'une des icônes du film original. Sa maladresse comique n'a plus cours mais il est toujours aussi impressionnant, se dressant deux fois plus haut que RoboCop avec son armature et ses mouvements très détaillés. Après ce duel, on a la conviction que RoboCop n'est pas un jeu quelconque, en particulier du point de vue esthétique, et plus encore quand on le replace chronologiquement, entre des jeux Famicom de 1989 comme les Tortues Ninja et Black Manta (ce dernier ressemble à RoboCop sur certains points et montre bien ce qui arrive quand tout foire).

Le Climacophobe

Malheureusement, derrière sa cuirasse d'acier, RoboCop a aussi des faiblesses. Ironiquement, il souffre du même handicap que son adversaire ED-209 dans le film: l'appréhension des escaliers ! On se souvient comment le robot restait sur le palier, hésitant à poser son gros pied inadéquat sur les petites marches descendantes. Dans le jeu, Robocop se comporte pareil mais pour des raison différentes. A cause d'une faute de game design, accentuée par l'habitude des Castlevania, RoboCop ne peut s'avancer sur les escaliers diagonaux que s'il se tient précisément devant la marche. On se retrouve comme un indécis ou un névrosé à tourner autour de l'escalier sans arriver à y monter ou à en descendre.

C'est énervant à souhait, au début, quand on n'a pas encore trouvé ses marques. D'autres imperfections sont observées dans le gameplay, dans les collisions notamment, mais rien d'aussi aberrant. Dans l'ensemble, notre officier de la loi répond bien. Une autre particularité du gameplay cependant, que pas mal de joueurs déplorent mais n'est pourtant pas si mauvaise, est l'alternance automatique entre le combat à mains nues et au revolver, que RoboCop dégaine durant certains passages déterminés. On n'est jamais vraiment désavantagé puisque le changement s'opère d'après le degré d'action, et nous forcer à nous servir de nos poings apporte une pointe de variété, mais quoiqu'il en soit, certains détestent.

Un mot sur le son, rapidement, car ce n'est pas ce qu'on retient le mieux. On reconnaît, à l'allumage, quelques notes du grand Basil Poledouris, le compositeur du film, une bonne chose évidemment, mais ce n'est pas le thème de RoboCop et c'est un peu décevant. Après ça, la musique devient du Data East en mode action, tout à fait convenable, entraînante même par moments, mais extrêmement typée. Et puis surtout, c'est la même qui est jouée dans chaque niveau, une petite boucle de notes qu'on a tôt fait de connaître ad nauseam. Les bruitages des balles eux sont réussis pour de la NES.

Joue avec Moi, Shérif

RoboCop est en outre assez court, six niveaux seulement, qui se traversent relativement vite une fois qu'on les connaît. Mais il possède quelque chose qui en fait, à mon sens, un jeu intéressant, même une sorte de classique en son genre, et qu'on pourrait résumer par la DECO touch, DECO étant l'acronyme de Data East Corporation. Ce sont les petites idées ici et là qui ajoutent un peu de saveur, un passage secret, juste un, jeté au hasard d'un niveau, des méthodes assez recherchées pour battre les boss (le preneur d'otages du second niveau, le tireur mobile de l'usine désaffectée), et puis aussi la variété des décors, qui changent souvent, avec plus ou moins de réussite.

Je réitère l'observation faite plus haut: ce n'est pas un jeu banal, contrairement à ce que ses détracteurs voudraient nous faire croire, ni un de ceux qui mériteraient de finir dans ces programmes où l'on s'amuse à démolir, verbalement ou autre, de vieux jeux. Il est concis, il a ses mauvais côté, mais il se joue avec plaisir et en donne plus encore en y rejouant, une fois la maîtrise acquise, signe toujours révélateur. Et puis il possède et demande une certaine intelligence. Des continus sont présents, mais ils n'aident pas vraiment. En venir à bout d'une traite est plus satisfaisant. Pour ce faire, il faut agir vite et juste, économiser ses armes pour certains combats à venir, bien gérer les recharges et la barre de temps. N'est pas super flic qui veut ! Mais RoboCop sur NES, lui, fait quand même bien son boulot.

le 22 août 2013
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
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