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NES Développeur: Capcom Editeur: Capcom
Genre: Plates-formes Joueurs: 1-2P Dates de sortie
08.06.1990 Japon
06.1990 USA 02.1992 Europe 12.12.1991 Suède
facile Difficulté:
89%Graphismes 86%Animation 87%Son 97%Jouabilité 80%Durée de vie 88%88%
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Suite au beau succès de Duck Tales, Capcom voulut évidemment récidiver. Et quoi de plus naturel, après La Bande à Picsou, que d'adapter l'autre dessin animé du Disney Club, Les Rangers du risque ? En moins d'un an, l'affaire est dans le sac, et Chip 'N Dale Rescue Rangers voit le jour sur NES. Le sujet s'y prête à merveille, avec ses deux inséparables héros, Tic et Tac (vous me direz dans La Bande à Picsou ils sont cinq, où est mon multijoueurs ?). Les chipmunks, ou tamias en français me souffle l'encyclopédie libre, ont abandonné les facéties de leur enfance disneyenne (souvenez-vous, l'arbre de Noël de Mickey) pour diriger une agence de détectives qui enquête sur les plus petits crimes. Avec leurs amis l'inventrice Gadget, l'aventurier Jack et son acolyte la mouche Ruzor, ils vivent des péripéties hebdomadaires hautes en couleur. Cette fois, ils doivent retrouver le chaton de leur petite voisine Mandy qui a mystérieusement disparu. C'est aussi le point de départ du second épisode de la série télé. Mais en fait, c'est un leurre. Passé le premier niveau, on se rend compte que la trame est autre, que l'adversaire sera Catox et non le professeur Nimnul, malgré la présence de ses robots. Car que serait un jeu de plates-formes sans l'enlèvement d'une souris ! Dans ce monde des humains bien plus grand qu'eux, les deux apprentis détectives, trop frêles pour se défendre avec des sauts, ont une seule aptitude, celle de soulever des objets à leur taille. Modeste mais utile dans ces décors parsemés de toutes petites caisses, grandes comme des dés. C'est avec elles qu'ils assomment les ennemis et avec d'autres objets un peu plus larges, comme des pommes. Aussi petites soient-elles, les boîtes ont une seconde fonction amusante : on peut se réfugier à l'intérieur de celle qu'on tient. Et c'est drôlement efficace, bien plus que quand Solid Snake tente la même chose ! Le terrain même est divisé en de nombreuses plates-formes longues qui constituent le décor et qu'on traverse librement. C'est bien pratique à deux pour ne pas se marcher sur les pieds. Derrière les caissettes et un peu partout ailleurs, on aperçoit des icônes de fleurs et d'étoiles, qui, en quantités différentes, offrent à terme la même chose : du 1UP; non pas l'excellent site de rétrogaming, mais des vies, qui l'un comme l'autre j'ose dire, vous sont indispensables. Avec aussi la mouche rigolote Ruzor (Zipper), qui procure l'invincibilité, voilà en quoi consiste tout le gameplay. On est loin des coups de canne arthritiques du canard déchaîné engrangeant les diamants. On a rarement vu Capcom aussi dépouillé du joypad et pourtant cela leur réussit admirablement. Cette jouabilité super simple, vivace, est un régal. Une ombre quand même au tableau : si la précision des tirs est irréprochable, le test de collision des personnages en revanche ne l'est pas. C'est son seul vrai défaut avec la longévité en solo. Curieusement, le premier niveau, la zone zéro, n'est pas si facile avec ses lignes électriques et sa population de chiens et de rats robots. Mais on s'y fait si bien la main que plus rien ne nous résiste après lui. Finir le jeu d'une traite, au premier essai, n'a guère le goût d'un exploit. Les vies, abondantes, font qu'on se passe même très bien de continus. Pour ceux qui ont franchi n'importe lequel des trois Super Mario, Rescue Rangers n'est vraiment pas un challenge. Mais cela contribue à son charme, et surtout, à celui du mode 2 joueurs, qui est un peu sa raison d'être. Sa facilité diminue quand on joue à deux mais il demeure bien plus abordable qu'un Probotector sans code. La prise en mains en devient plus drôle encore puisque nos brindilles de bras sont tout de même assez fortes pour soulever notre camarade comme une boîte — et le traiter pareil : en le jetant où bon nous semble. Ce mode est idéal pour jouer avec son petit frère, son petit cousin ou n'importe quel individu miniature sur lequel vous pouvez exercer votre sage influence. La relation qui unit Tic et Tac est déjà fraternelle : Tac (Dale), c'est le petit frère turbulent qui s'amuse à faire des bêtises, et Tic (Chip), le grand frère responsable qui doit tout arranger. Le jeu vidéo entretient et exploite ce rapport. Le cadet rendra la tâche plus dure, s'amusera à jeter l'autre n'importe où, alors que l'aîné s'efforcera de progresser, emportant le petit pour le calmer ou traverser les passages dangereux. Mais grâce à la difficulté modérée, on avance. Le gameplay semble vraiment taillé pour deux âges, deux natures différentes, mais évidemment, d'autres types de joueurs s'y amuseront aussi. Comme le second joueur est, passez-moi l'expression, « transportable », un gaillard téméraire pourrait même envisager de s'attaquer à ce mode tout seul ! Histoire de rendre le jeu beaucoup plus difficile. Dans ce cas toutefois, il passera à côté d'une subtilité ébouriffante, que nous ne vous révèlerons pas, afin d'être aussi circonspect que la notice. Les sprites des deux boules de fourrure sont adorables, parfaitement dessinés. Certains ennemis aussi et se démarquent par de petites touches : la chenille renfrognée qui nous zyeute par en dessous, le caméléon qui adopte notre apparence pour ne plus s'en défaire, le lapin couard qui agite le tapis du sol. Les boss varient considérablement en taille. Chez les plus grands, on ressent l'esprit Mega Man, si vous voyez ce que je veux dire, qu'on éprouve parfois aussi dans le level design. Pourtant, malgré son an et son mégabit en plus, Rescue Rangers n'est pas tellement plus beau que Duck Tales. Si ses décors, avec leur imposant mobilier, sont nettement plus variés, ils sont souvent moins détaillés, avec des surfaces unies et un arrière-plan jamais travaillé. La musique et les bruitages, qui soulignent bien son énergie, n'ont cependant pas le fol attrait des compositions du monde des canards. On a du mal à éviter la comparaison avec son prédécesseur. Hormis la jouabilité exceptionnelle et la profusion de graphismes, tout ou presque dans Rescue Rangers est un peu moins avenant que dans Duck Tales. Incidemment, cela en fait une bonne adaptation puisque cette infériorité était aussi celle de la série. On le ressent dès le début, à l'écran titre avec son thème moins entraînant, son prologue un peu trop bavard, et le reste le confirme. Malgré leur variété et leur constante inventivité, les niveaux sont linéaires, ils n'ont pas la richesse de l'Amazonie ou de l'Himalaya avec leurs voies multiples et leurs chemins cachés. Les items invisibles ne sont que des étoiles et n'ont plus la valeur qu'avait le plus petit diamant pour le joueur qui en devenait avare comme son personnage. Ses environnements géants et son mode deux joueurs le mettent directement en compétition avec Monster in my Pocket de Konami, sorti la même année en Europe, et auquel finalement il ressemble plus. Les deux cartouches ont peu d'exploration à offrir, et la profondeur de jeu, plus que dans les niveaux, se mesure dans les parties en coopération qui définissent sa forme. Mais Rescue Rangers, derrière ses airs enfantins, possède une finesse et une richesse de gameplay que l'autre n'a pas. Capcom avait une bonne longueur d'avance sur Konami en la matière, et en 1990, ils commençaient à en avoir une aussi sur Nintendo. Comme Duck Tales était un jeu formidable, Rescue Rangers n'est « que » excellent. Ce qui, à prendre ou à laisser, se prend volontiers. Et, si vous avez un petit frère ou si vous êtes le petit frère, ne se laissera pas reprendre ! le 6 septembre 2019 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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