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NES Développeur: Konami Editeur: Konami
Genre: Action / Aventure Joueurs: 1P Dates de sortie
22.12.1987 Japon
06.1988 USA 1989 Europe 13.12.1989 Suède
moyenne Difficulté:
79%Graphismes 78%Animation 85%Son 88%Jouabilité 91%Durée de vie 86%86%
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En découvrant, en 1998, Metal Gear Solid sur Playstation, les vétérans se sentaient pousser des poils sur la poitrine et une furieuse envie de chanter "Non toi non plus tu n'as pas changé" comme Julio. Malgré les graphismes 3D, le bébé d'aujourd'hui était comme le bébé d'hier, surprenant, espiègle, et unique; un jeu d'action où il fallait réfléchir avant d'agir, où les objets les plus anodins devenaient utiles, où éliminer un simple ennemi se faisait méthodiquement. Preuve flagrante que les consoles modernes n'ont pas inventé grand chose et que tout a commencé avec une poignée de pixels magiques. Comme nous l'apprend Wikipedia, le tout premier Metal Gear vit le jour sur MSX2, cet ordinateur relativement méconnu en occident malgré sa distribution, certes restreinte, sur le continent européen. La version NES n'étant en fait qu'un port altéré de cette version plus complète, le retrogamer qui n'aura connu que les consoles dites grand public de l'époque se sentira sans doute un peu trahi, lui qui croyait avoir joué à Metal Gear dans toute sa gloire 8-bit. Bien entendu, cela n'aura pas empêché cette version NES de connaître un succès appréciable et d'engendrer une suite, Snake's Revenge, le dernier Metal Gear sur une console Nintendo jusqu'à The Twin Snakes sur GameCube en 2001. Mais avant d'en arriver là, Snake avait une mission à accomplir, celle de débarrasser le monde de Metal Gear (la machine, pas le jeu). Le voici donc parachuté dans une jungle quelconque, avec comme seul atout... un paquet de cigarettes. C'est l'armée américaine qui devrait prendre exemple sur le budget des Forces Spéciales. C'est qu'ils comptent sur Snake pour s'approvisionner in situ. C'est comme de faire ses emplettes au supermarché, excepté que vous devez tuer le vendeur parce que celui-ci à une mitrailleuse. Bien sûr, pour Snake ce n'est qu'un détail. De son petit poing musclé qui fait "tchouf ! tchouf !" quand il bat l'air, il neutralise tout ce qui se dresse devant lui, qu'il ait deux ou quatre pattes. Les soldats d'Outer Heaven sont toutefois de grosses baudruches flemmardes et stupides, qui ont une fâcheuse tendance à piquer du nez toutes les dix secondes, à rater ce qui ne se tient pas bien au milieu de leur champ de vision, ou à quitter leur poste sans attendre la relève de la garde. On ne peut pas dire que l'intelligence artificielle soit particulièrement impressionnante; avec la NES comme cerveau, on ne s'en étonnera pas, autant demander à un mouton de résoudre un problème mathématique. Quelques bits en plus auront su faire une différence notable à ce niveau. L'idée, pourtant, est bien là; on comprend vite ce que l'on a à gagner à jouer en finesse et ce que l'on attend de nous: passer sous les caméras de sécurité, se glisser dans le dos des ennemis, entrer dans les salles qu'ils gardent sans se faire voir ou les éliminer sans qu'ils comprennent ce qui leur arrive, sans leur laisser le temps d'appeler du renfort ou de sonner l'alarme; mais l'exécution n'est pas encore au point. La jouabilité est bridée par ses inexactitudes, la détection de vos mouvemenents manque de rigueur, si bien que l'on s'en remet le plus souvent au hasard pour passer sous le nez des ennemis en catimini, alors que d'autres fois le tragique point d'exclamation qui trahit votre présence surgit quand bien même vous vous trouviez dans un angle mort. Passer du test de Zelda II, qui excelle par sa précision, à celui de Metal Gear, où frapper un ennemi correctement se révèle par moments un défi à lui seul, ne se fait pas sans quelque amertume. Les critiques ne se limitent pas aux seules phases d'action, on pourra aussi se plaindre du système de cartes magnétiques par exemple. Il y en a huit et elles fonctionnent comme des clefs; quand on en possède la moitié, on commence à sentir sa douleur. Pour ouvrir une porte, il faut essayer chacune d'elles, c'est à dire passer à chaque fois par l'écran d'options pour sélectionner la suivante, et vu qu'il y autant de portes que de soldats dans cette base, cela devient très vite fastidieux, comme de devoir essayer un trousseau de clefs à chaque fois que vous passeriez d'un pièce à l'autre de votre appartement. Puisqu'on en est à parler de l'équipement, il faut avouer que celui-ci impressionne par son étendu, pas moins de deux écrans, l'un pour les armes, l'autre pour les items. Seulement, à la différence d'autres jeux d'aventure, genre dont Metal Gear est après tout la progéniture contrariée, il n'y a pas de "quête de l'objet", la plupart s'obtiennent vite et même à la suite, en ouvrant simplement des salles l'une après l'autre. Cela gâche un peu le plaisir; un item c'est comme un cadeau, une bonne partie du plaisir tient à son obtention plutôt qu'à son seul usage. La difficulté de Metal Gear est un autre cas intéressant. Au premier abord on serait tenté de la décrier, puisque dès que vous succombez à vos blessures on vous renvoie au tout début du jeu, dans la jungle, sous un ciel étoilé, cela change par la suite mais les points de reprises demeurent assez mal choisis. Cependant, agréable surprise, vous conservez tous les objets que vous avez ramassés, y compris, détail important, les rations qui restaurent votre énergie. Konami s'était montré magnanime, ce qui à l'époque était assez rare pour être remarqué. On peut facilement récupérer des munitions et de l'énergie, et il y a même des mots de passe. L'unique agacement vient des ennemis qui reviennent sans cesse d'un écran à l'autre, un bien petit désagrément il est vrai. On se dit que la difficulté est quand même bien pensée, peut-être mieux que le reste au vu des reproches que nous formulions plus haut. Néanmoins, une fois ses premiers galons acquis, une fois familiarisé avec le design en labyrinthe des niveaux, la difficulté que l'on croyait modérée semble suivre tout d'un coup une pente descendante et le jeu devient si facile qu'on n'a plus cure d'être repéré. Venez bande de scélérats, je m'occupe de vous tous en même temps ! Les étoiles que l'on obtient en délivrant des prisonniers servent de niveau d'expérience, et améliorent nos caractéristiques, les vies et le nombre de munitions que l'on transporte. Mais ce qui simplifie tout grandement est de pouvoir emmagasiner jusqu'à douze rations simplement en les récupérant d'une même salle, sur le principe des ennemis qui reviennent toujours. On ne sait plus trop quoi penser, si ce n'est que cette difficulté est un peu mythomane. Quand enfin on la croit facile, la voici qui s'y remet là où on l'attend le moins, non dans la partie action, où même les boss ne font guère preuve de ressource, mais dans les situations casses-têtes. Où se trouve l'accès au building suivant ? Comment vaincre cet ennemi qui semble insensible à toutes les armes ? Pourquoi le compas n'apparaît-il dans aucune salle ? D'ailleurs, au lieu de "Metal Gear", véritable McGuffin que l'on ne voit jamais, le jeu aurait dû s'appeler "Dr. Pettrovich", parce que c'est lui qu'on passe le plus de temps à chercher, et bon courage pour trouver son emplacement exact ! C'est un drôle de morceau cette difficulté, une mauvaise danseuse sans doute, car elle ne sait pas sur quel pied exercer son art. Autre exemple, les fosses. Si vous observez un joueur chevronné jouer à Metal Gear, vous le verrez diriger Snake d'une manière un peu curieuse dans les grandes salles vides: plutôt que d'avancer en ligne droite, il longera le bord de l'écran ou marchera en zig-zag. C'est que parfois, à certains endroits, le sol s'ouvre sous vos pieds, un carré noir s'élargissant comme l'entrée d'un tunnel, tunnel dont on ne ressort pas, ces pièges-là (les seuls du jeu d'ailleurs) étant instantanément mortels. C'est sans doute ce qu'il y a plus frustrant dans Metal Gear, de plus dur aussi parce que la collision avec son personnage est imprécise, souvent fatidique quand elle ne devrait pas l'être. Mais là encore, il y a un revers à cette difficulté. En entrant dans les menus aussitôt la fosse apparue, on peut bloquer son expansion. Un bug sans doute, mais qui sert bien le joueur. Celui-ci, au bout du compte, risque de bien plus se plaindre des passages fastidieux que d'un challenge trop élevé. Les cartes magnétiques, la similarité de chaque building, utiliser la radio pour lire des indices, le backtracking (revenir sur ses pas pour obtenir un objet ou une information qui permet de progresser; méthode pour allonger la longévité dont Nintendo est friand dans les Metroid), auront des chances de le lasser avant qu'il ait pu accomplir sa mission. C'est quelque chose dont Metal Gear ne s'est jamais vraiment débarrassé; pour les uns c'est un défaut, pour les autres c'est son style, celui d'un jeu d'action posé, nonchalant, où l'on marche beaucoup mais en proportion agit peu. Plus tard, les cinématiques y auront ajouté leur grain de sel. Quant à la NES dans tout ça, elle adopte quelque peu le flegme de son jeu. Pas de graphismes impressionnants, les mêmes environnements se répètent du début à la fin, c'est une base militaire après tout, on ne fait pas dans le baroque. Les sprites sont petits et anonymes, se veulent réalistes (à part Pettrovich, le seul visage avec deux yeux, qui, avec sa tête d'oeuf et sa barbe ressemble à l'un des sages de Rygar... ou à un clodo... ou à un pervers, vu qu'il semble porter un long manteau mais pas de pantalon). Le son est peut-être plus intéressant, il y a peu de musiques et donc elles se répètent beaucoup, mais elles ne fatiguent pas plus que les bruitages, dûes à leur qualité sans doute. Le seul grincement de dents vient de la radio, un gémissement oscillatoire irritant à souhait. A l'inverse, une agréable surprise nous attend dans la salle du super ordinateur, avec une de ces musiques tip-top dont la NES a le secret et qui surgit sans prévenir. Hé ! Nous voilà sur le point de conclure et on ne vous a pas encore parlé du scénario ! Et il le faut bien, n'est-ce pas ? Après tout un Metal Gear sans scénario, c'est comme du vin sans alcool, ça ne se peut pas. Mais est-ce vraiment si important dans cette toute première incarnation ? On retrouve des noms familiers, oui, le repaire d'Outer Heaven, le groupe Fox Hound, Big Boss le vilain cachotier, Gray Fox toujours mal barré, et il y a pas mal de monde sur les ondes. L'histoire n'a pourtant qu'un impact bien minime sur le jeu, car heureusement et sans surprise c'est l'action qui conduit celui-ci, gloire à nos petits bits (gare au lapsus) ! On infiltre, on infiltre, mais on se moque des raisons, tout comme les auteurs ne se préoccupent pas de produire un dernier combat ou une fin digne de ce nom. Alors en vérité, malgré les apparences et une réputation future, la place qu'occupe ici le scénario est toute relative, son plus grand accomplissement est de produire une ambiance originale, tandis que se détachent de lui quelques situations comme les aime Kojima (capture de Snake, le Boss final...), plus démonstratives qu'indispensables mais amusantes tout de même. Metal Gear Solid sur Playstation n'a certainement pas façonné la série, il l'a rendu plus cool et plus moderne, il lui a donné de la gueule, l'a truffé de rebondissements au point d'en devenir un peu comique, un robot ninja par ci, un télépathe par là, mais le gros du travail, ce sont ces jeux MSX et NES qui l'ont fait. Et cela, à lui seul, qu'on adore le jeu ou non, est un signe de qualité et de prestige. On regrettera juste que cette version pour Nintendo soit simplifiée par rapport à son modèle sur MSX2, ce qui résulte aussi en quelques maladresses. Metal Gear était un précurseur puisque quelle que soit la puissance de la console, il sert toujours de base aux jeux mettant en scène Snake. Dans notre histoire des jeux vidéo, c'est un titre qu'il faut connaître; et si vous tombez aux mains des forces ennemis, rappelez-vous, même sous la torture ne cédez pas, n'admettez rien: Metal Gear sur NES était là bien avant Metal Gear Solid, il était sprites avant d'être polygones. le 6 mai 2007 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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