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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO ENTERTAINMENT SYSTEM (8-bit)


Le Dr. Wily s'est bâti une armée de robots que vous allez vous faire une joie de détruire.

Mega Man 2

Mega Man 2

ロックマン2 Dr.ワイリーの謎 (Rockman 2 Dr. Wily no Nazo, trad: "Rockman 2 Le Secret du Dr. Wily")
 

 NES

Développeur:
Capcom

Editeur:
Capcom
Genre:
Action

Joueurs:
1P

Dates de sortie
24.12.1988 Japon
06.1989 USA
1990 Europe
14.12.1990 Suède
dur Difficulté:

88%Graphismes
92%Animation
94%Son
93%Jouabilité
93%Durée de vie

93%93%
Trucs et astuces

Mots de passe


Airman battu:


puis Crashman battu:


puis Flashman battu:


puis Quickman battu:


puis Bubbleman battu:


puis Heatman battu:


puis Metalman battu:


puis Woodman battu:


Forteresse du Dr. Wily:

Il y a beau y avoir un demi-million de jeux Mega Man différents (au train où va Capcom, dans quelques siècles cette exagération sera devenue réalité), l'un des mieux aimés demeure l'un des tout premiers. Mais pas le tout premier. Bien qu'on y trouvât un grand nombre des éléments constitutifs de la série chère à Capcom, la première incarnation de Mega Man n'avait pas satisfait tous les joueurs. Nous, on avait adoré comme vous pouvez le voir dans le test. C'est le jeu suivant qui remporta l'adhésion du grand public. Plus fouillé, plus abordable, et, peut-être le facteur le plus décisif quoiqu'on en pense, plus beau, Megaman 2 se fit un devoir de bien gagner ses prosélytes.

Le premier Mega Man n'avait pas connu de succès particulier sinon d'estime, mais Capcom ayant bien senti le potentiel de la formule, ils se remirent au travail une seconde fois en faisant des efforts sur la réalisation pour placer le jeu au niveau des grands titres NES du moment. La différence en terme de graphisme, d'animation et de son est flagrante, le fossé aussi large qu'entre Super Mario Bros. et Super Mario Bros. 2, mais la résultat visuellement encore plus impressionnant que ce dernier; la forteresse de Dr. Wily compte des boss énormes, digne d'un shoot'em up, les niveaux sont dotés d'environnements riches, détaillés et très vivants, comme celui de Bubble Man où le décor de fond entier, une cascade, est animé, ou celui de Flashman, où toutes les parois s'illuminent.

Capcom réorganisa aussi la structure même du jeu, qui deviendrait dorénavant celle de tous les épisodes suivants: huit boss au lieu de six, et des mots de passe entre. La division entre les sbires de Dr. Wily et sa forteresse existait elle depuis le premier Mega Man mais voyait son importance renforcée avec, dans la deuxième partie, des niveaux plus complexes. Tout ces ajouts entraînèrent aussi un changement à un autre niveau, la difficulté, très différente par rapport à l'épisode précédent. Le premier Mega Man avait la réputation d'un jeu long et d'un jeu dur, car, malgré des continus infinis, le fait de devoir affronter les six premiers Men à chaque partie suffisait à dégoûter plus d'un joueur. Avec l'épisode II, pas besoin de battre les huit bonhommes une seconde fois, puisqu'un mot de passe permettait de commencer directement au quartier général du diabolique docteur (Wily, si je ne Mabuse ;) ).

Un soulagement donc. Où en était-ce vraiment un ? Peut-être cela rend-t-il le jeu moins long, mais pas nécessairement moins difficile. Chose amusante en effet, la partie que les mots de passe permettent d'éviter est de loin la plus facile du jeu, alors que le château à face de squelette où réside le funeste inventeur préfigure l'indicible calvaire qui attend le joueur. Difficile alors de choisir qui entre Mega Man un ou deux est vraiment le plus dur. Dans le second, il n'y a pas d'astuce pour battre les boss en un tournemain et certains sont ouvertement résistants, le dernier par exemple. Quant aux niveaux, c'est l'avant-dernier qui décroche la palme, avec ses trous invisibles et ses casse-têtes de plates-formes mouvantes au-dessus d'une rangée de pointes, le point culminant étant son boss qui requiert de réaliser un parcours sans faute, ce qui est loin d'être une partie de plaisir, les munitions étant très limitées.

Au bout du compte, si l'on peut dire que Mega Man 2 raccourcit la tâche par rapport à son prédécesseur, on ne peut pas dire qu'il la rend tellement plus aisée. Ce qui laisse à penser, encore une fois, que c'est vraiment la technique, et le graphisme en particulier, qui aura fait la différence. Même s'il peut sembler un peu prématuré pour en parler en ces termes, le style graphique de Mega Man est déjà arrivé à maturité. Plus varié, il est aussi sensiblement différent du jeu précédent, et c'est lui qui sera appliqué à tous les titres suivants, même le passage à la Super Nintendo ne sera qu'une évolution de ce style. Les différences principales concernent les environnements, un peu moins technologiques et géométriques que dans le précédent, certains niveaux ayant un aspect moins industriel (Woodman, Bubbleman, premier niveau de Wily), ainsi que les ennemis.

Dans le premier Mega Man, les ennemis avaient un look très Astro Boy, farfelu, peut-être moins convaincant, mais plus abstrait et plus créatif aussi. Dans sa suite, Capcom introduisit deux nouveaux facteurs, les animaux robotisés et le "mignon", "cute", "kawaii", comme vous voulez l'appeler selon vos affinités linguistiques. Ce ne sont plus juste des robots, mais des caricatures d'animaux, à la fois mignonnes et machines, ce qui donne un autre aspect au jeu, encore un peu plus cartoon. On peut formuler une remarque du même genre avec les musiques, elles aussi sont différentes, plus évoluées, meilleures de l'avis général, et pourtant...

Ce n'est pas qu'on cherche sur 1UP à faire ou à penser le contraire de ce que les autres font ou pensent, mais notre préférence va légèrement quand même à celles de Mega Man 1. Ne vous méprenez pas, les musiques de Mega Man 2 sont excellentes, il y a plein d'airs entraînants (on fond pour la musique du premier niveau de Dr. Wily), les compositions sont plus riches, autant par leur instrumentalisation que par leur durée. Tant que la technique, la quantité, sont en jeu, pas de doute possible, Mega Man 2 gagne sur toute la ligne. Mais la musique c'est avant tout un art, et il y a peut-être, dans le jeu original, plus de créativité que l'on en trouve dans sa suite, somme toute plus conforme à l'archétype des musiques de la NES.

Elles sont plus simples, oui, c'est vrai, mais aussi plus dynamiques et mélodieuses. Et puis, surtout, dans les arts, et la musique en particulier, la simplicité n'est pas forcément un défaut, au contraire, les mélodies les plus épurées sont celles qui parfois vous touchent le plus. Après tout, les thèmes de Super Mario Bros. ou de Zelda auront beau avoir été ré-orchestrés des dizaines de fois, ce qui lie chacune de ces interprétations c'est l'air original, né sur NES, qui lui ne change jamais. Mais qu'on se le dise, musicalement, Mega Man 2 c'est du solide, car comme on le lit carrément sur l'impartial Wikipedia: "la musique de Mega Man 2 est considérée comme l'une des meilleures bande-son de l'histoire des jeux vidéo", ce qui est tout de même, au travers de vingt-cinq ans de musique de jeux, un compliment fort de Roquefort.

Mais pourquoi il est si cool ce Mega Man 2 alors ? — Son secret ? Il a la classe, voilà tout. C'est le sex-appeal moins le "sex", le Megaman-appeal. Dans Legend of Zelda, le canon c'était la femme, dans Mega Man, c'est le bras. Il faut voir l'intro, avec ce travelling le long d'une immense tour du futur pendant que les prémices nous sont comptées. Au sommet, on découvre le petit Mega, sans son casque, ses longs cheveux flottant au vent comme ceux d'un chanteur d'un groupe de death metal. Il regarde l'horizon et tous ses fans, de son beau regard, de ses grands yeux noirs de deux pixels de haut. Les midinettes siliconées (de la tête aux pieds, pas juste le buste) s'effondrent à ses pieds, pendant que ses jambes s'animent sous la pression de notre pouce, si durement enfoncé, que, comme converti à un dieu païen, une croix symétrique marque notre doigt comme le feu marque le bétail. On enjambe les midinettes éplorées et l'on s'en va affronter les boss. Héros, va !

Dans le sens des aiguilles d'une montre en commençant par onze heures: Bubble Man, Air Man, Quick Man, Wood Man, Crash Man, Flash Man, Metal Man et Heat Man. Pour lancer une habitude, Mega Man peut bien entendu voler leurs pouvoirs, en utiliser certains avec plus d'efficacité contre des boss spécifiques (qu'il retrouvera tous plus tard pour une ultime bataille), également acquérir trois pouvoirs périphériques qui lui permettent de créer de petites plates-formes à propriété unique, et même, ce qui n'était pas présent dans le premier jeu, ramasser des containers qu'il remplit d'énergie et qui lui seront bien utiles plus tard. S'il arrive à plus tard.

Sur sa route il rencontre des ennemis de tout poil qui veulent lui en faire voir, normal, de toutes les couleurs. On retrouve des vétérans comme l'indispensable Metool (le casque sur pattes) et Sniper Joe, à pied ou dans une machine. On en découvre de nouveaux, des sprites énormes comme la panthère cracheuse de feu, le poisson lanterne obèse ou les têtes d'Oni dans les nuages, trois ennemis qui seront devenus des symboles, immédiatement associés à Mega Man 2; c'est aussi la première apparition de la ô combien agaçante chenille qui se tortille à la verticale (à défaut d'un meilleur nom). Et au bout du chemin, il y a le Dr. Wily, toujours aussi coriace dans sa machine volante. On notera en passant que Mega Man sur Game Boy, sous-titré Dr. Wily's Revenge, est une fusion des éléments emblématiques, boss et niveaux des deux premiers Mega Man, et ce qui a pour résultat une difficulté obscène.

Que dire de plus ? Numéro 2, c'est tout le blue bomber en une cartouche. C'est celui qui rend presque inutile de jouer aux jeux suivants, et dans un sens, c'est ce qu'il donne l'impression d'avoir fait. La grand majorité des vieux joueurs a découvert Mega Man avec cet épisode populaire, mais tous n'ont pas nécessairement eu la volonté après lui d'acquérir ses descendants, au moins jusqu'à Mega Man X. C'est le problème de Mega Man, que le cynique pourrait résumer avec un impitoyable aphorisme: "quand vous en avez fait un, vous les avez tous fait." Mais ce n'est pas vrai ! crirons-nous, nous qui aimons et connaissons Mega Man depuis si longtemps. Certes il faudrait être bien fan (ou bien atteint ?) pour vouloir jouer à tous ses jeux, mais un Mega Man cela se joue avec plaisir, une partie de temps en temps, comme de partager un thé avec un vieil ami un après-midi d'automne. Et, au sein de son oeuvre colossale, dont l'ampleur ferait pâlir de jalousie ce bon vieux Plutarque, certains épisodes valent plus le détour que d'autres. Mega Man 2 est incontestablement de ceux-là.

le 5 février 2007
par sanjuro



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