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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO ENTERTAINMENT SYSTEM (8-bit)


Le ballon rond, également connu sous le nom de ballon con.

Goal!

Goal!

燃えろ!!プロサッカー (Moero!! Pro Soccer, trad: "Brûle !! Football Pro")
 

 NES

Développeur:
Jaleco

Editeur:
Jaleco
Genre:
Football

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
23.12.1988 Japon
10.1989 USA
09.1991 Europe
24.03.1994 Suède
très dur Difficulté:

73%Graphismes
73%Animation
70%Son
60%Jouabilité
73%Durée de vie

60%60%
Trucs et astuces

mots de passe:

Tous les mots de passe pour la France dans le mode World Cup.


Match 2 : Round 1
France - Japon
MACGRJGC
MSMRGWED


Match 3 : Round 1
France - Angleterre
ZDEHTKIF
OSMJIWIC


Match 4 : Round 2
France - Japon
NTXAREZC
GULFDWKE


Match 5 : Round 2
France - Argentine
CWXGRECC
MUTNDWGF


Match 6 : Round 2
France - USA
FZZJUJDH
MULNFWGE


Match 7 : Demi-Finale
France - Uruguay
QTXAREZC
GCHOPWEK


Match 8 : Finale
France - URSS
QTXAREZC
GCHOPWEK


Cela demande un effort d'imagination de nos jours, mais sur les consoles de 1990, en France, il y avait très peu de jeux de sport — y compris dans le domaine du football. En fait, sur NES, il ne devait y en avoir qu'un : l'ancestral Soccer. De nombreux sports étaient représentés, mais souvent par un seul titre datant de la période du lancement. Et pourtant la NES était sur le territoire depuis trois ans déjà. Une pénurie que certains appelleront, avec ou sans ironie, le bon vieux temps.

Ce désert vidéo-sportif avait un double avantage pour les éditeurs. Primo, ils avaient le champ libre. Devant eux, un terrain vierge, quasiment aucune concurrence pour leur faire de l'ombre. Tout leur était possible. Secundo, peut-être plus intéressant encore, les joueurs n'ayant goûté à rien, ils seraient avides de tout et beaucoup moins regardants. Pouvait-on faire pire que Soccer ? Ou tout du moins, soyons prudent, pouvait-on faire plus dépouillé que Soccer ?

Il fallait bien que les choses bougent, que le désert fleurisse, et c'est justement au printemps 1991 que la floraison allait commencer. Doucement d'abord, avec deux titres. Le premier fut Nintendo World Cup qui fit faire la moue à pas mal de supporters un peu co... coincés, qui ne le trouvaient pas assez « réel ». Pourtant ils avaient bien les mêmes tronches d'imbéciles que dans le jeu. Les jeunes eux l'apprécièrent beaucoup plus.

Mais il faut bien admettre que c'est Jaleco, à l'automne, qui ouvrit le bal des simulations de foot en France avec Goal! (le point d'exclamation est accolé, ce n'est pas à prendre pour de l'enthousiasme). Au Japon, Goal fait en fait partie d'une série de jeux de sport intitulée Moero!! (idem), comme Konami avait sa série Exciting et Namco sa Family. Presque tous les grands éditeurs alors avaient leur ligne de jeux de sport. Eux avaient déjà compris la mine d'or qui s'étendait à leurs pieds et qui ne demandait qu'à être exploitée.

A priori, Goal est un candidat solide. Trois modes de jeu nous sont donnés à choisir. Dans World Cup, 16 équipes disputent une série de matchs pour remporter la dite coupe. Des mots de passe nous assistent et ils ne sont que par trop utiles. Dans le mode suivant par contre, Tournament, il faut faire sans. Les équipes ont été réduites à 8 pour des éliminatoires qui ont l'originalité caustique de se dérouler entre des métropoles américaines. Votre rêve de faire s'affronter Los Angeles et New York dans un match de soccer va enfin pouvoir se réaliser !

Le dernier mode, Shoot, est lui entièrement différent des deux autres : il s'agit de tirs au but, mais avec sa propre apparence et des sprites plus larges qu'en tournoi. Je n'ai pas l'impression que cette interface est utilisée dans les matchs ordinaires, en tout cas je ne l'y ai jamais vue. Elle semble avoir été conçue rien que pour ce mode, qui n'est malheureusement pas très intéressant, ni agréable. Les autres joueurs nous obstruent trop facilement le passage.

Mais ceci n'est qu'un amuse-gueule et le vrai challenge a lieu dans les modes précédents. Alors en route pour le centre du terrain ! Coup de sifflet, et première passe (la plus facile). Notre joueur s'élance bravement vers les buts adverses. Mais aussitôt, il se produit quelque chose de bizarre — un son. Un étrange bruissement nous accompagne. Interpellé, troublé, l'oreille en émoi, on s'écarte du défenseur qui s'approche de nous. On se met alors à ralentir tandis que le son, lui, s'intensifie. C'est comme si... comme si...

Mais oui ! comme si, en courant, on labourait la terre avec nos pieds ! Grrach, graach. J'y suis ! Le possesseur de la balle creuse des sillons et les autres joueurs plantent des graines, comme ça, à la fin de l'été, on moissonne les récoltes. Comment joindre l'utile à l'agréable : en transformant le terrain de foot en champ de blé et les joueurs en boeufs. D'ailleurs, lorsqu'on se déplace en diagonale, on galère tellement qu'on donne l'impression de tirer tous les bonhommes à notre suite. On est le boeuf laboureur et le boeuf transporteur.

D'autres phénomènes étranges, moins dignes de Harvest Moon que de X-Files ceux-là, se déroulent aussi sur le terrain. Lorsqu'on réalise une passe, nos coéquipiers semblent avoir peur. Certains courent dans la direction opposée du ballon, d'autres restent pétrifiés à quelques pas devant. « Quelle est cette abomination tachetée tombée du ciel ? Ca mord peut-être. Comment ! Vous voulez que je m'en approche ? A d'autres ! » Pas de bol, vous êtes tombé sur la première équipe de foot ballophobe.

Alors ne comptez pas sur eux pour réaliser des interceptions spontanées, même quand le ballon passe au-dessus de leur tête : « Oh, la belle bleue ! » L'ordinateur lui n'a pas les mêmes scrupules ou manies et intercepte tout ce qu'il est physiquement possible d'intercepter, tacle tout ce qu'il est orthopédiquement possible de tacler. D'ailleurs, quand il a envie de marquer, il marque. Il aime bien ouvrir la seconde mi-temps de cette façon. Fils de but !

Comme les passes sont lamentables et que l'on n'arrive jamais à distancer l'autre équipe, on envoie promener le ballon le plus loin possible d'un bon coup de pied. Ce qui ne fonctionne pas si mal en fait. Mais pour ceux qui voudraient tout de même tailler la route balle au pied, apprenez ceci : en diagonale, on se fait moins souvent tacler. Ce n'est pas ça qui guérira la jouabilité de Goal, mais c'est toujours bon à savoir.

Une fois la compétition lancée, on comprend néanmoins que cette jouabilité qu'on apprivoise péniblement n'est qu'une partie du problème. L'autre est l'agressivité de l'ordinateur, inéluctable, qui n'évolue pas en fonction des équipes mais d'après l'ordre des matchs, par degré. Si vous commencez par affronter la modeste équipe du Japon, puis la retrouvez deux matchs plus loin, elle est devenue entre-temps la terrible équipe du Japon, qui sillonne les pelouses comme les pirates les mers du Sud. La difficulté n'est qu'une ascension sans palier, d'où l'importance des mots de passe. Et, puisque tout va vers le haut, Tournament n'est rien d'autre que le prolongement de World Cup, son mode Hard.

Les piétinements bovins ont quand même un avantage : ils meublent les mi-temps et les scores restent réalistes, 1-0, 2-0, 3-0... J'exagère, il n'est pas si dur de marquer. Il y a généralement un ou deux joueurs qui courent plus vite que les autres, les marqueurs, mais encore faut-il les trouver, le numéro du maillot n'apparaissant que pour le possesseur de la balle.

En dépit de ces échecs, Goal est plutôt attrayant. Les petits bonhommes colorés sont mignons et bien animés; la vue, bizarrement isométrique, comme renversée, est spacieuse. La musique est enjouée mais sa répartition est curieuse. En effet, chaque écran de sélection a la sienne ! Il doit y en avoir comme ça huit différentes. Il n'y a pas beaucoup de jeux qui viennent à l'esprit où les menus ont leur musique individuelle. L'effort est louable, mais s'apparente un peu à du gaspillage quand on sait que les 24 équipes du jeu doivent se partager entre elles 4 musiques !

Mais ce qui fait le charme de Goal, comme dans les productions Tecmo, ce sont des scènes plein écran décoratives. Malheureusement, sans compter le joueur à l'écran titre, qui ne réapparaît pas ailleurs, il n'y en a que trois : les pom-pom girls durant l'intermission, l'arbitre qui se fâche, et puis surtout, la plus belle, le joueur qui court après un but. L'animation est extrêmement fluide, la vitesse bien rendue, il bouge les bras, c'est très impressionnant. Mais on aurait voulu que Jaleco apporte un soin identique à TOUT le jeu, et là on aurait pu tenir un hit.

En attendant cette éventualité dans l'une de ses suites, on se console comme on peut, avec le mode 2 joueurs par exemple. Il est assez bien fichu pour l'époque, puisqu'il permet à la fois de disputer des matchs VS l'un contre l'autre et de participer aux modes World Cup et Tournament ensemble (avec quand même un bug digne d'un gag : dans le premier et en VS, les deux joueurs sont désignés par le chiffre 1). L'entente avec nos coéquipiers est meilleure quand un être humain est parmi eux.

Les joueurs sont des veaux, le jeu est vache et la réalisation est boeuf-boeuf ! Nous n'irons pas jusqu'à dire que c'est une bouse, mais la première impression de Goal n'est pas formidable. En s'accrochant, les choses s'améliorent un peu. Jaleco essaie de compenser; la jouabilité, par un réalisme accru : les parties sont aussi fastidieuses que de vrais matchs de football; la difficulté, par des mots de passe; et la réalisation, par des efforts ciblés, mais pas vraiment là où ça compte. Finalement, c'est le mode 2 joueurs qui a le plus de chances de sauver la mise.

Mais si lui non plus ne marche pas, ou si vous préférez les délires aux simulations, faites comme nous : retournez jouer à Nintendo World Cup !

le 1er novembre 2019
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
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