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NES Développeur: Activision Editeur: Activision
Genre: Action Joueurs: 1-2P (alterné) Dates de sortie
04.1990 USA
1990 Europe 07.12.1990 Suède
horrible Difficulté:
49%Graphismes 76%Animation 68%Son 58%Jouabilité 40%Durée de vie 25%25%
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Les suites de films célèbres ne manquent pas sur NES, The Goonies 2, Top Gun 2, Gremlins 2, Robocop 2, Batman 2, alors pourquoi choisir de vous parler de la pire de toutes ? Eh bien, parce qu'on avait envie de vous parler de S.O.S. Fantômes et aussi parce que sur 1UP, on n'a pas peur des daubes. On ne prend pas plaisir à les casser et on ne souffre pas d'un vice qui consisterait à les aimer, mais on ne les ignore pas puisque même les plus exécrables d'entre tous ont leur place dans l'histoire des jeux vidéo. Au surplus, il y a beaucoup à apprendre de ces mauvais jeux, la preuve sans plus attendre dans ce test. Leçon n°1: Un Cul entre deux Chaises Finit par Tomber Dans le cas présent, à priori, les concepteurs se voulaient respectueux de leur modèle du grand écran. On dirige les quatre chasseurs de fantômes, Venkman, Stantz, Spengler et Zeddemore dans des niveaux issus des scènes d'action principales, les égouts, l'ancienne ligne de métro, la court de justice, le musée. Les quelques images fixes qui parcèment le jeu nous renvoient à diverses scènes importantes du film comme la descente dans les égouts, les animations du portrait de Vigo, ou le fameux passage où nos quatre héros prennent le contrôle de la Statue de la Liberté avec un joystick NES Advantage, ce qui donne d'ailleurs lieu à des niveaux à part entière. Globalement donc, l'ordre du scénario est suivi, on peut même conduire la voiture Ecto-1. Cependant, d'un autre côté, Ghostbusters 2 prend d'assez grandes libertés avec sa source au point qu'on a l'impression d'avoir affaire à un jeu sans aucun rapport. Ses libertés concernent surtout les ennemis qui, il faut bien le dire, ne ressemblent pas à grand chose. Plutôt que d'affronter des spectres d'apparence humaine à coup de proton pack comme dans le film, on se retrouve à tirer des floppées de slime sur des Bouffe-Tout (le seul revenant plutôt inoffensif), à conduire entre des fantômes échappés de Pac-Man ou, une fois dans la statue, à tirer de la torche sur des formes blanchâtres grotesques. De plus, dans les phases d'action à pied, il faut éviter des objets possédés et sans rapport avec le contexte. Et qu'est-ce que c'est que cette hideuse araignée, indestructible et mortelle, qui me suit partout ? Bien sûr, Ghostbusters 2, comme nombre de films, n'est pas spécialement facile à adapter en jeu vidéo parce qu'il n'est pas rempli de scènes d'action, alors les concepteurs ont besoin d'élargir les situations, de minimiser l'histoire au profit de l'action, tout le contraire de ce que ferait un bon réalisateur. Mais il y a des limites à respecter et des choix à faire, et si on n'est pas capable de développer le jeu dans le bon sens, alors peut-être vaut-it mieux ne pas suivre la trame du film de trop près. Visiblement, Activision a essayé d'insérer autant d'éléments que possible du film dans le jeu au niveau du graphisme et des scènes, mais a totalement négligé en ce sens le plus important: le gameplay, et de restituer tout l'esprit cool de la chasse aux fantômes. Leçon N°2: L'Artiste de Mauvaise Herbe se Tond A vrai dire, leur taille est à la norme des autres jeux, 16x16 pixels, 24x24 pixels pour les plus grands, mais ils sont mal dessinés, avec trop de détails mal placés, ce qui les rend encore plus petits qu'ils ne le sont réellement. Pourquoi faire ressortir le talon par exemple sur le sprite des héros ? On dirait les chaussures de la Sorcière de l'Ouest dans le Magicien d'Oz. Quand on compare avec le sprite du Batman de Sunsoft, la différence de qualité saute aux yeux, c'est le jour et la nuit, le travail d'un pro et celui d'un amateur, en l'occurrence, les graphistes de Ghostbusters 2. Le sprite de Venkman, qui sert pour tous les autres, nous renvoie quelques années en arrière, vers un autre jeu Activision, Pitfall. A se demander s'ils avaient évolué depuis. Les séquences en voiture sont bien les seules où le graphisme ne laisse pas une impression très désagréable. Puisque l'on en est à parler de ce qui peut être sauvé dans ce ratage, et avant d'en arriver aux points qui font vraiment mal, le son s'en sort un peu plus honorablement par rapport au reste. Les bruitages sont convenables, ni plus, ni moins, les musiques aussi, même si certaines de ces chiptunes sont parfois plutôt du genre "cheaptunes" (ah, mais quel bout-en-train !). On retrouve les thèmes de S.O.S. Fantômes, avec donc ce côté un peu cheap, dû à tous ces sons en "ouou". Par contre, la chanson Higher and Higher de Jackie Wilson, placée à un moment clef du film, est massacrée et méconnaissable. Mais bon, ceci au moins est compréhensible. Leçon N°3: Qui Tire la Langue, Confesse ses Crimes Dans le niveau suivant on conduit la voiture de l'équipe, le principe lui ne change guère, tirer sur les ennemis, éviter les obstacles et parfois faire un grand saut au-dessus d'un gouffre. On peut aller assez vite ou très lentement selon dans quelle direction on presse. C'est franchement loin d'être transcendant, mais c'est tout de même mieux que d'être à pied. Ces deux types d'action s'alternent pendant quelques niveaux, ce qui déjà constitue un grave manquement au code de conduite du jeu distrayant, avant de passer à cette étrange phase de shoot'em up, si on peut l'appeler comme ça, où, à bord de la Statue de la Liberté au bas de l'écran, vous tirez sur des ennemis qui vous attaquent d'un peu partout. Si on s'était déjà rendu compte à quel point ce jeu pouvait être barbant durant les niveaux précédents, on ne soupçonnait pas qu'Activision puisse proposer pire épreuve. Non seulement les deux niveaux de la Statue de Liberté sont incroyablement longs mais ils sont "monumentalement" chiants (le seul adverbe digne de la colossale stature de la dame de fer). Les assaillants, pathétiques, se succèdent dans un rythme lent et dans des figures tordues qui ne semblent là que pour vanter les algorithmes de l'animation de leurs déplacements. Ils ne se renouvellent pas, pas plus que le décor, et on se contente de bouger et de tirer dans cet environnement d'un platitude traumatisante qui nous renvoie aux jeux Atari 2600. La cerise sur le gâteau est, comme on peut s'y attendre, parce qu'elle est souvent le vice ultime des mauvais jeux, une difficulté ridiculement élevée. Avec quelques vies et trois continus, vous serez sans doute mort bien avant, mais après la Statue de la Liberté, le joueur-esclave doit se taper quatre niveaux normaux, c'est à dire à pied, incroyablement difficiles où les obstacles vous sautent littéralement à la gorge. Ghostbusters 2 n'a rien d'un plaisir, c'est une torture. Torture il était, torture il restera. Déjà terriblement ennuyeux en tant que tel, son challenge ne donne en rien envie de continuer. Dernière Leçon: Celui qui Pue, s'Echappe, Celui qui le Sut, s'Esclaffe P.S.: Les personnes moins intéressées par les leçons utiles que par les bons jeux se rabattront sur New Ghostbusters 2 de HAL, toujours sur NES. le 5 août 2005 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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