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NES Développeur: Capcom Editeur: Capcom
Genre: Plates-formes Joueurs: 1P Dates de sortie
09.1989 USA
26.01.1990 Japon 05.1991 Europe 14.12.1990 Suède
bonne Difficulté:
86%Graphismes 85%Animation 95%Son 92%Jouabilité 85%Durée de vie 94%94%
Niveau bonus:
Pour accéder au niveau bonus avec Géo Trouvetou, il faut aller voir Flagada Jones quand le cinquième chiffre en partant de la droite (le chiffre des dizaines de millier) dans votre score est un 7 (par exemple $378000) et lui demander de vous ramener à la base (en pressant A). Autre fin:Terminez le jeu en trouvant les deux trésors cachés et avec plus de 10 millions de dollars. |
Tous les dimanches matin, et pendant quelques années, TF1 diffusait un programme Disney intitulé le Disney Club. Dans cette émission, des reportages, des enfants et des présentateurs ahuris, bref, rien d'intéressant, jusqu'au moment où venait l'heure du dessin animé, celui de la Bande à Picsou, qui en anglais se nomme bien évidemment Duck Tales. On y suivait les aventures de nos canards préférés, mais sans toutefois y retrouver Donald ou Daisy. La Bande à Picsou c'était Picsou bien entendu, le célèbre canard dont la richesse n'égale que l'avarice, ses trois neveux, Riri, Fifi et Loulou, plus une nièce nouvelle venue, Zaza, l'aventurier catastrophe Flagada Jones, la gouvernante Mamie Baba et l'inventeur Géo Trouvetou. Et mine de rien, ce dessin animé, pari un peu risqué, se révélait très réussi et divertissant pour tous, peut-être parce que ses deux qualités principales étaient l'humour et l'aventure. Faire un jeu de la Bande à Picsou semblait une entreprise plus dangereuse encore et susceptible de tourner au vinaigre. Peu d'adaptations Disney avaient donné des résultats convainquants ou notables à l'époque, tous les grands succès Disney des consoles 16-bit que l'on doit à Sega et Capcom n'avaient pas encore eu lieu. Mais c'était en route, et, au même titre que Castle of Illusion sur Master System, Duck Tales fut l'instigateur de cette vague de formidables nouveaux jeux de plates-formes, capables de rivaliser avec les titres du grand maître Nintendo. Derrière Duck Tales, c'est Capcom qui était aux commandes, et la firme de Bionic Commando tenait là une chance encore plus décisive de laisser leur marque dans l'esprit du grand public. La star de Duck Tales, c'est Picsou. C'est lui que vous dirigez et lui seul, le bougre à décider de faire bande à part, sans doute parce qu'il y est beaucoup question de retrouver des trésors. Mais la bande à Picsou est tout de même bien là, les personnages principaux apparaissant à différents moments du jeu, avec cette brièveté et imprévisibilité qui caractérisent les guest-stars. Flagada Jones vous donne un coup de main depuis son hélicoptère, Géo Trouvetou vous bombarde de diamants dans des niveaux bonus, Mami Baba vous bichonne avec des gateaux, et neuveux et nièce jouent à chat avec les Rappetou. On rencontre également des personnages vus dans quelques épisodes: Booba l'homme préhistorique, le robot Gizmo Duck et des visages familiers parmi les boss. Le jeu démarre sans préambule ou presque, tout ce que l'on vous demande est de choisir le niveau de difficulté et le niveau par lequel vous commencez; avantage non négligeable, dans la veine d'un autre héros Capcom, Megaman bien sûr. Picsou dirige les opérations sur son écran géant façon Bruce Wayne et le voilà en Amazonie. L'Amazonie, c'est le premier niveau sur la liste, mais il ne tient qu'à vous de commencer ailleurs. Il a toutefois l'avantage d'être accessible aux débutants et d'être une bonne mise en bouche, car c'est l'un des niveaux les plus agréables à visiter. Peut-être la seule raison pour ne pas commencer par lui est d'aller chercher le bonus pour augmenter ses vies que l'on trouve dans les niveaux Transylvania et Himalaya. Ce qu'il y a de fantastique avec Duck Tales, c'est la construction des niveaux, le "level design !" s'exclame l'anglophone au fond de la classe. Il doit y avoir des points communs entre les équipes de Duck Tales et Megaman car on retrouve dans les deux jeux ce don, que dis-je, cet amour pour les niveaux bien construits: pas linéaires, assez variés, et où chaque élément trouve parfaitement sa place, en sorte que les traverser encore et encore est toujours un régal et pendant longtemps une source de surprise ("oh ! un passage secret, un diamant que je n'avais pas remarqué"), compliment si souvent attribué à Nintendo, les virtuoses du genre. Dans Duck Tales, cette qualité est plus évidente encore parce que les niveaux sont courts. Ils se doivent donc d'être exemplaires, c'est à dire de réunir toutes les qualités indispensables à un bon niveau en peu d'écrans. Et ils le font à merveille comme on peut en juger dans les plan du jeu (communément appelez maps dans la communauté vidéo-ludique nous rappelle l'anglophone) que nous avons monté. Le niveau de l'Amazonie débute dans la jungle, rapidement vous arrivez à une bifurcation où vous pouvez poursuivre votre promenade ou descendre dans une caverne avec quelques secrets intéressants, les deux chemins se retrouvent au bout d'une liane qui après une petite escalade vous conduit dans des ruines à ciel ouvert et au bord de gouffres fatals. C'est la petite séquence plates-formes. Plus loin, une nouvelle liane vous conduit cette fois dans les ruines d'un palais Incas à deux étages, avec quelques salles secrètes d'ici jusqu'à la salle du boss. Un parcours sans faute du designer. L'Himalaya est aussi un niveau très sympathique malgré le peu de variété de son décor, plus blanc que blanc, comme dans une pub de poudre à laver, on y alterne ici très adroitement les passages sur la neige et l'exploration de grottes, via un conduit de crevasses. Transylvania, quant à lui est le Castlevania des canards avec nombre de passages secrets via des murs transparents ou des miroirs téléporteurs, le tout constitue un beau petit labyrinthe avec un écheveau de chemins différents. Les deux niveaux restant sont peut-être les moins réussis, mais juste à cause d'une faiblesse. Celle du premier, Les Mines Africaines, est d'avoir un décor vraiment trop répétitif, sa pierre ocrée est abusivement employée, mais la construction du niveau même est excellente avec un chemin court et un chemin long plus palpitant. La faiblesse du second, la Lune, quant à elle est cette fois-ci moins d'ordre graphique que dans la qualité du niveau même. On explore la surface lunaire, puis l'intérieur d'un vaisseau extra-terrestre avant de s'enfoncer au coeur de l'astre des rêves. Le niveau est moins agréable à traverser que les quatre autres, peut-être parce qu'il est nécessaire de ramasser certains objets pour pouvoir avancer. Cependant, le voir dans son intégralité, dans toute sa monumentale splendeur, permet de l'appréhender sous un nouveau jour. Face à Duck Tales, deux catégories de joueurs: ceux qui seront conquis par ce level design de qualité et ceux pour qui cela ne suffira pas à palier la brièveté du jeu. Ce dernier, il est vrai, est très court, autant par la longueur de ses niveaux que par leur nombre, et c'est une petite grande déception qu'il ne soit pas offert de découvrir un nouveau niveau pour l'étape finale. Mais il y a les niveaux de difficulté, et si un niveau de difficulté ne vaut pas la joie d'un vrai nouveau niveau, il offre tout de même une occasion de redonner de l'intérêt au jeu. Surtout que le mode normal offre un challenge notablement plus difficile que le mode facile, et de petits changements ici et là, dans les coffres à trésor surtout, pas négligeables pour qui connaît le jeu par coeur. La difficulté principale vient du fait que vous avez moitié moins de points de vie. Et ce n'est pas tout. Bien sûr, il y a le mode difficile, qui débute avec un rond de vie, mais aussi et surtout, il faut penser à consolider sa fortune. Est-ce que le joueur sera capable de retrouver les deux trésors cachés et surtout d'amasser suffisamment d'argent pour voir une fin légèrement différente ? Ce n'est peut-être pas le genre de défi qui motiverait la génération de joueurs actuelle, mais il y a dix ans, après avoir investi 390 francs dans un jeu très apprécié mais déjà fini, c'était une proposition qui s'acceptait avec plaisir et dont le résultat valait bien nos efforts. On devenait avare comme Picsou, avec la ferme intention de collecter la moindre pépite, de ne pas passer à côté du plus petit trésor, pour obtenir le score le plus haut et la plus grande fortune de toutes ! La durée de vie bénéficie ainsi d'un sursis. A vrai dire, si on le compare à un autre chef d'oeuvre du genre, celui-ci de Sega sur Master System, Castle of Illusion, que nous avons déjà testé, les deux jeux ont beaucoup en commun dans leur forme, avec là aussi un excellent level design, mais proposent un challenge bien différent et intéressant dans les deux cas. L'un est court et d'une difficulté très abordable, l'autre est bien plus long mais bien plus dur. Là où Duck Tales se démarque singulièrement de Castle of Illusion et d'autres, c'est par son mode d'attaque qui sert également de mode de déplacement, en effectuant un saut suivi de bas plus B, Picsou se sert de sa canne comme d'un "pogo stick", ce baton sur ressort. Celui-ci lui permet d'effectuer des bonds digne de son transport mais aussi d'éliminer ses adversaires et d'ouvrir des coffres. Picsou doit bien être content d'avoir une canne plutôt qu'une cane, puisque, utilisée comme un club de golf, elle lui sert également à frapper des objets, une fois encore avec le double usage arme/ouvre-coffre. Sur 1UP, quelque chose qu'on aime bien, c'est parler musique, et surtout des musiques de la NES qui nous font un effet fou: Megaman nous fait hurler de joie, Super Mario nous fait sauter par la fenêtre, Batman nous donne une érection (ah mais non, quelle horreur !), quant à la musique de Duck Tales... eh bien, elle non plus n'y échappe pas, elle est fantastique, c'est une symphonique électronique, un concert bip-ique. Certes, c'est un brin répétitif, mais nul ne peut dénier que les airs sont ach'tment entraînants ! Bien que ce soit difficilement vérifiable, certaines de ces musiques sont peut-être issues du dessin animé, remaniées tant et si bien qu'elles recoivent une nouvelle vie dans le jeu vidéo. Ca commence par le générique de la Bande à Picsou, tellement bien imité par la petite NES qu'on peut chanter les paroles par dessus, karaoke pour nos voix de canards. Après vient le tempo de la salle de l'écran qui sert de parfaite introduction à chacune des musiques suivantes: l'Himalaya et sa mélodie gamine et festive, si joyeusement rythmée, les notes très appuyées et mystérieuses de l'envoûtante Transylvania, des intonations un peu jazzy pour l'Amazonie, parfait pour ce niveau plein de surprises, quant à la Lune, rien de contemplatif, une musique très vivace au contraire. Si on ne se gêne pas pour siffler à coeur joie, c'est à peine si on se retient de danser devant sa télévision, la manette serrée entre ses mains, comme foudroyé par toute l'énergie musicale si positive émanant de la console. Duck Tales est un jeu qui étonne et ravi encore aujourd'hui. Ce qui étonne, c'est à quel point il est bien fait. Les critiques de l'époque, tout en lui reconnaissant de grandes qualités, ne lui avaient pas pardonné sa brièveté alors que pourtant le jeu dure très longtemps pourvu que l'on s'intéresse à autre chose que de le finir une seule fois. Le connaître par coeur demande du temps, mais sans aller jusque-là, on prend du plaisir à découvrir le moindre petit diamant caché, à étudier la réalisation savante de ses niveaux, à se lancer de nouveaux défis, ne serait-ce que d'améliorer les dollars de son high-score, ou simplement à bondir du bout de sa canne d'ennemi en ennemi sur fond de musiques géniales. Ce jeu rend heureux, ce n'est jamais tant un affrontement contre le programme d'un ordinateur qu'une partie de plaisir. C'est l'art et l'amusement liés en un seul média, c'est le jeu vidéo à l'état le plus pur. le 19 août 2005 par sanjuro Jeu testé en version française
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