— Docteur, docteur ! Je sais pas ce qu'il m'arrive ! La tête me tourne, j'ai des visions, je vois des p'tits monstres rigolards un peu partout et quand je ferme les yeux, ils sont remplacés par des pilules multicolores qui tournent dans tous les sens ! Et puis il y a ces musiques guillerettes qui me trottent dans la tête. Docteur, que dois-je faire ? Aidez-moi !!!

— Mon garçon, votre problème est clair: vous jouez trop à Dr. Mario, il faut vous arrêter.

— Non !! Tout mais pas ça ! Docteur, s'il vous plaît, donnez-moi juste une petite pilule supplémentaire pour gagner.

— Allons, allons, une pilule, ça se mérite. Si vous voulez en voir la couleur, il va falloir me raconter comment tout a commencé.

— Eh bien, tout a commencé en 1990, quand Nintendo décide qu'un BTS plomberie ou un doctorat de médecine, ça ne fait pas grande différence, et Mario se retrouve donc docteur lanceur de pilules dans un jeu vaguement inspiré de Tetris. Des virus tricolores ont envahi un flacon à médicaments et il faut les éliminer en les alignant avec des pilules de même couleur lancées par ce cher docteur Mario. Un alignement minimum de quatre, comprenant au moins une moitié de pilule, et la ligne disparaît horizontalement ou verticalement. La difficulté est modulable sur une échelle de 1 à 20, influant sur la quantité de virus présents à l'écran, et la vitesse réglable de lente à rapide. Essayez le niveau 20 à la vitesse maximale docteur, et vous comprendrez pourquoi j'ai besoin de plus de pilules !

— Oui, oui...

— Visuellement, le jeu est modeste sans être laid. Les graphismes ne varient pas: un damier pour fond d'écran, trois virus, docteur Mario dans un coin, les pilules et c'est tout. Une partie, et de ce côté là tout est dit. Même chose pour l'animation. Quant à Mario, son rôle est insignifiant, il ne serait pas là, ça ne changerait rien, il faudrait juste revoir le titre. Les trois virus en revanche, tirent leur épingle du jeu grâce à leurs bouilles de gamins turbulents qu'ils trémoussent sur des musiques endiablées. Il y a aussi peu de musiques qu'il y a de virus d'ailleurs, mais elles sont géniales. Docteur, honnêtement, je ne sais pas qui les a composé mais une fois que vous les avez entendu, elles ne vous lâchent plus ! Que ce soit la musique d'intro très 50's ou celles qui rythment l'action de manière joyeuse ou fiévreuse, elles sont franchement... franchement...

— Top moumouttes ?

— Exactement le mot que je cherchais ! Mais bon, il faut bien avouer une chose docteur, Dr. Mario est un super jeu, c'est vrai, mais il mise uniquement sur son principe. Ici, pas d'écran d'options à rallonge, même pas un mode de jeu secondaire à la Tetris, le seul ajout vis à vis du principe, c'est le mode 2 joueurs. Si on aime se laisser prendre par une idée, un système de jeu simple, alors oui, vous pouvez être sûr que Dr. Mario saura vous séduire.

— Tout ça m'a l'air bien intéressant, mais malheureusement j'ai vendu ma NES il y a belle lurette (oh, zut, zut ! Comme je regrette), alors cela signifie-t-il que jamais, ô grand jamais, je n'aurai la possibilité de jouer à ce sympathique jeu ?

— Rassurez-vous docteur, Nintendo, comme avec tous ses bons concepts, a exporté le jeu sur la plupart de ses consoles, Game Boy, Super Nintendo et dernièrement la Nintendo 64.

— Ils sont drôlement malins chez Nintendo...

— Oui, mais ces versions ne sont que des mises à jour graphiques pour ainsi dire, il n'y a rien de bien novateur.

— Seul le principe compte !

— On dirait que vous m'avez bien compris docteur. La version NES reste la meilleure de toutes car elle est en osmose avec la console, chaque élément du jeu colle parfaitement avec les capacités de la petite NES. Et je ne le répèterai jamais assez, les musiques sont super. Alors docteur, vous me la donnez enfin cette pilule ?

— Seulement si vous me battez en mode deux joueurs, ça y est, moi aussi je crois que j'ai attrapé le virus !

Jeu testé en version française

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