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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO ENTERTAINMENT SYSTEM (8-bit)


Où le but est de vaporiser d'insecticide le derrière d'un singe célèbre.

Donkey Kong 3

Donkey Kong 3

ドンキーコング3
 

 NES

Développeur:
Nintendo

Editeur:
Nintendo
Genre:
Action

Joueurs:
1-2P (alternés)

Dates de sortie
04.07.1984 Japon
06.1986 USA
1987 Europe
15.09.1987 Suède
moyenne Difficulté:

21%Graphismes
58%Animation
50%Son
84%Jouabilité
20%Durée de vie

32%32%

Voici donc le dernier des Donkey Kong classiques. Trois jeux NES très simples que l'on pourrait pourtant presque unir par une trame scénaristique. Essayons.

Un jour, sur un chantier, le turbulent singe Donkey Kong kidnappe une jolie blonde avant d'escalader l'immeuble en construction. Il a vu ça à la télé, dans un vieux film. Pauline, la blonde, a un copain, un charpentier à la moustache abondante du nom de Mario qui se lance à leurs trousses en évitant les embûches que le gorille sème derrière lui. Au sommet, il lui règle son compte et libère sa belle. Il enferme Donkey Kong dans une cage, le tenant en respect à coups de fouet. Pendant un moment Mario envisage une carrière au cirque. Cependant, Donkey Kong a un fils, Junior. Désespéré de sauver son père, il quitte la jungle et surmonte tous les pièges que lui tend Mario, qui ne souhaite pas revoir le trouble-fête en liberté. Mais c'est peine perdue et Junior parvient à déverrouiller la cage. Après des retrouvailles émouvantes, les deux singes rentrent chez eux. Mario, dépité, décide de changer de profession. Il ira travailler dans les sous-sols pour ne pas retomber sur le gros poilu. Adieu Pauline ! Mais Donkey Kong, lui, ne tient pas en place. Vu qu'il ne trouve plus trace de Mario, il vagabonde et finit par entrer dans une serre. Accroché au plafond, il regarde travailler le jardinier Stanley qui s'occupe amoureusement de ses plantes. C'est plus fort que lui, il décide de lui jouer un mauvais tour. Quelques coups de poing dans les ruches en font sortir des abeilles de fort mauvaise humeur, et alors, c'est la panique. Pendant que Donkey Kong jouit de sa malice, Stanley se précipite sur sa bombe d'insecticide.

Ceci, évidemment, n'est pas l'histoire officielle. Les notices de ces jeux NES en sont dépourvues. Ce serait plutôt l'histoire factuelle (avec un soupçon de fabrication), celle que nous inspire ce qu'on observe à l'écran, sans même prendre en compte l'arcade qui a d'autres différences.

Dans les salles, ces trois jeux sont apparus respectivement en 1981, 1982 et 1983. L'adaptation des deux premiers a vu le jour sur Famicom en 1983, et du dernier, en 1984. Pourquoi ces précisions d'ordre chronologique ? Pour essayer de comprendre pourquoi le jeu est si différent des deux autres. Contrairement à ses prédécesseurs, Donkey Kong 3 abandonne le style plates-formes auquel il doit tout son succès. Nintendo, semble-t-il, pouvait difficilement faire erreur plus grande. Mais en réalité, tout s'explique par la sortie en 1983 d'un autre jeu d'arcade de Nintendo, s'adonnant lui tout entier au genre plates-formes, le célèbre Mario Bros. C'est sans doute à cause de lui, pour éviter de se répéter, que Nintendo aura choisi d'adopter un style différent pour son nouveau Donkey Kong.

Il n'est plus question de grimper au sommet de l'écran, ni de sauter au-dessus du vide ou de se suspendre à des lianes. On reste en bas, sur des plates-formes empilées qui forment comme la base d'une pyramide, où l'on résiste à des vagues d'insectes tout en repoussant Donkey Kong qu'il faut empêcher de descendre. Si l'on parvient à le faire reculer jusqu'au sommet, le niveau est gagné. Cinq plantes en pot sont alignées au sol, ce sont des points bonus, qui rapportent notamment un perfect de 3000 points lorsqu'aucune abeille n'en a emporté. Stanley se défend avec une de ces bombes de pesticide à poussoir, instrument décidément bien rétro que l'on active avec A. Dans les jeux précédents, c'était le bouton de saut, ce qui indique bien un changement de priorité. Si le saut est toujours présent, il est strictement vertical et s'effectue avec le haut de la croix de direction.

Tous ces changements lui valent la comparaison avec les shoot'em ups figés de l'époque, Galaxian de Namco mais surtout Space Firebird, la propre tentative de Nintendo dans le genre. Car si cela ressemble assez à un jeu d'action Game & Watch, cela se joue comme un jeu de tir vertical: les mouvements sont limités à la portion inférieure de l'écran tandis que les ennemis arrivent d'en haut en zigzaguant et parfois en tirant, on riposte avec des nuages de gaz qui filent droit devant et que l'on peut même améliorer avec un power-up en forme d'aérosol. Ce n'est pas vraiment ce qu'on attend d'un jeu Donkey Kong; le public d'alors lui non plus sans doute car il ne lui aura pas fait très bon accueil, moins en tous cas qu'à Mario Bros.

Si ce changement de cap est déjà un argument percutant contre lui, il en est un autre qui conclut le verdict. Quoique le jeu ait été réalisé plus tard, qu'il soit techniquement un peu plus élaboré (mouvements d'insectes et nuages), c'est surtout quand même un surprenant bond en arrière. Il n'y a plus que deux niveaux complètement distincts graphiquement, et un troisième se contentant de changer quelques couleurs et d'ouvrir la plate-forme du milieu. Des 4 niveaux de Donkey Kong Jr, on passe à 2, ce qui est moins encore que Donkey Kong ! Et puis il n'y a plus la moindre petite fin, on joue en boucle sans interruption avec l'habituelle (et subtile) accroissement de la difficulté. Même en 1984, même en tenant compte des limitations de la technologie, les joueurs d'alors n'ont pu manquer de flairer l'arnaque.

Il faut reconnaître que Donkey Kong 3 est assez intense à jouer. Les insectes, bourdons, guêpes, papillons, scarabées, moustiques, vers, ont tous des propriétés uniques et se déplacent confusément. Stanley saute et vaporise avec frénésie, se dévissant le cou pour ne jamais perdre de vue le fessier velu du singe, que ce coquin lui montre toutes jambes déployées avec son sourire effronté. Mais ces facéties ne nous amusent guère longtemps, moins encore que quand Mario était le héros puis l'ennemi. Pour apprécier la série Arcade Classics sur NES, ce n'est pas juste l'amour des bons vieux jeux qu'il faut avoir, c'est l'amour des vieilleries. Dans le cas de Donkey Kong 3, tout l'amour au monde ne suffit plus.

le 29 janvier 2010
par sanjuro



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