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NES Concepteur: Taito Développeur: Disco Editeur: Taxan
Genre: Shoot'em up Joueurs: 1P Dates de sortie
03.1990 USA
20.07.1990 Japon 09.1991 Europe
dur Difficulté:
84%Graphismes 90%Animation 87%Son 90%Jouabilité 88%Durée de vie 87%87%
Mots de passe:
Les mots de passe de la version PAL (Europe) sont différents de ceux des versions NTSC (USA et Japon). La différence cependant n'est pas aussi grande qu'on pourrait le croire, il se trouve simplement que les voyelles ont été remplacées par des consonnes ! Ainsi:Q = A, R = E, S = I, T = O
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C'était apparemment un matin comme les autres pour Monsieur X. Comme d'habitude il s'était levé, douché, rasé, avait lu les nouvelles de la galaxie dans le journal tout en prenant son petit déjeuner; il avait dit au revoir à sa femme, avait conduit ses enfants à l'école et s'était rendu à son travail, à la SHMUP. Mais une fois devant son hangar, là où il rangeait toujours son vaisseau spatial de fonction, une surprise l'attendait. Le hangar était vide, une note était placardée sur la porte et une valise posée juste en dessous. Abasourdi, il avait lu le message imprimé par ses employeurs, qui disait: "Chers salariés, la baisse des invasions extra-terrestres nous a contraint à revoir nos dépenses et à revendre la plupart de nos vaisseaux. Vous trouverez dans cette valise la combinaison et le canon laser dont vous vous servirez désormais pour accomplir vos missions. Bien à vous, la SHMUP." "Oh non ! encore un !" s'exclame le héros fatigué, encore un shoot'em up. Burai Fighter n'est pourtant pas tout à fait un shoot ordinaire, et cela ne vient pas juste du fait que vous n'ayez pas de vaisseau de combat. Déjà, il tourne sur NES. L'idée d'un shoot'em up sur la vieille console de Nintendo a toujours eu un écho comique, une sorte de blague antithétique, comme si elle eut semblé trop faible pour accomplir la tâche avec dignité. Elle a pourtant prouvé le contraire à plus d'une reprise, chose dont on a peut-être du mal à se rendre compte en France, le nombre de jeux du genre n'ayant pas été très nombreux, ni eu souvent l'honneur des feux de la rampe. Aux Etats-Unis, et surtout au Japon, c'est une toute autre histoire, les shoot'em up se comptant par dizaines. Burai Fighter est donc à la fois l'un des rares shoot'em ups de la NES à être parvenus en France et un de ceux qui n'ont pas disparu trop vite des rayons. Bonne chance en effet pour trouver un Gradius ou un Alpha Mission un an après leur sortie ! On n'a pas non plus oublié sa boîte toute jaune derrière et rouge devant avec un gros dragon (le boss final), dans une scène qui évoque un peu la couverture de Cobra Triangle. Bien que créé par Taito, les auteurs de Darius, développé par leur filiale Disco, et édité par Taxan USA, elle-même une filiale du groupe japonais Kaga, le jeu semble avoir été produit pour un public américain, ce qui explique peut-être sa meilleure distribution en Occident. Nous vous invitons à lire la fin de l'article pour en savoir plus à ce sujet. Sa maniabilité assez maligne et sa difficulté bien réglée le différencient également de ses aînés. Non seulement il y a trois modes de difficulté (et même un quatrième caché, pour les joueurs prodiges) mais il y a aussi des mots de passe, et pas compliqués avec ça, juste quatre lettres - bizarrement, dans la version US il s'agit de mots du dictionnaire alors que dans la version PAL on retrouve l'habituel baragouinage des codes. En dépit de ce beau cadeau, le jeu n'est pas trop facile, ni trop court; non, il est juste comme il faut, et plus près de "dur" que de "facile" comme on s'en rend compte avec le mode de départ, Eagle. Les suivants ne vous font pas de cadeau: ennemis supplémentaires, tirs plus rapides, boss très longs à tuer, on ne peut pas dire que les concepteurs y sont allés avec le dos de la cuillère. Cela justifie la présence de mots de passe, mais d'un autre côté, la difficulté rend leur usage délicat étant donné que vous débutez toujours au minimum de vos possibilités. Pour ne rien arranger, Burai Fighter est un jeu rapide. Notre bonhomme a tendance à se déplacer très vite dès qu'il a absorbé quelques "S", au point de bouger sur l'écran à la vitesse d'un curseur. C'est indispensable pour pouvoir tenir tête aux ennemis, qui arrivent par vagues de tous les côtés, mais aussi pour aller prendre des bonus placés dans des endroits périlleux. Dans ces moments où l'amour du risque s'empare de nous, c'est avec le scrolling qu'on fait la course, et si on est trop lent, celui-ci, implacable, nous écrase contre les parois comme le pouce d'un gamin broyant soigneusement une fourmi. Les boss aussi cherchent à vous acculer. Eux ne sont pas rapides, mais ils sont si gros qu'ils vaut mieux avoir une bonne paire de jambes dans ses fusées pour pouvoir les distancer. Il n'y a pas que des "S" à ramasser, il y a aussi des "L", des "M" et des "R". Ce ne sont pas les pages manquantes du Premier Alphabet de Bébé, mais votre armement, comme Lasers, Missiles et Rings. Chacun de ces tirs a des avantages et des inconvénients, les anneaux par exemple sont assez faibles mais traversent les surfaces, ce qui dans certaines phases du jeu peut se révéler un atout salvateur. Il y a trois niveaux de puissance par tir, que l'on monte graduellement en collectant les lettres. Lorsqu'on meurt, on perd le niveau de l'arme que l'on utilisait, mais pas celui des deux autres ! Une très bonne initiative et un autre bon point pour la difficulté. Toujours dans le genre j'accumule les bonus comme d'autres des champignons un jour de pluie, il y a aussi une boule couverte de piquants qui vous sert de bouclier, et des rubis abandonnés par les ennemis qui remplissent une jauge permettant de déclencher une méga-bombe dont l'utilité ne se discute pas. Souvent, Burai Fighter est comparé à Abadox de Natsume (jamais sorti en Europe) et Section Z de Capcom sur NES, ainsi qu'à Forgotten Worlds, autre jeu Capcom, cette fois-ci sur consoles Sega. Cette comparaison, non content de tourner au désavantange du jeu de Taxan, n'est pas si judicieuse. Dans tous ces jeux on contrôle un humain volant plutôt qu'un vaisseau spatial et c'est la raison pour laquelle ils se retrouvent ainsi associés. Mais en réalité la jouabilité d'Abadox est comme celle d'un shoot'em up ordinaire, celle de Section Z juste un peu plus élaborée, et Forgotten World a lui cette maniabilité bizarre qui fait rouler des yeux, pas uniquement pour suivre les mouvements de son personnage mais aussi d'épouvante. Par rapport à eux, la jouabilité de Burai Fighter est astucieuse, innovante et précise. Le héros peut tirer dans huit directions, mais surtout, ce qui est d'une grande importance, il peut aisément changer l'orientation de son canon et bloquer celui-ci dans une direction, simplement en tirant. C'est amusant de le voir se tordre les hanches pour pouvoir viser derrière lui tout en avançant; cela peut aussi avoir une importance stratégique, comme dans le combat contre le premier mini-boss. Le scrolling non plus ne se comporte pas de la même façon, tandis que dans les jeux de Capcom et Natsume il suit un sens précis, dans Burai Fighter, dès le second niveau, il a tendance à vous faire errer dans la base extra-terrestre en allant de-ci de-là. Mieux encore, il existe dix salles secrètes qui se découvrent justement en forçant le scrolling dans une nouvelle direction. La dernière originalité vient des stages 3 et 6 qui se jouent vus de dessus, comme dans Super Probotector mais avec un gameplay différent. Votre personnage est toujours en mouvement, dans des décors mornes, dénués d'obstables, et traversés de nuées d'ennemis, où le but est de découvrir l'emplacement d'un boss. Les armes sont assez faciles à acquérir dans ces niveaux, cependant on y est très vulnérable et les chances d'améliorer sa puissance de feu au moins aussi grandes que celles d'exploser en vol. On explose beaucoup dans Burai Fighter d'ailleurs, parce que tout va vite, parce que c'est dur, et parce que ce n'est pas simple d'esquiver en dirigeant un sprite plus haut que long. Avec toutes ses bifurcations, ses impasses et autres méandres, le décor par moments fait penser à un jeu de plates-formes. D'épais fonds noirs lui évitent d'être trop chargé et l'aident à garder sa lisibilité. Et, en dépit de clignotements assez prononcés, le jeu est visuellement agréable. Il n'a pas une identité bien définie, ce qui dans le domaine des shoot'em ups devient facilement un défaut discriminatoire, mais, tout comme sa musique vive et affirmée le sert bien, le graphisme permet à l'action de se dérouler sans entrave. Il n'y a qu'une seule critique qu'on serait tenté de faire, elle concerne l'usage un peu économique de certaines portions du niveau. Il n'est pas rare que vous traversiez deux fois le même passage, où seuls les ennemis et le sens ont changé. C'est assez mesquin de la part des designers mais il faut avouer que l'opération porte ses fruits, pendant de nombreuses parties on n'y voit que du feu. Beaucoup plus vexant, le fait que ni en mode Eagle, ni en mode Albatross vous n'avez droit à une vraie fin pour récompenser vos efforts. Cela dit la fin n'est pas fameuse, et c'est aussi à cause d'elle qu'on se dit que le jeu était destiné à un public américain. En effet, dans le mode caché Ultimate, vous pouvez lire un message signé Ken Lobb, où celui-ci vous dit que vous avez mérité son respect pour avoir terminé un jeu infinissable. Aucun membre de l'équipe japonaise n'a droit à son nom, même dans la version japonaise, où une fois encore on retrouve les mêmes mots de Lobb. Fallait-il qu'il soit prétentieux pour croire seulement que son nom soit connu mais fasse en plus une quelconque différence ! Quelle attitude honteuse de se mettre ainsi en avant et de laisser de côté les créateurs comme s'il s'agissait de ses nègres. Quant aux versions occidentales, toute mention de Taito et Disco a purement et simplement été retirée ! Et ces hypocrites osent nous parler de "respect" ? Mais quelles qu'aient été leurs manigances, ils n'auront pu dissimuler le fait que Burai Fighter est un jeu développé par des Japonais. Les monstres crient leur origine, tout comme le style, le rythme, la technique ne peuvent faire penser qu'à un seul pays au monde. Indiscutablement le savoir-faire se reconnaît et donne lieu à un solide jeu de tir et d'aventure spatiale. Ce n'est pas un shoot'em up qui surprend à chaque détour comme les maîtres du genre le font si bien, il est relativement tranquille dans son déroulement, mais le finir puis tenter de conquérir ses autres modes de difficulté tient en haleine aussi longtemps que notre volonté le permet. le 4 janvier 2008 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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