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NES Développeur: Imagineering Editeur: Acclaim
Genre: Plates-formes Joueurs: 1P Dates de sortie
12.1991 USA
02.1993 Europe 22.10.1992 Suède
très dur Difficulté:
56%Graphismes 55%Animation 60%Son 45%Jouabilité 70%Durée de vie 55%55%
Complètement nul:
Voici une astuce totalement nulle. Tenez enfoncé Select et faites Reset, toujours avec le doigt sur Select, à l'écran de copyrights, appuyez sur A, B, Haut, Bas, Gauche, Droite, A, B. Vous verrez les noms Christine, Robert, Scott, Victor. Ca n'a aucune utilité. On en attendait pas moins d'Imagineering ! |
Le premier jeu Simpsons sur consoles s'appelait Bart vs The Space Mutants. Un classique — nous l'avions testé en long et en large — qui était aussi un jeu pouilleux, avec une maniabilité exécrable, une difficulté odieuse et d'autres tares bien visibles. On aurait dit que le fantôme de l'Atari 2600 avait pris possession de la NES et s'amusait à lui donner la colique. Sur 16 bits, il y eut ensuite Bart's Nightmare, testé lui aussi il y a longtemps et guère plus convaincant. Si ces deux titres sont probablement les plus connus en Europe, en vérité, avant de passer à la Super Nintendo, les Simpsons avaient eu le temps de se constituer une petite trilogie sur NES avec Bart vs the World et Bartman Meets Radioactive Man. Notons aussi un point important relatif à ces premiers jeux Simpsons. Lorsque Bart vs the World sort aux Etats-Unis, en 1991, la série de télévision n'en est qu'à sa troisième saison ! (au moment de l'écriture de cet article, nous sommes entre la vingt-sixième et vingt-septième saison) Le dessin animé était déjà très populaire mais n'en était encore qu'à ses balbutiements. A en croire ce nouveau jeu des frères Kitchen, qui ont tendance à faire n'importe quoi avec les sujets qu'on leur prête, Montgomery Burns déteste tellement les Simpsons qu'il veut les éliminer de la surface de la Terre. Pour ce faire, il a l'idée d'organiser un concours de dessins truqué dans le Krusty Show, afin d'envoyer le gagnant, Bart Simpson, dans une chasse au trésor autour du monde durant laquelle la famille internationale des Burns tentera d'éliminer le petit springfildien. Cette histoire stupide est prétexte à envoyer Bart dans des endroits insolites, avec, pour servir d'entractes, Krusty le clown et Tahiti Mel du côté des gentils et Mr Burns et Smithers du côté des méchants. Les premiers font entre autres le décompte des points, les seconds s'occupent du game over. A quoi ressemble le monde selon C'est nouveau: chacun de ces mondes contient à la fois un petit nombre de niveaux et des mini-jeux, avec souvent la liberté de choisir par lesquels commencer. A cause de cette répartition singulière, on a du mal à compter les niveaux. Il y en a en fait dix, dont un caché, que l'on obtient si l'on a retrouvé tous les bonus Krusty spéciaux. C'est toujours les membres de la famille Simpsons qui les remettent, en effectuant certaines manipulations bizarres qui rappellent le jeu précédent. Les bonus donnent aussi accès à la bonne fin, qui contient une maigre surprise. Ne vous fiez pas à Krusty qui en parle comme d'une récompense formidable: si vous vous êtes tapé deux fois le jeu rien que pour elle, vous risquez d'être déçu. Vu le désastre qu'était The Space Mutants, la première impression de Bart vs the World est plutôt positive. Dès le début, il semble nettement plus facile. Il est aussi un peu plus beau et il a même l'air un peu plus maniable. Mais toutes ces impressions sont en réalité trompeuses. Déjà parce que ce n'est que le début du jeu et ensuite parce que The Space Mutants était tellement, tellement mauvais que la moindre petite amélioration apparaît comme un pas de géant. Pour retrouver ses esprits, il suffit de le comparer avec un jeu normal de 1991, c'est-à-dire un pas fait par les frères Kitchen. En réalité donc, il n'est pas plus beau, il est juste un peu moins laid, et il n'est pas énormément plus facile et certainement pas plus maniable; les deux premiers niveaux en Chine sont juste beaucoup plus abordables, ce qui est quand même un accomplissement. Bart peut désormais tuer les ennemis, il n'a plus à les éviter constamment; encore faut-il ramasser des pétards (dix boules rouges contenues dans un sac). Ce qui a changé pour le mieux est que tous les niveaux maintenant sont vraiment directs: essentiellement, tout ce que vous avez à faire est d'atteindre la sortie. Dans le premier niveau par exemple, qui se déroule sur une jonque, le panneau Map est au sommet du mât. On le touche et hop, c'est fini ! Vraiment ? Déjà ? Regards anxieux. On a du mal à y croire, on était prêt à passer tout le bateau à la bombe de peinture. Le second, sur la Grande Muraille de Chine, en skate-board, est un peu plus relevé mais pas trop, et pareil, la sortie est au bout. On commence à jubiler, mais holà, pas si vite ! C'est dans les niveaux suivants que le jeu révèle sa vraie nature. Car voilà l'autre différence par rapport à Space Mutants: si le jeu est plus direct, il est aussi plus orienté plates-formes ! Finies les énigmes à deux balles, mais bonjour le vertige ! Les auteurs ont construit des niveaux qui varient beaucoup en taille, néanmoins la majorité sont gigantesques et truffés de plates-formes. Et la mauvaise nouvelle est que la maniabilité n'a pas changé depuis le jeu précédent, toujours ce système tordu, bizarre, en un mot, pourri. On tire avec B, on saute avec A, mais A sert aussi à courir ! Comme on ne peut pas faire de grand saut en courant, il faut enfoncer B et sauter avec la direction. Mais en appuyant sur B, on gaspille un pétard quand on en a, alors il faut d'abord enfoncer A avant d'enfoncer B pour pouvoir rappuyer sur A. A-t-on jamais vu un tel fouillis avec deux malheureux boutons ! Et surtout comment ont-ils osé s'en resservir ici ? Les niveaux mêmes sont maintenant multidirectionnels et non plus juste bidirectionnels. Pour bien en profiter, un nouvel item bonus permet à Bart de se transformer en Bartman, le justicier masqué volant. C'est limité en temps, pas très élégant, mais bien pratique quand même. Beaucoups d'autres items sont disséminés dans les niveaux, principalement des têtes de Krusty, des bidules microscopiques et d'autres ressemblant à des paniers de baketball (il s'agit en fait de diamants mal dessinés), qui rapportent des vies et des points. La grande question étant de savoir si cela vaut la peine d'aller risquer sa peau pour ramasser toutes ces choses ou s'il est plus sûr (et plus simple) d'aller droit vers la sortie. On ne peut pas dire que le game design force à l'exploration. Côté mini-jeux, il y a une variante du bonneteau (le jeu des trois gobelets), du memory (où l'on fait des paires de cartes; déjà vu dans Super Mario Bros 3), un bandit manchot, un quiz Simpsons avec un vaste choix de questions mais bizarrement seulement trois par partie, et puis un puzzle à pièces glissantes, qui peut être assez pénible quand on ne sait pas ce qu'on fait. C'est gentillet. Il y a de quoi bien s'amuser avec grand-maman les après-midi à l'hospice. On peut même y jouer séparément en mode Practice. Si grand-maman a fini par s'endormir dans sa chaise roulante au bout de sa quatre-vingt-dix-huitième partie de bonneteau, vous pouvez toujours revenir au mode principal. On parlait de Mario; un passage qui y fait inévitablement penser est la plate-forme mécanique du niveau égyptien: c'est la même chose que dans Super Mario World. Mais dans l'ensemble, les idées du jeu sont les siennes, tout comme son affreuse maniabilité. On souffre beaucoup dans les niveaux de pure plate-forme, ceux avec un vide: la caverne verte, le navire et le pire de tous, le caveau (vous le reconnaîtrez à ses RIP). Bart manque de précision et d'appui, alors on passe son temps à tomber. Techniquement, le jeu n'est pas une oeuvre d'art, c'est le moins qu'on puisse dire. Le sprite de Bart est le même que dans le jeu précédent, ses animations aussi ! Heureusement, à part une ou deux exceptions, le reste du graphisme a quand même été créé pour l'occasion. L'image est plein écran, plus de bande noire en bas, mais cela demeure très amateur, et vide aussi, avec juste une ou deux couleurs principales. Par moments on croirait que le décor est monochrome. Musicalement, on a droit à des thèmes bateau, sans grande originalité, répétitifs, qui jouent souvent sur celui bien connu des Simpsons. On l'avait deviné, les bruitages sont les mêmes que dans The Space Mutants. Bart vs the World est assez varié, il lui arrive même d'être créatif, mais sa plus grande qualité, celle qui vraiment le définit, est qu'il est moins mauvais que Bart vs The Space Mutants ! Ce n'est pas flatteur mais vraiment on ne peut pas faire mieux. Les mini-jeux n'apportent pas grand-chose, une faible distraction (qui peut même se changer en irritation quand on coince sur le puzzle), plusieurs éléments ont été repris au jeu précédent sans la moindre amélioration. Si encore il était beau ! Peut-être pourrait-on trouver en nous un fond de clémence. Mais non, il ne l'est pas. Alors la schlague ! L'immensité des niveaux et la baisse de la difficulté ne corrigent pas les défauts fondamentaux du gameplay et de la réalisation. Que voulez-vous que je vous dise ? les frères Kitchen se foutent de la gueule du monde, on commence à le savoir. The Space Mutants est sorti en février 1991 aux Etats-Unis et Bart vs the World en décembre de la même année. C'est un jeu fait à la va vite, un demi-recyclage tablant sur le succès du premier et de la série télé. Chez nous, le jeu sera sorti beaucoup plus tard, en février 1993, presque en même temps que l'épisode Super Nintendo, alors que la console est déjà bien implantée en France. Evidemment il sera passé inaperçu et aura fait un flop. D'un côté, The Space Mutants le méritait plus que lui, mais si cela a pu empêcher Acclaim de remettre le couvert et les frères Kitchen de récidiver, alors il le fallait bien. le 30 juin 2015 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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